Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Gilbert Lesage

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirLesage etLe Sage.

Gilbert Lesage
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Mère
Marie Marguerite Morel(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Conflit
Distinction

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

Gilbert Lesage né le àParis et mort dans la même ville, est un haut fonctionnaire français, membreQuaker. Durant laSeconde Guerre mondiale, il aida au sauvetage deJuifs dans le sud de la France, pendant qu'il dirigeait leService Social des Étrangers (S.S.E) duRégime de Vichy. Cela lui vaut d'être reconnu commeJuste parmi les nations.

Biographie

[modifier |modifier le code]

Gilbert Robert Louis Jean Lesage est né le dans le9e arrondissement de Paris[1]. Il est le fils de Robert Joseph Paul Lesage (né en 1874 àRouen), unarchitecte, et de Marie Marguerite née Morel en 1873 àSaint Denis de La Réunion, unemusiciennevioloncelliste. Il a un frère jumeau, Hubert Lesage, décédé en 1983.

Études

[modifier |modifier le code]

Il étudie au Lycée deFalaise dans leCalvados. Il termine sonbaccalauréat en lettres en 1926.Il continue des études en philosophie auLycée Rollin (devenu leCollège-lycée Jacques-Decour) àParis

Quaker

[modifier |modifier le code]

Comme jeune homme, Gilbert Lesage devient unobjecteur de conscience, ce qui ne l'empêche pas de faire sonservice militaire en 1931-1932.

À la fin de 1932, il devient un membre de l'association desQuakersEntraide européenne, qui l'envoie àBerlin enAllemagne, où il observe la persécution des Juifs[2]. Il est arrêté et expulsé par lesnazis, au début de 1933.

En 1933, il reçoit une bourse d'un an pour leWoodbrooke Quaker Study Centre(en) àBirmingham,Angleterre. L'Entraide européenne lui demande de revenir à Paris fin 1933 pour aider à réorganiser lefoyer pour les réfugiés allemands, juifs ou politiques de larue de la Pierre-Levée, dans leXIe arrondissement de Paris. Il est chargé aussi d'orienter les réfugiés vers des départements où le chomage n'est pas un problème.

Du 10 janvier 1938 au 27 août 1939, Gilbert Lesage travaille pour la branche française duService Civil International (SCI), dont il devient le sous-secrétaire général. Il est également le directeur de laColonie Pax au château deSoisy-sur-Seine dans l'Essonne, qui accueille desRéfugiés et exilés de la guerre d'Espagne.

Seconde Guerre mondiale

[modifier |modifier le code]

En août 1939, Gilbert Lesage est appelé sous les drapeaux. Il est démobilisé le 12 juillet 1940.

Vichy

[modifier |modifier le code]

Gilbert Lesage décide de se rendre àVichy pour voir s'il peut être utile avec le nouveau régime.

Il est nommé chef de mission desCompagnons de France relevant du Ministère de la Famille et de la Jeunesse, devenant chef de département à Vichy et ensuite à Lyon.

En octobre 1940, il est nommé inspecteur général du département des réfugiés duMinistère de l'intérieur.

Le 6 janvier 1941, il devient directeur du département des réfugiés de la Sûreté nationale. Peu de temps après, le 19 février 1941, il devient le directeur duService social des formations d'étrangers, qui, en novembre 1941, devient leService social des étrangers (SSE). Il y est nommé parHenri Maux, Ce dernier occupe un poste dans le cabinet du ministre du TravailRené Belin[3] : commissaire adjoint à la Lutte contre le chômage pour lazone sud[4],[5]. Henri Maux recrute des figures de laRésistance commeBerty Albrecht etGuy de Saint-Hilaire[6] et devient ensuite correspondant duréseau Marco.

Le Service social des étrangers

[modifier |modifier le code]

À ses débuts, en juillet 1941, leService social des étrangers (SSE)[7] comprend 14 employés mais en a environ 350 en 1944. Son budget passe de 24,800 francs en 1941 à 74 million francs en 1944[8].

Gilbert Lesage[9],[10],[11] est aidé dans son entreprise d'aide aux réfugiés par des "agents camouflés" (selon l'expression de René Nadot[12] telsLéon Meiss,Jean Pochard,Charles Morani etJean-Philippe Bloch[13].

Le 1er janvier 1943, leService social des étrangers (SSE) devient leContrôle social des étrangers dépendant du Ministère du Travail et son siège social transféré de Vichy à Paris.

À partir de juillet 1943, leContrôle social des étrangers est responsable des camps mis en place par le Ministère de l'Intérieur.

Gilbert Lesage aide des réfugés polonais, les prévenant de rafles imminentes. Ils gagnent l'Espagne rejoindre d'autres polonais actifs pour la libération. En 1945, Gilbert Lesage reçoit laCroix du Mérite (Pologne) avec Épées (les Épées, sont pour les mérites militaires) .

Il téléphone au centre deMoissac (Tarn et Garonne) en langage codé, pour annoncer quelle catégorie de Juifs étrangers allait être visée[14].

Pendant laSeconde Guerre mondiale, Moissac est un refuge pour l'importante communauté deséclaireurs israélites de France (EIF). Ces derniers, hébergés au Moulin de Moissac, ou pour les plus jeunes à laMaison des enfants de Moissac, y demeurent durant la guerre grâce, entre autres, à la bienveillance des autorités municipales et de la population[15]. Des jeunes Juifs d'Europe centrale forment le « groupe rural de Charry » qui défriche une dizaine d'hectares à Viarose, en 1941 et 1942 : bien vu du voisinage, ce groupe est l'objet d'un rapport élogieux de la gendarmerie[16]. Cependant, l'occupation de la zone Sud en rend la situation beaucoup plus difficile, bien que le préfetFrançois Martin ait répugné à appliquer rigoureusement la répression antisémite[17]. Les enfants juifs sont dispersés dans des familles d'accueil jusqu'à la Libération (). Une des responsables de ces refuges estHerta Cohn-Bendit, la mère deDaniel (lequel naît en 1945 à Montauban).

Il visite leCamp de Gurs[18]

Camp de Vénissieux

[modifier |modifier le code]

Lecamp de Vénissieux (oucamp de Vénissieux-Saint-Fons), situé 25-27 avenue de la République[19] àVénissieux (Métropole de Lyon), fut utilisé notamment pour l'internement desjuifsapatrides lors desrafles de l'été 1942.

Dans le cadre de la granderafle du 26 août 1942, 1016 juifs considérés comme apatrides sont arrêtés puis internés dans le camp de Vénissieux. 546 partiront deLyon pour lecamp de Drancy.

Une nouvelle circulaire des autorités de Vichy venant de paraître stipulait que les orphelins ne feraient pas partie des personnes déportées. Flouant les autorités, des œuvres charitables vont s'introduire dans le camp et faire signer à des détenus en partance des actes de délégation de paternité. En les reniant[20], ces femmes et ces hommes sont allés au-delà d’eux-mêmes pour laisser à leurs enfants une chance de survie.

108 enfants sont ainsi exfiltrés durant la nuit du 28 au 29 août (quatre seront repris et assassinés, 9 enfants retrouveront leurs parents). À l'extérieur du camp de nombreux relais seront nécessaires pour les cacher jusqu'à la fin de la guerre.

Ce sauvetage est un des plus spectaculaires de la Seconde Guerre mondiale. Citons lecardinal Gerlier (Primat des Gaules,Archevêque de Lyon) qui couvre de son autorité morale les actions illégales du groupe de Résistance "L'Amitié Chrétienne" (l’abbé Glasberg, le RévérendPère Chaillet etJean-Marie Soutou) mais aussi lePasteur Boegner,Madeleine Barot et laCIMADE, le docteurJoseph Weill,Charles Lederman,Elisabeth Hirsch,Hélène Levy,Claude Gutmann ainsi que l’OSE (Œuvre de secours aux enfants), Gilbert Lesage et leService Social des Etrangers.

Arrestation

[modifier |modifier le code]

Gilbert Lesage devient suspect aux yeux de l'occupant nazi à Paris. Le 8 avril 1944 il est arrêté par laGestapo et interné à laCaserne des Tourelles à Paris. Il est libéré par larésistance en automne 1944.

Après la guerre

[modifier |modifier le code]

Après laSeconde Guerre mondiale, Gilbert Lesage devient directeur régional dans laZone d'occupation britannique en Allemagne et dans laZone d'occupation américaine en Allemagne pour l'Administration des Nations unies pour le secours et la reconstruction (UNRRA) et l'Organisation internationale pour les réfugiés (IRO), pour les personnes déplacées et réfugiés.

Il est correspondant pourLes Routiers àLondres.

Il devient directeur de L'Unité d'habitation de Briey, appelée aussiCité Radieuse de Briey-en-Forêt, deLe Corbusier, àBriey (Meurthe-et-Moselle)[21].

Il est négociateur immobilier lors du transfert desHalles àRungis[22].

Il dépose des documents au Centre de documentation juive contemporaine (C.D.J.C.) auMémorial de la Shoah àParis.

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Honneurs

[modifier |modifier le code]
Arbre planté pour leJuste parmi les nations Gilbert Lesage à Yad Vashem

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. Insee, « Extrait de l'acte de décès de Gilbert Robert Louis Jean Lesage », surMatchID
  2. a etb(en)Gilbert Lesage France. yadvashem.org.
  3. (en)Richard H. Weisberg, Vichy Law and the Holocaust in France, 2013, p. 361.
  4. Le commissariat à la lutte contre le chômage en zone sud, inGuerres mondiales et conflits contemporainsno 206, 2002, Presses Universitaires de France.(ISBN 978-2-13-052724-4)
  5. Le Juste oublié. La Lutte contre le chômage à Vichy 1939-1944, A Maux-Robert, Lavauzelle, 2003, Prix Auguste Pavie de l’Académie des sciences d'outre-mer
  6. Guy de Saint-Hilaire, La fonction publique dans sa participation à l'action clandestine sous le régime de l'état français. Voir, Le service social des étrangers (S.S.E.). Son intervention au cours des rafles de juifs en août 1942 et le sauvetage des enfants de Vénissieux(par Gilbert Lesage).
  7. René Nodot & Patrick Cabanel, Mémoires d'un juste un non-violent dans la résistance, 2019.
  8. Pettinotti, 2013, pp. 41, 47–8.
  9. GROS PLAN SUR UNE PÉRIODE DE L’HISTOIRE : CONFÉRENCE SUR LE SAUVETAGE DES ENFANTS JUIFS PENDANT LA GUERRE. Ce texte restitue les propos tenus par Katy Hazan, directrice du pôle archives et histoire de l’OSE, pendant la conférence donnée au Collège des Bernardins (11 janvier 2012). Etaient invités à débattre François Drouin, PDG OSEO, sur le thème des filières de sauvetage catholique et Danielle Bailly, chercheuse au CNRS, sur la question « que signifie « être caché » pour un enfant ? ». ose-france.org.
  10. Sylvaine Charpiot. Il y a 75 ans, le sauvetage des enfants juifs du camp de Vénissieux. expressions-venissieux.fr. 24 août 2017.
  11. Secourir le Juifs internés par Vichy, une complicité avec le pouvoir? 1940-1941. Est-il possible d’aider et d’organiser la libération de prisonniers sans collaborer avec le gouvernement qui les interne ? la-shoah-revisitee.org.
  12. Voir, René Nadot, 2011.
  13. Pettinotti, 2013, pp. 45–6.
  14. Denise Gamzon. Été 1942 : Les grandes rafles. judaisme-alsalor.fr.
  15. François Boulet,Moissac 1939-1945. Résistants, Justes et Juifs, Éditions Ampelos,, 160 p.(ISBN 978-2-35618-102-2)
  16. François Boulet,Moissac 1939-1945, Éditions Ampelos,,p. 67-69.
  17. François Boulet,Moissac 1939-1945, Éditions Ampelos,,p. 85-86.
  18. Les ONG (Œuvres philanthropiques) (1940-1943). campgurs.com.
  19. "Plaques Commémoratives des Camps de Vénissieux", monweekendalyon.com
  20. Valérie Trierweiler. Interview. Valérie Portheret : l’enfance face à la barbarie, Paris Match, 3 février 2020. Gilbert Lesage organise la signature d’actes d’abandon des enfants.
  21. Association des sites Le Corbusier. Unité d'habitation Briey.
  22. Pettinotti, 2013, p. 27.
  23. Patrick Cabanel, Histoire des Justes en France, 2012.
  24. Jean-Louis Triaud. Un Quaker à Vichy. Lettre des Amis de mars 2015.
  25. Vincent Viet, La France immigrée: Construction d'une politique 1914-1997, 2014, note 24.
  26. (en)Michael Curtis, Verdict on Vichy: Power and Prejudice in the Vichy France Regime, 2015.
  27. (en)Michael Sutton,Jews and Christians in Vichy France, French Politics, Culture & Society, December 1, 2017, p. 105-128.
  28. (en)Christopher R. Browning, From Humanitarian Relief to Holocaust Rescue: Tracy Strong Jr., Vichy Internment Camps, and the Maison des Roches in Le Chambon, Holocaust and Genocide Studies, 2020, p. 212-246. Voir, p. 218.
  29. Une historienne rencontre 25 enfants juifs sauvés par des résistants français: ils en ont sauvé 108 d'Auschwitz. rtl.be. 20 février 2020.
  30. Jean-Pierre Rioux. "Vous n'aurez pas les enfants": Sauvetage à Vénissieux. Critique Essai. L’histoire inédite d’une centaine d’enfants juifs – et de leurs sauveteurs – , exfiltrés en 1942 d’un « camp de tri », à Vénissieux. la-croix.com. 20 février 2020.

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]

v ·m
Cadre juridique
Rafles
Camps
Assassinats et déportation
Responsables allemands de la mise en œuvre
Responsables français de la mise en œuvre
Spoliation
 v ·m Victimes notables
Victimes notables
A – B
C – F
G – J
K – L
M – R
S – Z
 v ·m Survivants notables
Survivants notables
A – B
C – E
F – H
I – K
L
M – O
P – R
S
T – Z
Documentation
Lieux de mémoire
Justes parmi les nations
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Gilbert_Lesage&oldid=225172479 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp