Gontran aurait pour signification étymologique « Corbeau de bataille »,Gunth Chramn en vieuxfrancique,Gunth (bataille) etChramn (corbeau)[3].
Il serait né entre 532 et 534[1], et mort un 28 mars àChalon-sur-Saône. Cependant, l'année exacte de son décès reste incertaine. L'archéologue Margarete Weidemann indique qu'il pourrait être décédé en l'an 592[4],[a 1]. Les historiens Karl August Eckhardt et Martin Schmitt mentionnent respectivement l'année 593[5] et l'année 594[6]. Enfin,Gabriel Monod soutient qu'il est impossible de déterminer entre les années 592 et 593[7].
À cette époque, les frontières de son royaume sont élargies au nord jusqu'àMelun ainsi qu'Orléans,Arles,Marseille et l'on commence à l'appeler laBourgogne.
Le roi Gontran s'installe d'abord à Orléans, puis àChalon-sur-Saône[a 2]. Il doit se battre contre d’autres peuples barbares qui menacent le royaume.
Il tente pendant un moment de réconcilier ses deux frèresSigebert etChilpéric[fc 1]. Chilpéric est réputé si violent queGrégoire de Tours l'appelle « le Néron, l'Hérode de notre temps. »[a 3] Il est probable queGalswinthe, la sœur deBrunehaut et épouse de Chilpéric, et Sigebert ont été assassinés sur ordre de Chilpéric et de sa troisième épouse,Frédégonde, respectivement en 567 et en 575[a 3].
Une foisChalon-sur-Saône choisie comme capitale, le roi Gontran fit fonder un monastère dans un des faubourgs (Hubiliacus, Argenteomagensis ager in suburbio Cabilonis[10]). Il s'agit de l'abbaye Saint-Marcel-lès-Chalon[11]. La charte du roi n'existe plus, mais la fondation semblait être décidée vers 577[10].
En l'an 584 également, Gontran institua auprès de cette abbaye lapsalmodie perpétuelle[11].
Il fit réorganiser les monastères importants qui lui étaient liés. Il accorda des dons à l'Abbaye Saint-Bénigne de Dijon, établi en 509 par saint Grégoire,évêque de Langres. L'abbaye Saint-Maurice d'Agaune, œuvre desaint Sigismond, avait autorité sur ces deux monastères. Le roi Gontran ordonna, entre 584 et son décès, par une charte sans date, que ces trois monastères soient dirigés par une congrégation unique et un seul supérieur[11]. Apollinaire, abbé d'Agaune, était désigné comme supérieur des trois abbayes.
Une légende médiévale raconte que Gontran était moine dans ce monastère, à la fin de sa vie[13],[fc 2]. Quelques écrivains postérieurs ont continué cette légende. Mais les deux dernières années de Gontran restent inconnues, sans rapports avec saint Grégoire de Tours[fc 2],[note 1]. Il mourut à Chalon, soit le 28 mars 592[14], soit le 28 mars 593, selon les sources[bg 2],[note 2].
À la fin de son règne, le roi Gontran accueillitSaint-Colomban, célèbre moine irlandais. Selon la tradition irlandaise, Saint-Colomban, en statut depérégrin, avait le droit de demander aux souverains la protection et l'hospitalité[ao 1]. Après avoir été accueilli à la cour de Childebert II[ao 2], il s'installa en 591[ao 3],[note 3] àAnagrates en vue d'établir son premier monastère[15], traditionnellement attribué au hameau d'Annegray, dans la commune deLa Voivre (Haute-Saône)[16],[17],[note 4].
En 590, cette région restait encore la forêt royale réservée à la chasse de Gontran.Grégoire de Tours mentionne dans son histoire un événement tragique lié à cette forêt royale, à la suite de la colère du roi Gontran[18],[ao 4].
Ce lieu a sans doute été choisi sur l'initiative de ces souverains[ao 3]. En effet, le monastère d'Annegray était situé à la limité de laBurgondie, sur la frontière avec l'Austrasie[16],[note 5]. Il s'agit d'un val étroit, qui facilitait le contrôle de la circulation sur une anciennevoie romaine[ao 5]. De plus, la ruine d'un anciencastrum romain pouvait favoriser la construction du monastère. Le choix était stratégique, selon les objectifs royaux[ao 6],[ao 7].
Sous la protection de Gontran, l'arrivée de Saint-Colomban à Anagrates connut le succès. Deux ans plus tard, en 593, Colomban créa son deuxième monastère, l'abbaye de Luxeuil[16].
Dans ce contexte historique, la fondation de ces monastères reste importante. Au départ simples lieux de culte, ils devinrent des centres efficaces d'évangélisation chrétienne. Ils ont marqué la collaboration entre Colomban et ses patrons royaux, qui, pour la première fois, étaient établis en Europe[ao 8]. Plus tard, Charlemagne réalisera la même politique, en faisant fonder de nombreux monastères.
La Gaule au traité d'Andelot (587), parPaul Vidal de La Blache (1894). Andelot était exactement située sur la frontière entre les deux pays.
À la suite du décès de Gontran en 592 ou 593, son royaume revint àChildebert II, selon letraité d'Andelot en 587[a 1]. Les évêques de son royaume le sanctifièrent[19].
Il s'agissait d'un véritable traité de paix, exceptionnel à cette époque. De nos jours, son texte est intégralement conservé, grâce à Grégoire de Tours, qui l'appréciait, y voyant une réalisation de la politique, si fructueuse, d'un roi chrétien (Histoire des Francs,livreIX, chapitre 20)[bg 3] :
« Lorsqu'au nom du Christ, les très excellents seigneurs et rois Gontran et Childebert, et la très glorieuse dame et reine Brunehaut, liés par l'affection, se furent réunis à Andelot, afin de terminer par une mûre délibération tout ce qui pourrait faire naître des différends entre eux ; par la médiation des évêques et des grands, par la volonté de Dieu et par amour pour la paix, il fut convenu et arrêté ce qui suit : aussi long-temps qu'il plaira au Dieu tout puissant de les laisser dans ce monde, ils se conserveront une foi et un attachement purs et sincères.[lire le texte entier][20]. »
Il est à noter que le nom de la communeVillargondran, située enMaurienne, pourrait être issu de Gontran[21]. Des lieux « Gondrand » se retrouvent aussi dans cette région[21].
Clotaire (566 ou 567 - † 577[fc 6]) ; mort de la peste à l'âge de 10 ans,
Clodomir (572 ou 573 - † 577[fc 6]) ; mort de la peste à 4 ans,
Clodeberge (vers 575 - † vers 584 (avant ou après le concile de Valence tenu le 23 mai 584[26])) ; religieuse[fc 3] (selon ce concile de Valence)[rs 1],
Clodehilde ( - † après 587) ; religieuse[fc 3] (d'après le même concile)[rs 1].
Les noms latins de ces filles varient selon les manuscrits. Il est à noter que le concile de Valence, tenu le 23 mai 584, confirma les donations de terres qui avaient été effectuées auparavant, à quelques églises, par ces deux dernières filles[rs 1]. Letraité d'Andelot conclu en 587 ne mentionnait qu'une seule fille : « Illud specialiter placuit per omnia inviolabiliter conservari, ut quicquid domnus Guntchramnus rex filiæ suæ Chlothieldi contulit, aut adhuc, Deo propitiante, contulerit, in omnibus rebus atque corporibus, tam in civitatibus, quam agris vel reditibus, in jure et dominatione ipsius debeat permanere, ... (Il est spécialement convenu, pour être inviolablement exécuté, que tout ce que le seigneur roi Gontran donna à sa fille Clodielde, ou lui donnera, s'il plaît à Dieu, en biens quelconques ou en hommes, villes, champs ou rentes, demeurera en propriété et puissance de celle-ci, ...) » (Histoire des Francs,livreIX, chapitre 20). Mentionnée par les deux conciles, la légitimité de ces deux filles est confirmée avec certitude.
C'estGrégoire de Tours qui l'appelait « bonus rex Gunthramnus (le bon roi Gontran) » dans sonHistoire des Francs (VII, 13[27])[bg 3]. Les historiens considèrent que ce roi appréciait cependant le plaisir et la violence, comme beaucoup de mérovingiens[13]. Grégoire de Tours fait mention de son crime : en 590, d'après lui, Gontran fit mourir un chambellan du roi, Chundon, « un homme fidèle et nécessaire à son service », à cause d'une faute légère (X, 10)[18].
Si l'on admet cette caractéristique commune chez les rois mérovingiens, la vie de Gontran est effectivement changée. Si l'on examine soigneusement l’Histoire des Francs, saint Grégoire détaille la bonté de saint Gontran à partir de 576. Après le conflit avec ses frères et quelques campagnes militaires, il établit, en 576, la paix en Avignon : « il rétablit Avignon sous la domination de son frère [Sigebert] avec sa bonté coutumière. » (IV, 30[27])[bg 4]. Après cette date, il y avait l'adoption deChildebert II, et la fondation du monastère Saint-Marcel.
Mais surtout, saint Grégoire souligne la bonté du roi dans seslivresVIIetVIII, plus précisément à partir de 584. Dans ses dernières années, les actions de bonté de Gontran sont nombreuses. À la mort deChilpéric, en 584, il soutint la rentrée à Paris de l'évêquePrétextat de Rouen, chassé auparavant par ce dernier (VII, 16)[bg 4],[28]. Puis, en 585, à la mort d'Eunius Mummolus, prince problématique, Gontran fit distribuer tous ses trésors aux pauvres et aux églises, hormis ce dont avait besoin Childebert II (VII, 40[29] ;VIII, 3[30])[bg 4].
En plus des monastères, vers 579, Gontran fit créer un évêché sur son nouveau territoire, celui deMaurienne qui demeure encore aujourd'hui[13],[31]. En présence des reliques de saintJean-Baptiste, il voulait que le nouvel évêché promeuve la vénération de saintes reliques à lacathédrale Saint-Jean-Baptiste qu'il fit reconstruire[32].
On ne sait pourquoi Gontran, membre de la maison mérovingienne, était devenu si pieux, ou s'il avait été converti. L’Histoire des Francs ne donne aucune explication et se contente de présenter son ardeur chrétienne. En effet, saint Grégoire avait rédigé cet ouvrage, en s'appuyant sur des archives ecclésiastiques, et non selon les légendes[33].
En admettant que Saint-Grégoire de Tours multiplie ses témoignages d'admiration sur la qualité de Gontran, il faut remarquer que l'évêque n'employait jamais le titresaint[bg 5],[note 6]. Quant à l'expressionbonus rex Gunthramus (bon roi Gontran), il ne l'écrivit que deux fois seulement (IV, 25 etVII, 13)[bg 3]. Il fallut attendre des écritures tardives, pour voir apparaître le culte de saint Gontran.
Saint-Grégoire a mentionné unmiracle lié à Gontran dans lelivreIX, chapitre 21, qui commence par cette phrase : « Ce roi, comme nous l'avons dit souvent, faisait beaucoup d'aumônes et se plaisait aux veilles et aux jeûnes ». Lorsque la peste s'est propagée dans un bourg près de Lyon, le roi fit organiser de grandes dévotions, y compris desprocessions, « comme un bon évêque ». Une femme, de qui le fils souffrait de la fièvre, s'approcha au milieu de la foule et prit en cachette un peu de la frange du vêtement de Gontran. À peine avait-elle fait boire à son fils l'eau dont la frange était imbibée, ce dernier fut guéri[bg 6]. L'évêque n'hésita pas à ajouter son avis : « Je ne fais aucun doute[28] ». En effet, Saint-Grégoire entendait souvent l'effet puissant du nom de Gontran contre les démoniaques (ibidem). L'évêque de Tours témoignait que, sous son règne, Gontran était considéré comme saint homme.
L'étude récente deBernard Guenée (2008), en détail, explique cependant qu'après la mort du roi, le culte lié à Gontran disparut. Aucune relique de lui ne fut vénérée au Moyen Âge[bg 5]. Le roi avait définitivement quitté Orléans et Paris, en s'installant àChalon-sur-Saône, raison pour laquelle il serait tombé dans l'oubli, mis à part dans cette ancienne capitale et dans quelques diocèses. Là-bas, il était un des titulaires d'un autel (avec Saint-Jean-Baptiste et Saint-Marcel) tant qu'il était l'objet d'un culte[bg 5].
Plus tard, dans sonHistoire des Lombards,Paul Diacre († vers 799) racontait cette légende : ayant découvert beaucoup d'or lors d'une chasse, Gontran aurait fait fabriquer un grandciboire avec ce trésor, dans l'optique de l'envoyer à Jérusalem. Finalement, ce ciboire aurait été placé sur le tombeau de saint Marcel. « Ce Gontran était un roi pacifique et renommé par sa grande bonté »[34],[cb 2].
Quelques autres historiens médiévaux soulevèrent la bonté de Gontran.Aimoin de Fleury († vers 1010) utilisa de nombreuses écritures de saint Grégoire. Cependant il est confus sur le sujet de concubines[bg 5]. Aimoin n'employa jamais le motsaint roi, malgré son appréciation[bg 2],[note 7].
Primat de Saint-Denis († vers 1285) a détaillé les vertus de Gontran. Mais, au lieu de « le bon roi Gontran », il écrivit : « le roi Gontran, qui tant était miséricordieux et dévotieux. »[bg 7]. En utilisant de nombreux matériaux d'Aimoin, il traduisit « le bon roi Gontran » en « saint roi » dans son propre ouvrage[bg 7],[note 8].
Pour le rétablissement du culte de Gontran à Chalon, il fallut attendreJean Rolin, évêque de Chalon et prieur du monastère Saint-Marcel depuis 1431[35]. Il fit reconstruire un clocher sur lequel on lit l'inscriptioDEO EREXITGONTRANUS[36] (À Dieu, Gontran éleva). Vers 1435, il fit installer, en mémoire du fondateur Gontran, un grand mausolée dans une chapelle, qui n'existe plus. AuXVIe siècle, les Huguenots ruinèrent à la fois la chapelle et le mausolée[cb 3]. Ils dispersèrent sesreliques. Seule la tête fut sauvée et conservée dans unreliquaire[37].
Saint Grégoire porte témoignage du goût du roi Gontran pour lamusique sacrée[fc 7]. Le, ils étaient àOrléans afin de célébrer la fête deSaint Martin de Tours, ainsi que pour une réunion des évêques. L'évêque de Tours décrivit le banquet tenu le lendemain[fc 8] :
« On en était au milieu du déjeuner quand le roi demanda d'ordonner au diacre de notre Église qui, la veille, pendant la messe, avait chanté le psaume responsorial, de chanter. Quand il eut fini, le roi voulut alors que je demande à tous les évêques qui étaient venus sur ma convocation qu'ils ordonnent chacun à un de leurs clercs dont c'était la fonction qu'il chante devant le roi. Quand je les eus avertis, comme me l'avait demandé le roi, chacun d'entre eux chanta de son mieux le psaume responsorial devant le roi[38],[39]. »
— Saint Grégoire de Tours,Historia Francorum,LivreVIII (traduction par Dom Saulnier de l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes)
Selon la date de son décès, le 28 mars est la fête locale de Saint-Gontran[13].
Le culte de Saint-Gontran est vivant surtout enMaurienne, où le roi fit créer son propre évêché. Notamment, il fut promu en 1297 à lacathédrale de Saint-Jean-de-Maurienne par le futur évêqueAimon II de Miolans. Ce prince lui donna un revenu annuel de soixante sols de Vienne, ayant pour but de célébrer la fête de saint Gontran, 28 mars, en rite double. Dorénavant, grâce à lui, la célébration était suivie d'un dîner de fête, qui était partagé par les chanoines avec l'aumône accoutumée[21]. Un bréviaire de la région, achevé en 1512, contenait les litanies de saints, dans lesquelles le nom de saint Gontran était mentionné[21],[40]. Dans ce diocèse, le culte fut supprimé à la suite de la Révolution. En 1858, l'évêqueFrançois-Marie Vibert rétablit ce culte[21].
En Italie, le culte de Gontran se trouve dans laVallée d'Aoste. On lit exactement, sur un ancienmartyrologe de lacathédrale d'Aoste, des lignes qui indiquent que Gontran fit bâtir une nouvelle église sur les ruines d'une ancienne basilique romaine :DEPOSITIO B[EA]TI GONTRANNI REGIS FRANCORVM (Démolition par le bienheureux Gontran, roi des Francs)[41],[42]. On y célébrait la fête de Gontran, jusqu'à la réforme liturgique duconcile Vatican II[21].
Il est lesaint patron des personnesdivorcées, est invoqué pour apaiser les querelles familiales et pour favoriser le rapprochement entre les branches d’une famille en conflit.
Liste des conciles qui concernaient le roi Gontran
590 : concile d'Autun, convoqué par Gontran[rs 10].
Il était, donc, un excellent collaborateur des évêques. Saint Grégoire de Tours, quant à lui, qualifiait le roi Gontran dequasi-évêque[bg 3]. LeIIe concile de Mâcon se caractérisait, surtout, par la déclaration et la confirmation de nombreux règlements religieux, y compris ceux durepos dominical[fc 7].
1898 :Le Dévouement de Gontran,saynète à deux personnages, de Lydie Rostoptchine (nièce de lacomtesse de Ségur), représentée pour les invités au théâtre Pompadour le 21 juin 1898[43],[44].
Roisselet de Sauclières,Histoire chronologique et dogmatique des conciles de la chrétienté, depuis le concile de Jérusalem, tenu par les Apôtres l'an 50, jusqu'au dernier concile tenu de nos jours, tome 2, Paul Mellier, Paris 1845[lire en ligne]
Alexander O'Hara,Columbanus ad Locum : The Establishment of the Monastic Foundations, dans la revuePeritia (Journal of the Medieval Academy of Ireland), tome 26, p. 143 - 200, 2015(en)[lire en ligne]
↑De surcroît, les études récentes suggèrent qu'il s'agissait d'un lieu duculte celtique puis de celui deDiane, donc culte romain. L'installation du monastère de saint Colomban avait pour but de l'évangélisation du peuple de cette région (p. 151 - 158).
↑Une hypothèse donne une possibilité préférant le 28 mars 593, car au Moyen Âge, le nouvel an était toujours Pâques et qu'en 593, la fête de Pâques fut célébré le 29 mars ; d'où, deux dates (593 dans le calendrier actuel et 592 d'après les documents anciens). Dans ce cas, le roi décéda leSamedi saint (Dates de la fête de Pâques au6e siècle[1]).
↑Claude Fleury, quant à lui, attribuait l'installation à l'année 590[2] (Historia Ecclesiastica Latine,tomeVIII, p. 308, 1759).
↑L'identification archéologique est toujours en cours (Sébastien Bully et al.,Le site du monastère d'Annegray (Haute-Saône) : les prospections géophysiques, 2011[3]).
↑D'après Anne Wagner (université de Franche-Comté, 2019), l'objectif du roi Gontran serait de contrôler voies de communication et/ou de faciliter à effectuer le fisc royal. Toutefois, dans le contexte politique, l'installation d'un centre religieux qui était dirigé par saint Colomban sur la frontière était un symbole explicite de la paix entre les deux pays.
↑L'idée de Gábor Klaniczay (1989) est que, sous les règnes des rois et des reines mérovingiens, la sainteté des membres de la famille royale était caractérisée de leur abandon de pouvoir ou titre de martyre, et non selon leur politique chrétienne. Cette conclusion était issue des recherches de Frantisek Graus (1965) qui étudia les cultes de saints rois, reines et princes de l'époque mérovingienne[4]. Le modèle de saint Louis, canonisé, n'existait pas encore.
↑En 1704, dans sonHistoire de la Chapelle des Rois de France, l'abbé Louis Archon citait lelivreIII d'Aimoin pour l'exemple des historiens qui racontaient la sainteté de Gontran[5]. Aujourd'hui, l'analyse deBernard Guenée reste prudente.
↑Il est à noter que Primat de Saint-Denis était contemporain de saint Louis.
↑Ivan Gobry,Les premiers rois de France : la dynastie des mérovingiens, collectionDocuments d'Histoire, Éditions Tallandier, 1998,p. 227.
↑Jonas de Bobbio,Vita S. Columbani Abbatis,chapitreXII[10] (ou pdf p. 5[11]) : « Erat enim tunc vasta eremus Vosagus nomine, in qua castrum erat dirutum olim, quod antiquorum traditio Anagrates nuncupabant (Il y avait alors une vaste solitude appelée Vôge où se trouvait un castrum ruiné que la tradition des anciens nommait Anagrates). »
↑ab etcAnne Wagner,Colomban, Ursanne légendes et réalité historique, 2019[12].
↑Les Amis de saint Colomban,Le voyage de saint Colomban selon Jonas[13].
↑a etbGrégoire de Tours,Histoire des Francs,tomeX, chapitre 10[14].
↑Ivan Gobry,Les premiers rois de France : la dynastie des mérovingiens, collection « Documents d'Histoire », éditions Tallandier, 1998, page 247.
↑La famille de Gontran est connue parL'Histoire des Francs deGrégoire de Tours. Sauf Magnacaire qui se trouve dansLa Chronique deMarius d'Avenches.
↑On ne connaît ni sa date de naissance, ni sa date de décès, ni même ce qu'elle est devenue après le mariage du roi avec Marcatrude. On se sait rien d'elle mise à part qu'elle était une servante et qu'elle a donné un fils au roi.
↑Grégoire de Tours,Histoire des francs,livreIV, 25 :
« Le bon roi Gontran prit d'abord dans son lit pour concubine Vénérande, servante de quelqu'un de son entourage ; il eut d'elle un fils, Gondebaud. »
↑Christian Bouyer indique à tort dans sonDictionnaire des Reines de France que Gondebaud est une fille.
↑Un canon du concile de Valance la mentionnait : « Bonæ memoriæ Chlogebergis » (Mémoires de littérature, tirez des registres de l'Académie royale des inscriptions et belles lettres,tomeVIII,p. 497, note c), 1733[15]).
↑Société d'histoire et d'archéologie de Maurienne,Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne,2e série,tomeIII,p. 38, 1901[20].
↑Laurent Perrillat (Académie salésienne),Géographie historique des diocèses de Savoie,p. 4, 2014[21].
↑Ministère de l'instruction publique, des Beaux-Arts et des cults (Lucien Paté, commission de l'inventaire général des richesses d'art de la France),Inventaire général des richesses d'art de la France,p. 17,[23].
↑Étienne Lelièvre,Les Saints de souches royales, FAYARD, 1999.
↑Saint Gregory (Bishop of Tours),Histoire ecclésiastique des Francs,, 352 p.(lire en ligne),p. 65.