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Localisation anatomique des glandes surrénales humaines.
Chez lesmammifères et lesoiseaux, lesglandes surrénales (ou plus simplement lessurrénales) ouglandes suprarénales sont deuxglandes endocrines paires mais non symétriques, pyramidale à droite, en goutte à gauche, situées au-dessus desreins, dans lerétropéritoine.
D'un point de vueanatomique[1], les surrénales sont situées en position antéro-supérieure par rapport au rein, au nombre de deux : la droite en « chapeau de gendarme » et la gauche en « virgule inversée », entourées d'un important tissu conjonctif vascularisé par lesartères surrénales.
Elles sont incluses dans la loge rénale mais sont séparées du rein par un petitfascia intersurrénorénal.
Elles sont divisées en deux structures anatomiquement, physiologiquement, histologiquement et fonctionnellement distinctes :
lamédullosurrénale (zone centrale, dite « médullaire surrénale » ou encore « médullaire surrénalienne »), originaire de l'ectoblaste ;
lacorticosurrénale (zone périphérique, dite « cortex surrénal », « cortex surrénalien » ou encore « jaune », car de composition lipidique), d'originemésoblastique.
La médullosurrénale représente 25 % de la surrénale. C'est la principale source corporelle d'hormones du groupe descatécholamines : elle secrète en effet 80 % d’adrénaline et 20 % denoradrénaline. C'est la partie interne de la glande surrénale qui sécrète l'adrénaline. Les cellules de cette partie sont appelées lescellules chromaffines. Elles possèdent habituellement des noyaux volumineux, pâles, et uncytoplasme finement granuleux ; elles sont disposées en amas, cordons ou colonnes, entourés d'un riche réseau capillaire.
Tant par son origine embryologique que sa constitution, la glande médullosurrénale peut être considérée comme unganglion modifié dusystème sympathique. Quant à la cellule chromaffine, c'est un neurone post-ganglionnaire modifié. La sécrétion de catécholamines est sous le contrôle principalement dunoyau du faisceau solitaire (NTS) qui intègre des informations en provenance de barorécepteurs afin d'assurer la régulation de lapression artérielle (circuitbaroréflexe). L'action du NTS est modulée par lesystème limbique : lors d'émotions fortes il y a libération massive d'adrénaline par la médullosurrénale, c'est la réaction destress permettant de faire face à un danger.
La sécrétion du cortisol, et dans une moindre mesure des androgènes, est sous le contrôle de l'axe hypothalamo-hypophysaire via l'ACTH (adrénocorticotrophine) et la CRH (corticotropin releasing hormon). Cette sécrétion suit unrythme nycthéméral avec un maximum lors du réveil.
Les cellules de la corticosurrénale possèdent les caractéristiques communes des cellules sécrétrices de stéroïde[2] avec unréticulum endoplasmique lisse développé, de nombreusesmitochondries à crêtes tubulaires, desvacuoles lipidiques plus ou moins nombreuses selon les zones qui apparaitront donc plus ou moins claire en microscopie, et parfois de lalipofuscine, un marqueur de dégénérescence.
Toutes ces cellules portent le même équipement cellulaire pour la synthèse d'hormones stéroïdiennes, cependant, elles diffèrent par les enzymes qu'elles possèdent.
On note dans ces cellules une absence de granules de sécrétion, en effet, les hormones sont sécrétées « à la demande », sans stockage intracellulaire. C'est très différent dans la médullosurénale.
La zoneglomérulée synthétise principalement desminéralocorticoïdes, à savoir l'aldostérone. Elle représente 15 % de la corticosurrénale.Ces cordons s'organisent en réseaux arrondis, en glomérules. Son enzyme spécifique est la18-aldolase.
Elle comporte des cellules assez petites (10-15 microns) avec peu de vacuoles lipidiques, donc un aspect sombre en microscopie optique.
Son organisation structurale est cependant bien spécifique de l'espèce animale, et les spécialistes peuvent facilement savoir s'il s'agit d'une zone glomérulée d'humain, de chat ou de lapin.
La zone fasciculée (ou folliculée) synthétise des glucocorticoïdes, à savoir lecortisol. Elle représente 75 % de la corticosurrénale.Ces cordons s'organisent en réseaux parallèles, radiaires, d'une à deux couches de cellules, et séparés par des capillaires fenêtrés. Son enzyme spécifique est la17-hydroxylase.
Elle comporte des cellules assez grosses (30-35 microns) avec beaucoup de vacuoles lipidiques, donc un aspect clair en microscopie optique, car on dissout les lipides avec les colorations standards. On parle de spongiocyte, avec un aspect en éponge, troué, de la cellule.
La zone réticulée synthétise des gonadocorticoïdes,DHEA et androstènedione. Elle représente 10 % de la corticosurrénale. Ces cordons s'organisent en réseaux anastomosés un peu désorganisé, sans glomérules ni réseaux parallèles. Son enzyme spécifique est la 17,20-desmolase.
Elle comporte des cellules toutes petites (5-10 microns) avec peu de vacuoles lipidiques, donc un aspect sombre en microscopie optique.
La vascularisation artérielle est assurée par trois artères :
l'artère surrénale supérieure qui provient de l'artère phrénique inférieure ;
l'artère surrénale moyenne (plus inconstante à gauche qu'à droite) est issue de l'aorte abdominale ;
l'artère surrénale inférieure est issue de l'artère rénale, le rein étant juste en dessous de la surrénale.
Les artères capsulaires s'organisent en un réseau sous-capsulaire, cortical puis médullaire.
Ces artères, au sein de la glande forment 2 systèmes parallèles :
artérioles longues ou perforantes : c'est une vascularisation directe de la médullaire ;
artérioles courtes : forment un réseau capillaire cortical avant de vasculariser la médullaire. En situation de stress, lecortisol sécrété par la couche fasciculée de la corticosurrénale va pouvoir rejoindre la médulla et stimuler la formation et la sécrétion descatécholamines, qui agiront alors sur le tonus cardiovasculaire.
Le drainage veineux se fait à destination de la veine centrale de la médullaire.Laveine surrénale gauche se jette dans laveine rénale gauche tandis que la veine surrénale droite se jette directement dans laveine cave inférieure.
Les lymphatiques surrénaliens se drainent vers des relais proximaux juxtasurrénaliens inconstants puis dans les nœuds lymphatiques lombaires, qui rejoignentin fine le canal thoracique. Ils peuvent également rejoindre des relais ganglionnaires céliaque, toujours pour aboutir dans le canal thoracique.
Les nerfs sont extrêmement nombreux. Ils proviennent duplexus cœliaque, dunerf grand splanchnique et dunerf phrénique. Ils sont très riches en fibressympathiques pré-ganglionnaires myélinisées. On retrouve au pôle supérieure de la surrénale la « crinière nerveuse péri surrénalienne » avec de très nombreuses fibres adrénergiques, essentiellement à destinée médullaire.
Le cortex surrénalien est issu de tissu mésodermique (épithélium célomique). Alors que la médullaire surrénalienne vient de cellules de la crête neurale.Les deux parties se rencontrent après sept semaines. La médullaire s’invagine progressivement dans le cortex.La zone fasciculée est formée après 20 semaines.La zone glomérulée est formée à la naissance.La zone réticulée n’apparaît vraiment que chez l’adulte.
↑Tortora G. J. Derrickson B. Dubé Sophie Proulx C. & Tortora G. J. (2022).Manuel d'anatomie et de physiologie humaines (3e édition). De Boeck Supérieur ; Éditions du Renouveau Pédagogique