Le terme de loir dérive vraisemblablement dulatin classiqueglīs via la langue vulgaireglĭris, bien que la perte duG ne s'explique pas bien[4].Glis etMyoxus sont aujourd'hui des genresmonotypiques qui sont utilisés pour désigner le genre de cetaxon, c'est-à-dire queGlis glis ouMyoxus glis sont utilisés selon les auteurs.
Robe : dos et flancs grischinchilla uniforme, parfois teinté de roux sur les flancs, ou de noir sur une raie dorsale. Mince cercle noir autour de l'œil. Joues et ventre blancs.
Formule dentaire : Inc.1/1, Can.0/0, Prémol.1/1, Mol. 3/3.
Particularités : longue queue touffue, munie de poils gris d'égale longueur jusqu'à son extrémité. Molaires carrées, à surface relativement plane mais striées. Aucune « fenêtre » à la mandibule.
Nid : construction ovoïde d'une bonne quinzaine de centimètres de diamètre faite de brindilles, mousses, feuilles, herbes sèches avec ouverture latérale. L'intérieur est tapissé de matériel doux : laine, poils, plumes, herbes. Le nid est souvent construit dans uncreux d'arbre, une fissure de rocher, un vieux mur, un vieux nid de pie ou d'écureuil ou encore peut se trouver librement dans les branches, à moyenne hauteur. Un même nid peut abriter plusieurs individus. Les nichoirs à petits passereaux ne lui conviennent pas : le diamètre du trou de vol est insuffisant. Les nids d'hibernation sont établis dans le sol, à des profondeurs allant de 15 à 60 cm.
Empreintes : semblables à celles de l'écureuil, mais de plus petite taille.
Ses aliments préférés sont les graines et les fruits secs. D'autres fruits figurent au menu lorsque l'occasion se présente : pommes, prunes, mûres, mirabelles, myrtilles, figues, poires. Il aime aussi les bourgeons et les fleurs, mange également des champignons et écorce volontiers les jeunes pousses. Il ne dédaigne pas les insectes, les crustacés (cloportes) ou certains mollusques et se repaît occasionnellement de petits vertébrés, notamment des jeunes oiseaux qu'il trouve au nid. En automne, les loirs engraissent énormément et stockent un peu de nourriture, constituant ainsi de bonnes réserves énergétiques qui leur permettent d'affronter la longue période d'hibernation.
Le loir est essentiellement nocturne, il s'éveille après la tombée de la nuit pour partir en quête de nourriture. Il se déplace rarement sur le sol, les coussinets de ses pattes sécrétant une substance collante qui lui permet de se déplacer sur des surfaces verticales sans aucune difficulté. Ses moustaches, les vibrisses, l'aident dans ses déplacements nocturnes en lui permettant de détecter d'éventuels obstacles. Il vit en couple ou en petits groupes familiaux sédentaires sur un territoire d'environ 3 à4 hectares, ce qui, pour un rongeur, est assez considérable. Les populations comprennent environ la moitié d'animaux de moins d'un an, 30 % d'individus ayant de 1 à 2 ans, 15 % de 2 à 3 ans et 5 % au-delà. Le loir peut vivre jusqu'à une dizaine d'années.
La longue période d'hibernation du loir, généralement d'octobre à avril, est à l'origine de l'expression populaire : « dormir comme un loir ». En Allemagne, il est appeléSiebenschläfer, ce qui signifiecelui qui dort sept mois. Les Romains avaient déjà été frappés par cette caractéristique :Martial parle des « loirs amis du sommeil » (somniculosos glires[6]).
Le loir adulte utilise trois moyens de communication orale. Il impressionne les autres loirs et les prédateurs en claquant rapidement des dents. Il émet également des brefs sifflements aigus et des cris très perçants et aigus de plusieurs secondes qui servent de cri d'alerte.
Comme pour les autres gliridés, les principaux prédateurs du loir sont les rapaces nocturnes, notamment le hibou grand-duc (Bubo bubo) et la chouette hulotte (Strix aluco). Parmi les carnivores, c'est surtout la martre (Martes martes), le chat sauvage (Felis sylvestris) et, dans une moindre mesure, la fouine (Martes foina) qui comptent le loir au nombre de leurs proies. À l'instar de celle du lérot (Eliomys quercinus) et du muscardin (Muscardinus avellanarius), la peau qui entoure la queue du loir est susceptible de se déchirer lorsque l'animal est saisi par là. Le prédateur se retrouve alors avec un fourreau garni de poils et la proie qu'il convoitait a eu le temps de s'échapper. Les vertèbres caudales mises à nu finissent par se dessécher et par tomber. Il n'est pas rare de trouver, dans la nature, des animaux mutilés de la sorte qui semblent mener une vie parfaitement normale.
Sur le plan parasitologique, le loir est beaucoup moins bien connu que ses deux cousins. On lui connaît les mêmes parasites : il s'agit principalement de la puce de l'écureuil (Monopsyllus sciurorum), mais aussi d'un pou (Schizophthirus pleurophaeus) et d'une puce (Myoxopsylla laverani) spécifiques des gliridés.
Répartition du loir gris selon l'IUCN (vert=natifs; rose=introduits).
Le loir se trouve en Europe depuis lachaîne des Cantabriques jusqu'à la région deKazan (Tatarstan) et dans leCaucase. Il est présent dans le nord de laTurquie, enCorse,Sardaigne etSicile mais est absent de la bordure atlantique de la France ainsi que des grandes plaines d'Allemagne du nord. On ne le trouve pas en Scandinavie et, dans les îles Britanniques, seule une petite population introduite subsiste dans le sud-est de l'Angleterre. En altitude, il ne dépasse guère 1 500 m dans lesAlpes et 2 000 m dans lesPyrénées. Il est aussi présent enAsie centrale jusqu'auPakistan.
EnBelgique, le loir ne se trouve régulièrement qu'enGaume. Des observations fortuites ont été réalisées bien au nord de cette zone, notamment dans leLimbourg néerlandais, mais il s'agissait d'animaux transportés, probablement au sein de balles de paille importées de France. Un loir capturé au siècle dernier (1888) « aux environs deDinant » figure dans les collections de l'Institut royal des sciences naturelles.
En France, il est présent partout sauf dans le nord-ouest du Nord-Picardie à la Bretagne et en Aquitaine. Il n'atteint la côte atlantique qu'enCharente-Maritime et dans lePays basque et le sud des Landes.
Loir entré dans une maison.
Le loir est un animal jamais abondant et, dans de grandes parties de son aire de répartition, il est extrêmement rare. Il vit principalement dans les forêts caducifoliées, spécialement les hêtraies et les chênaies mais habite aussi les parcs, les vergers, les formations buissonnantes et les lisières. Il adopte volontiers le couvert de cabanes forestières et peut entrer dans les maisons.
Le genreGlis a été proposé parEberhard August Wilhelm von Zimmermann en 1780. Muirhead en 1819 propose une classification où letype en est cette espèce. Dans cette classification la famille est appeléeGliridae et le genre dans lequel est classé l'espèce s'appelleMyoxidus.John Edward Gray a proposé le nom deMyoxidae pour la famille et la réorganise, mais plus tard le terme deGliridae sera de nouveau préféré. Le genreMyoxus a ensuite été subdivisé en quatre sous-genres par Wagner en 1840 avant que ceux-ci ne soient reconnus comme genre à part entière, ce sont les genresGraphiurus,Eliomys,Glis ouMyoxus qui inclut l'espèce etMuscardinus[7]. Le genreMyoxus a donc inclus d'autres espèces que celle-ci.
À l'époque de laRome antique, les Romains engraissaient dans unglirarium, des individus vraisemblablement capturés afin d'en consommer la chair, très appréciée[8].
Diable faisant paître des loirs, gravure entaille douce (1689).
En plus d'être un animal important dufolklore slovène, le Loir gris est usuellement chassé enSlovénie pour sa viande et sa fourrure[9]. Élément de la cuisinecalabre, il a également été chassé pour sa viande enCorse, sur l'île deHvar (Croatie), enAlava et enNavarre[10].