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Glückel von Hameln (parfois écritGluckel,Glikl fun Hemln ouGlikl de Hamelin, enyiddish : גליקל בת ר' יהודה לייב האַמיל), de son nom completGlikl bas Judah Leib deHamelin (1646,Hambourg –,Metz), est une commerçante de lahaute-bourgeoisiejuiverhénane, célèbre pour sonjournal intime rédigé enyiddish et contenant un tableau fort détaillé et extrêmement précis de la viejuive enAllemagne occidentale, de la fin duXVIIe siècle au début duXVIIIe siècle.
Glückel vit àHambourg, où son premier mari Haïm est un homme d'affaires influent. À sa mort en 1689, Glückel, déjà impliquée dans les affaires familiales, reprend l'affaire, faisant des transactions avec des marchés àLeipzig,Berlin,Vienne, poussant souvent jusqu'àAmsterdam,Metz etParis. C'est à cette époque qu'elle débute son journal.
En 1700, elle épouse en secondes noces un banquier deMetz et s'installe dans cette ville. Cependant, la faillite de son mari Cerf Levy emporte leur fortune. Il meurt douze ans plus tard. En 1715, elle reprend la rédaction de sonjournal, qu'elle avait interrompu peu avant après son mariage, en 1699[1].
Écrits enyiddish, ses mémoires sont originellement destinés à ses descendants. La première partie est untestament de vie les incitant à vivre en conformité avec l'éthique. Les historiens redécouvrant ce journal, s'en servent pour comprendre la vie en ce temps. Ce journal est l'un des plus anciens documents connus enyiddish, précédant lalittérature yiddish moderne de plus d'un siècle. Il est de plus tenu par une femme, fait exceptionnel et extrêmement rare à cette période.
Dans son journal, Glückel décrit des événements-clés, affectant les Juifs et le monde, comme la ferveur messianique suscitée parSabbataï Zvi, à laquelle elle ne prend pas part, ou l'impact desguerres de Suède menées par le roiCharles XII. D'autre part, elle brosse la vie quotidienne des Juifs habitant la vallée duRhin. Elle y consigne aussi avec grande satisfaction les mariages contractés par les douze enfants nés de son premier mariage avec les membres des meilleures familles juives d'Europe[2].
Lemanuscrit de Glückel est conservé par ses enfants et petits-enfants. Il est recopié par son fils, Moshe Hamel, dont hérite le fils de celui-ci, Hayim Hamel (mort en 1788), puis par leurs descendants, Yossef Hamel et Hayim Hamel Segal de Königsberg (actuelleKaliningrad). Le manuscrit est ensuite déposé dans laBayerische Staatsbibliothek dans la seconde moitié duXIXe siècle[3].
Le manuscrit est publié en yiddish, en 1892, parDavid Kaufmann à Pressburg (actuelleBratislava) sous le titre deZikhroïnes Glikl Hamel (Mémoires de Glikl Hamel).
Bertha Pappenheim, qui est l'une de ses descendantes lointaines, traduit enallemand le journal[4], publié à Vienne en 1910.
Une traduction allemande abrégée et commentée par Alfred Feilchenfeld parait en 1922[5]. La première traduction hébraïque est publiée en 1929 par Rabinovitz, qui ajoute des références détaillées pour les nombreuses citations dont Glückel faisait usage.
Sol Liptzin décrit Glückel comme « très versée dans leslégendes du Talmud », « familière des traités deMoussar » et « profondément influencée par lesTkhines, prières de dévotion destinées aux femmes. » « Son style, écrit-il, avait le charme de la simplicité et l'intimité et les qualités de sincérité, de la représentation vivante et imagée[6] ».
LeMusée juif de Berlin consacre une exposition entièrement dédiée à Glückel de Hamelin, en vue d'illustrer la vie des Juifs d'Allemagne avant leurémancipation et la montée en puissance de laHaskala.
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