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Georgette Agutte, dite aussiGeorgette Agutte-Sembat, née le àParis et morte le àChamonix, est uneartiste peintre,sculptrice etcollectionneuse d'art[1]française.

Louise Georgette Agutte est la fille de Marie Debladis et du peintreJean-Georges Aguttes[2](5 juin 1840-6 janvier 1867). Elle est née dans le4e arrondissement deParis quelques mois après le décès accidentel de son père[3].
Sa mère se remarie avec Pierre-Nicolas Hervieu, négociant en métaux àParis[4].
Elle apprend la sculpture auprès deJean-Louis-Désiré Schrœder et expose au Salon des artistes français en 1887[4].
Grâce au critiquePaul Flat, qu'elle épouse en 1888, elle rencontre vers 1893René Piot, élève deGustave Moreau, qui l'incite à suivre en auditrice libre les cours de ce peintre à l'École des beaux-arts de Paris[5]. Elle y croise, entre autres,Henri Matisse etGeorges Rouault. Elle retient de l'enseignement de Moreau, où elle est la seule femme, une certaine liberté et une grande indépendance d’esprit[6],[4].
Après son divorce de Paul Flat en1894, elle se remarie le 27 février 1897 avec Marcel Sembat[7], déjà amoureux d'elle depuis 1889.
Elle travaille dans un atelier installé àBonnières-sur-Seine dans la maison natale de son mari,Marcel Sembat, mécène et ami sincère de divers artistes d'avant-garde commeMatisse,Paul Signac,Maximilien Luce ouAndré Metthey[4]. Marcel Sembat était membre du Salon d'Automne de 1905 et défendait « la liberté en art » et l'art pour le plus grand nombre[4].
À partir de1904, elle expose auxSalon des indépendants. Elle participe aussi à la création duSalon d'automne, y exposant régulièrement[4].
De1897 à1922, le couple partage son temps entre leur maison de Bonnières-sur-Seine, leur maison de Paris du 11,rue Cauchois, au pied de labutte Montmartre, et un chalet — Le Murger — qu'ils ont fait construire àChamonix[4]. Le couple voyage également beaucoup, comme en témoignent de nombreuses aquarelles réalisées par Agutte.
Elle est une adepte du ski, et fut membre duClub Alpin Français (section de Chamonix)[8].
Elle est également membre du Parti Socialiste dans les années 1910 et 1920[8].
Après la mort deMarcel Sembat en 1922 à la suite d'unehémorragie cérébrale à Chamonix, elle se suicide après avoir rédigé deux phrases sur un billet :
« Voici douze heures qu’il est parti. Je suis en retard »[9].
Elle est enterrée au cimetière deBonnières-sur-Seine, ville natale de Marcel Sembat, dans une tombe qu'elle partage avec lui[10].
Liées à son legs effectué en 1923, ses principales œuvres sont conservées aumusée de Grenoble, où une rétrospective fut présentée à la fin dedécembre 2003[11].
La peinture de Georgette Agutte est d'abord fortement influencée par lepostimpressionnisme puis, sous l'influence de son amiHenri Matisse, évolue vers unfauvisme modéré[12]. L'utilisation de couleurs franches se retrouve par exemple dans son tableauNature morte aux pastèques, vase et tapis (1912-1914,musée de Grenoble). Elle est considérée avant tout comme unecoloriste[6]. A partir de 1912, elle est l'une des premières artistes à travailler la peinture sur fibrociment, technique qu'elle utilise de manière régulière jusqu'à la fin de sa carrière, pour réaliser notamment des décors et des peintures murales.
Dès 1904, elle expose auSalon des indépendants et auSalon d'automne. De 1908 à 1919, Agutte expose régulièrement àParis à lagalerie Georges Petit, à lagalerie Eugène Druet et à lagalerie Bernheim-Jeune, lesquelles sont parmi les plus influentes de l'époque[13].
Georgette Agutte sculpte leMonument àJules Guesde, inauguré en 1925 àRoubaix, dont le buste en bronze surplombant la tribune a été modelé du vivant du fondateur duParti ouvrier[14].
Georgette Agutte a fourni plusieurs modèles à l'école nationale d'art décoratif d'Aubusson. Un paysage de montagne tissé est exposé auSalon des artistes décorateurs de 1921. Lors de l'Exposition internationale des Arts décoratifs de 1925 àParis, l'école nationale d'art décoratif d'Aubusson présente sur son stand auGrand Palais, un écran de cheminée avec unBouquet de soucis,tapisserie d'Aubusson tissée en 1923 et montée sur un bois de l'ébénisteLéon Jallot (1874-1967)[réf. nécessaire].
Avec son mari Marcel Sembat, Georgette Aguttecollectionne de nombreuses œuvres d'artistes contemporains qui sont également ses amis, parmi lesquelsPaul Signac,Henri Matisse,André Derain ouKees van Dongen[réf. nécessaire].
Dans ses dernières volontés, Agutte indique qu'elle souhaite léguer toutes ces œuvres à« un musée de province ». Lemusée de Grenoble, en tant que premiermusée d'art contemporain, est le seul à pouvoir exposer des œuvres d'artistes vivants et hérite donc en 1923 de cette collection composée de 44 peintures, 24 dessins, 20 céramiques et deux sculptures[13].
Une rue duXVIIIe arrondissement deParis porte son nom, ainsi qu'une rue àChambéry et leboulevard Agutte-Sembat àGrenoble. On trouve également un square Georgette-Agutte àSaint-Gratien (Val-d'Oise). Le centre de loisirs bâti dans le parc de la villa deBonnières-sur-Seine porte également son nom. Une petite ville de l'Isère,Beaurepaire, a baptisé aussi l'une de ses voies rue Agutte-Sembat. La ville deNarbonne (Aude) compte également une rue Georgette-Agutte. Une voie de la commune deChampigny-sur-Marne est dénommée rue Marcel-et-Georgette-Sembat.
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