En 2010, le climat de la commune est de typeclimat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude duCNRS s'appuyant sur une série de données couvrant lapériode 1971-2000[7]. En 2020,Météo-France publie une typologie desclimats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à unclimat océanique et est dans la région climatique Sud-ouest du bassin Parisien, caractérisée par une faible pluviométrie, notamment au printemps (120 à 150 mm) et un hiver froid (3,5 °C)[8]. Parallèlement leGIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour larégion Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat des plateaux abrités », correspondant aux plaines agricoles de l’Eure, avec une pluviométrie beaucoup plus faible que dans la plaine de Caen en raison du double effet d’abri provoqué par les collines duBocage normand et par celles qui s’étendent sur un axe duPays d'Auge auPerche[9].
Au, Giverny est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[14].Elle est située hors unité urbaine[15]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[15].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (58,9 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (62,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (31,7 %), forêts (29,6 %), prairies (26,9 %), zones urbanisées (8,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,8 %), zones agricoles hétérogènes (0,3 %), eaux continentales[Note 2] (0,1 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Le nom de la localité est attesté sous les formesGiverniacum vers 1025[17] ouGivernacus vers 1026 (charte de Richard II)[18],Givernei en 1055 - 1066 (Fauroux 210)[17],Gyverni en 1271 (livre des jurés de Saint-Ouen),Giverneium en 1225[18],Giverne en 1227,Juverneium en 1251[18],S. Radegunde de Giverniaco en 1274,Gyverny en 1276 (archives de laSeine-Inférieure, fonds de Saint-Ouen)[18].
Il s'agit d'un nom de domaine gaulois ou gallo-roman*GABRINIACU, composé avec le suffixe*-(I)ACU « lieu de, propriété de », autrement-acon en gaulois, qui remonte auproto-celtique*-āko(n)[19]. Pour expliquer le premier élémentGABRIN(I)- François de Beaurepaire et à sa suite,René Lepelley suggèrent le nom de personne bas latin*Gabrinius (non attesté) pour le premier etGabrinus pour le second, et que l'on retrouverait dansGivraines (Loiret)[17],[20]. Le [ʒ] initial au lieu du [g] normanno-picard, s'explique par la situation de Giverny au sud de laligne Joret. Xavier Delamarre mentionne effectivement le nom de personne gaulois ou gallo-romanGabrinus, dérivé du gauloisgabros, gabra « chevreuil », « chèvre » (cf. vieil irlandaisgabor « bouc » ; galloisgafr « chèvre » ; vieux bretongabr → bretongaor « chèvre »)[21]. On peut considérer alors qu'il s'agit de l’anthroponymeGabrinus, suivi du suffixe-i-acum, forme allongée d’-acum, d'où le sens global de « propriété de Gabrinus »[20].
Par contre, l'équivalent basé sur le nom latin de la chèvre,caper, d'oùCaprinus, Caprinius se retrouve dans lesCheverny,Chevregny (Aisne,Capriniacum 893)[22].
Remarque : les formes anciennesWarnacus en 671,Wariniacus en 863 ont été attribuées à Giverny parErnest Poret de Blosseville dans sonDictionnaire Topographique de l'Eure, alors qu'elles se rapportent vraisemblablement àGuerny, situé à 25 km de là, c'est la raison pour laquelle elles sont rejetées par François de Beaurepaire et René Lepelley. Malgré leur peu de compatibilité phonétique avec l'évolution enGiverny, elles ont été reprises parAlbert Dauzat dans son ouvrageDictionnaire étymologique des Noms de lieux en France et à sa suite parErnest Nègre dans saToponymie générale de la France. Le premier conscient du problème, ajoute prudemment après avoir proposé l'anthroponyme germaniqueWarin (+-iacum) « qui a dû se croiser auXe siècle avec un autre nom »[23], le second lui emboite le pas en supposant une hypothétique attraction d'un nom commeGibertus[24].
AuXIe siècle, le fief et l'église de Giverny revinrent à l'abbaye de Saint-Ouen à Rouen. AuMoyen Âge, plusieurs seigneurs se succédèrent mais ils restaient toujours les vassaux du prieur de Saint-Ouen. Il existait alors plusieurs monastères, dont l'un qui était situé à l'emplacement de la maison ditele Moûtier. On relèvera que la propriété diteLa Dîme doit, elle, son nom à une grange dîmière qui servait de lieu de perception de l'impôt à l'abbaye jusqu'à laRévolution. Il s'y trouvait aussi uneléproserie.
À la Révolution, c'est la famille Le Lorier[25] qui possédait les terres de Giverny. Monsieur Le Lorier fut d'ailleurs le premier maire du village en1791.
En1883,Claude Monet s'installe dans le village, dans une maison qu'il loue puis achète en 1890. Il en modifie la forme et réaménage complètement le verger en jardin fleuri. Il fera creuser en 1893, sur un bras de l'Epte, le bassin aux nénuphars au bord duquel il peindra les « Nymphéas ». Mort le, il est enterré dans le cimetière qui jouxte l'église.
À la même époque, plusieurs peintres, notamment américains (par exemple Mary Fairchild), s'installent au village. Certains deviennent amis avec Claude Monet[26].
Les Oisives, vers 1915 Karl James Anderson Musée d'art Brauer,Valparaiso
En2020, le restaurateur gastronomique de renommée internationaleDavid Gallienne ouvre son restaurant de cuisine normande à Giverny[30].
En2021, l'échec du véhicule automatique fonctionnant par intelligence artificielle entre Vernon et Giverny coûte près de 300 000 euros aux deux communes.
En2022, plantation sur les hauteurs de Giverny de six mille pieds de vigne près de l'église Sainte-Radegonde[31] Parallèlement, à but écologique et touristique un retour à l'agriculture ante révolution industrielle à Giverny avec traction animale et sans utilisation de pesticide à Giverny[32]. L'expositionRothko à Giverny et sa comparaison avec Claude Monet au musée des Impressionnismes de Giverny rencontre un important succès[33].
En2023, l'association culturelle de Giverny et de Vernon "Le Bateau-atelier" va organiser les premières balades écocitoyennes[Quoi ?][34].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[35]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[36].
En 2022, la commune comptait 448 habitants[Note 3], en évolution de −10,76 % par rapport à 2016 (Eure : −0,25 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Lemusée des impressionnismes Giverny expose les œuvres originales des plus grands noms du courant impressionniste, notamment la colonie de peintres de Giverny et de la vallée de la Seine.
Levillage des peintres[réf. nécessaire], acte de candidature pour un classement avec la commune voisine de Vernon sur la liste dupatrimoine mondial de l'Unesco (octobre 2018).
Michel Bussi, deuxième écrivain français en nombre de livres vendus, derrièreGuillaume Musso (classement GFK-Le Figaro, 2017) développe l'intrigue deNymphéas noirs dans le village de Giverny. Ce roman a été le roman policier français le plus primé en 2011[47].
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)