Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie desclimats de la France qui compte alors huit grands types de climats enmétropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie parMétéo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour lesprécipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[1]
Nombre de jours de précipitation en janvier : 13,6 j
Nombre de jours de précipitation en juillet : 8,8 j
Avec lechangement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par laDirection générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Lastation météorologique deMétéo-France installée sur la commune et mise en service en 1960 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques[7]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Au, Goderville est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[8].Elle appartient à l'unité urbaine de Goderville[Note 4], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[9],[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction du Havre, dont elle est une commune de la couronne[Note 5],[10]. Cette aire, qui regroupe 116 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[11],[12].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (83 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (87,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (66,9 %), zones urbanisées (17 %), prairies (12,7 %), zones agricoles hétérogènes (3,3 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Le nom deGoderville apparaît en875 sous la formeGodardi villa[14], sur une charte du roiCharles le Chauve, concernant le dénombrement des biens appartenant au chapitre deRouen[15].
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en-ville au sens ancien de « domaine rural » ou plutôt, dans ce cas, de « village », dont le premier élémentGoder- représente le nom de personneGodard[16],anthroponyme d'origine germanique occidentaleGodhard (vieux haut allemandGodahard[17]). Il se perpétue dans les noms de familleGodard etGodart.
L'identification à la mention précoce de 875 est contestée par François de Beaurepaire qui ne se fie qu'aux attestations duXIIe siècle du typeGodarvilla[16] et parle au contraire d'une formation toponymique en-ville « particulièrement tardive »[16]. En effet, selon lui, le bourg doit son nom à un certainGodard de Vaus, mais il ajoute toutefois que d'autres Godard ont pu précéder ce dernier[16], à savoir ses ancêtres, puisqu'il était d’usage de donner le même nom que celui du père à un fils ou, du moins, à un descendant direct.
La paroisse de Crétot (Cresetot 1180) a été rattachée à Goderville[16] en 1825. Il s'agit d'une formation toponymique norroise en-tot, duvieux norroistopt, toft ayant le sens de « site d'une ferme, emplacement, ancien établissement rural », dont le premier élémentCrese-, sans doute*kres(a)- /*kris(a)- à l'origine est inexpliqué, bien qu'il semble se retrouver dansCritot (Crescetot 1074,CristotXIe siècle),Cristot (Calvados,Cressetot 1082)[18] et Christo (Manche, égalementChristot,Cristot).
Une voie romaine[19] reliaitLillebonne (Juliobona) etÉtretat et passait par Goderville[20]. Le trajet suivaitBréauté,Versailles, Goderville (La Fosse aux Precheux), Bretteville (La Chaussée), Gerville et Maniquerville (le marché aux raies, au croisement avec la voie romaine deHarfleur àFécamp), Les Loges (La Grande Rue), Bordeaux, Saint-Clair et Etretat[21].
Goderville semble devoir son origine aux défrichements pratiqués auxXIe et XIIe siècles dans la forêt de Fécamp qui s'étendait jusque-là. AuXIIe siècle, l'archevêque de Rouen,Hugues III d'Amiens, concède aux moines de Fécamp le droit de tenir canoniquement les églises qui seraient élevées dans cette forêt, ainsi que celles de Goderville et de Villainville déjà édifiées. La paroisse est créée dans un essart en 1155 et sa fondation est attribuée à Godard des Vaux, justicier du Roi entre 1154 et 1158[22]. L'un des premiers habitants de Goderville qui nous soit connu est Gautier le Forestier de Goderville, cité comme témoin en l'an 1210 dans une charte de vente du tènement (terre tenue d'un seigneur) par Guillaume Martel aux religieux du Valasse.
En 1204, le roi de FrancePhilippe Auguste confisque laNormandie et la rattache au domaine royal[23]. Goderville est un pleinfief de haubert tenu duduc de Normandie, dont l'une des principales résidences est située à Fécamp (l'ancien palais des ducs de Normandie[22]).
Raoul et Robert des Vaux (de vallibus) sont portés sur les rôles de l'Échiquier en 1190. En 1200, Robertus de Godarvilla est témoin dans une charte de l'abbaye de Fécamp. Vers cette même année, Godard des Vaux et son fils Guillaume, clerc, auraient été les héros d'un miracle survenu par la vertu du précieux sang de Fécamp, dont une parcelle avait été dérobée par le moine apostolat Vautier.
La guerre de Cent Ans[24] oppose de 1337 à 1453, la dynastie desPlantagenêt à celle desCapétiens. Celle-ci est entrecoupée de trêves plus ou moins longues. Un journalier de Goderville, Robin Desloges, cité dans un acte de rémission en 1425, déclare qu'il y a alors dans cette paroisse "XII mesnages ou environ". Les Anglais mènent de nombreux raids sur la France que l'on nomme chevauchées, le roi d'Angleterre débarque dans la région en 1415 et a pour but de s'emparer de la région, mais lesiège d'Harfleur lui a couté trop d'hommes, il s'en va pourCalais et lors de sa traversée il bat l'ost royale à labataille d'Azincourt. Les Anglais reviennent en 1417 soit 2 ans plus tard. Leur objectif : s'emparer de la Normandie. Ils attaquentCaen puis se tournent vers la Seine Maritime et mettent le siège devantRouen qui tombe après cinq mois de siège. Ils pacifient la région et par acte du 5 mai 1420,Henri V confisque la seigneurie de Goderville au profit d'un de ses fidèles, Henri John. Peu de temps, un autre Anglais, Jean Zieberth, est seigneur de Goderville. En 1424 les Français aidés par les Écossais tentent de reprendre la Normandie mais sont défaits à labataille de Verneuil. Les Français résistent encore aumont Saint-Michel. Leur retour dans la région intervient après l'exploit de la pucelleJeanne d'Arc. Après son arrestation et son exécution en 1431, des troupes françaises stationnent dans la région. Le ducJean II d'Alençon opère dans le sud des attaques sur les Anglais, mais il faut attendre lacampagne de Normandie, pour que la région passe définitivement côté français.
En 1449, l'armée de Charles VII reprend la Normandie. En 1482,Nicolas Roussel devient seigneur de Goderville, par son mariage avec Guillemette le Macheerier, fille d'écuyer. La famille Roussel conserve le fief de Goderville jusqu'à la fin de l'Ancien Régime[25]. Nicolas Roussel, puis "de Roussel", écuyer puis chevalier, Seigneur de Godarville, sert de bonne heure dans la gendarmerie. Dès son plus jeune âge, il y est archer. Adulte, il est considéré comme "bon gendarme" et il y est très estimé. Plus âgé, il se retire dans sa maison et seigneurerie de Godarville où il vit noblement, "suivant le Ban du Roi ainsi que les Nobles du Pays". Nicolas de Roussel est fait chevalier par FrançoisIer le 14 mars 1515 à Paris.
Histoire des seigneurs Roussel de Goderville et de Puisseguin.
Le 13 juillet 1597, le bourg de Goderville est désigné pour rassembler les soldats du régiment du sieur Boniface, suivant le commandement du roi. C'est sans doute à cette occasion que Jean de Roussel arme les hommes de lavicomté.
Entre 1571 et 1789,la vicomté de Montivilliers[27] regroupe deux branches : la sergenterie de Harfleur-St Romain et la sergenterie de Montivillers et Goderville, dite « sergenterie du Plaid de l'Epée ». Un commis assermenté est chargé de récolter tous les dus au roi, sous l'autorité du possesseur de la sergenterie (métier semblable à celui des huissiers aujourd'hui). Une lettre patente de mars 1651 érige Goderville en baronnie.
Pendant laguerre de sept ans[28], Goderville aurait été le centre de ralliement des troupes de la Haute-Normandie, au cas où les anglais, dans une tentative pour prendre Le Havre à revers, débarqueraient à Étretat. Des bataillons réguliers y cantonnent à différentes reprises. Les habitants de Goderville et des alentours peuvent également être appelés à repousser toute tentative de débarquement. À cet effet, ils sont armés et équipés pour surveiller les côtes de jour comme de nuit. Goderville fait partie de la capitainerie de Fécamp dont Epreville est le lieu de rassemblement. Une compagnie de fusiliers doit pouvoir être fournie par les paroisses de Goderville, Annouville, Bénouville, Bretteville, Auberville, Cretot, Imauville, Écrainville et Sausseuzemare[29].
Agriculture et commerce. Goderville, a toujours été un centre agricole important[30]. Les cultures étaient réalisées selon un assolement triennal : le premier compost est chargé de froment, de méteil (mélange de froment et de seigle) et de seigle destiné à faire des liens pour la moisson. Le second reçoit de l'orge et de l'avoine, dont une partie est ensemencée avec du trèfle. Le troisième est consacré à la culture des pois, de la vesce, du lin et des pâturages. Le lin était, et reste, une culture intensive sur les terres du canton de Goderville. La Normandie est aujourd'hui le premier producteur de lin au monde, en particulier sur les terres du Pays de Caux. Il y est cultivé par rotation tous les sept ans avec d’autres cultures.
Halle au blé : vers10 heures, la cloche de la halle sonne et annonce aux meuniers et aux grainetiers qu'ils peuvent entrer.La place du marché auXIXe siècle.
Maupassant a rendu célèbre le marché de Goderville par sa nouvelleLa Ficelle[34]. AuXIXe siècle, les habitants du canton se rendent dans ce gros bourg cauchois pour y vendre beurre, œufs, volailles, blé ou laine. Vers 1830, marché et foire se tiennent près de l'ancienne église. Lors duSecond Empire, la construction de l'église actuelle, des grandes halles et de la halle à l'avoine témoignent de l'essor du bourg et son rôle cantonal. Les foires aux chevaux de la mi-carême attirrent des marchands boulonnais, alsaciens ou bourguignons et tous les cultivateurs des environs, qui affluent vers le marché, venant d'Écrainville, Sausseuzemare, Bretteville, Grainville, Bréauté, Bornambusc ou Manneville. On marchande sur place mais on règle ensuite l'affaire à l'hôtel du Bras d'or ou à l'hôtel de Rouen, dont les cours sont transformées en parcs de stationnement pour voitures à cheval. Alors, l'acheteur sort son énorme portefeuille car on paie comptant en espèces, puis l'on joue la traditionnelle partie de dominos puis on déjeune. Les femmes arrivent au marché avec leurs paniers et il s'agit de vendre au meilleur prix œufs, beurre, poulets et autres produits comestibles aux acheteurs, grossistes, crémiers ou épiciers, du Havre, Fécamp ou des environs. Et puis, l'argent obtenu, on fait son marché et on achète, en marchandant, les fruits, le poisson, la viande ou quelques vêtements nécessaires à la famille. C'est dans ce cadre et cette ambiance que parait la nouvelle deLa Ficelle le 25 novembre 1883 dansLe Gaulois. Les personnages campés par Maupassant sont Maïtre Hauchecorne de Bréauté, Fortuné Houlbréque, riche laboureur de Manneville, Malandain le bourrelier et Jourdain l'aubergiste, tous deux de Goderville. On voit aussi Maïtre Breton cultivateur et son valet de ferme Marius Paumelle, qui demeurent à Ymauville.
À la suite de laPremière Guerre mondiale, la production du lin en Normandie décline, passant de3 601 hectares en 1902 à1 165 hectares en 1919. LaRussie, grand fournisseur de l’industrie linière en Normandie avant la guerre, ne peut plus fournir car les ports de lamer Baltique ont souffert de la guerre.
Le routoir, bassin de rouissage du lin.
Pourtant, les besoins sont immenses, car tous les stocks de fils et de tissus ont été épuisés au cours de ces cinquante-deux mois, où toute fabrication a été interrompue. On cherche donc à augmenter les surfaces et à travailler la matière première, par de nouvelles méthodes de rouissage et de teillage pour un obtenir un meilleur rendement, en créant sur les lieux de production, des lineries agricoles ou industrielles.
C’est ainsi qu’à la veille de la guerre, en Normandie, un ingénieur,M. Feuillette, installe une première linerie, en 1913 à Goderville, pour pratiquer le travail du lin d'après ses procédés scientifiques présentés en juin 1911 auprès du Comité linier de France et du Comité de filature et tissage de la Société. Il achète le terrain situé sur la route de Sausseuzemare à Madame Blot, propriétaire de la ferme de Réville.
Le lin en fleurs.
L’usine comprend trois hangars : le plus grand abrite le battage du lin, les machines nécessaires à la mise en bonjeaux, la cuve de rouissage, l’essoreuse. Le second bâtiment contient le séchoir, la teilleuse. Le troisième comprend la machinerie, le bureau du directeur et le logement du gardien.
Une fois installé, M. Feuillette démontre la réelle valeur, pratique et économique, du procédé naturel de rouissage bactériologique, d'une extrême simplicité, ne demandant que six jours environ et très peu de main-d’œuvre, avantage considérable au moment de cette période de conflit.
Lin arraché, en cours de rouissage en plein air.
Le rouissage est une fermentation bactérienne[36], décomposant l’enveloppe des fibres de cellulose du lin. Ces opérations naturelles sont toutes effectuées dans l'usine, sans dépendre des conditions météorologiques. L’usine commence à fonctionner en avril 1914 et toute la filasse fabriquée à Goderville à titre démonstratif, est achetée par la « York Street Flax Spinning Cy », deBelfast, la plus ancienne et l'une des plus importantes filatures au monde. La démonstration que le lin peut être traité à n'importe quelle époque de l'année, quel que soit le temps pour le transformer en filasse de toute première qualité en une dizaine de jours et sans aucun transport a été faite dans cette linerie de Goderville. Le lin est traité sans frais de transport ou d’intermédiaire.
Le procédé Feuillette[35] conduira au développement des lineries agricoles et industrielles en France. La linerie sera rachetée par les frères Chédru (Jean, Gustave, Roger et Robert), qui posséderont également une deuxième linerie auBec-de-Mortagne et développeront un commerce avec les liniers desFlandres.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[40]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[41].
En 2022, la commune comptait 2 829 habitants[Note 6], en évolution de −0,39 % par rapport à 2016 (Seine-Maritime : +0,35 %,France horsMayotte : +2,11 %).
En 1825, Crétot est rattaché à Goderville, faisant passer sa population à 1 305 habitants. L'église de Crétot est vendue puis démolie. Par ailleurs, Goderville devient un doyenné en 1837. Il faut sûrement voir là les raisons et les moyens qui vont conduire à l'édification d'une nouvelle église, plus grande et plus majestueuse en 1860. Pour cette nouvelle église, on fait appel à un grand architecte : Jacques-Eugène Barthélémy, architecte diocésain qui a réalisé la nouvelle flèche deSaint-Maclou à Rouen, les églisesNotre-Dame de Bonsecours,Sotteville-lès-Rouen,Saint-Jacques-sur-Darnétal,Maromme ou encoreOissel. Cette nouvelle église est construite en néo-roman, toute en pierre, un peu plus en retrait de la place. Le temps de sa construction, l'ancienne église reste en activité. Elle est enfin démolie en 1863. Les cloches de l'ancienne église sont conservées le temps que le clocher soit définitivement terminé en 1880. Celles-ci seront ensuite remplacées le 12 mars 1899 par 3 nouvelles cloches. Les vitraux sont réalisés en 1876 et 1877 par l'atelier Boulanger.
Vers 1740, la mairie n'existe pas encore. Son futur emplacement se trouve sur le tracé du projet de route vers Le Havre. Vers 1820, ce tracé ayant été dévié, une parcelle est libérée en bordure de la place autour de l'église. Le 11 novembre 1836, le Conseil municipal adopte les plans et le devis de l'architecte Deboos pour une mairie doublée d'une justice de paix. C'est ainsi qu'à la Saint-Michel 1838, le sieur Boutet dit Lesage prend ses fonctions de concierge dans une mairie flambant neuve. L'édifice, en brique de Saint-Jean et pierre calcaire, est néo-classique : son architecture s'inspire d'éléments gréco-romains (colonnes, fronton, proportions harmonieuses, portique).
Le, les élus votent pour l'agrandissement de la mairie avec un magasin aux pompes à incendie, un bureau de la Caisse d'épargne, une bibliothèque, un asile de nuit et une salle des fêtes. Les travaux s'achèveront en 1894. La différence de matériaux et la forme des toitures marquent bien les deux périodes de construction. Les frontons aussi : l'un pour l'hôtel de ville, l'autre pour la salle des Fêtes. En 1913, M. Leparquier a effectué de grands travaux de réfection dans la partie réservée à la Justice de paix. Cette dernière a cessé d'exister en 1958, laissant place à une extension des bureaux de la mairie.
La ferme-manoir de Réville[47] a été construite dans la1re moitié duXVIe siècle, période de paix entre laguerre de Cent Ans et les guerres de religion, Elle témoigne d'une prospérité retrouvée. Jusqu'à 1622, elle est propriété de Jean Brière (déclaré sur les Plaids de la seigneurerie de Goderville le 14 novembre 1622), puis de Nicolas Brière, son fils, commissaire de l'artillerie anobli en juin 1638 par lettres données àSaint-Germain-en-Laye (blason d'argent à 3 merlettes de sable, 2 en chef affrontées et 1 en pointe[48]); il y possède une volière taxée à30 livres en 1639[49]. Le 22 août 1713, son fils Daniel Brière, sieur de Picauville, sieur de Valigny, lieutenant de cavalerie dans lerégiment du Dauphin hérite de la ferme manoir et épouse le 28 octobre 1729 Suzanne Esther de Bauquemare, fille d'un banquier rouennais.
Le 22 mai 1758, le duc d'Harcourt y arrive à cheval pour inspecter « la grande cour d'officiers »[50].
Une grande mare apparaissant sur les plans napoléoniens à gauche du bâtiment, était la seule façon de retenir l'eau pour la fabrication ducidre, grâce à un fond rendu imperméable par de l'argile et le piétinement des animaux. L'eau de la mare permettait en effet d'étanchéifier les barriques et de diluer le cidre.
Guy de Maupassant s'est inspiré du marché de Goderville pour écrire sa nouvelleLa Ficelle. Maître Hauchecorne, un paysan rusé, ramasse un morceau de ficelle sur le marché de Goderville. Un autre paysan, Maître Malandain, qui est en conflit avec lui, l’observe et le soupçonne de voler quelque chose. Peu après, un portefeuille est déclaré perdu, et Hauchecorne est accusé de vol. Bien qu’il clame son innocence et explique qu'il n’a ramassé qu'une simple ficelle, personne ne le croit, car les villageois sont persuadés de sa culpabilité. Même après que le portefeuille est retrouvé, la rumeur du vol persiste. Hauchecorne tente désespérément de prouver son innocence en racontant à tous ce qui s'est réellement passé, mais ses efforts le rendent encore plus suspect. Épuisé et humilié par l’injustice et le mépris des autres, il finit par en tomber malade et meurt. Cette nouvelle illustre la cruauté des jugements sociaux et l’absurdité des préjugés, dénonçant la méfiance et la mesquinerie qui peuvent gangréner les relations humaines. La nouvelle a été publiée pour la première fois le dans le journalLe Gaulois.
Antoine-Vincenne grande mare apparaissant sur les plans napoléonien à gauche du bâtiment, était la seule façon de retenir l'eau pour la fabrication du cidre, grâce à un fond rendu imperméable par de l'argile et le piétinement des animaux. L'eau de la mare permettait en effet d'étanchéiser les barriques et de diluer le cidre.Arnault (1766-1834), homme politique, poète et auteur dramatique français, de l'Académie française, mort à Goderville.
Émile Bénard (1844-1929), peintre et architecte, peintre aquarelliste, Émile Bénard est l'élève dePaccard. Il reçoit leprix de Rome d'architecture en 1867. Il est l'auteur du tribunal de commerce de Fécamp en 1878 et de la Caisse d'épargne du Havre en 1884. Il est architecte du palais et du haras de Compiègne. Il remporte le1er prix au concours internationalPhoebe A. Hearst àSan Francisco en 1899 pour le plan de reconstruction de l'Université de Californie à Berkeley. Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1899 et demeure 29boulevard Pereire à Paris. Il est l'auteur de ce qui devait être le Palais Législatif du Mexique, mais qui resta inachevé et qui, après la Révolution mexicaine, devint leMonument à la Révolution mexicaine conçu par l'architecte mexicain Carlos Obregón Santacilia.
Émile Auvray (1864-1933), architecte, né à Goderville.Buste de Célestin Bellet, maire de Goderville de 1888 à 1917.
Célestin Bellet (1812-1917), maire de Goderville de 1888 à 1917. Délégué cantonal en 1884, il devient président du canton en 1889. Ayant beaucoup œuvré aux questions d'instruction publique et d'assistance, il est nommé officier d'Académie en 1895 et officier de l'Instruction publique en 1903.
Marguerite-Marie Bréant, dite Mamie Bréant (1926-2018). Avec ses sœurs, elle a été à l’origine de la création des Pastourelles. En 1942, pendant la guerre, le curé du village incite les bonnes volontés à proposer des activités aux jeunes. Madeleine Bréant, devenue Lemonnier, se lance. Ses sœurs Jacqueline et Marguerite-Marie la suivent et très vite. C’est cette dernière qui prendra vite les rênes de la petite association de35 adhérentes au départ. Institutrice à l’école privée de Goderville, elle rejoint en 1947 l’institution de la Providence de Fécamp, où elle occupera plusieurs postes, tant à l’enseignement qu’à la direction. Parallèlement, et toujours en tant que bénévole, elle s’investit dans les Pastourelles. Elle passe ses diplômes de gymnastique en 1943 et 1944 pour cela. Elle pratiquait également le basket, le volley, l’athlétisme, elle était aussi monitrice de colonie de vacances. Au plus fort de ses saisons, l’association de gymnastique a compté jusqu’à trois cents adhérents. Éducatrice carrée, bénévole passionnée, elle a marqué des générations de Godervillais. Le gymnase de Goderville porte son nom.
↑Les normales servent à représenter leclimat. Elles sont calculées sur30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[3].
↑L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
↑Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOIhttps://doi.org/10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑a etb« Maître Jacques Leconte nous a quittés : Goderville. Un homme estimé de tous vient de disparaître. »,Paris-Normandie,(lire en ligne)« Maître Jacques Leconte, notaire à Goderville depuis 1971, a pris sa retraite en juin 2010. Il est décédé au milieu de la semaine dernière ».