Le golfe de Finlande a une superficie de 29 500 km2[2], une longueur de 428 kilomètres[1] et une largeur de 120 kilomètres[1].La largeur à l'embouchure du golfe est de 75 kilomètres et la distance entrePorkkala etRohuneeme est de 52 kilomètres.Le golfe devient plus étroit à l'est, ne faisant plus qu'entre 10 et 28 kilomètres de large dans labaie de la Néva.La plus grande baie sur la côte nord est labaie de Vyborg et sur la côte sud labaie de Narva.
Il y a de nombreuses îles dans le golfe de Finlande.Hogland,Tyters,Lavansaari etSeiskari sont parmi les plus grandes d'entre elles.
Les parties les plus profondes du golfe se trouvent à son embouchure où un gouffre a une profondeur de 80 à 100 mètres.Il y a même des profondeurs de plus de 100 mètres près de la côte sud, tandis que les profondeurs de la côte nord n'excèdent jamais 60 mètres.Le point le plus profond, 121 mètres, se trouve sur la côte estonienne, au nord-est deTallinn.Environ 5 % des eaux de la mer Baltique se trouvent dans le golfe de Finlande[1].
Le golfe est généralement gelé de fin novembre à fin avril, il est entièrement gelé en fin janvier sauf durant certains hivers doux.Le gel s'étend progressivement de l'est vers l'ouest[4].Il y a fréquemment de forts vents d'est qui causent des vagues et des inondations des villes côtières[5],[6].
L'état écologique du golfe de Finlande est commun à l'ensemble de la mer Baltique, avec un accroissement continu du phénomène d'eutrophisation dû à une déperdition d'oxygène dans les fonds marins, résultat probable d'un lent remplacement de l'eau de la Baltique.
Record de la Glace de mer dans le golfe de Finlande en 2003
Durant lePaléozoïque, il y a 300 à 400 millions d'années, tout le territoire du golfe de Finlande moderne était recouvert d'une mer. Le relief moderne s'est formé à la suite desactivités glaciaires. Son retrait a formé lamer à Littorines, dont le niveau d'eau était de 7 à 9 mètres plus élevé que le niveau actuel de la mer Baltique. Il y a environ 4 000 ans, la mer recule et leshauts-fonds du golfe sont devenus ses îles[7],[8].
Plus tard, le soulèvement dubouclier baltique a déformé la surface du golfe : pour cette raison, ses rives nord sont significativement plus élevées que celles du sud[9].
Les îles Malusi enEstonie sont l'un des principaux habitats duphoque gris dans le golfe de Finlande.
Le climat dans la région est unclimat continental humide, caractérisé par des étés tempérés à chauds et des hivers froids, parfois sévères avec des précipitations régulières. La végétation est dominée par un mélange de forêts deconifères et defeuillus mais aussi de prairies côtières et de falaises sans arbres. Les principaux arbres forestiers sont lepin, l'épicéa commun, lebouleau, lesaule, lesorbier, letremble, et l'aulne. Dans la partie extrême-orientale du golfe, la végétation des zones marécageuses se compose principalement detyphas et deroseaux, ainsi que de plantes entièrement aquatiques, telles que desnénuphars blancs etjaunes ainsi que descarex acuta. Les plantes aquatiques, dans les eaux peu profondes du golfe, incluent lesruppias etnajas marina[10].
L'enjeu stratégique de ce golfe est relativement important pour la Russie, puisqu'il représente l'une de ses quatre façades maritimes donnant sur des mers non fermées, avec lamer de Barents (Mourmansk, ainsi queArkhangelsk via lamer Blanche), lamer Noire (Sébastopol etNovorossiïsk) et l'océan Pacifique (Vladivostok). L'ouverture de la Baltique sur les océans est cependant limitée par l'Øresund, détroit contrôlé par leDanemark, membre de l'OTAN. Par ailleurs, il permet une relation directe avec l'enclave deKaliningrad, l'ex-Königsberg, ouverte sur la Baltique et ceinturée par laPologne et laLituanie.
De nombreux sites antiques ont été découverts sur les rives du golfe, datant de près de neuf mille ans. Les humains ont commencé à habiter ces endroits peu après que les glaciers de lapériode glaciaire se retirent et que le niveau d'eau de lamer à Littorines s'abaisse pour révéler la terre. Des vestiges d'environ 11 sitesnéolithiques ont été découverts, depuis 1905, dans l'embouchure de la rivièreSestra (oblast de Léningrad). Ils contiennent des pointes de flèches et des grattoirs en quartz, de nombreux ustensiles de cuisine et des traces de feux de camp, tous sont des indices de chasse plutôt que d'activités agricoles ou d'élevage[11].
La Russie récupère la partie orientale du golfe, à la suite de la victoire de lagrande guerre du Nord (1700-1721). Le,Saint-Pétersbourg est fondée à l'embouchure de la Neva, non loin de Nyen, et en 1712, elle devient la capitale de la Russie. Pour protéger la ville, de la flotte suédoise, des fortifications sont construites àKronstadt, sur uneîle artificielle, près de l'île de Kotline, en. En 1705, cinq autres forts sont construits à proximité de la ville de Kronstadt. Ces fortifications, surnommées par les contemporains« lesDardanelles russes », ont été conçues pour contrôler la navigation du golfe[18].
En 1710, les villes dePeterhof et d'Oranienbaum sont fondées sur la rive sud du golfe de Finlande. Le, près de lapéninsule de Hanko, lamarine russe remporte labataille navale d'Hangö Oud - une victoire décisive sur la marine impériale suédoise[12]. La guerre russo-suédoise se termine en 1721 par letraité de Nystad, par lequel la Russie reçoit toutes les terres, le long de la Neva et du golfe de Finlande, ainsi que l'Estonie, laLivonie suédoise et la partie occidentale de l'isthme de Carélie, y compris Vyborg. Cependant, la Finlande est réintégrée à la Suède[19]. La guerre reprend, de 1788 à 1790, et labataille de Hogland(en) a lieu le près de l'île deHogland. Tant la bataille que la guerre sont relativement mineures et indécises, le résultat étant que la Russie conserve ses territoires[12].
L'Estonie déclare son indépendance le et mène uneguerre d'indépendance. La république a existé jusqu'en 1940 et est ensuite annexée par l'Union soviétique[13]. L'Estonie a retrouvé son indépendance après la dissolution de l'Union soviétique, en 1991.
Le golfe de Finlande a connu plusieurs opérations navales majeures, durant laSeconde Guerre mondiale. En, lors de l'évacuation de la flotte balte deTallinn àKronstadt, les forces allemandes coulent 15 navires militaires russes (5 destroyers, 2 sous-marins, 3 navires de gardes, 2 dragueurs de mines, 2 canonnières et 1 vedette-torpilleur ) ainsi que 43 navires de transport et de soutien. Plusieurs navires se trouvent toujours au fond du golfe, près du capJuminda, et un monument a été érigé à la mémoire de ceux qui ont perdu la vie dans ces événements[21],[22].
En 1978, la construction dubarrage de Saint-Pétersbourg a été entamée en vue de protéger Saint-Pétersbourg des inondations fréquentes. Les travaux ont été interrompus à 60 %, à la fin des années 1980, en raison des problèmes financiers liés à l'éclatement de l'Union soviétique. Ils ont repris en 2001 et sont terminés depuis[23],[24].
La côte sud du golfe abrite lacentrale nucléaire de Leningrad et un réseau de ports et de sites naturels et historiques uniques. La navigation est depuis longtemps l'activité dominante dans le golfe. Les principales villes portuaires et leurs fonctions sont, en Russie :Saint-Pétersbourg (tous types de marchandises),Kronstadt (transport maritime de conteneurs),Lomonosov (cargaison générale, conteneurs, métaux),Vyborg (cargaison générale),Primorsk (pétrole et produits pétroliers),Vyssotsk (pétrole et charbon),Oust-Louga (pétrole, charbon, bois, conteneurs)[25]. En Finlande :Helsinki (conteneurs),Kotka (conteneurs, bois, produits agricoles. C'est le principal port de transbordement de marchandises pour la Russie),Hanko (conteneurs, vehicules),Turku (conteneurs, ferry ferroviaire)[26], leport de Kilpilahti/Sköldvik (raffinage pétrolier); en Estonie:Tallinn (grains, frigorifique, pétrole),Paldiski,Sillamäe.
La pêche est une autre activité importante et historique dans le golfe, en particulier sur la côte nord près de Vyborg, Primorsk et sur la côte sud près d'Ust-Luga. Les espèces de poissons commerciaux sont lehareng, lesprat, l'éperlan européen, lecorégone, labrème commune, le blatte, laperche, l'anguille européenne, la lamproie et d'autres espèces[30]. En 2005, la pêche s'élevait à 2 000 tonnes par les bateaux de Saint-Petersbourg et Leningrad, uniquement[31].
À la fin de 1996, environ 5 000 objets submergés avaient été identifiés dans la partie russe du golfe, dont 2 500 navires, 1 500 avions et de petits objets tels que des bateaux, des ancres, des chars, des tracteurs, des voitures, des canons et même des mines navales, des bombes aériennes, des torpilles et d'autres munitions. Les navires appartenaient à la Russie (25 %), à l'Allemagne (19 %), au Royaume-Uni (17 %), à la Suède (15 %), aux Pays-Bas (8 %) et à la Finlande (7 %). Les 9 % restants proviennent deNorvège, du Danemark, de France, desÉtats-Unis, d'Italie, d'Estonie et de Lettonie. Ces objets présentent des dangers potentiels pour la navigation, la pêche, la construction côtière, la pose de pipelines et de câbles sous-marins et l'environnement. Ces mines ont été posées dans le golfe pendant laPremière Guerre mondiale (38 932 unités), laguerre civile russe et laguerre d'Hiver (1939-1940), avec un nombre total estimé de 60 000 à 85 000 mines supplémentaires qui ont été posées pendant laSeconde Guerre mondiale, et dont seule une fraction de toutes ces mines a été éliminée après les guerres.
L'état écologique du golfe de Finlande, de la baie de Neva et de la rivière Neva n'est pas satisfaisant. Il existe une contamination importante par lemercure et lecuivre, lespesticidesorganochlorés, lesphénols, les produits pétroliers et leshydrocarbures aromatiques polycycliques. Le nettoyage des eaux usées, à Saint-Pétersbourg, commence en 1979 et, en 1997, environ 74 % des eaux usées ont été épurées. Ce chiffre est passé à 85 % en 2005, à 91,7 % en 2008 et 100 % en 2011, avec l'achèvement de l'agrandissement de la station d'épuration principale, en 2009[réf. souhaitée]. Néanmoins, en 2008, le service fédéral de Saint-Pétersbourg annonce qu'aucune plage de Saint-Pétersbourg ne permet la baignade[32]. En outre, en 2011, le conseil municipal de Saint-Pétersbourg a voté la fermeture de l'une des quatre stations d'épuration de la ville, ce qui a entraîné l'incapacité de la ville, en 2016, à faire face à des pluies record après une tempête et un ouragan[33].
La capture des poissons a diminué 10 fois entre 1989 et 2005. Outre la pollution, les travaux hydrauliques et de génie civil en sont une autre raison. Par exemple, la construction de nouveaux ports comme lecomplexe multimodal d'Oust-Louga(en), celui deVyssotsk mais aussi sur l'île Vassilievski nuisent à lareproduction du poisson. L'extraction de sable et de gravier, dans la baie de Neva, pour la remise en état des terres, détruit les frayères de l'éperlan européen[31].
La construction du barrage de Saint-Pétersbourg a réduit de 10 à 20 % l'échange d'eau de la baie de Neva avec la partie est du golfe, ce qui a augmenté le niveau de contamination de la baie de Neva. Les plus grands changements se produisent à moins de 5 km du barrage. Quelques zones peu profondes, entre Saint-Pétersbourg et le barrage, se transforment enmarécages. L'engorgement par l'eau et la pourriture des plantes qui y est associée peuvent éventuellement entraîner l'eutrophisation de la zone[34]. L'expansion des ports pétroliers dans le golfe[34] et la construction d'un centre de traitement du combustible usé de la centrale nucléaire de Leningrad sont également inquiétantes[35].
Le port de Kronstadt sert actuellement de point de transit pour l'importation, en Russie, dedéchets radioactifs, à travers la mer Baltique. Les déchets, principalement de l'hexafluorure d'uranium appauvri, sont ensuite transportés à travers Saint-Pétersbourg versNovouralsk,Angarsk et d'autres villes de l'est de la Russie. Ce point de transit sera déplacé de Saint-Pétersbourg vers le port Ust-Luga, situé à environ 110 kilomètres à l'ouest de Saint-Pétersbourg et à l'intérieur de la zone de sécurité frontalière de la Russie, comme l'a décidé le gouvernement russe, en 2003[36]. Après cela, les risques écologiques pour Saint-Pétersbourg devraient être réduits[37]. Ust-Luga devrait être le plus grand centre de transport et de logistique du nord-ouest de la Russie[38],[39],[40]. Toutefois, en 2015, certains plans de construction du complexe d'Ust-Luga ont été gelés et la construction de celui-ci, supposé être le point de transit des déchets radioactifs, n'avait pas commencé[41].