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Gouvernement Chirac II

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(Redirigé depuisGouvernement Jacques Chirac (2))
Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirGouvernement Jacques Chirac.

Pour un article plus général, voirPremière cohabitation.

Gouvernement Chirac II

Ve République

Description de cette image, également commentée ci-après
Le Premier ministreJacques Chirac en 1986.
Données clés
PrésidentFrançois Mitterrand
Premier ministreJacques Chirac
LégislatureHuitième législature de la Cinquième République françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Fin
Durée2 ans, 1 mois et 20 jours
Composition initiale
CoalitionRPRUDF(PR -CDS -PRV -PSD)
Ministres14
Secrétaires d'État23
Femmes3
Hommes34
Représentation
Assemblée nationale
290  / 577
Drapeau de la France

FabiusGouvernement Rocard I

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Ledeuxièmegouvernement Jacques Chirac est le19egouvernement de laVe Républiquefrançaise, en fonction du au sous la présidence deFrançois Mitterrand[1].

C'est le premiergouvernement de cohabitation de la Ve République, leprésident de la République et lePremier ministreJacques Chirac (chef d'unpremier gouvernement sousValéry Giscard d'Estaing entre 1974 et 1976) étantpolitiquement opposés.

Contexte de formation

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Contexte politique et économique

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Ce nouveau gouvernement succède augouvernement Fabius, qui avait été nommé alors que les socialistes perdaient du terrain et que le chômage augmentait. L'objectif est en partie réussi, car bien que les socialistes n'aient pas la majorité à l'Assemblée nationale, la majorité de l'opposition est faible (elle n'est majoritaire que de deux sièges).

Choix des ministres

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François Mitterrand fait lechoix de nommer Jacques Chirac Premier ministre, car il est le chef de l'opposition. Il désire garder la main sur les domaines qui le concernent directement en tant que chef de l'Etat, à savoir la Défense, les Affaires étrangères, la Coopération et l'Intérieur. En tant que gaullo-pompidolien, Chirac accepte pour la Défense et les Affaires étrangères, mais imposeCharles Pasqua à l'Intérieur, contrairement au souhait de Mitterrand, qui déclarait qu'« avec Pasqua à l'Intérieur, les ministres n'oseront plus téléphoner ». Il accepteMichel Aurillac à la Coopération[2].

Chirac proposeValéry Giscard d'Estaing, de l'UDF, aux Affaires étrangères, mais Mitterrand refuse. Il écarte égalementJean Lecanuet à ce poste, qu'il juge trop atlantiste, ainsi quePierre Méhaignerie, pour sa prise de position contre le cohabitationnisme.

Giscard d'Estaing souhaite être nommé Président de l'Assemblée nationale, maisJacques Chaban-Delmas le veut également. Il propose leMinistère de la Défense à Chaban-Delmas, qui refuse, et obtient donc le perchoir.

Pour la Défense, Mitterrand écarte le nom deFrançois Léotard, en raison de ses prises de position sur de nombreux grands dossiers internationaux, qu'il juge légères. Il accepteÉdouard Balladur aux Finances. Jacques Chirac avait proposé dès 1985 à ce dernier d'obtenir un ministère économique disposant d'une large autonomie économique et budgétaire, et s'était engagé à ne pas intervenir dans son domaine. La condition, remplie, était que Balladur soit élu député[3].

Pour la Justice, Chirac proposeJacques Larché ouÉtienne Dailly ; en ce qui concerne ce dernier, Mitterrand refuse au vu des affaires troubles dans lesquelles il baigne, déclarant que « La première chose qu'il aurait à y faire c'est de se mettre en prison lui-même »[2].

Le Premier ministre propose àJean-Claude Gaudin le poste de ministre des Relations avec le Parlement, mais il décline. Est proposé àAlain Madelin la Concurrence et la Déréglementation, àGérard Longuet la Formation professionnelle, et la Fonction publique àJacques Douffiagues. Léotard demande l'Industrie pour Madelin, les PTT pour Longuet, et les Transports pour Douffiagues. Il renonce à la Défense pour lui-même, suivant les arguments de Jacques Chirac : il pourrait être tenu pour responsable des potentielles futures morts dans l'opération actuelle auTchad, et il risque d'être pris en tenailles entre les hommes de Mitterrand qui gèrent les questions de défense au palais de l’Élysée.

Féminisation du gouvernement

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Le gouvernement comptequatre femmes ministres :Michèle Barzach,Lucette Michaux-Chevry,Michèle Alliot-Marie etNicole Catala.

Coalition

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Le gouvernement au pouvoir est soutenu par la coalition RPR-UDF.

Composition

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Jacques Chirac est nommé le[4] et les membres du gouvernement le même jour[5],[6].

Premier ministre

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ImageFonctionNomParti
Jacques ChiracPremier ministreJacques ChiracRPR

Ministre d'État

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ImageFonctionNomParti
Édouard BalladurMinistre d'État,chargé de l’Économie, des Finances et de la PrivatisationÉdouard BalladurRPR

Ministres

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ImageFonctionNomParti
Garde des Sceaux, ministre de la JusticeAlbin ChalandonRPR
Ministre de la DéfenseAndré GiraudUDF-PR
François LéotardMinistre de la Culture etde la CommunicationFrançois LéotardUDF-PR
Ministre des Affaires étrangèresJean-Bernard RaimondRPR
Charles PasquaMinistre de l'IntérieurCharles PasquaRPR
Pierre MéhaignerieMinistre de l'Équipement,du Logement,de l'Aménagement du territoire etdes TransportsPierre MéhaignerieUDF-CDS
Ministre des Départements et territoires d'outre-merBernard PonsRPR
René MonoryMinistre de l'Éducation nationaleRené MonoryUDF-CDS
Philippe SéguinMinistre des Affaires sociales etde l'EmploiPhilippe SéguinRPR
Alain MadelinMinistre de l'Industrie,desP. et T. etdu TourismeAlain MadelinUDF-PR
Ministre de l'AgricultureFrançois GuillaumeRPR
Ministre de la CoopérationMichel AurillacRPR
André RossinotMinistre chargé des Relations avec le ParlementAndré RossinotUDF-PRV

Ministres délégués

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ImageFonctionMinistre de rattachementNomParti
Ministre délégué à la Fonction publique etau PlanPremier ministreHervé de CharetteUDF-PR
Alain JuppéMinistre délégué au Budget,porte-parole du gouvernementMinistre de l'Économie, des Finances et de la PrivatisationAlain JuppéRPR
Michel NoirMinistre délégué au Commerce extérieurMinistre de l’Économie, des Finances et de la PrivatisationMichel NoirRPR
Ministre délégué à la Privatisation
(jusqu'au 19/08/1986)
Ministre de l’Économie, des Finances et de la Privatisation
(jusqu'au 19/08/1986)
Camille CabanaRPR
Ministre délégué à la Réforme administrative
(du 19/08/1986 au 28/09/1987)
Premier ministre
(à partir du 19/08/1986)
Ministre délégué aux Rapatriés età la Réforme administrative
(à partir du 28/09/1987)
Ministre délégué au Commerce, à l'Artisanat et aux Services
(à partir du 25/03/1986)
Ministre de l’Économie, des Finances et de la PrivatisationGeorges Chavanes
(à partir du 25/03/1986)
UDF-PR
Ministre délégué à la SécuritéMinistre de l'IntérieurRobert PandraudRPR
Ministre délégué aux TransportsMinistre de l'Équipement, du Logement, de l'Aménagement du territoire et des TransportsJacques DouffiaguesUDF-PR
Alain CarignonMinistre délégué à l'EnvironnementMinistre de l'Équipement, du Logement, de l'Aménagement du territoire et des TransportsAlain CarignonRPR
Ministre délégué à la Recherche età l'Enseignement supérieurMinistre de l'Éducation nationaleAlain Devaquet
(jusqu'au 08/12/1986)
RPR
Jacques ValadeJacques Valade
(à partir du 20/01/1987)
Michèle BarzachMinistre délégué à la Santé età la Famille
(à partir du 25/03/1986)
Ministre des Affaires sociales et de l'EmploiMichèle Barzach
(à partir du 25/03/1986)
RPR
Bernard BossonMinistre délégué aux Affaires européennes
(à partir du 19/08/1986)
Ministre des Affaires étrangèresBernard Bosson
(à partir du 19/08/1986)
UDF-CDS
Ministre délégué aux Collectivités locales
(à partir du 19/08/1986)
Ministre de l'IntérieurYves Galland
(à partir du 19/08/1986)
UDF-PR
Gérard LonguetMinistre délégué aux P. et T.
(à partir du 19/08/1986)
Ministre de l'Industrie, desP. et T. et du TourismeGérard Longuet
(à partir du 19/08/1986)
UDF-PR
André SantiniMinistre délégué à la Communication
(à partir du 28/09/1987)
Ministre de la Culture et de la CommunicationAndré Santini
(à partir du 28/09/1987)
UDF-PSD

Secrétaires d'État

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ImageFonctionMinistre de rattachementNomParti
Secrétaire d'État à la FrancophoniePremier ministreLucette Michaux-ChevryRPR
Secrétaire d'État aux Droits de l'HommePremier ministreClaude MalhuretUDF-PR
Secrétaire d'État à la Jeunesse et aux SportsPremier ministreChristian BergelinRPR
Philippe de VilliersSecrétaire d'État
(jusqu'au 25/06/1987)
Ministre de la Culture et de la CommunicationPhilippe de Villiers
(jusqu'au 25/06/1987)
UDF-PR
Secrétaire d'ÉtatMinistre des Affaires étrangèresDidier BarianiUDF-PR
Bernard BossonSecrétaire d'État aux Collectivités locales
(jusqu'au 19/08/1986)
Ministre de l'IntérieurBernard Bosson
(jusqu'au 19/08/1986)
UDF-CDS
Gaston FlosseSecrétaire d'État aux Problèmes du Pacifique SudMinistre des Départements et territoires d'outre-merGaston FlosseRPR
Michèle Alliot-MarieSecrétaire d'État à l'EnseignementMinistre de l'Éducation nationaleMichèle Alliot-MarieRPR
Secrétaire d'État à la Formation professionnelleMinistre de l'Éducation nationaleNicole CatalaRPR
Adrien ZellerSecrétaire d'État à la Sécurité socialeMinistre des Affaires sociales et de l'EmploiAdrien ZellerUDF-CDS
Jean ArthuisSecrétaire d'État
(jusqu'au 20/01/1987)
Ministre des Affaires sociales et de l'Emploi
(jusqu'au 20/01/1987)
Jean ArthuisUDF-CDS
Secrétaire d'État à la Consommation et à la Concurrence
(à partir du 20/01/1987)
portefeuille de la Participation ajouté le 17/10/1987
Ministre d'État, ministre de l’Économie, des Finances et de la Privatisation[7]
(à partir du 20/01/1987)
Secrétaire d'État
(à partir du 19/08/1986)
Ministre de la DéfenseJacques Boyon
(à partir du 19/08/1986)
RPR
Gérard LonguetSecrétaire d'État aux P. et T.
(jusqu'au 19/08/1986)
Ministre de l'Industrie, desP. et T. et du TourismeGérard Longuet
(jusqu'au 19/08/1986)
UDF-PR
Secrétaire d'État au Tourisme
(à partir du 25/03/1986)
Ministre de l'Industrie, desP. et T. et du TourismeJean-Jacques Descamps
(à partir du 25/03/1986)
UDF-PR
Georges FontèsSecrétaire d'État aux Anciens combattantsGeorges FontèsRPR
André SantiniSecrétaire d'État aux Rapatriés
(jusqu'au 28/09/1987)
André Santini
(jusqu'au 28/09/1987)
UDF-PSD
Secrétaire d'État à la MerAmbroise GuellecUDF-CDS

Modifications

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Remaniement du 25 mars 1986

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Ce remaniement du[8] (trois jours après la constitution du gouvernement) créée trois nouveaux portefeuilles :

Remaniement du 19 août 1986

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Le remaniement du est l'occasion de modifications d'attributions ou de nouvelles nominations[9] :

  • Camille Cabana, jusqu'alors ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Privatisation, chargé de la Privatisation, est nommé ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Réforme administrative ;
  • Bernard Bosson, jusqu'alors secrétaire d'État auprès ministre de l'Intérieur chargé des Collectivités locales, est nommé ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Affaires européennes ;
  • Yves Galland entre au gouvernement et remplaceBernard Bosson comme ministre délégué aux Collectivités locales (non comme secrétaire d'État) ;
  • Gérard Longuet, jusqu'alors secrétaire d'État chargé des P. et T., est nommé ministre délégué chargé des P. et T. ;
  • Jacques Boyon entre au gouvernement comme secrétaire d'État auprès du ministre de la Défense.

Démission du 8 décembre 1986

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Leprojet de loi d'Alain Devaquet, ministre délégué à la Recherche et à l'Enseignement supérieur, fait l'objet d'un fort mouvement social d'opposition. Le l'étudiant franco-algérienMalik Oussekine, âgé de 22 ans, meurt[10]. Sa mort provoque la démission immédiate d'Alain Devaquet[11].

Remaniement du 20 janvier 1987

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Le remaniement du[12] permet le remplacement d'Alain Devaquet.Jacques Valade entre au gouvernement et est nommé ministre délégué auprès du ministre de l'Éducation nationale, chargé de la Recherche et de l'Enseignement supérieur.

Par ailleurs,Jean Arthuis, jusqu'alors secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires sociales et de l'Emploi, est nommé secrétaire d'État auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Privatisation, chargé de la Consommation et de la Concurrence.

Démission du 25 juin 1987

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Philippe de Villiers, du fait du décès le du député de VendéeVincent Ansquer dont il est le suivant de liste, décide de démissionner pour devenir député[13].

Remaniement du 28 septembre 1987

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La démission dePhilippe de Villiers est à l'origine du remaniement du[14] :

  • André Santini, jusqu'alors secrétaire d'État chargé des Rapatriés, est nommé ministre délégué auprès du ministre de la Culture et de la Communication, chargé de la Communication ;
  • Camille Cabana, jusqu'alors ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la Réforme administrative, devient ministre délégué chargé des Rapatriés et de la Réforme administrative.

Ajustement du 17 octobre 1987

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L'ajustement du[15] modifie les attributions deJean Arthuis, jusqu'alors secrétaire d'État auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Privatisation, chargé de la Consommation et de la Concurrence qui devient secrétaire d'État chargé de la Consommation et de la Concurrence et de la Participation.

Intérim du 25 janvier 1988

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Le,Jacques Chirac assure l'intérim d'Édouard Balladur, ministre de l’Économie, des Finances et de la Privatisation[16].

Intérim du 10 mars 1988

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Le,Charles Pasqua assure l'intérim d'André Giraud, ministre de la Défense[17].

Répartition partisane

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PartiPremier
ministre
Ministres
d'État
MinistresMinistres
délégués
Secrétaires
d'État
Total
Répartition le 20 mars 1986111381538
Rassemblement pour la République1176621
UDF -Parti républicain3249
UDF -Centre des démocrates sociaux246
UDF -Parti radical valoisien11
UDF -Parti social-démocrate11
Répartition le 10 mai 19881113141342
Rassemblement pour la République1177723
UDF -Parti républicain35311
UDF -Centre des démocrates sociaux2136
UDF -Parti radical valoisien11
UDF -Parti social-démocrate11

Actions

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Politique monétaire

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Édouard Balladur obtient le 6 avril 1986 une dévaluation du franc de 3 %, de sorte qu'un mark vaille 3,18 francs. Cela s'oppose à la promesse qu'avait fait la France de ne plus dévaluer ; le Premier ministre considère qu'elle rendra les exportations françaises plus compétitives. Cette décision détériore le solde extérieur français. En 1986, le déficit extérieur est de 45 milliards de francs ; après la dévaluation, il atteint 80 milliards (1987)[18].

Un mois plus tard, le contrôle des changes est abrogé, et l'anonymat des achats et ventes d'or est rétabli.

Politique fiscale

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Une amnistie fiscale est décrétée pour ceux qui avaient illégalement placé leur argent à l'étranger, avec un taux forfaitaire de 10% (soit 15 points de moins que l'amnistie fiscale de Laurent Fabius lors dudeuxième gouvernement Mauroy). Cela permet de rapatrier 16 milliards de francs durant l'été 1986, soit 10% du montant des capitaux français déposés illégalement dans les banques suisses, selon les Douanes[2]. L'objectif est de faire baisser les taux d'intérêt en faisant gonfler l'épargne.

Les socialistes avaient instauré en 1985 une baisse de 50% à 45% de l'impôt sur les bénéfices des sociétés pour celles qui consacraient leurs profits à l'auto-financement et non à la distribution de dividendes aux actionnaires. La droite décide de faire baisser l'impôt à 45% même pour les sociétés qui distribuent leurs profits en dividendes aux actionnaires.

Le gouvernement accepte également un amendement proposé parValéry Giscard d'Estaing, qui propose de réduire d'un an le délai pendant lequel le fisc peut poursuivre un fraudeur, passant ainsi de 4 à 3 ans. Cela prive l’État de 2 milliards de francs de recettes annuelles[2].

Politique industrielle et de l'emploi

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À partir du, les prix, qui pour certains étaient contrôlés depuis 1914 et pour d'autres par une ordonnance de 1945[2], sont libérés. Afin de s'assurer que cette nouvelle concurrence, qui détermine le niveau des prix, soit juste, le Conseil de la concurrence, autorité indépendante dont la mission est de sanctionner les abus de position dominante et les ententes, est créé.

Philippe Séguin, ministre des Affaires sociales, met en œuvre la suppression de l'autorisation administrative de licenciement, votée en octobre 1974 à l'initiative de Jacques Chirac. SiYvon Gattaz assure que cette réforme permettra de créer 400 000 emplois, les experts n'ont jamais réussi à déterminer de manière probante les conséquences économiques de la suppression.

Dès avril 1986, le gouvernement débloque 4,5 milliards de francs pour financer un "Plan d'urgence pour l'emploi des jeunes". Les cotisations sociales sont réduites du quart pour chaque jeune embauché. Il est décidé du maintien des TUC créés par Laurent Fabius, avec une nouvelle disposition selon laquelle les cotisations sociales du jeune embauché sont réduites de moitié si le jeune a reçu une formation en alternance ou a effectué un TUC. Les cotisations sont entièrement supprimées si le jeune est recruté pour être formé, en alternance ou en apprentissage. Ils sont complétés par les "programmes d’insertion locale" (PIL).

Le gouvernement lance unevague de privatisations. Elle entraîne une baisse de l'emploi public (1,86 million à 1,36 million de salariés) et rembourse les nationalisations de 1981 : elles avaient coûté 35 milliards de francs, mais leur privatisation rapportent entre 65[18] et 75 milliards de francs. Les recettes des privatisations sont affectées soit à la recapitalisation des entreprises non-privatisées (Renault obtient 2 milliards, la sidérurgie en obtient 6), soit à un organisme nouvellement créé, la Caisse d'amortissement de la dette publique.

Les rémunérations des fonctionnaires sont bloquées et 2000 postes sont supprimés en 1986.

Politique éducative

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Une réforme des universités est mise en chantier par Alain Devaquet, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Le 11 juillet 1986, le Conseil des ministres adopte son projet. Il vise, d'abord, à permettre aux universités de fixer librement le montant de leurs frais d'inscription, au sein d'une fourchette établie par le ministère. Elles auraient introduit également le droit de sélectionner à l'entrée, dans l'objectif d’adapter les flux d’étudiants aux besoins du marché du travail et à la capacité d’accueil des établissements. Le pouvoir des enseignants dans les organes dirigeants de l’université est accru. Les manifestations se multiplient (600 000 manifestants le 27 novembre), et le projet est retiré le 8 décembre.

Les crédits de l'intervention étant réduits, ceux de la recherche le sont également. Sur les 5 milliards de réduction de crédits d'intervention de l'Etat, 3 le sont dans la recherche. Le ministre de la Culture, François Léotard, subit également une baisse de 500 millions de francs de son budget.

Finances publiques

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Le Premier ministre décide une baisse d'impôts, les prélèvements obligatoires baissant de 0,7 point de PIB en 1986. L'Impôt sur les grandes fortunes est également supprimé, prenant effet à partir de janvier 1987. Cela est couplé d'une baisse de l'impôt sur le revenu des ménages les plus modestes. Le déficit se creuse ainsi et atteint 3,2%.

Le gouvernement fait voter dès 1986 une loi rectificative de loi de finance, afin de corriger celle de 1986, votée en 1985 par les socialistes. Tous les ministères, à l'exception de l'Intérieur et de l’Éducation nationale, voient leur budget baissé. Une économie de 10 milliards de francs est ainsi réalisée.

Les crédits d'intervention de l’État sont réduits de 5 milliards en tout.

Politique sécuritaire

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A l'Intérieur, Charles Pasqua tente de remettre en place laLoi Peyrefitte de 1981 qui portait atteinte aux libertés fondamentales et donnait des droits très larges à la police en tout ce qui concernait les contrôles d'identité. Il est contrecarré parAlbin Chalandon, ministre de la Justice, qui s'y oppose.

L'arsenal répressif est organisé de la manière suivante : une première loi sur les contrôles d'identité, qui donne des pouvoirs étendus à la police pour vérifier l'identité de n'importe quel individu ; une deuxième, dont l'objectif est de lutter contre la criminalité et la délinquance, qui prévoit, outre une peine de sûreté incompressible de trente ans, une procédure de comparution immédiate et l'élargissement de la définition d'"association de malfaiteurs" en droit pénal ; la troisième, contre le terrorisme, qui créée une section d'instruction antiterroriste. La quatrième, relative à l'application des peines, rend les conditions de réduction des durées d'emprisonnement plus strictes. Albin Chalandon doit recourir auvote bloqué prévu à l'article 44 de la Constitution pour éviter que l'Assemblée ne traite du rétablissement de la peine de mort, débat voulu par le FN et plusieurs députés du RPR.

Albin Chalandon propose une loi d'emprisonnement des toxicomanes. Devant la levée en masse des médecins, qui font remarquer qu'emprisonner les utilisateurs de stupéfiants ne réglera en rien le problème et fera même plus de mal, la protestation de différentes personnalités dontSimone Veil, et la constatation qu'il y a environ 800 000 toxicomanes en France, le projet est retiré.

Chalandon met également en place un projet de loi de privatisation des prisons françaises et de création par des entreprises de prisons. Il se heurte au Conseil d’État, aux syndicats pénitentiaires, aux experts du sujet et aux élus de droite comme de gauche, inquiets de voir des entrepreneurs prendre en charge une mission qui relève de la souveraineté de l’État, notamment au vu des multiples dérives que la privatisation des prisons a provoqué auxÉtats-Unis. Le projet est retiré[2]. Balladur débloque 4 milliards de francs, sur cinq ans, pour construire 15 000 nouvelles places de prisons, la France souffrant d'une surpopulation carcérale (50 000 détenus pour 32 000 places en 1987). Par le rapport de force, Chalandon obtient donc plus de créations de places de prison que sousRobert Badinter, qui n'avait réussi à arracher les crédits nécessaires que pour 600 places supplémentaires par an.

Autres

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Le gouvernement procède à unredécoupage des circonscriptions législatives en 1986 sous la férule de Charles Pasqua.

Analyse de la popularité

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En juin 1986, un sondage deBVA révèle que 60% des Français se déclarent mécontents de l'action du gouvernement. La côte de confiance de Jacques Chirac passe sous la barre des 50%, tandis que le Président Mitterrand remonte à 61%[2].

Démission

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Le, le Premier ministre,Jacques Chirac, défait lors de l'élection présidentielle du 8 mai, présente au président de la RépubliqueFrançois Mitterrand, réélu, la démission de son gouvernement, aupalais de l'Élysée ; la démission du gouvernement prend effet le lendemain, avec la publication auJO du 11. Le successeur deJacques Chirac,Michel Rocard forme alors sonpremier gouvernement.

Relations avec le parlement

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Le, le Premier ministre obtient la confiance de l'Assemblée nationale sur la déclaration de politique générale par 292 voix pour et 285 contre[19].

Détails du vote sur la déclaration de politique générale du 09/04/1986
PositionGroupeNon-inscritsTotal
COMSOCUDFRPRFN-RN
POUR0013115515292
CONTRE3521200344285
ABSTENTION0000000
NON-VOTANT0000000

Le, le Premier ministre obtient la confiance de l'Assemblée nationale sur la déclaration de politique générale par 294 voix pour et 282 contre[20].

Détails du vote sur la déclaration de politique générale du 07/04/1987
PositionGroupeNon-inscritsTotal
COMSOCUDFRPRFN-RN
POUR0013015914294
CONTRE3521100324282
ABSTENTION0000000
NON-VOTANT0000011

Le, le Premier ministre obtient la confiance de l'Assemblée nationale sur la déclaration de politique générale par 295 voix pour et 282 contre[21].

Détails du vote sur la déclaration de politique générale du 03/12/1987
PositionGroupeNon-inscritsTotal
COMSOCUDFRPRFN-RN
POUR0013215715295
CONTRE3521400321282
ABSTENTION0000000
NON-VOTANT0000000

Notes et références

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  1. « Tous les gouvernements depuis 1958 », surassemblee-nationale.fr(consulté le).
  2. abcdef etgFavier, Pierre, 1946-,La Décennie Mitterrand : les épreuves (1984-1988), Paris, Seuil,, 774 p.(ISBN 2-02-012891-8,978-2-02-012891-9 et2-02-014427-1,OCLC 25057306,lire en ligne)
  3. EdouardBalladur et FrançoisMitterrand,Le pouvoir ne se partage pas: conversations avec François Mitterrand, Fayard,(ISBN 978-2-213-65136-1,lire en ligne)
  4. Décret du 20 mars 1986 portant nomination du Premier ministre
  5. Décret du 20 mars 1986 portant nomination des membres du gouvernement (source gouvernement)
  6. Décret du 20 mars 1986 portant nomination des membres du gouvernement (source Légifrance, mais il manque la2e page)
  7. Décret du 20 janvier 1987 relatif à la composition du gouvernement
  8. Décret du 25 mars 1986 portant nomination de membres du gouvernement
  9. Décret du 19 août 1986 relatif à la composition du gouvernement
  10. Tangui Perron, « Novembre-Décembre 1986. Les étudiants déferlent contre la loi Devaquet », surhumanite.fr,L'Humanité,(consulté le)
  11. Décret du 8 décembre 1986 relatif à la composition du gouvernement
  12. Décret du 20 janvier 1987 relatif à la composition du gouvernement
  13. Décret du 25 juin 1987 relatif à la composition du gouvernement
  14. Décret du 28 septembre 1987 relatif à la composition du gouvernement
  15. Décret du 17 octobre 1987 relatif à la composition du gouvernement
  16. Décret du 25 janvier 1988 chargeant le Premier ministre de l'intérim du ministère de l'Économie, des Finances et de la Privatisation
  17. Décret du 10 mars 1988 chargeant le ministre de l'Intérieur de l'intérim du ministère de la Défense.
  18. a etbJean-MarcDaniel,Le gâchis français : 40 ans de mensonges économiques, Paris, Tallandier,, 265 p.(ISBN 979-10-210-0287-6,OCLC 924058241,lire en ligne).
  19. https://archives.assemblee-nationale.fr/8/cri/1985-1986-ordinaire2/005.pdf
  20. https://archives.assemblee-nationale.fr/8/cri/1986-1987-ordinaire2/003.pdf
  21. https://archives.assemblee-nationale.fr/8/cri/1987-1988-ordinaire1/100.pdf

Voir aussi

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Article connexe

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Lien externe

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v ·m
Coty(1958-1959)De Gaulle III
De Gaulle(1959-1969)
Pompidou(1969-1974)
Giscard(1974-1981)
Mitterrand(1981-1995)
Chirac(1995-2007)
Sarkozy(2007-2012)
Hollande(2012-2017)
Macron(depuis 2017)
v ·m
GouvernementJacques ChiracII()
Sous laprésidence deFrançois Mitterrand
Économie, Finances et Privatisation
Édouard Balladur,ministre d'État
Ministre délégué chargé du Budget :Alain Juppé,porte-parole du gouvernement
Ministre délégué chargé du Commerce extérieur :Michel Noir
Ministre délégué chargé de la Privatisation, puis supprimé (2) :Camille Cabana
Ministre délégué chargé du chargé du Commerce, de l'Artisanat et des Services (1) :Georges Chavanes (1)
Secrétaire d'État chargé de la Consommation et de la Concurrence (4) puischargé de la Consommation et de la Concurrence et de la Participation (7) :Jean Arthuis (4)

Jacques Chirac
Premier ministre
Justice,garde des sceauxAlbin Chalandon
Défense
André Giraud
Secrétaire d'État (1) :Jacques Boyon (2)
Culture et Communication
François Léotard
Secrétaire d'État :Philippe de Villiers (dém) (5)puisAndré Santini (6)
Affaires étrangères
Jean-Bernard Raimond
Ministre délégué chargé des Affaires européennes (2) :Bernard Bosson (2)
Secrétaire d'État :Didier Bariani
Intérieur
Charles Pasqua
Ministre délégué chargé de la Sécurité :Robert Pandraud
Secrétaire d'État chargé des Collectivités locales puis ministre délégué (2) :Bernard BossonpuisYves Galland (2)
Équipement,Logement,Aménagement du territoire etTransports
Pierre Méhaignerie
Ministre délégué chargé des Transports :Jacques Douffiagues
Ministre délégué chargé de l'Environnement :Alain Carignon
Départements et Territoires d'outre-mer
Bernard Pons
Secrétaire d'État chargé des Problèmes du Pacifique Sud :Gaston Flosse
Éducation nationale
René Monory
Ministre délégué chargé de la Recherche etde l'Enseignement supérieur :Alain Devaquet (dém) (3)puisJacques Valade (4)
Secrétaire d'État chargé de l'Enseignement :Michèle Alliot-Marie
Secrétaire d'État chargé de la Formation professionnelle :Nicole Catala
Affaires sociales etEmploi
Philippe Séguin
Ministre délégué chargé de la Santé etde la Famille (1) :Michèle Barzach (1)
Secrétaire d'État chargé de la Sécurité sociale :Adrien Zeller
Secrétaire d'État, puis supprimé (4) :Jean Arthuis
Industrie,P. etT. etTourisme
Alain Madelin
Secrétaire d'État chargé desP. etT. puisministre délégué chargé desP. etT. (2) :Gérard Longuet
Secrétaire d'État chargé du Tourisme (1) :Jean-Jacques Descamps (1)
AgricultureFrançois Guillaume
CoopérationMichel Aurillac
Relations avec le ParlementAndré Rossinot
Anciens CombattantsSecrétaire d'État chargé des Anciens Combattants :Georges Fontès
RapatriésSecrétaire d'État chargé des Rapatriés :André Santini
MerSecrétaire d'État chargé de la Mer :Ambroise Guellec
Ministre délégué etsecrétaires d'État
auprès duPremier ministre
Ministre délégué chargé de la Fonction publique etdu Plan :Hervé de Charette
Ministre délégué chargé de la Réforme administrative (2) puisministre délégué chargé des Rapatriés etde la Réforme administrative (6) :Camille Cabana
Secrétaire d'État chargé de la Francophonie :Lucette Michaux-Chevry
Secrétaire d'État chargé des Droits de l'homme :Claude Malhuret
Secrétaire d'État chargé de la Jeunesse et des Sports :Christian Bergelin
  • Ordonnancement parordre de préséance
  • (dém) Démission
  • (1) Remaniement du
  • (2) Remaniement du
  • (3) Remaniement du
  • (4) Remaniement du
  • (5) Remaniement du
  • (6) Remaniement du
  • (7) Ajustement du
( FABIUS) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (ROCARD I)
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