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En pratique :Quelles sources sont attendues ?Comment ajouter mes sources ?LeGnaoua (sing. Gnaoui, transcrit aussi sous l'orthographeGnaua,Gnawa,Guenaua, etc.), désigne à la fois un style musical duMaroc[1] et les membres d'origine d'Afrique subsaharienne, principalement des descendants d'esclaves, rassemblés auMaghreb dans desconfréries musulmanes mystiques dans lesquelles latranse joue un rôle très important. Le Gnaoua trouve sa place dans un espace à la croisée des peuples berbères dont lestouaregs, des peuples d'Afrique subsaharienne, de ceux de l'Islam, de leurs traditions religieuses (confréries, transes) et musicales et de leurs instruments.
La musique Gnaoua a été inscrite en 2019 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité parl'UNESCO. Cette reconnaissance met en lumière l'importance de la musique Gnaoua, un élément essentiel du patrimoine culturelmarocain[2], particulièrement célébré dans la villed'Essaouira, où se tient le célèbreFestival Gnaoua[3]. Cet événement attire chaque année des milliers de visiteurs et musiciens du monde entier, renforçant ainsi la portée internationale de cette tradition.Le Maroc, en enregistrant cet art auprès de l'UNESCO, a joué un rôle clé dans la préservation et la promotion de ce riche héritage culturel[4].
La musique et les rituels gnaouas auraient pour origine les cultes d'adorcisme (possession acceptée et cultivée)sahéliens réadaptés par les descendants des esclaves subsahariens au Maroc. Ces pratiques ont dû se métamorphoser et adopter l'Islam comme religion pour survivre. Dans certaines régions du Maroc, ces pratiques seront teintées dejudaïsme mettant en avantMoïse et laBaraka de certains saints juifs marocains.
Les gnaoua sont, dès la fin duXIXe siècle, identifiés comme une confrérie religieuse populaire dont les pratiques thérapeutiques seraient l'héritage de cultes mystiques subsahariens transmis par des générations de subsahariens musulmans installés au Maroc.
Des rituels s'apparentant aux Gnaoua duMaroc existent aussi en Algérie (diwan ou gnawi algérien), enTunisie (lestambali) et enÉgypte (lezār). Dans l'est de l'Algérie principalement, ils sont appelésstambali,benga, ou bori haoussa. Ils se ressemblent sur certains points (attestant ainsi une origine commune) et divergent sur d'autres points du fait des parcours spécifiques que ces groupes rencontreront dans les sociétés d'accueil au cours des siècles. EnLibye, ce genre musical existerait dans leFezzan sous le nom destambali également ou demakeli.
Les ressemblances certaines entre les pratiques rituelles des Gnawa et celles des confréries soufies maghrébines prouvent une véritable parenté spirituelle qui exclut la thèse d'un syncrétisme où une religion extérieure se serait simplement accommodée à une religion dominante. Il s'agit de la constitution complexe et progressive d'une communauté et d'une pratique religieuse, sur une longue période, par « strates diverses et par apports semblables »[5]. Il est plus judicieux de parler ici, pour répondre à la question des origines de cette communauté et de ses pratiques, d'une « synthèse »[6], plutôt que d'une forme d'accommodation, de métissage ou desyncrétisme.
Les travaux sur le culte des saints maghrébins ont tenté d'identifier la provenance de cette communauté et de ses pratiques rituelles en explorant l'origine du motgnaoua. L'explication fournie parMaurice Delafosse en 1924, est restée pendant longtemps l'unique référence étymologique du mot et fut adoptée par des générations de chercheurs. Selon Delafosse, l'expressionberbèreakal n ignawen qui signifie « pays des Muets », aurait donné naissance aux motsGuinée etGhana et par la suite au motgnaouapar ressemblance phonétique. Le mot berbèreAgnaw, ayant donné « gnaoua », signifie « muet ». Ce mot fut utilisé par les populationsamazighesmarocaines pour désigner lesesclavessubsahariens car ces dernières ne parlaient généralement pas lalangue berbère.Gnaoua, signifierait donc, par extension, « homme noir » ou « venant du pays des Noirs », c'est-à-dire l'Afrique subsaharienne.
D'autres confréries religieuses apparentées aux gnaouas existent sous des noms différents dans divers pays d'Afrique du Nord.
Les principales et influentes familles des gnaoua, sont désignées par le termedar, ouzaouiya au Maroc (dar gnaoua deTanger, ouzaouiya sidna boulal par exemple) etM'hella ouWali enAlgérie (laM'hella des Soudani par exemple).
Les Gnaouas s’articulent autour des maîtres musiciens (maâlmine), des joueurs d’instruments (luth à trois cordesguembri, crotales de ferqarqabu, tambourtbal), des voyantes-thérapeutes (chouwafate), des médiums et des simples adeptes. Ils pratiquent ensemble un rite de possession syncrétique (appelélila de derdeba)[7].
La M'hella représente le matériel nécessaire au déroulement des rituels. Elle est constituée de karkabous, boulalas (des cravaches pour flagellation), de Tbal (tambours), des tenues multicolores pour les danses, en vert, noir, rouge, blanc, bleu, chaque couleur a sa danse typique, des couteaux traditionnels, des drapeaux en petits fanions, d'une épée pour symboliser l'instauration de la paix, de Errouina (farine de blé), d'une bakhara porte encens B'khor, Chouabid fléchettes, de chapelet sebha, de gourdin bâton de sagesse, de quelque demi-manche à balai, un grand plat en bois (gassaâ), de deux rasoirs, de tapis traditionnel de peau de mouton. Dans ce même contexte la M'hella de Megzawa se compose, quant à elle, de petites clochettes, de chapeaux, de plumes, de trompettes, de petits morceaux de miroirs décoratifs, de cendre et de Daghnou, qui se composent de : lait, de vinaigre, d’amandes et de cacahuètes.
Gnaoua * | |
![]() Maalem Mustapha Baqbou (au goumbri) à la scène de la Plage au festival Gnaoua en 2016. | |
Pays * | ![]() |
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Liste | Liste représentative |
Année d’inscription | 2019 |
*Descriptif officiel UNESCO | |
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On parle de musique « gnaoua » ou de musique « tagnaouite » (appellation berbère). Le mot « Gnaoui » qualifie à la base ce qui vient duGhana et de Guinée.
Avec le tourisme important et les échanges artistiques entre le Maroc et l'Occident, la musique gnaoua s'internationalise grâce à des influences extérieures auMaghreb tels queJimmy Page et Robert Plant (du groupeLed Zeppelin),Bill Laswell, Adam Rudolph, etRandy Weston, qui font souvent appel à des musiciens gnawas dans leurs compositions.
Les rituels gnaouas portent une part de mystère et les entrées aux soirées thérapeutiques sont confidentielles. Au Maroc, le premier enregistrement de musique gnaoua sera réalisé sur cassettes audio en 1975.
Cette musique Gnaoua enrichit les autres styles de musiques au Maghreb et dans le monde (fusion Jazz-gnawa, blues-gnawa, reggae-gnawa, etc.).
Au Maroc, les Gnaoua, descendants d'anciensesclaves noirs d'Afrique subsaharienne (Mali, Soudan, …), pratiquent autour de maîtres musiciens, d'instrumentalistes (graqeb), de voyantes (chouaafa, rarifa), de mediums et d'adeptes. Leur instrument principal est un luth-tambour à trois cordes : le goumbri (ou hajhouj). Sur des rythmes et sonorités entêtantes, des transes ont lieu pendant des heures. Les femmes exécutent la guedra (danse étrange du sud) de manière convulsive. La guedra est aussi le nom du tambour qui accompagne la danse. Les femmes s'écroulent sur le dernier battement de musique, le corps secoué de spasmes. Pendant la danse, les hommes sautent très haut et semblent marcher sur des braises lorsqu'ils sont sur le sol. Les gnawa ont ainsi créé un genre musical mystico-religieux original, en répétant en litanie des invocations diverses.
En France par exemple, elle est produite essentiellement par des artistes algériens (commeGnawa Diffusion ou l'Orchestre national de Barbès partis des grands centres Paris, Lyon, Marseille et se produisant sur les scènes françaises). Ainsi de grands standards de la musique Gnaoua comme Allah Allah Moulana se retrouvent dans de nombreuses compositions.
L'étude comparée des structures des compositions musicales des Gnaouas et des musiques du Golfe de Guinée montre des similitudes intéressantes. Au niveau rythmique, certaines compositions Gnaouas sont polyrythmiques binaire et ternaire (rythmes ternaires superposés sur une structure binaire de fond), et on retrouve la même structure dans les musiques du golfe de Guinée. Les compositions d'Ali Farka Touré, notamment le titreSega dans l'albumTalking Timbuktu, en donnent un bel exemple. C'est là un indice de plus, sinon de l'origine « guinéenne » des Gnaoua, du moins de la fécondation réciproque des cultures entre les deux rives du Sahara. Cette part africaine de la culture des pays du Maghreb est progressivement retrouvée par les sociétés maghrébines.
Pour des raisons d'opportunité financière, ces Gnaoua du Maroc (qui ne sont pas tous desmâalems c'est-à-dire des maîtres musiciens ou de cérémonie) sortiront du rituel pour présenter leur musique à un public marocain plus large, s'inspirant en partie des troupes d'acrobates (auxquelles les Marocains prêtent des pouvoirs) que l'on peut voir en particulierplace Jemmaa el Fna de Marrakech ou dans lesMoussem (pèlerinages auprès des marabouts). Ils vont aussi développer et inventer des acrobaties (qui ne font pas partie du rituel) et enrichir leur tenue vestimentaire (habits chatoyants et coiffe avec un long pompon sur lesquels sont cousus des cauris).
Grâce en particulier auFestival de Musique Gnaoua d'Essaouira la notoriété musicale de la musique gnaoua (voirmusique marocaine) sort de l'ombre. L'équivalent algérien (la musique Diwane dite Gnawa d'Algérie) connaît un regain d'intérêt certain (voirmusique algérienne).
Dans l'Est de l'Algérie et enTunisie, cet artStambali et Benga semble bien porté par la population alors qu'en Égypte, la musiqueZar semble mourir. Il semble qu'il existe aussi enLibye une tradition proche du Stambali tunisien et du Zar égyptien. Le mot « Stambali » provient toutefois du nom de la ville d'Istanbul, et existe également comme nom de famille.
Les puristes marocains dugenre musical craignent une dénaturation du style due à des objectifs commerciaux excessifs, d'autres applaudissent cet intérêt des artistes internationaux pour ce genre musical qui sort des frontières du Maghreb, offrant ainsi aux artistes gnaouas une notoriété et une reconnaissance internationale ainsi que de meilleures perspectives financières.
Les instruments typiques sont legoumbri (ou guembri, luth rectangulaire ounaviformemonoxyle à 3 cordes) donnant la tonalité et le rythme, lesqraqeb (castagnettes en métal) et le tambour.
Le rythme desqraqeb, une dans chaque main, est caractéristique et transcrit une démarche chaloupée pouvant évoquer une marche lente d'un animal de bât dans les morceaux lents ou au contraire une certaine allégresse dans les morceaux rapides. Cette démarche chaloupée, ces polyrythmies binaire et ternaire peuvent se retrouver dans d'autres musiques du monde (Saya et autres au Pérou) où des notes se font attendre, créant un effet évoquant la lassitude et la dureté de la vie.
Les rythmes peuvent être plus ou moins lents se prêtant davantage à la transe, le côté hypnotique se traduisant parfois aussi par la longueur de certains morceaux, ou rapides et festifs.
À la demande du Maroc, legnaoua est inscrit sur laliste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité en[8].
Les principaux chanteurs gnawas sont :
( Rabat)
Les festivals Gnaouas sont principalement composés de concerts, mais aussi dans le cas duFestival des Gnaouas d'Essaouira de processions et de cérémonies plus discrètes. Les principaux festivals sont :
Festivals pour initiés et occasions pour des rituels et des sacrifices publiques ou privés, les principauxmoussem liés à la communauté gnaoui au Maroc sont :
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