Les premières mentions du Gojoseon se trouvent dans des sources historiques chinoises comme leGuanzi[1] 管子, lesMémoires du Grand Historien et leLivre des Han[2] 漢書. La première mention incontestée de Gojoseon apparait lorsqueHan Wudi 漢武帝, l'empereur de la dynastie Han de Chine, le conquiert entre 109 et 106[3]. En effet la fondation de l'empire Han avait provoqué l'installation en Corée d'opposants chinois, installation qui a mené finalement à cette invasion. S'ensuivit l'implantation dequatre commanderies qui subsisteront en partie (lacommanderie de Lelang jusqu'en 313 EC), malgré le retrait de Wudi en 126 AEC. Ensuite, la tradition retient la date de 37 av. notre ère pour la fondation deKoguryo, l'un desTrois Royaumes de Corée, sur un territoire qui recouvre en partie l'ancien Gojoseon.
Son degré d'organisation, son extension et sa date réelle de création sont l'objet de controverses[4],[5],[6],[7]. On s'accorde en général sur le fait qu'un vrai système étatique n'est apparu que vers -500/-400[8].
La période du Joseon ancien (Gojoseon) est traditionnellement divisée en trois phases[8],[9] : leJoseon de Tangun 檀君朝鮮 (-2333 à env.), leJoseon de Kija 箕子朝鮮 (env. -1126 à -194) et leJoseon de Wiman 衛氏朝鮮 (-194 à -108). La fin de cette période voit apparaitre l'Âge du fer en Corée (300 AEC - 500 EC).
Hwanung 桓雄, fils du Créateur, accepte de transformer uneourse et unetigresse si elles réussissent à passer cent jours dans l'obscurité, ne se nourrissant que d'un peu depoireau (ou d'armoise, selon les versions) et de vingt têtes d'ail. La tigresse ne supporte ce régime que 37 jours et s'enfuit de la caverne ; l'ourse réussit, est transformée en femme, qui prend pour nom Ungnyo (熊女 femme ourse) et épouse Hwanung. De cette union naîtTangun 檀君 qui s'installe en Corée avec une suite de plusieurs milliers de serviteurs, et fonde le royaume de Joseon[2]. Cet événement mythique, situé en, est retenu comme date de fondation de la civilisation coréenne, et fêté chaque année le3 octobre. Tangun apporte avec lui l'enseignement de plusieurs centaines de métiers (médecine, artisanats divers,agriculture).
Kija aurait été l'oncle deDi Xin 帝辛, le dernier roi de la dynastiechinoise desShang 商. Sous son successeur, le roiWu 武王 de ladynastie Zhou 周朝, il part pour Joseon avec cinq mille hommes et prend la tête de ce royaume.Il apporte avec lui la riziculture, les vers à soie et d'autres facettes de la civilisation chinoise, notamment les huit prohibitions[8]. Il fonde un royaume qui dure jusqu'en -193. Cette histoire est essentiellement connue à travers le « Livre des Han » (漢書, -111). Il existe une liste des rois qui se seraient succédé entre -1126 et -193 mais son authenticité n'est pas reconnue et seuls les deux derniers sont attestés par des sources contemporaines, notamment leWeilüe. Ce sont les rois Pu et Chun.
L'arrivée deWiman 衛満 marque une nouvelle étape de l'histoire coréenne. Il serait originaire du royaume deYan, l'un dessept Royaumes combattants, vaincu par l'empireQin[2],[8] 秦朝 en 222 AEC. Le commerce avec laChine se développe alors. Mais l'hostilité de ce royaume envers la Chine et son alliance avec lesXiongnu 匈奴, alors ennemis de la Chine, suscitent une attaque de l'empereurWudi 漢武帝. Celui-ci vainc le royaume coréen en trois campagnes, la dernière en 108 AEC.
C'est le début d'une période de luttes entre les royaumes de Corée et l'empire de Chine. Les deux dernières commanderies ne durèrent que 25 ans ; Xuantu dut être déplacée. Mais en divisant les tribus coréennes proches de Lelang et en s'appuyant sur d'autres tribus plus éloignées, la Chine put maintenir celle de Lelang quatre siècles, et ce malgré l'opposition immédiate et permanente deKoguryo.
Après cette défaite en 222 avant notre ère, certains des habitants des régions contrôlées par la Chine en partirent et se réfugièrent dans les royaumes voisins (Koguryo 高句麗 etPuyo 夫餘,Jin 辰 (ou Chin, qui existait déjà à l'époque deWiman et qui devintMahan 馬韓, autour deJeolla,Gyeonggi etChungcheong) ou bien créèrent de nouveaux États :Ye 濊 (au N-E de la péninsule),Okcho 沃沮,Jinhan 辰韓 etByeonhan 弁韓 (autour deGyeongsang).
Le même miroir et dague de bronze de type coréen. Période Gojoseon. Musée national de Corée
Pour les archéologues considérant l'ensemble de la péninsule, cette période correspond au passage du Néolithique (lapériode de la céramique Chulmun de 8000 à 1500 av. notre ère) à l'Âge du bronze (lapériode de la céramique Mumun, -1500 à -300) et à laculture du poignard de bronze (-800 à -100). La construction dedolmens est un autre élément marquant de cette période.À partir de 400-300 AEC, les relations croissantes avec la Chine du Nord-est, l'État de Yan, mènent à l'entrée de la péninsule dans l'âge de fer, qui couvre la période desIIIe – IIe sièclesav. J.-C..
Vers des indices laissent penser que la culture du riz commence à se répandre dans le bassin dufleuve Han[12]. Entre 1200 et 900 AEC, la riziculture se répand en Corée. À la période duMumun moyen (850 - 550 AEC) la culture du riz en rizières inondées permet des productions intensives en Corée. Les gens cultivent aussi des céréales indigènes comme le mil et l'orge, et élèvent du bétail domestique.
Vers 800, des groupes de migrants apportent dans l'archipel japonais, au nord de Kyushu, la culture du riz, tout un savoir-faire, ainsi que les jarres[13] profondes et bien rondes sur un petit pied (Kangmok Toldaemun) et aussi globulaires (sans pied), réservées à la conservation du riz et qui seront polies et teintées en rouge. Pour leJapon une nouvelle période commence donc, lapériode Yayoi, définie parl'introduction de la culture du riz en rizières inondées dès sa phase initiale.