Après s’être installés auLevant, les Ghassanides deviennent un état vassal de l’Empire byzantin auprès duquel ils jouent le rôle d'« alliés fédérés » (identifiés commefoederati ousymmachoi)[5], et combattent pour lui lesSassanides et leurs vassaux arabes deMésopotamie, lesLakhmides[2],[4]. Les terres du royaume Ghassanide servent également de zone tampon entre les terres annexées par lesRomains et l'Arabie.
Les Ghassanides ont apporté une période de prospérité considérable pour les Arabes deSyrie[6]. La vie de cour des rois Ghassanides fut décrite comme une vie de luxe et une vie culturelle active, avec le mécénat desarts, de lamusique et surtout de lapoésie arabe[6],[7],[8]. Ces derniers ont grandement influencé l'art Omeyyade[7],[9].
Les Ghassanides seraient venus du sud de l'Arabie vers la fin duIIIe siècle. Comme lesLakhmides, ils seraient une branche de la tribuAzd qui fait elle-même partie des tribusQahtanites (les Arabes « aborigènes » du Sud) qui habitaient leYémen et seraient à l'origine duroyaume de Saba. Ils habitaient la ville deMa'rib qui était irrigué par un grand barrage (ou digue). Lorsque lebarrage de Ma'rib s'est écroulé, les Azd auraient immigré un peu partout dans la péninsule arabique.
Les Ghassanides sont une confédération de tribus, qui commence à jouer un rôle central dans la région à partir duVIe siècle.
Vassaux de l'Empire byzantin, dont ils forment unphylarcat (gouvernement basé sur la tribu), les Ghassanides vont protéger la frontière sud-est de l'empire des incursionsbédouines etperses. Ils vont connaître une prospérité économique importante et se lanceront dans la construction d'édifices publics et religieux[6]. Ils patronnent aussi les arts, notamment la poésie et installent des poètes commeal-Nābiġa al-D̠ubyānī etHassan ibn Thabit à leur cour[8].
Toutefois, la persécution de la foi monophysite jugée hérétique parConstantinople va mettre à mal leurs relations avec les Byzantins. Ces tensions ont des conséquences importantes lors de la conquête de la région par l'empiremusulman naissant. En 636, en pleinebataille du Yarmouk opposant les Byzantins aux Arabo-musulmans[réf. nécessaire],12 000 guerriers Ghassanides qui n'avaient pas été payés depuis plusieurs mois font défection après que les musulmans leur ont offert de payer leurs arriérés[source insuffisante], ils contribuent à la défaite byzantine.
Cette bataille conduit au démantèlement du royaume de Ghassan, le pouvoir réel leur échappant depuis l'invasion perse de 614. Même si certains se convertissent à l'islam, la plus grande partie des Ghassanides conservent la foi chrétienne.
Le prénom de Ghassan est toujours en usage parmi les arabes (chrétiens et musulmans) jusqu'à aujourd'hui. Il signifie « force » enarabe et ensyriaque.
La domination Ghassanide a également apporté une période de prospérité considérable pour lesArabes deSyrie, comme en témoignent une expansion de l’urbanisation et le parrainage de plusieurs églises, monastères et autres bâtiments[6]. La vie de cour des rois Ghassanides est décrite comme une vie de luxe et une vie culturelle active, avec le mécénat desarts, de lamusique et surtout de lapoésie arabe[6],[7] :
« Les cours Ghassanides étaient les centres les plus importants de la poésie arabe avant la montée des cours califales sous l’Islam »[7]
Après laconquête musulmane du Levant, les Ghassanides, qui avaient joué un rôle culturel, religieux et politique important durant la périodepréislamique, ont continué à exercer une grande influence dans la région[6],[7], leur culture de cour, y compris leur penchant pour les palais du désert commeQasr ibn Wardan, a fourni le modèle pour les califes omeyyades et leur cour[7]. Les Ghassanides sont d'ailleurs considérés par beaucoup de chercheurs comme les prédécesseurs desOmeyyades en termes d'influence architecturale[9]. L'art arabe préislamique des Ghassanides a grandement influencé l'art Omeyyade[7],[9].
Plusieurs dynasties, chrétiennes et musulmanes, ont revendiqué être descendantes des rois Ghassanides comme la dynastieNicéphorienne de l’Empire byzantin[10], la dynastieRassoulide du Yémen[11] ou encore la dynastieBurjite duSultanat mamelouk d'Égypte. Les derniers souverains à porter les titres de successeurs royaux Ghassanides furent les cheikhs chrétiens Al-Chemor au Mont-Liban[12].