La Gironde est longue de 75 kilomètres, large de 12 km à sa plus grande largeur et de 4,5 km à son embouchure (pointe de Suzac). Ses 635 km2 en font le plus vaste estuaire d'Europe.
Cet estuaire a une riche histoire en raison de l'importance du commerce maritime qui s'y est développé à partir duport de Bordeaux, qui existe depuis l'Antiquité. La Gironde permet en effet la remontée jusqu'à Bordeaux de très gros navires, par exemple ceux qui transportent les éléments (ailes, fuselage, etc.) de l'Airbus A380. La Gironde a aussi une activité depêche importante. D'autres activités sont présentes, notamment autour de l'énergie (centrale nucléaire du Blayais, dépôts de pétrole dubec d'Ambès).
La Gironde et ses rives ont aussi unpatrimoine culturel important. Les paysages sont variés.
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Le mot est attesté sous la formeGirunda en 1253[2].
Vers 1615, dans son récit de voyage (écrit en latin)Itinerarium Galliae, l'AllemandJustus Zinzerling (1590-1620) évoque la Gironde à propos du trajet de Royan à Bordeaux. Selon la traduction de 1859, il écrit[3] : « Lorsque tu voudras remonter de Royan à Bordeaux, tu auras soin de te choisir un marinier habile (…) ; car ce n’est pas un jeu de s’aventurer sur la Gironde. Le trajet de Royan à cette ville te coûtera douze sous et demi. »
Mais dans le texte original, on peut lire[4] :(Bourdeaux) Burdigalam praeterita Blavia adscendes, itinerum duodecim et dimidi solidorum mercede in caput constituta. Seligas tibi peritum nautam (…). Nec enim ludus est Garumnam navigare, soit : « Passée Blaye, tu arriveras à Bordeaux, pour ce voyage, le prix par tête est de douze sous et demi. Choisis toi un marin expert (…). En effet, ce n'est pas un jeu de naviguer sur la Garonne. » Zinzerling parle de la Gironde, puisqu'il mentionne Blaye, mais il emploie le motGarumna[5], qui en latin désigne la Garonne.
SelonAlbert Dauzat, « Gironde » serait une variante de « Garonne », l'un et l'autre partageant la même étymologie[2] et correspondant à deux variantes dialectales.L'alternance-nn-/-nd- a été souvent constatée en gaulois, et c'est elle qui différencie le celtique-onna et le latinunda « eau »[pas clair][6].
Bénédicte Boyrie-Fenié précise queGironde est une formesaintongeaise (gabaye) du nom de la Garonne, issue d'une forme de latin tardif*Garunda[7] (en latin classique, le nom du fleuve estGarumna, mot utilisé parJules César[8]).
Remarque : Xavier Delamarre doute de l'existence d'unceltiqueonno tel qu'il est glosé par le latinflumen « fleuve » dans leglossaire de Vienne qui énonce quelques vocablesgaulois. Pour lui, il s'agit de gaulois tardif. C'est à partir de la forme en-a qu'il a donné les terminaisons hydronymiques-onne (occitan-ona).Onno /onna remonte vraisemblablement à*udnā « eau », mot fondé sur le thème indo-européen*ud-r/n-, d'où grechúdōr « eau » (voirhydro-), gotiquewato, etc. comparable au latinunda, issu lui-aussi de*udnā parmétathèse[9]. En réalité,*udnā « eau » a donné un gauloisunna (écritoun(n)a en grec), alors qu'il a abouti àunda en latin[9]. Dans cette perspective,Girunda est une forme latinisée tardive[7].[pas clair]
Autres toponymes « Gironde » dans le bassin de la Garonne
Il existait aussi une seigneurie de Gironde dans la vallée duLot[11] (ancienne commune deCours, actuelle commune deBellefont-La Rauze[12], un peu en amont deCahors.
Les paysages sont totalement différents de part et d'autre. Sur la rive gauche, deMacau à la pointe de Grave, on trouve une plaine alluviale de graves provenant desPyrénées où domine unpaysage viticole. Près de la mer, les vignes cèdent la place auxdunes et à des marais épars.
Plusieurs îles sont présentes dans l'estuaire de la Gironde. Ces îles ont subi de nombreuses modifications au cours du temps et suivant lescourants et le déplacement des bancs de sable.
L'île de Patiras (commune deSaint-Androny), face àPauillac : plus ancienne île de l'estuaire, elle abrite des parcelles demaïs et devignes ainsi qu'unphare ; elle servait autrefois de lieu dequarantaine pour les navires, avant qu'ils puissent accoster dans un port de l'estuaire.
L'île Verte, l'île du Nord et l'île Cazeau sont un groupe insulaire de 790 hectares. L'île Verte conserve les ruines d'un village. 40 hectares de l'île forment uneréserve naturelle depuis2001.
L'île Margaux est une petite île de 25 hectares. Très proche de la rive duMédoc, on y cultive 14 hectares de vigne.
L'estuaire se trouve sur un plateau calcaire duCrétacé, déposé il y a 140 à 150 millions d'années. La surrection desAlpes et desPyrénées, il y a 60 à 65 millions d’années, froissa les couches de calcaire. Il y eut alors un soulèvement duSaintongeois avec l'anticlinal deJonzac, ce qui forma lesfalaises entaillées deconches sur la rive nord de l'estuaire et la plaine duMédoc au sud. Les eaux viendront buter contre cette falaise et former l’estuaire de la Gironde. Pendant cette période, la mer envahit tout leBassin aquitain et ce n'est qu'à la fin duTertiaire que les eaux se retirèrent.
Pendant leQuaternaire, des périodes de grands froids et de chaleur se succèdent. Les eaux de la mer se retirent pendant les ères glaciaires ce qui provoque un creusement du lit de la Gironde. Des terrasses alluvionnaires se forment sur la rive gauche. Mais avec la fonte des glaces, la mer remonte et la Gironde comble son lit avec des alluvions et les pentes au bord de l'estuaire s'adoucissent.
Il y a 2 000 ans les marais se forment sur les deux rives de l'estuaire, puis desdunes et desconches apparaissent vers l'an 1000. Aujourd'hui, les marais ont été asséchés et l'estuaire évolue toujours. En1999, l'Île de Croûte a disparu sous les eaux etBourg-sur-Gironde se retrouve en face de laDordogne au lieu de la Gironde.
La Garonne et la Dordogne apportent de 800 à 1 000 m3/s d'eau douce chargée desédiments ; en même temps, deux fois par jour, lamarée montante apporte, à chaque fois, un volume total de 15 000 à 25 000 m3 d'eau de mer, ce qui favorise la formation de bancs de sable, de vasards et d'îles. La rencontre de l'eau douce, riche en alluvions, avec l'eau salée fait floculer les particules argileuses qui forment un « bouchon vaseux » caractéristique des eaux estuariennes[14][source insuffisante]. La Gironde charrie chaque année de deux à huit millions de tonnes de particules en suspension. Une partie des matières en suspension (1,5 à 3 millions de tonnes par an) se dépose, formant des bancs de sable, des vasards et desîles[15][source insuffisante].
L'estuaire de la Gironde est fortement soumis au flux et au reflux des marées. Cette marée dynamique remonte très en amont dans l'estuaire (jusqu'à 150 km de l'embouchure)[15][source insuffisante] :Casseuil sur la Garonne,Castillon-la-Bataille sur la Dordogne et Laubardemont sur l'Isle. Lors des grandes marées, le phénomène dumascaret peut survenir et remonter le fleuve sur une grande distance. Il est surtout visible plus en amont, sur la Dordogne et la Garonne. Cette vague est souvent surfée par les amateurs.
Cet estuaire a l'un des plus grandsbouchons vaseux de France[19]. Ce bouchon et l'ensemble de l'estuaire sont source d'une importanteproduction primaire, mais il peut aussi concentrer certainspolluants apporté par le fleuve ou émis dans l'estuaire (cadmium, mercure, plomb, pesticides…). Une turbidité anormalement élevée (induite par l'avancée de l'agriculture intensive et de l'artificialisation dubassin versant) peut y perturber la photosynthèse et les équilibres écologiques[20].
Lacentrale nucléaire du Blayais, située dans la commune deBraud-et-Saint-Louis, à environ 10 km au nord de Blaye, se trouve sur la rive droite de la Gironde, à mi-chemin entreBordeaux etRoyan. Implantée au cœur d'un marais de6 000 hectares, elle a une superficie de230 hectares.
Son fonctionnement, fondé sur lafission nucléaire, exige l'utilisation d'une certaine quantité d'eau de refroidissement, qui est prélevée dans la Gironde en amont de la centrale et rejetée en aval à une température plus élevée[21].
La centrale et le phare de Patiras. Au premier plan, des mouettes se laissent porter par la marée.
Les modalités de la surveillance écologique de la centrale sont définies par un arrêté interministériel du 18 septembre 2003 portant « autorisation à EDF de poursuivre les prélèvements et les rejets d'effluents liquides et gazeux pour l'exploitation du site nucléaire du Blayais »[22]. Des prélèvements d'eau et d'air sont effectués quotidiennement afin de vérifier que les rejets de la centrale ne contiennent qu'une part de radioactivité« infime »,« en-deçà des normes en la matière »[23]. Les résultats pour 2017 de la surveillance écologique des compartimentspélagique etbenthique (ensemble des organismes aquatiques) montrent queles dynamiques observées s'inscrivent dans la variabilité naturelle et habituelle de l'estuaire[pas clair]. L'analyse des paramètres surveillés ne permet donc pas d'identifier de signes de « dysfonctionnement notable du milieu » pouvant être lié au fonctionnement de la centrale[24].
Un remorqueur assiste unvraquier dans son approche d'un des sites duport autonome de Bordeaux.Localisation des phares protégeant l'entrée de l'estuaire.
L'estuaire est un important axe denavigation et detransport de marchandises avec le passage decargos, deporte-conteneurs, de bateaux de pêche et de tourisme. Le transport de gros gabarits pour la constructionaéronautique a été utilisé, de 2004 à 2019, pour convoyer des éléments du fuselage, des ailerons et des ailes de l'Airbus A380 deSaint-Nazaire àPauillac. Ils étaient de là transbordés sur unebarge ou unepéniche d'Airbus remontant la Garonne jusqu'àLangon, activité que l'on nomme « chenalage »[26].
Dans l'ensemble de l'estuaire et de la Garonne, le service de pilotage aux navires est assuré par les Pilotes de la Gironde, syndicat réglementaire et obligatoire de service aux navires. Les pilotes assurent la prise en charge des navires au large de l'estuaire depuis labouée BXA jusqu'aux sept ports hauturiers du fleuve et les raccompagnent depuis les ports vers la haute mer[27].
Vue sur les phares deCordouan et dela Coubre depuis la plage deSoulac-sur-Mer en soirée.Estuaire de la rivière de Bordeaux en 1817.
La navigation de la Gironde commence durant l'âge du bronze avec le commerce de l'étain en provenance deCornouailles et le commerce ducuivre en provenance d'Espagne.Novioregum devient un port très développé. Ce trafic va permettre l'émergence et la fondation de Burdigala par lesBituriges Vivisques, c'est-à-dire la future ville deBordeaux. AuIXe siècle, lesVikings sillonnent les eaux de l'estuaire et pillent les bateaux de commerce.
Mais le trafic maritime dans l'estuaire s'amplifie avec l'arrivée au trône des rois d'Angleterre en Aquitaine auXIIe siècle. En1152, le roi d'AngleterreHenri II Plantagenêt épouseAliénor d'Aquitaine et perçoit en dot les terres bordelaises[28]. L'estuaire devient la voie d'accès aux terres bordelaises du roi d'Angleterre et le commerce duvin explose. AuXIIIe siècle, latour de Cordouan est construite et permet de faciliter l'accès à l'estuaire. Le trafic maritime est perturbé par les conflits entre le roi d'Angleterre et le roi de France. Des batailles navales s'y déroulent en1406,1442 et1451.
À partir duXVIe siècle, les destinations et les échanges se diversifient. Le goudron, le blé et la résine transitent par la Gironde. Des bateaux de pêche partent pourTerre-Neuve pêcher lamorue. Bordeaux devient un centre de traitement et d'expédition de la morue pour le reste de l'Europe. Les Anglais sont remplacés par les Hollandais. Le trafic est important et le commerce du vin florissant. Les Hollandais s'installent dans la ville de Bordeaux. C'est aussi le début de la fabrication de navires et l'implication de bordelais dans la vie de l'estuaire.
Le commerce colonial et le commerce du vin attirent de nombreux pillards et ennemis. En1662, le roiLouis XIV autorise l'armement des bateaux pour se défendre. Lescorsaires envahissent l'estuaire et protègent le commerce. Au cours de ce XVIIè siècle, les corsaires bordelais détruisent de nombreux navires anglais et assurent le commerce maritime lors de parcours en mer pour faire du pillage que l'on appelle descourses. Le port de Bordeaux fait aussi partie du commerce négrier avec notamment lecommerce triangulaire qui rend de nombreuses familles bordelaises riches. Au total, en ayant assuré 11,4 % du trafic négrier français, Bordeaux a été le deuxième port négrier de France, à égalité avec celui deLa Rochelle, mais loin derrière les 41,3 % du port deNantes[29].
AuXVIIIe siècle, l'estuaire, appelé alors laRivière de Bordeaux[30], devient un axe de passage très fréquenté. Le port deBordeaux devient le premier port français. Lephare de Cordouan est construit pour aider les bateaux à passer les passes de la Gironde réputée dangereuse. Des pilotes de l'estuaire à bord decotres étaient formés pour guider les bateaux dans la Gironde jusqu'aux différents ports. C'est durant cette période qu'apparaît lagabare, navire affecté au transport des marchandises.
Mais auXIXe siècle,Le Havre devient le premier port de France supplantant celui de Bordeaux et le commerce dans l'estuaire diminue.
Vauban, commissaire général des fortifications du roiLouis XIV, visite la place de Blaye en octobre 1685. Percevant avec beaucoup d'intuition son importance, il propose alors la construction d'un système de contrôle de l'estuaire.
L'objectif est d'être en mesure d'interdire la navigation, dans un sens comme dans l'autre, pour à la fois barrer l'accès du fleuve aux flottes adverses venant du large, notamment anglaises et hollandaises, mais aussi bloquer le "poumon économique" de Bordeaux, ville ayant maintes fois montré sa préférence pour la réussite de ses affaires plutôt que celles du royaume de France.
Du fait de sa situation particulière sur un éperon rocheux dominant la Gironde, lacitadelle de Blaye devient le point d'appui de ce système de contrôle, à cet effet, elle sera profondément remaniée.
En outre, la portée de l'artillerie n'étant pas suffisante à cette époque pour battre l'estuaire dans toute sa largeur (3,2 km à cet endroit), Vauban fait construire entre1690 et1693, leFort Médoc sur la rive gauche et leFort Paté sur un îlot apparu quelques années plus tôt au milieu de la Gironde.
À la fin duXVIIe siècle, le verrou permettant de contrôler la Gironde est fin prêt. Il ne sera attaqué qu'une seule fois, en avril1814, par les Anglais. La capitulation deNapoléon mettra un terme à l'affaire, alors que la flotte anglaise ne parvenait toujours pas à passer.
LePichon Baron, vedette de la stationSNSM de Pauillac.
Il existe une quarantaine de ports : des ports industriels en minorité mais le plus souvent visibles, des ports de plaisance et des ports de pêche naturels. Ces ports sont le plus souvent en retrait dans les terres pour être à l'abri descourants. Ils prennent place dans les anciens marais de la Gironde.
Le port deBlaye est un port de pêche et de plaisance se trouvant au pied de lacitadelle.
Le port deLamarque sur la rive gauche est un port d'embarquement et de débarquement dubac assurant la liaison avec le port deBlaye sur la rive droite.
Le port deMortagne-sur-Gironde est un port de pêche et de plaisance. Il était autrefois le cinquième port pour l'importance de son trafic.
Le port dePauillac est le premier port de l'estuaire. Le port de plaisance dispose d'une stationSNSM.
Leport de la Lune, le grand port deBordeaux qui peut recevoir des paquebots de 280 mètres de long.
Sur les deux rives de l'estuaire existent aussi bon nombre de petits ports, appelés « esteys » ou « estiers », suivant que l'on se trouve sur la rive gauche ou la rive droite. Il s'agit plutôt de haltes nautiques. Certains ont pourtant joué un rôle important dans le transport du vin, du bois ou des céréales. Ils constituent aujourd'hui un patrimoine typique de l'estuaire.
Lapêche dans l'estuaire de la Gironde est surtout une activité centrée sur les poissons migrateurs :aloses,maigre,anguille,lamproies et sur les petitescrevettes blanches caractéristiques des estuaires.
La pêche de la pibale oucivelle est une grande tradition dans l'estuaire, c'est aussi la plus lucrative. Ces alevins d'anguilles sont pêchés dans l'estuaire grâce à deschalutiers portant de grands filets latéraux, les « pibalours ». Ces embarcations sont aussi nommées « bateaux libellules ». Depuis les années 1980, la pibale est vendue sur les marchés asiatiques et bénéficie d'une forte valeur ajoutée. Mais la ressource s'épuise et de moins en moins de pibales remontent l'estuaire de la Gironde.
Lalamproie et l'alose se pêchent au printemps. La lamproie est cuisinée à la bordelaise dans son sang et du vin. Enfin, la pêche aumaigre est très prisée et insolite dans l'estuaire. Ce poisson se reproduit dans l'embouchure de la Gironde au niveau du Banc des Marguerites. Le mâle pousse des grognements qui alertent les pêcheurs : c'est une pêche « à l'écoute ».
Lapêche au carrelet est très répandue le long de l'estuaire. On retrouve de nombreuses cabanes sur pilotis le long des rives permettant de descendre un filet carré (le carrelet) à l'eau. Le terme de carrelet s'applique également à la cabane de pêche. C'est une pêche au hasard (on remonte régulièrement le filet et on n'utilise aucun appât) pratiquée par les amateurs.
L'esturgeon européen (Acipenser sturio), en danger critique d'extinction.
La pêche de l'esturgeon est totalement interdite depuis1982. À partir des années 1920, l'esturgeon — appelé localementcréa oucréac — était pêché afin de récupérer le précieuxcaviar. Mais, du fait de la destruction des lieux de ponte (gravières de Dordogne et de Garonne) et d'une pêche excessive, l'espèce est en danger de disparition. Depuis les années 1980, un effort de sauvegarde de l'espèce a été mis en place dans l'estuaire ; mais sans grand succès. Des élevages d'esturgeons sont présents en Charente-Maritime et en Gironde mais l'espèce élevée n'a rien à voir avec l'esturgeon européen. En effet, il s'agit d'un poisson d'eau douce, plus petit, qui appartient à l'espèceAcipenser baerii (esturgeon sibérien) alors que l'espèce autochtone, l'esturgeon européen (Acipenser sturio) est un migrateur amphihalin qui vit en mer et se reproduit en eau douce. Actuellement, l'estuaire de la Gironde est le seul estuaire au monde qui voit passer l'esturgeon européen pour se reproduire en Dordogne ou en Garonne. L'estuaire de la Gironde représente une zone de nourricerie indispensable pour les juvéniles.
Stendhal, qui passe une nuit à Pauillac le 22 mars 1838 au cours de son voyage dans le midi de la France, lui rend un hommage appuyé :« Nous apercevons tout à coup, sur la gauche de la rivière, huit à dix belles maisons à trois étages qui ont l'air d'opulentes maisons de campagnes : c'est Pauillac. Rien de ces constructions sales et entassées qui avoisinent la rivière, centre de commerce dans les villes anciennes. Pauillac serait-il tout à fait nouveau ? On dirait que les trois quarts de la ville n'ont pas trente ans. Je prends une chambre à l'hôtel de Monsieur Delhomme sur le quai »[31].
Entre 1612 et 1616,Justus Zinzerling, jeune voyageur allemand, a écrit dans son ouvrage de référenceItinerarium Galliae à propos de l'estuaire : « (…)Lorsque tu voudras remonter de Royan à Bordeaux, tu auras soin de te choisir un marinier habile et de ne pas te fier au premier venu ; car ce n’est pas un jeu de s’aventurer sur la Gironde. (…) » (traduit du latin).
L'opération Frankton est une opération militaire de laSeconde Guerre mondiale menée par dix hommes d'une petite unité decommandos britanniques, leSpecial Boat Service desRoyal Marines, rattachés auxopérations combinées. Leraid, qui commence le par la mise à l'eau de cinqkayaks au large de l'estuaire de la Gironde, a pour but l'attaque deforceurs de blocus, des navires de l'Axe, basés dans leport de Bordeaux et assurant des liaisons avec le Japon. Les kayaks ne peuvent naviguer que de nuit et avec une marée favorable. Il leur faut passer la journée cachés dans les broussailles de la berge. Au terme d'une infiltration de quatre jours, seuls deux kayaks atteindront leurs cibles. Leurs charges explosives endommageront sérieusement l'Alabama, leTannenfels, leDresden et lePortland. Au terme d'une longue et périlleuse exfiltration via l'Espagne, le majorHerbert Hasler et le quartier-maître Bill Sparks seront les seuls survivants de l'opération[32].
↑Lhuissier L. (2011).Variable : bouchon vaseux dans l’estuaire – Garonne 2050, 4 p.
↑Nzigou A.-R., 2012. Production primaire et fonctionnement écologique en milieu estuarien turbide. Cas de l’estuaire de la Gironde (France) – Thèse Université Bordeaux 1, 178 p.
↑Michel, Francisque,Histoire du commerce et de la navigation à Bordeaux, principalement sous l'administration anglaise, Bordeaux, J. Delmas, 1867-1870, 543 p.(lire en ligne).
René Val, transcrit par Bernard Mounier,Caviar de la Gironde, La véritable histoire, éditions Bonne Anse, coédité avec la soc. des Amis de Talmont, 98 pages, Estuaire de la Gironde, 2005(ISBN978-2-952343-13-8)
Bernard Mounier,Gloire aux Pilotes de l’embouchure de la Gironde, éditions Bonne Anse, 122 pages, Estuaire de la Gironde, 2006(ISBN978-2-952343-19-0)
Agence de l'eau (2007).SAGE estuaire, Schéma d’aménagement et de gestion des eaux « estuaire de la Gironde et milieux associés – Phase 1 : Etat des lieux - septembre 2007, 227p.
Henri Cavaillès, « Bordeaux et l'estuaire girondin d'après un livre récent »,Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest,vol. 7,no 4,,p. 382-391(lire en ligne, consulté le).