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Germain Pilon, né vers1528 àParis et mort en1590 dans la même ville, est unsculpteur etmédailleurfrançais.
Il est, avecJean Goujon, l'un des plus importants sculpteurs de laRenaissance française. Participant notamment à la réalisation des tombeaux des derniersValois, ces œuvres témoignent de son appartenance aumaniérisme[1].

Fils du sculpteur André Pilon, Germain Pilon s'initie auprès de ce dernier, et vraisemblablement avecPierre Bontemps, aumodelage de laterre cuite et à la taille de pierre. Aucune des créations d'André Pilon n'a pourtant été conservée, de sorte que l'on ne peut apprécier son style. Certaines commandes révèlent toutefois sa prédilection pour les statues en bois peint et pour la terre cuite. Alors qu'il est nommé contrôleur des Poinçons et Monnaies du roi, Germain Pilon apprend parallèlement l'art de la fonte et du ciselage du bronze[2].
En 1558, il est chargé par lesurintendant des Bâtiments du roi,Philibert de l'Orme, de sculpter huit « génies funèbres » ou « figures de Fortune », destinés auTombeau de FrançoisIer quePhilibert de l'Orme édifie alors à labasilique Saint-Denis. À cette occasion Germain Pilon, alors jeune, réalise une statuette en marbre blanc qui constitue son premier ouvrage connu. CeGénie funéraire rappelle fortement la sculpture deMichel-Ange et témoigne de la virtuosité de Germain Pilon à imprimer le mouvement. Il ne sera pourtant pas retenu pour orner le tombeau royal, conservé aumusée national de la Renaissance d'Écouen[2].
À la mort deHenri II,le Primatice obtint la charge desurintendant des Bâtiments et décide de conserver Germain Pilon parmi ses collaborateurs. Pour lechâteau de Fontainebleau, l'artiste façonne des statues de bois, exécutées sous la direction du maître italien dont le style lui était désormais très familier. Ce n'est qu'avec leMonument du cœur de Henri II (Paris,musée du Louvre) que l'on découvre dans toute sa plénitude l'art du sculpteur. Le monument qu'il conçoit se compose d'unpiédestal décoré, supportant trois personnages féminins soutenant une urne funéraire sur leur tête. À Germain Pilon échoit la plus grande partie du travail desculpture, notamment l'exécution des trois statuesallégoriques en lesquelles on peut voir aussi bien lesTrois Grâces que lesVertus théologales[3].

C'est encore sous le contrôle duPrimatice que Germain Pilon crée ses œuvres suivantes. LorsqueCatherine de Médicis fait édifier unmausolée enrotonde à l'église abbatiale de Saint-Denis, Germain Pilon se trouve parmi les artistes responsables de la décoration sculptée. Il participe tout d'abord à la réalisation dutombeau du roi défunt et de la reine, à côté d'autres sculpteurs commeGirolamo della Robbia etMaître Ponce. Cependant, la plus grande partie des travaux finissent par lui incomber[2]. Il est ainsi l'auteur desgisants, desorants, de deuxVertus en bronze et de deuxreliefs en marbre appartenant à l'édicule. C'est dans le gisant de la reine, imitation d'une statue antique appelée aujourd'huiVénus des Médicis, qu'il se libère le plus de ses attaches, peut-être parce qu'on l'y avait engagé. Les orants révèlent une grande liberté dans le mouvement et une reproduction très personnelle de laphysionomie qui permettent de constater que Germain Pilon a abandonné legothique tardif pour l'art de laRenaissance[3].
À partir de 1570, Germain Pilon, désormais très occupé, possédait àParis un grand atelier. Parmi ses réalisations du moment ont été conservées laVierge deNotre-Dame-de-la-Couture(Le Mans) et les principales sculptures dutombeau de Valentine Balbiani (morte en 1572)[2]. Dans ce tombeau, où se mêlent des éléments italiens et français, la défunte est représentée, selon la tradition française, sous deux aspects. Valentine Balbiani, vêtue d'un costume somptueux, à demi étendue, s'appuyant sur un coude et feuilletant un livre, correspond à un type italien déjà bien connu enFrance avant Germain Pilon[1]. Pour autant, selon la tradition française, lebas-relief placé au-dessous présente la défunte engisante avec un réalisme si impressionnant qu'elle place l’œuvre dans la tradition destransis « cadavéreux » de la sculpturemédiévale française[3]. Aujourd'hui, la plupart des tombeaux exécutés par Germain Pilon ne sont plus connus que par des documents de commande ou desesquisses[2].
En 1572, l'artiste obtient la charge de contrôleur général des effigies à la cour des Monnaies. On lui doit alors la série demédaillons aux effigies des membres de la famille royale ainsi que diversbustes en marbre et en bronze, parmi lesquels se distinguent celui deCharles IX et celui deJean de Morvillier. Dans les dix dernières années de sa vie, alors qu'il est apprécié de l'aristocratie française, il dispose d'un vaste atelier : l'abondance des commandes et la réalisation des 380 mascarons duPont Neuf, l'oblige à s'adjoindre ses fils, ainsi que des collaborateurs tel que Mathieu Jacquet dit Grenoble, lesquels assurent le succès du style de Germain Pilon sur plusieurs décennies[2].
Jusqu'à 1585 environ, Germain Pilon est occupé par de nouvelles sculptures en marbre destinées à lachapelle funéraire des Valois deSaint-Denis. Unpathos et un dramatisme nouveau caractérisent alors les dernières années de production du sculpteur[1]. On retiendra notamment leChrist de la Résurrection avec deux soldats romains (Paris,musée du Louvre)[3], unSaint François d'Assise (cathédrale Sainte-Croix de Paris des Arméniens) ainsi que deux nouvelles statues funéraires deHenri II et deCatherine de Médicis, représentés cette fois en gisants (basilique Saint-Denis). LaVierge de douleur, dernière réalisation de l'ensemble, emprunte à l'iconographie des scènes de dépositions de croix ou demises au tombeau, son voile retombant en avant du visage ainsi que ses mains croisées sur la poitrine.
Dans leTombeau deRené de Birague, réalisé vers 1583, Germain Pilon reprend la traditionmédiévale en peignant le bronze de l'orant tout en faisant disparaître presque entièrement le corps du défunt sous l'ample manteau aux plis profonds dont la longue traîne est aujourd'hui disparue.
Dans les dernières années de sa vie, le relief en bronze de laDéposition du Christ (Paris, musée du Louvre), s'inspire de laDéposition du Christ exécuté vers 1544 parJean Goujon (Paris, musée du Louvre)[2].
Écouen,musée national de la Renaissance ;

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