| Gottfried von Cramm | ||||
Gottfried von Cramm à gauche, avecGeorge Lyttleton-Rogers (1932). | ||||
| Nom de naissance | Gottfried Alexander Maximilian Walter Kurt Freiherr von Cramm | |||
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| Nationalité | ||||
| Naissance | Nettlingen | |||
| Décès | (à 67 ans) Le Caire | |||
| Prise de raquette | Droitier | |||
| Hall of Fame | Membre depuis 1977 | |||
| Palmarès | ||||
| Meilleurs résultats enGrand Chelem | ||||
| Aust. | R.-G. | Wim. | US | |
| Simple | 1/2 | V(2) | F(3) | F(1) |
| Double | F(1) | V(1) | 1/2 | V(1) |
| Mixte | - | - | V(1) | - |
Gottfried von Cramm, né le àNettlingen et mort le auCaire (Égypte), est unjoueur de tennisallemand de l'entre-deux-guerres.

Membre de l'aristocratie saxonne, il est le troisième fils du baron Burchardvon Cramm[1].


En1933, il s'impose en double mixte avecHilde Krahwinkel Sperling àWimbledon.
Il se fait connaître en remportant le tournoiRoland-Garros à deux reprises en simple, la première fois en1934, juste après avoir remporté le championnat de tennis allemand. Riche et sociable, il est très populaire en Allemagne, si bien que le régime national-socialiste l'approche pour en faire un élément central de sa propagande, considérant qu'il représente l'archétype de l'homme aryen. Homosexuel, Gottfried von Cramm entretient pourtant en secret une relation avec l'acteur juifManasse Herbst (en). S'il se soumet au cérémonial nazi (tennis ornées desvastikas etsaluts nazis avant les matchs), il décline les invitations du régime[1].
Lors de la finale de laCoupe Davis 1935, il demande de faire rejouer la balle de match accordée en sa faveur, ayant signalé à l'arbitre que la balle avait touché sa raquette, ce que personne sauf lui n'avait remarqué. Il insiste ainsi pour que son adversaire remporte le point. Gottfried von Cramm perd la rencontre. Le capitaine de l'équipe allemandeHeinrich Kleinschroth lui aurait alors donné un coup de boule dans les vestiaires, le désignant comme « un traître à la nation ». Le vaincu y répond avec panache : « Au contraire, je ne pense pas avoir déçu le peuple allemand. En réalité, je pense l'avoir honoré ». Cependant, les autorités accentuent la pression à son encontre[1].
Il refuse plusieurs fois d'adhérer auNSDAP, le ministreHermann Göring comptant parmi les personnalités le lui ayant pourtant demandé. En privé, il surnomme mêmeHitler « le peintre en bâtiment », en référence à son passé d'artiste raté. Opposé aux politiques discriminatoires duTroisième Reich, il ne digère particulièrement pas l'interdiction de jouer de son coéquipier juifDaniel Prenn, qui doit s'enfuir auRoyaume-Uni[1].
Il remporte Roland-Garros une deuxième fois en1936, ainsi que le double messieurs en1937 avecHenner Henkel. Autournoi de Wimbledon 1936, il échoue en simple messieurs face àFred Perry. S'il ne remporta jamais cette compétition en simple, son jeu sur leAll England Club participa de sa renommée. Il est ainsi finaliste trois fois de suite, de 1935 à 1937. La pression du régime hitlérien s'intensifie. Avant un match de laCoupe Davis 1937 face àDonald Budge, Hitler l'aurait appelé pour lui ordonner de gagner. S'il mène lors du dernier set, il est finalement défait par son adversaire[1].

Il est dénoncé comme homosexuel à l'Office central du Reich pour la lutte contre l'homosexualité et l'avortement[2], et arrêté le par laGestapo en plein repas familial. À l'accusation d'être homosexuel s'ajoute celle d'aider financièrement les juifs. Il avait en effet soutenu Manasse Herbst, qui s'était exilé enPalestine en 1936. Comme il ne peut pas nier, il est condamné à un an de prison ferme. Son avocat obtient l'allègement de sa peine en prétextant que Gottfried von Cramm aurait été victime d'un chantage financier, qualifiant Manasse Herbst de « Juif sournois ». Cette défense n'est que de façade puisque les deux amants se retrouveront après la guerre[1].
Gottfried von Cramm peut aussi compter sur ses amis du monde du tennis, qui se mobilisent pour lui. Don Budge adresse ainsi une pétition à Hitler. Cependant, après sa libération en 1939, von Cramm est ostracisé par les autorités internationales du tennis, qui refusent qu'il joue à Wimbledon en raison de son affaire judiciaire. Le climat politique mondial houleux de l'époque est certainement lié à cette décision. Les États-Unis refusent aussi sa demande de visa temporaire avant l'US Open car il a été condamné dans une affaire de mœurs. Le déclenchement de laSeconde Guerre mondiale achève ses espoirs de retour sportif[1].
En, il est appelé au service militaire et envoyé sur lefront de l'Est. Courageux, il est décoré de lacroix de fer mais est rapatrié pour de gravesengelures. La majorité des soldats de sa compagnie moururent, tout comme son ancien partenaire de tennisHenner Henkel à labataille de Stalingrad en 1943[1].
Continuant de résider enSaxe, il reprend le tennis à la fin de la décennie, gagnant même le championnat allemand de 1948 et de 1949. Il prend ensuite sa retraite sportive, devient administrateur pour laFédération allemande de tennis et homme d'affaires[1].
Le, il meurt dans unaccident de voiture auCaire[1].
Il est membre duInternational Tennis Hall of Fame depuis1977.
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Gagnants àRoland-Garros(simple messieurs) | |
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