Le mot français serait issu d'un croisement entre un mot latin*gobalus (terme non attesté) et le mot germaniqueKobel, suivi du suffixe-in[2]. L'allemandKobold (« lutin »), est basé sur la racine germaniquekov- — moyen haut allemandKobe (« refuge, cavité »), allemandKoben (« étable à cochon »), allemand du sudKobel (« étable, nid de l'écureuil ») ; anglaiscove (« refuge, réduit »), puis« crique » ; norvégienkov (« réduit ») — qui désigne à l'origine une cavité dans la terre[3].
Les radicauxgob- etkob- peuvent être rapprochés du terme dialectal normandgobe s'appliquant aux grottes creusées dans les falaises calcaires de la vallée de la Seine et du littoral cauchois, notamment àDieppe, dont le dérivégobier,« habitant d'unegobe ». Lesgobiers, habitants troglodytiques, étaient généralement indigents et mal considérés, d'où par extension le sens de« sot, benet, niais » pris par ce mot en patoiscauchois[4]. L'anglaisgoblin procède du français[5].
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Les gobelins sont à l'origine des créatures légendaires, issues dufolklore européen et de lamythologie germanique, puis croisées avec la tradition deslutins et desgénies qui prend racine dans différentes cultures (latine, grecque, celtique…). Le gobelin est souvent rattaché aukobold du folklore allemand et auhobgoblin du folklore anglais.Les attitudes, apparences et cultures dépend de la légende ou même le livre.[pas clair]
Il est toutefois présent dans de nombreuses régions, surtout enNormandie pour la France, peut-être à cause de l'influence norroise, sous le nom degoublin dans le Cotentin.
Les descriptions de gobelins sont assez protéiformes.Albert Doppagne les rapproche descroquemitaines (sous le nom deboublin) et leur attribue pour habitat lesgrottes. Ce lien à la terre est également mis en avant par Karl Grün[6]. D'aprèsPierre Dubois, les gobelins mesurent de quarante à soixante centimètres de haut et sont plutôt laids. Leur tête aurait la forme d'un œuf, leurs oreilles sont grandes et pointues. Ils possèdent également des dents de lapin[7]. Ils peuvent être bénéfiques ou maléfiques dans les récits à leur sujet : Dom Lucae y voit très clairement un être démoniaque, tandis que Rossetti et Scheffel le comparent auxfées et aux anges[7]. Ils font également partie des rares créatures du petit peuple qui puissent être associées à la technologie moderne (avec lesgremlins et leskobolds)[8].
Dans laManche, ils sont réputés hanter les marais deCarentan et les maisons.Hippolyte Sauvage, historien duXIXe siècle originaire du Mortainais dans le département de la Manche, raconte dans ses légendes[9] que des gobelins vivraient àMortain, non loin des cascades. On raconte également qu'un gobelin revêt l'aspect d'un chat à l'abbaye de Mortemer dans leVexin normand, sous le nom decat goublin.
Une chanson d'Alfred Rossel (originaire du Nord Cotentin) intituléeLes goublins, leur rend hommage. Elle se termine ainsi :
Méfious des goublins, méfious des goublins qui rôdent l'sai dans les q'mins
(Méfiez vous des gobelins qui rôdent le soir dans les chemins.)
DansBilbo le Hobbit,J. R. R. Tolkien a utilisé le mot« gobelin » pour désigner des créatures maléfiques vivant sous lesmonts Brumeux ; dansLe Seigneur des anneaux, il les rebaptisaorques afin de les distinguer des créatures légendaires. Par la suite, ces créatures tolkieniennes furent reprises dans lesjeux de rôle, notamment dansDonjons et Dragons — notons toutefois que dansDonjons & Dragons, les gobelins sont distincts desorques et des kobolds. Ils ont inspiré d'autres créatures, comme les gloks (giaks) deLoup Solitaire ou les chafouins deRêve de Dragon.
Dans la série de romansHarry Potter, les gobelins sont des créatures bipèdes et anthropomorphes. Intelligents, ils cultivent leur propre savoir magique, suscitant ainsi l'animosité des sorciers humains qui les considèrent comme des êtres serviles, à l'instar des elfes de maison, soi-disant indignes de porter une baguette magique. Toutefois, contrairement aux elfes, les gobelins se sont rebellés à plusieurs reprises au fil des siècles pour revendiquer leurs droits[12]. Ils dirigent notammentGringotts, la banque attitrée des sorciers[13].
Dans la sérieL'Épouvanteur deJoseph Delanney, les gobelins tranchent avec leur acception dans la culture moderne. Ce sont des créatures invisibles, se déplaçant le long de routes magiques, les leys. Il en existe plusieurs catégories, plus ou moins dangereuses, comme les lanceurs de pierre, les esprits frappeurs ou, les plus dangereux, les éventreurs. Cependant, certains peuvent se montrer plus amicaux. Ainsi, John Gregory, l'épouvanteur, a réussi à en domestiquer un, qui s'occupe de sa maison d'été, en faisant la cuisine, et défendant la maison contre les intrus[réf. nécessaire].
Dans lescomicsSpider-Man, l'un des principaux ennemis du super-héros arachnéen se nomme Norman Osborn, industriel victime d'une expérience scientifique[14],[15]. En tant que« super-vilain », il adopte le pseudonymeGreen Goblin en référence à la créature légendaire inspiratrice de son costume. Or« l'adaptation française n'évoque pas vraiment cette ascendance en le nommant malhabilement leBouffon vert, une dénomination qui nous inciterait plutôt à répertorier, à tort, ce personnage dans la catégorie des pitres ridicules », observe Jérôme Dorvidal dans leDictionnaire des mythes du fantastique[16].
Dans le jeu de cartes à collectionnerMagic : L'Assemblée, des créatures de typegobelin apparaissent régulièrement. Bien que souvent décrits comme de petits hommes verts, leur aspect peut varier en fonction des plans (mondes) visités. Ils ont déjà été aperçus avec une carapace, ou une pilosité faciale exacerbée.
Dans lejeu de rôleDonjons et Dragons, les gobelins sont de petites créatures humanoïdes d'environ 1,20 mètre. La couleur de leur peau varie du jaune au vert en restant toujours dans les teintes ternes et fades, et leurs yeux vont du rouge au jaune citron. Leur espérance de vie ne dépasse généralement pas cinquante ans. Nyctalopes, ils vivent dans des cavernes sous terre mais ne détestent pas la lumière du jour pour autant. En fait, certains habitent près des plaines chaudes où ils patrouillent pour s'assurer que personne n'entre dans leurs souterrains. Ils ont une organisation tribale, et détestent lesnains et lesgnomes. Ils domestiquent les Wargs (loups géants) qui leur servent de monture de guerre.
↑Francis Berthelot, Philippe Clermont, Patrick Absalon (dir.),Colloque de Cerisy 2006 : science-fiction et imaginaires contemporains, Bragelonne, 2007, p. 413.
↑JérômeDorvidal,« Super-héros desComics-books américains », dans Juliette Vion-Dury et Pierre Brunel (dir.),Dictionnaire des mythes du fantastique, Presses universitaires de Limoges,(ISBN978-2-84287-276-2),p. 253.