| Gorizia | |
LeGorizia. | |
| Type | Croiseur lourd |
|---|---|
| Classe | Classe Zara |
| Histoire | |
| A servi dans | |
| Chantier naval | Odero-Terni-Orlandi,Livourne |
| Quille posée | |
| Lancement | |
| Commission | |
| Statut | Coulé le; démoli en 1947 |
| Équipage | |
| Équipage | 830 officiers et marins |
| Caractéristiques techniques | |
| Longueur | 182,8 m |
| Maître-bau | 20,6 m |
| Tirant d'eau | 7,2 m |
| Déplacement | 11 900 t |
| À pleine charge | 14 560 t |
| Propulsion | 2 groupes de turbines Parson fabriqués sous licence alimentées par 8 chaudières à trois tubes Thornycroft actionnant deux hélices |
| Puissance | 95 000 ch |
| Vitesse | 33 nœuds (61,1 km/h) |
| Caractéristiques militaires | |
| Blindage | Ceinture de 100 à 150 mm Pont blindé 70 mm Tourelles 120 à 140 mm barbettes 140 à 150 mm |
| Armement | 8 canons 203 mm /53 16 canons 100 mm /47 6 canons 40 mm /39 8 mitrailleuses 13,2 mm |
| Rayon d'action | 5 361 milles marins (9 900 km) à16 nœuds (30 km/h) |
| Aéronefs | 1 catapulte encastrée dans la plage avant 2 hydravions |
| Pavillon | Royaume d'Italie |
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LeGorizia était uncroiseur lourd declasse Zara mis en service dans laRegia Marina dans les années 1930. Nommé en l'honneur de la ville italienne deGorizia, il est mis sur cale au chantierOdero-Terni-Orlandi deLivourne (Toscane) le, il est lancé le et admis au service actif le.
Dans les années 1930, le navire participe à de nombreusesrevues navales. En 1934, il part encroisière enAfrique orientale, puis deux ans plus tard enAllemagne au cours desJeux Olympiques d'été de 1936. Il participe à laguerre civile espagnole; évacue les ressortissants italiens en, et subit une violente explosion dans un réservoir de gaz lors de son retour vers l'Italie. Le navire soutient l'invasion italienne de l'Albanie en 1939.
Au cours de laSeconde Guerre mondiale, leGorizia participe à de nombreuses missions d'attaques deconvois britanniques enMéditerranée. En, il participe à labataille de Punta Stilo, à labataille du cap Teulada en novembre et à laPremière etDeuxième bataille de Syrte en 1941 et 1942. Gravement endommagé à l'ancrage lors d'un raid aérien en, le navire alors en réparation lors de lacapitulation italienne est saisie par l'Allemagne, qui finissent par le saborder en 1944. L'épave est démantelée en 1947.

Le Gorizia avait unelongueur hors-tout de 182,8 mètres (600 pieds), un faisceau de 20,62 mètres et un tirant d'eau de 7,2 mètres. Il déplaçait 13 944 tonnes en charge nominale et 14 168 tonnes à pleine charge, bien que letraité naval de Washington stipulait un navire de maximum 10 000 tonnes. Il était propulsé par desturbines à vapeurParsons alimentées par huitchaudière à tubes d'eau Yarrow. Sa puissance était de 95 000 chevaux-vapeur (71 000 kW) produisant une vitesse de pointe de 32nœuds (59 km/h). Son équipage comprenait 841 officiers et hommes d'équipage.
Il était protégé par uneceinture blindée de 100 à 150 mm, un pont blindé 70 mm d'épaisseur dans la partie centrale, réduit à 20 mm à chaque extrémité. Les tourelles avaient un blindage de 120 à 140 mm et lesbarbettes de 140 à 150 mm.
Son armement comprenait 8canons de 203 mm Ansaldo en quatre tourelles doubles modèle 1927. Ce canon de 53 calibres version améliorée du modèle 1924 desTrento pouvait tirer des obus explosifs 110 kg à une distance maximale de 31 550 mètres (+ 45 °) et des obus perforants de 125 kg à 31 566 mètres (+ 45 °) à raison de 2 à 4 coups par minute. La tourelle double M1927 pesait 181 tonnes en ordre de combat et pouvait pointer en site de - 5 ° à + 45 ° à raison de 5 ° par seconde et en azimut sur 150 ° à raison de 6 ° par seconde. La dotation en munitions est inconnue[1].
Il était équipé de 16 canonsŠkoda 10 cm K10 modèle 1927 en 8 affûts doubles. Ce canon de 47 calibres tirait des obus explosifs de 26 kg à une distance maximale de 15 240 mètres (+ 45 °) en tir anti-surface et de 10 000 mètres en tir antiaérien (+ 85 °), à raison de 8 à 10 coups par minute. L'affût double italien pouvait pointer en site de - 5 ° à + 85 ° et sur 360 ° en azimut. La dotation en munitions est inconnue.
Il avait également 4canons de 40 mm Vickers Terni modèle 1915 en quatre affûts simples. Ce canon de 39 calibres tirait des obus de 1,34 kg à une distance maximale de 3 475 mètres en tir de surface (+ 45 °) et de 1 100 mètres en tir antiaérien et ce à raison de 50 à 75 coups par minute. L'affût simple pointait en site de - 5 ° à + 80 ° et en azimut sur 360 °. La dotation en munitions est inconnue mais chaque affût sur lesNavigatori embarquaient 1 500 obus[1].
L'armement de la classe Zara évolua avant même le début du conflit. En 1937, un affût double de 100 mm fut débarqué tout comme les canons de 40 mm qui furent remplacés par 8 canons de 37 mm Breda modèle 1932. Ces 8 canons étaient montés en quatre affûts doubles. Ce canon de 54 calibres tirait des obus explosifs de 1,63 kg à une distance maximale efficace de 4 000 mètres (+ 45 °) en tir de surface et de 5 000 mètres en tir antiaérien (+ 80 °) à raison de 60, 90 ou 120 coups par minute.
L'affût double modèle 1932 pesait 5 tonnes en ordre de combat, pouvait pointer en site de - 10 ° à + 80 ° et en azimut sur 120 °. La dotation en munitions était d'environ 1 500 obus par canon.
Le nombre de canons de ce type fut porté en 1940 à 16, puis renforcé par 8 mitrailleuses de 13,2 mm en quatre affûts doubles. Ces mitrailleuses disposaient d'un canon de 75.7 calibre, tirant des cartouches de 125 ° à une distance maximale effective de 2 000 mètres, à raison de 500 coups par minute. L'affût double pouvait pointer en site de - 11 ° à + 85 ° et en azimut sur 360 °. Chaque mitrailleuse disposait de 1 500 cartouches[1].
Une catapulte était encastrée dans la plage avant, transportant deuxhydravions. Parmi les modèles embarqués, on trouve lePiaggio P.6 (en), leMacchi M.41 (en), leCANT 25ARS, leCMASA M.F.6 et enfin leIMAM Ro.43 à partir de 1938.
Ce nouveau croiseur lourd fut un temps avec sessister-ships les plus puissants navires de laRegia Marina, puisque lescuirassés declasse Conte di Cavour étaient en pleine refonte au début des années trente.
Mis en service dans la2e Division, le navire participe à des exercices navals au large deNaples le en l'honneur du roiVictor Emmanuel III. Le 25, il devientnavire amiral de la division. Du 6 au, il prend part à unerevue navale pourBenito Mussolini se déroulant dans legolfe de Naples. Le , le navire est transféré dans la1re Division, où il est baptisé en l'honneur de la ville deGorizia, ville du nord de l'Italie à la frontière de laSlovénie, le. En octobre, il part en croisière en compagnie duyacht royal Savoia enAfrique orientale, faisant escale à Berbera et à Mogadiscio, en Somalie britannique et italienne.
Avec leFiume et lePola, leGorizia participe à laguerre d'Espagne en assurant l'escorte des navires de transports du corps expéditionnaire italien dans la péninsule ibérique tout en effectuant des missions de transport en 1936. En août, il part pour l'Allemagne en arrivant àKiel le pour une revue navale avec lecroiseur lourd allemandAdmiral Graf Spee, lecroiseur légerKönigsberg et le croiseur britanniqueNeptune. LeGorizia sert deporte-drapeau lors desJeux Olympiques d'été de 1936, stationnant à Kiel où les épreuves de voiles se déroulèrent.
Le, leGorizia quitte Kiel pourTanger, qu'il atteint cinq jours plus tard. Après un court passage, le navire quitte le port pour l'Italie. Au cours de son transit, une explosion d'un réservoir de gaz de l'aviation causant de graves dommages l'oblige à rejoindre Tanger le pour des réparations temporaires. Alors en cale sèche, le navire fait l'objet d'un contrôle britannique concluant que son déplacement, dépassant 10 000 tonnes, constitue une violation dutraité naval de Washington. Toutefois, aucune plainte ne sera déposée. Il rejointLa Spezia en septembre où il subit des réparations permanentes. Le après ses réparations, il prend part à une revue navale pour le Régent de Hongrie,Miklós Horthy. Une seconde se tient dans le golfe de Naples le, suivi par la suite d'une autre le pour la visite d'Adolf Hitler, dernière avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.
Le, leGorizia et ses sister-ships quittentTarente pour intercepter un escadron de navires de guerre espagnols — troiscroiseurs et huitdestroyers — tentant d'atteindre lamer Noire. Les navires italiens reçoivent l'ordre de ne pas ouvrir le feu mais de simplement tenter d'empêcher la progression des navires espagnols et de les forcer à accoster àAugusta, enSicile. Le commandant espagnol refuse et les navires font route àBizerte, enTunisie française, où ils sont internés. Un mois plus tard, du 7 au, leGorizia soutient l'invasion italienne de l'Albanie. Il est présent lors de la visite deRamón Serrano Súñer,Ministre des Affaires étrangères de l'Espagne franquiste, qui avait récemment combattu les nationalistes durant la guerre civile espagnole. Cinq jours plus tard, le navire participe aux festivités du Jour de la marine àVenise, où il passe le reste de l'année 1939 jusqu'au début de 1940 ancré au port.
Lorsque l'Italie rejoint officiellement lecamp de l'Axe pendant laSeconde Guerre mondiale en déclarant la guerre à laFrance et laGrande-Bretagne le, leGorizia est affecté dans la1re Division du1er Escadron en compagnie duZara, duFiume et de quatredestroyers declasse Oriani, de la9e Flottille de destroyer. Basée à Tarente, la division est envoyée en patrouille au large de l'île deCrète. Le 11 /, les navires sont attaqués par un sous-marin inconnu, les destroyers contre-attaquèrent, sans succès. Le, leGorizia et le reste de la division sont transférés à Augusta, prêts à intercepter des convois alliés enMéditerranée. Le lendemain, la1re Division rejoint une patrouille avec les2e et3e Division, mais ils ne trouvent aucun bâtiments alliés[1].
LeGorizia connait son baptême du feu le au cours de labataille de Calabre. Cette bataille commença vers midi le alors que les deux camps étaient séparés d'environ 90 miles. Le vice-amiralAndrew Cunningham, gêné par la faible vitesse de ses vieux cuirassés, ne pouvaient pas se rapprocher aussi vite qu'il ne le voulait. Cependant à13 h 15, leporte-avionsEagle lança sesSwordfish qui attaquèrent les croiseurs lourds italiens mais sans résultat. Les croiseurs alliés précédaient leWarspite et repérèrent les italiens à15 h 15 avant d'ouvrir le feu à 21 500 mètres. La riposte italienne est quasi immédiate. À15 h 22, les italiens encadrèrent dangereusement les croiseurs alliés du vice-amiralJohn Tovey, ce dernier décida de rompre l'engagement à15 h 30 avec le croiseur légerNeptune, endommagé par un obus de 6 pouces duGiuseppe Garibaldi. Un autre engagement entre croiseurs ne donna aucun résultat, les obus de 6 pouces alliés tombant devant la proue des croiseursAlberico da Barbiano etAlberto di Giussano. Dans les deux camps, on tenta des attaques à la torpille, sans succès, et la bataille s'acheva à16 h 55. Chaque camp se retira en se proclamant victorieux alors que cet engagement se soldait par un match nul[1].
Le, la1re Division escorte un convoi vers laLibye italienne, retournant à Augusta le1er août. Après une formation à Naples du 16 au, il part pour Tarente en arrivant le lendemain. Début septembre, la Division intervient au cours de l'Opération Hats, un convoi de ravitaillement à destination de l'Égypte, en raison de la présence de l'Ark Royal qui lance deux raids surCagliari en diversion à la traversée du convoi. Du 7 au, le Gorizia patrouille au large de laSicile, ne localisant aucun navire britannique. Par la suite, il accoste àPalerme avant de revenir à Tarente le pour suivre une formation d'artillerie qui durera jusqu'à novembre. Il est présent lors de labataille de Tarente dans la nuit du 11 au sans être endommagé. Au cours de l'attaque, il abat avec ses batteries antiaériennes un avion britannique. Le navire est transféré à Naples le même jour. LeGorizia participe à labataille du cap Teulada le où il engage un croiseur britannique et abat un avion britannique. Face à un bombardement britannique au large de Naples, le navire est transféré àLa Maddalena, enSardaigne, le. Le Pola est le seul endommagé par une bombe qui le toucha la chaudièreno 3 et l'immobilisa pour de longs mois de réparation[1].

LeGorizia revient à Tarente à la fin. Il effectue des manœuvres en compagnie duZara le; puis se rend à La Spezia pour un entretien périodique qui se déroula du au. LeGorizia ne participa pas à labataille du cap Matapan, échappant ainsi au sort funeste de ses troissister-ship.
Après avoir participé à plusieurs escortes de convois, leGorizia participa à plusieurs engagements contre la marine britannique. Le, au sud deBaléares, un avion de reconnaissance italien repéra une force britannique et outre les sous marins et desMAS, l'AmiralIachino appareilla avec une force conséquente composée des cuirassésLittorio etVittorio-Veneto, des croiseurs lourdsTrento,Trieste etGorizia, les croiseurs légersMuzio Attendolo etDuca degli Abruzzi et 14 destroyers, direction le sud-est de laSardaigne. Après quelques accrochages aériens, craignant de rencontrer une force supérieure, l'Amiral italien vire au Nord et rompt le combat. Le, deux convois composés chacun de deux transports appareillèrent avec pour escorte les croiseurs lourdsGorizia,Trento etTrieste et sept destroyers avant d'être rejoint par les croiseurs légersDuca degli Abruzzi etGiuseppe Garibaldi. Dans la nuit du 21 au 22, le convoi est attaqué par le sous-marinUtmost qui réussit à placer une torpille sur leTrieste, le navire réussira non sans difficulté à gagnerMessine. Il sera bientôt rejoint par leDuca degli Abruzzi touché par une torpille d'un Swordfish venant deMalte. Le reste du convoi est détourné sur Tarente[1].
Les 16 et, il participe à laPremière bataille de Syrte contre une force de croiseurs légers et de destroyers britanniques. l'Amiral Iachino assure la couverture lointaine avec les cuirassésLittorio etGiulio Cesare, les croiseurs lourdsGorizia etTrento et 10 destroyers. La bataille fut qu'une escarmouche qui aurain fine des conséquences dramatiques : les transports italiens arriveront àTripoli et laForce K entrera dans unchamp de mines, lui causant de lourdes pertes[1].
LeGorizia escorte un nouveau convoi du 3 au, le convoiM 43, il assure la couverture à distance avec les cuirassésLittorio,Giulio Cesare,Andrea Doria, le croiseur lourdTrento et huit destroyers. Le , le navire est visité par leGeneraloberst Bruno Loerzer àMessine, arrivé pour commander des unités aériennes allemandes stationnées sur l'île. Cinq jours plus tard,Umberto II etHermann Göring visitent le navire après une tournée des bases allemandes en Sicile. En février, le navire escorte un convoi de Tripoli à Messine.
Le, le convoiMW 10 composé de quatre transports appareille d'Alexandrie sous l'escorte du croiseurCarlisle et de six destroyers. À18 h 0, soit 11 heures après le convoi, l'AmiralVian quitta Alexandrie, ayant sous ses ordres les croiseursCleopatra,Dido,Euryalus et quatre destroyers. Le, le reste de la Force K (croiseurPenelope et destroyerLegion) retrouve la force de l'Amiral Vian suivis bientôt de sept destroyers. Le convoiMW 10 a été repéré dès le par unJu52 puis par unsous-marin italien. LaMarine italienne déploie les croiseursGiovanni delle Bande Nere,Gorizia etTrento ainsi que 4 destroyers quittant Messine suivi bientôt du cuirasséLittorio et de six destroyers venant de Tarente. Le lendemain à14 h 24, les croiseurs de l'AmiralAngelo Parona (en) sont au contact de ceux de l'Amiral Vian. Après un bref échange de tirs, les italiens font demi-tour espérant attirer les forces anglaises vers le cuirassé mais l'Amiral Vian ne tombe pas dans le piège et une attaque d'avions torpilleursSM79 échoue. À16 h 18, les deux forces engagent le combat et en dépit d'une infériorité écrasante, les Anglais attaquent de toutes leurs forces, aidés par les écrans de fumée, la fumée des tirs et les embruns. LeCleopatra et l'Euralyus sont cependant endommagés. L'Amiral Vian est sauvé par une attaque à la torpille à 6 000 mètres, obligeant les italiens à manœuvrer. C'est ainsi que s'acheva laDeuxième bataille de Syrte[1]. Au cours de la bataille, leGorizia aura tiré 226 coups avec sa batterie principale.
Le alors qu'il est à Messine, le croiseur est endommagé par des éclats d'une bombe. Il fut cependant capable de participer à la riposte italienne aux opérationsHarpoon etVigourous en. L'opération Pedestal en fut la dernière grande opération à laquelle il participa en raison de la supériorité aérienne alliée et du manque de carburant[1].
Le, il est attaqué dans le port de Messine et touché par trois bombes américaines de gros calibre. Remorqué le àLa Spezia pour être réparé, le croiseur était toujours au bassin le lors de l'Armistice entre l'Italie et les Alliés.
Saisi par les Allemands qui ne purent pas le remettre en service, leGorizia n'était plus qu'un navire en sursis, sursis qui prit fin le, lorsqu'il fut gravement endommagé par une attaque combinée desforces spéciales italo-britanniques avant d'être sabordé par les Allemands. Il est rayé des registres le et démantelé la même année.
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