Leslinguistes considèrent que lorsque l'ensemble des locuteurs natifs d'une langue se comprennent spontanément et intégralement, ils parlent une seule et même langue, quels que soient les noms qu'ils lui donnent ou les systèmes d'écriture qu'ils utilisent. Mais l'attribution d'un nom à unelangue peut dans certains cas être un enjeupolitique et/ouidentitaire. Par exemple :
l'anglais parlé auxÉtats-Unis est fréquemment dénommé « américain » par les éditeurs d'autres pays, pour distinguer les traductions faites depuis des ouvrages publiés aux États-Unis ;
l'espagnol estappelé officiellementcastillan enEspagne, pour le distinguer des autres langues coofficielles dans certains territoires autonomes, comme lecatalan, lebasque et legalicien, toutes considérées commelangues espagnoles dans le royaume ;
la langue majoritaire dans l'ancienneYougoslavie était leserbo-croate des linguistes, mais aujourd'hui on utilise, pour cette même langue, différents glottonymes :
lehindi / l'ourdou, langue unique selon les linguistes, est officiellement dénomméhindi enInde etourdou auPakistan (mais aussi en Inde même par les musulmans, qui, comme le Pakistan, l'écrivent en caractères arabes).
Lorsque la dénomination d'une langue diffère d'un pays à l'autre ou d'une communauté à l'autre, leslinguistes utilisent lesuffixe « -phones » pour désigner l'ensemble deslocuteurs natifs d'une langue se comprenant spontanément et intégralement, comme dans les expressions « francophones », « anglophones », « hispanophones » ou « germanophones ».
Même si les langues européennes comportent de nombreux glottonymes déjà établis, elles doivent régulièrement en créer de nouveaux pour nommer les langues moins connues,documentées depuis peu. Dans ce cas, les usages varient souvent pour une même langue: ainsi la langue desTouaregs peut être nommée en français letouareg (d'après un motarabe), ou letamasheq (d'après l'endonyme).
Dans ce cas, les linguistes doivent faire des choix glottonymiques. Les principes déterminant ces choix ont rarement été explicités, une exception étant un article deMartin Haspelmath sur les meilleures pratiques en glottonymie[1]. Selon lui, dans un contexte anglophone, les noms des langues: