Ne doit pas être confondu avecGouvernement Rocard II.
| Président | François Mitterrand |
|---|---|
| Premier ministre | Michel Rocard |
| Législature | IXe(Cinquième République) |
| Formation | |
| Fin | |
| Durée | 1 mois et 18 jours |
| Coalition | PS - dissidentsUDF -MRG |
|---|---|
| Ministres | 18 |
| Secrétaires d'État | 23 |
| Femmes | 6 |
| Hommes | 33 |
Legouvernement RocardI est le20egouvernement de laVe République française.
Cet article présente la composition du gouvernement français sous lePremier ministreMichel Rocard du au, pendant la présidence deFrançois Mitterrand (1981-1995)[1]. Il s'agit du premier gouvernement de Michel Rocard.
François Mitterrand est réélu à l'issue du scrutin présidentiel de 1988 sur saLettre aux Français, où il définit quatre priorités :« l'investissement économique [...] l'investissement éducatif, à la fois traitement social du chômage [...] et traitement économique [...] ; l'investissement européen [...] Enfin, l'investissement social, qui donne leur juste place aux travailleurs dans l’entreprise et dans la Nation ».
La situation économique est, en ce début de septennat, plutôt positive. L'inflation s'est stabilisée autour de 2,5 %, tandis que le cycle économique montant permet à la croissance d'augmenter entre 1986 et 1988 (passant de 2,6 % à 4,7 %) et de stabiliser le chômage.
Le fait que l'économie soit en phase haute est positive pour le nouveau gouvernement et entraînera une décrue du chômage, qui passe de 10 % en 1988 à 8,9 % en 1990.
Lechoix de Michel Rocard est dû au fait que, lorsque François Mitterrand est réélu, les regards se tournent vers les socialistes les plus populaires à la fois au PS et parmi les sympathisants du centre. Rocard semble, par son positionnement politique et économique, correspondre. Le 10 mai, le Président invite à déjeuner Rocard,Pierre Bérégovoy etJean-Louis Bianco. Il dit que Rocard a "une petite longueur d'avance" à la candidature au poste de chef du gouvernement. Sortant du déjeuner, il recrute immédiatementJean-Paul Huchon comme directeur de cabinet.
Rocard, Bérégovoy et Bianco préparent l'établissement du gouvernement. Bérégovoy est assuré de retrouver son poste de ministre des Finances. Bianco refuse un ministère du Cadre de vie pour rester Secrétaire général de l'Elysée. Rocard rencontre des membres du centre, commeBernard Stasi,Pierre Méhaignerie etJacques Barrot. Ils se concertent pour décider d'une alliance, mais elle n'aboutit pas : Mitterrand veut dissoudre, et, avec le score qu'il a réalisé à la présidentielle, il obtiendra une majorité qui ne le contraint pas à faire alliance avec les centristes. De plus, ces derniers, libéraux, veulent des privatisations, ce que Mitterrand refuse dans sa logique de "ni-ni". Enfin, le centre demandait le rétablissement du scrutin proportionnel, qui lui permet d'obtenir plus de députés, mais Rocard, qui avait démissionné sur ce sujet en 1985, ne veut pas entendre parler. Les ralliements centristes seront donc des initiatives individuelles.
François Mitterrand s'attelle à la formation du gouvernement. Il souhaite originellement une équipe restreinte d'une vingtaine de personnes, avec quelques hauts fonctionnaires facilement remplaçables. Mais, devant les pressions, la nécessité de doser les courants politiques, sa volonté de faire entrer des représentants de la société civile et de donner des ministères à des socialistes qui n'ont jamais participé au gouvernement, le Président et son Premier ministre doivent finalement s'accorder sur 42 noms.
Sur ces 42 maroquins, 27 ministres et secrétaires d'Etat proviennent du Parti socialiste (dont 13 qui faisaient partie du gouvernement Fabius, et 7 aux mêmes postes). Cinq ministres sont rocardiens :Claude Évin,Louis Le Pensec,Tony Dreyfus,Michel Chapuis etCatherine Trautmann. 15 ministres ne sont pas socialistes, dont 4 proviennent du centre (Lionel Stoléru,Michel Durafour,Jacques Pelletier etThierry de Beaucé. L'ouverture à la société civile est représentée parPierre Arpaillange, magistrat,Roger Fauroux, président de société etBernard Kouchner, médecin.
D'aprèsDominique Bussereau, ministre sous des gouvernements de droite,Jean-Michel Boucheron, élu de Charente, serait entré au gouvernement par une erreur d'homonymie. Le spécialiste des questions de défense étaitJean-Michel Boucheron, élu en Bretagne. Le premier, empêtré dans des affaires qui l'enverront en prison, n'a pu rester au gouvernement. Le second n'y est jamais entré[2].
Le gouvernement comptesix femmes ministres :Édith Cresson,Edwige Avice,Georgina Dufoix,Catherine Tasca,Véronique Neiertz etCatherine Trautmann.
Michel Rocard est nommé le[3] en remplacement deJacques Chirac. Le président Mitterrand confie à son conseiller spécialJacques Attali qu'il ne souhaite pas nommer Rocard, mais que sa popularité auprès de la base militante du Parti socialiste le contraint. Il ajoute qu'« en revanche, c'est moi qui ferai le gouvernement »[4].
Les ministres et les ministres délégués sont nommés le[5] et les secrétaires d'État le[6].
| Parti | Premier ministre | Ministres d'État | Ministres | Ministres délégués | Secrétaires d'État | Total | |
|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Répartition le 13 mai 1988 | 1 | 4 | 13 | 9 | 14 | 41 | |
| Parti socialiste | 1 | 3 | 9 | 7 | 8 | 28 | |
| Mouvement des radicaux de gauche | 1 | 1 | 2 | ||||
| UDF -Parti radical valoisien | 2 | 2 | |||||
| Divers gauche | 1 | 1 | 3 | 5 | |||
| Sans étiquette | 1 | 3 | 4 | ||||
| Divers écologiste | 1 | 1 | |||||
28 utilisations de l'article 49 alinéa 3 de la Constitution, soit la plus grande utilisation de cet article, devant notamment les 23 49.3 de la Première ministre Elizabeth Borne entre 2022 et 2024.
Le nouveau gouvernement est mal reçu dans la presse, déçue de son manque d'originalité. Sept ministres ont déjà été ministre sous legouvernement de Laurent Fabius. François Mitterrand déclare dans la soirée : "Ce gouvernement, ça ne va pas du tout... J'ai eu tort, j'ai sans doute manqué de réflexe ; j'étais fatigué"[4].
À la suite desélections législatives de 1988, le gouvernementdémissionne le[7].
| Coty(1958-1959) | De Gaulle III |
|---|---|
| De Gaulle(1959-1969) | |
| Pompidou(1969-1974) | |
| Giscard(1974-1981) | |
| Mitterrand(1981-1995) | |
| Chirac(1995-2007) | |
| Sarkozy(2007-2012) | |
| Hollande(2012-2017) | |
| Macron(depuis 2017) | |