Il pourrait s'agir d'Ibères résiduels, pour une part réfugiés à la suite de laconquête romaine de la péninsule Ibérique à l'époque desguerres puniques. On sait que l'aire aquitaine est une région où l'on parle alors deslangues proto-basques : c'est probablement une seule et même variété de langues, que parlent les peuples répertoriés après la conquête romaine[1] et qui forment plusieurs cités (Elusates, Tarbelles, Vasates, etc.). Entourés des Celtes de Gaule ou d'Ibérie, ils en subissent des influences au moins matérielles et techniques[1].
S'ils conservèrent leurs parlers malgré la romanisation, c'est parce qu'une partie d'entre eux s'allie avec pendant laguerre des Gaules.[réf. nécessaire]
En ce qui concerne le territoire de la Gironde, on trouve alors, au sud de l'estuaire, le peuple desMédules, dont le nom est à l'origine du nom duMédoc. Un peu au sud-est, se trouvent lesVasates (capitale :Bazas). Au nord de l'estuaire, le territoire est dominé par lesSantons, des Celtes, dont la capitale estSaintes (Mediolanum Santonum).
Après la conquête effectuée par Jules César de -58 à -52, pour mieux contrôler cette région alors dominée par lesSantons, Rome installe près de l'estuaire desGaulois clients desÉduens, alliés à Rome, lesBituriges Vivisques (branche d'un peuple dont la principale est celle desBituriges Cubes (capitale :Bourges/Avaricum).
Les Bituriges Vivisques constituent une cité de l'Empire, dont le chef-lieu estBurdigala (aujourd'huiBordeaux). Les Médules sont absorbés dans cette cité, alors que les Vasates forment une cité spécifique.
Bien que les Wisigoths ne purent jamais dominer le territoire de l'actuelpays basque, c'est durant cette première partie du Moyen Âge que refluent les parlers proto-basques de l'ensemble de la Vasconie, sous le coup des guerres avec lesFrancs puis desMaures[3],[4],[5].
Créé sous le nom de « département du Bordelais » par un décret du[8], le département de la Gironde est doté de son nom actuel par un décret du, qui le place en trente-deuxième position dans la liste des 83 départements. Le lieu de réunion de l'assemblée départementale est fixé à Bordeaux[9].
Le département de la Gironde est renommé « département duBec-d'Ambès » entre novembre 1793[11] à avril 1795[12].
Le nom du département est en effet connoté au groupe desgirondins au sein de laConvention nationale, qui est vaincu par lesmontagnards le2 juin 1793 (nombre de girondins, dont plusieurs élus du département, sont ensuite condamnés à mort). Il retrouve son nom après lachute de Robespierre (27 juillet 1794) et la fin de laTerreur.
Entre 1789 et 1850, la partie occidentale du département est couverte de landes mal drainées (sur environ 60 % à 70 % de l'espace). Cette lande était entretenue parécobuage afin de pourvoir en nourriture les grands troupeaux demoutons, surveillés par desbergers montés sur deséchasses ; l'usage de ces dernières permettait d'accomplir plus facilement de grandes distances (15 à 20 kilomètres par jour), tout en surveillant le troupeau.
De longue date, le département de la Gironde a été marqué par la confrontation, plus ou moins équilibrée, entre la gauche (singulièrement le PS) et la droite, et surtout le courant gaulliste depuis les débuts de la Cinquième République.
Cette confrontation est fondée en particulier sur l'organisation politique de chaque courant, leParti socialiste ayant tendance à rassembler autour de lui les couches intermédiaires, les milieux ouvriers et certains des milieux ruraux, tandis que la droite dispose de positions fortes au sein de la bourgeoisie d'affaires de Bordeaux, dans le milieu de la viticulture sur le Libournais, des couches retraitées aisées très présentes sur le bassin d'Arcachon.
Une forme de partage des pouvoirs locaux s'est ainsi organisée : jusqu'à sa défaite historique de 2020, la droite gère pendant soixante ans la ville de Bordeaux, et dispose durablement des sièges de député du centre-ville de Bordeaux, malgré quelques défaites surprises à l'occasion, de ses banlieues aisées et d'Arcachon, tandis que la gauche obtient la prédominance dans tout le reste du département, exerçant par là même la présidence du conseil général, celle de lacommunauté urbaine de Bordeaux devenue Métropole et détient durablement la majorité des élus auconseil régional d'Aquitaine.
Les limites du département sont définies parla courbe enveloppe des limites[pas clair] des communes qui le composent. Mais devant les nombreuses imprécisions de ces limites communales, un grand chantier d'élaboration d'uncadastre général de la France est engagé sous lePremier Empire. La loi du, relative au budget de l'État et rendue sur l'initiative deMartin Michel Charles Gaudin, ministre des Finances, est considérée comme fondatrice du cadastre parcellaire français. Une campagne d'arpentage systématique de tout le territoire français est ainsi lancée en 1808 et s'achève en 1850[16]. La ville de Bordeaux est en particulier cadastrée en 1820[17]. Aucune modification n'est venue affecter les limites du département depuis la création ducode officiel géographique en 1943[18].
La superficie d'une division administrative est l'aire de l’ensemble des surfaces cadastrées ou non cadastrées situées à l’intérieur des limites de la division, l'unité élémentaire de division étant la commune. Cette superficie varie donc selon le niveau de précision de ces limites communales (et donc du niveau de précision du cadastre) et selon le mode de calcul ou de projection cartographique, mais aussi selon le produit cartographique numérique utilisé puisque deux produits cadastraux numériques officiels existent : celui établi par laDGI (opérateur historique pour établir le cadastre) et celui diffusé par l'IGN (opérateur nouveau qui a vu son rôle d'intégrateur de données géographiques renforcé depuis 2001)[19],[20].
Jusqu'en 2016, la référence en matière de données liées aux divisions administratives françaises était le répertoire géographique des communes (RGC), produit par l'IGN, contenant en particulier la superficie de chaque commune. Cette donnée, fournie annuellement par l'Insee, correspond à la superficie évaluée en 1975 par le service du cadastre de la Direction générale des impôts, corrigée des modifications communales intervenues depuis 1975. Cette surface « fiscale » ne correspond pas forcément à la superficie géographique de la commune[21]. Dans ce cadre, la superficie du département s'établit, selon l'Insee, en 2018 à 9 975,60 km2[22]. Par contre la somme des superficies des différentes communes du département, figurant dans le RGC, s'établissait en 2015 à 10 016 km2.
Depuis 2016, le RGC a été remplacé par les bases de données en licence ouverte Geofla® et Admin Express, des bases de données à petite échelle dédiées à des cartographies statistiques et thématiques à la granularité de la commune, à savoir à des échelles voisines du 1 : 1 000 000[23]. En, la superficie du département de la Gironde, calculée parSIG sur la base des données Admin Express projetées dans lesystème Lambert 93, s'établit à 10 374,53 km2[24].
L'utilisation du découpage administratif au niveau communal issu d'OpenStreetMap, produit dans sa grande majorité à partir du cadastre, à une échelle plus grande que celle de Géofla ou Admin Express, aboutit à une superficie de 10 083,36 km2[25].
Le département de la Gironde culmine au somment de la colline de Samazeuilh sur la commune deCours-les-Bains, au sud-est du département, à la limite avec le Lot-et-Garonne à 167 m d'altitude.
Le département de la Gironde est traversé par laDordogne et laGaronne qui se rejoignent aubec d'Ambès pour former l'estuaire de la Gironde. Long de 75 kilomètres et large de 12 kilomètres à son embouchure, c'est le plus vaste estuaire d'Europe, couvrant une superficie de 635 km2[26].
La Gironde est fortement soumise aux marées qui remontent très en amont dans l'estuaire (jusqu'à 150 km de l'embouchure)[27] :Casseuil sur la Garonne,Castillon-la-Bataille sur la Dordogne. Lors des grandes marées, le phénomène dumascaret peut survenir[28].
leBordelais est unerégion viticole où l'on retrouve les grandes exploitations qui font la renommée mondiale des vins de Bordeaux ;
le Bazadais, structuré autour de la ville deBazas. Sans réelle production viticole, c'est un pays depolyculture ; production demaïs,tabac,tomates,asperges et élevage de la race bazadaise, ainsi que des plantations de bois. Les traditions gasconnes y sont bien ancrées. C'est le pays deClément V, pape gascon par excellence. C'est dans ce pays que l'on trouve le plus grand nombre de monuments historiques de la Gironde : lacathédrale de Bazas (patrimoine mondial de l'Unesco), les châteaux deRoquetaillade, deMalle, deCazeneuve, deBudos, deFargues, deVillandraut, la collégiale d'Uzeste.
Le littoral girondin s'est ouvert au tourisme balnéaire, notamment autour dubassin d'Arcachon. Les principalesstations balnéaires sont du nord au sud :
Le climat de la Gironde est unclimat tempéré de typeocéanique, avec des hivers relativement doux et des étés chauds.
Les précipitations sont bien réparties sur les saisons avec un maximum en novembre et décembre. L'été, elles sont dues généralement à des averses orageuses. Le littoral girondin bénéficie de l'influence de l'océan Atlantique ce qui adoucit les hivers et rafraîchit les étés. Ainsi, les côtes ne connaissent que rarement des températures en dessous de 0 comme au-dessus de 30degrés Celsius. La présence de l'estuaire de la Gironde protège les vignobles duMédoc et duBlayais de la canicule et du gel.
Le département a connu des températures extrêmes avec comme records à Bordeaux -16,4 le et 41,2 le. Les relevés de lastation météorologique deBordeaux-Mérignac (à 47 mètres d'altitude) sont représentatifs du climat de la Gironde.
Les habitants de la Gironde sont lesGirondins. La démographie de la Gironde est caractérisée par une fortedensité et une population en croissance continue depuis les premiers recensements.
En 2022, le département comptait 1 674 980 habitants[Note 3], en évolution de +6,91 % par rapport à 2016 (France horsMayotte : +2,11 %).
Évolution de la population [ modifier ], suite (1)
1851
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
614 387
640 757
667 193
701 855
705 149
735 242
748 703
775 845
793 528
Évolution de la population [ modifier ], suite (2)
1896
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
809 902
821 131
823 925
829 095
819 128
827 973
852 768
850 567
858 381
Évolution de la population [ modifier ], suite (3)
1954
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2011
896 517
935 448
1 009 390
1 061 480
1 127 546
1 213 499
1 287 334
1 393 758
1 463 662
Évolution de la population [ modifier ], suite (4)
2016
2021
2022
-
-
-
-
-
-
1 566 679
1 654 970
1 674 980
-
-
-
-
-
-
(Sources : SPLAF - population totale du département depuis sa création jusqu'en 1962[31] − puis base Insee − population sans doubles comptes de 1968 à 2006[32] puis population municipale à partir de 2006[33].)
En partenariat avec le département de la Gironde, les centres CAP33 proposent gratuitement aux familles et aux individuels de plus de 15 ans de nombreuses activités sportives et de loisirs pendant les vacances scolaires[34] : sports collectifs, aquatiques, de raquette, de plage, de remise en forme, danse, yoga[35]...
Des tournois sont organisés et des stages payants sont proposés aux personnes désirant se perfectionner dans une discipline[36].
Bordelais : gascon caractérisé par un -b- intervocalique, un subjonctif en -e, assez francisé… ; on peut y rattacher les parlers du Bourgeais, Cubzagais, Fronsadais, Libournais…
Sud-Médoc, Bassin : gascon caractérisé par un -d- intervocalique, un imparfait en -è et un -w- intervocalique…
Bazadais et région deSaint-Macaire : gascon caractérisé par les conjugaisons en -o- (prétérit/subj. passé), lea- prosthétique, -s- intervocalique, -w- intervocalique, absence de -n- intervocalique…
Bordelais :Lo dròlle li fedèva/hadèva beure la harina/farina avant qu'i angusse (Lou drolle li fédèbe/adèbe béwre la harine/farine abann qu'i angusse) ;
Pays de Buch :Lo dròlle li hadè búver la harina avant qu'i angussi (Lou drolle li hadè buwe la harine awann qu'i angussi) ;
Bazadais :Lo dròlle li hasèva béver la haria avant qu'i angossi (Lou drolle li hasèwe béwe la hariye awann qu'i angoussi).
dans une frange au nord-est du département qu'on appelle lepays Gabay ou laGrande Gavacherie. Elle comprendBlaye,Guîtres etCoutras,
dans une enclave en domainegascon qu'on appelle laPetite Gavacherie ouGavacherie de Monségur, constituée d'une quinzaine de communes autour du bourg deMonségur, dans l'Entre-deux-Mers et lavallée du Dropt.
Lefrançais, langue officielle nationale, est parlé par l'ensemble de la population. Utilisé par les élites depuis leMoyen Âge, il s'est imposé avec l'unification linguistique de la France promue par laIIIe République. Il est désormais la langue de communication de l'ensemble de la population girondine.
Lo Sarmonèir(oc) est un journal en langue occitane qui traite de l'actualité en Gironde.
La Gironde est l'un des départements avec le plus d'écrans de cinéma en France, juste derrièreParis et lesBouches-du-Rhône[39], avec 47 salles de cinéma. Le département est le premier de France en termes de communes équipées, avec 44 communes disposant d'au moins unesalle[40]. Si le département est particulièrement bien doté enmultiplexes[41], notamment sur le territoire de lamétropole bordelaise, les cinémas indépendants ne sont pas en reste, avec une structure locale, l'association des cinémas de proximité de la Gironde, qui regroupe trente salles, y compris en zones rurales, autour d'une volonté de garder une vie cinématographique locale active.
Le département également de nombreuxtournages de films. La Gironde concentre 60% des tournages de toute la régionNouvelle-Aquitaine, avec presque un tournage par jour, majoritairement àBordeaux[42],[43]. La ville avec son architecturehaussmannienne, est fréquemment utilisé comme doublure de Paris[44].
Jacques Duvigneau (1833-1902), homme politique, président du conseil général de la Gironde de 1893 à 1901, député de la Gironde de 1892 à 1898, né et mort àAudenge.
Jacques Ellul (1912-1994), professeur d'histoire du droit, sociologue, théologien protestant, né à Bordeaux et mort àPessac.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Le poitevin-saintongeais est dans la liste des langues de France, langues d'oïl, depuis début 2010, sur le site de laDélégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), service du ministère de la Culture, sous le libellé suivant : « poitevin-saintongeais [dans ses deux variétés : poitevin et saintongeais] ». Voir site de la DGLFLF :DGLF, ministère de la Culture
↑PaulBroca,Sur l'origine et la répartition de la langue basque: basque français et basque espagnols, E. Leroux,(lire en ligne)
↑RenéPoupardin, « Jean de Jaurgain. - La Vasconie. - Étude historique et critique sur les origines du royaume de Navarre, du duché de Gascogne, des comtés de Comminges, d'Aragon, de Foix, de Bigorre, d'Alava et de Biscaye, de la vicomté de Béarn et des grands fiefs du duché de Gascogne. Première partie. Pau, imprimerie, Garet, 1898 »,Annales du Midi,vol. 11,no 44,,p. 501–508(lire en ligne, consulté le)
↑AndréAymard, « Lizop (Raymond), Le Comminges et le Couserans avant la domination romaine ; ; Id., Histoire de deux cités gallo-romaines. Les Convenae et les Consoranni (Comminges et Couserans) »,Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest. Sud-Ouest Européen,vol. 4,no 2,,p. 273–278(lire en ligne, consulté le)
↑Le décret du 26 février ne tranche pas entreBourg et Blaye, laissant aux électeurs du district le soin de prendre une décision au cours de leur première assemblée, qui aura lieu à Bordeaux.
↑Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 78, séance du 12 brumaire an II (2 novembre 1793), p. 180.
↑Gazette nationale ou le Moniteur universel n°208 du 28 germinal an III (17 avril 1795), Convention nationale, séance du 25 germinal (14 avril), p. 4.
↑Dominique Lormier,La Libération de la France : Aquitaine, Auvergne, Charentes, Limousin, Midi-Pyrénées, Éditions Lucien Sourny,(ISBN978-2-84886-065-7),p. 15
↑Aude Boilley-Boilley, « Jean-Luc Gleyze officiellement réélu président du Département de la Gironde »,sudouest.fr,(ISSN1760-6454,lire en ligne, consulté le)