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Georges de Grèce

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Pour les articles homonymes, voirGeorges de Grèce (homonymie).

Georges de Grèce
(el)Γεώργιος της Ελλάδας
Illustration.
Fonctions
Haut-commissaire deCrète

(7 ans, 11 mois et 21 jours)
MonarqueAbdülhamid II de Turquie
GeorgesIer de Grèce
PrédécesseurFonction créée
SuccesseurAléxandros Zaïmis
Biographie
Titre completPrince de Grèce et de Danemark
DynastieMaison de Glücksbourg
Date de naissance
Lieu de naissanceCorfou (Grèce)
Date de décès (à 88 ans)
Lieu de décèsSaint-Cloud (France)
SépultureNécropole royale de Tatoï
NationalitéGrec
PèreGeorgesIer de Grèce
MèreOlga Constantinovna de Russie
ConjointMarie Bonaparte
EnfantsPierre de Grèce
Eugénie de Grèce
ReligionOrthodoxie grecque

Signature de Georges de Grèce(el) Γεώργιος της Ελλάδας

Image illustrative de l’article Georges de Grèce
Haut-commissaire de Crète
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Georges de Grèce (engrec moderne :Γεώργιος της Ελλάδας /Geórgios tis Elládas),prince de Grèce et de Danemark, est né le, au palais deMon Repos, àCorfou, enGrèce, et mort le àSaint-Cloud, près deParis, enFrance.Amiral de carrière etHaut-commissaire de laCrète autonome entre1898 et1906, c'est un membre de lafamille royale hellène.

Deuxième fils du roiGeorgesIer et de la reineOlga de Grèce, le prince joue, dans sa jeunesse, un rôle politique et social assez important dans son pays. Après avoir suivi, àCopenhague, une formation navale dans lamarine et noué une relation amoureuse très étroite avec son oncle, le princeValdemar de Danemark, Georges accompagne le tsarévitchNicolas de Russie dans sonvoyage en Orient, durant lequel il sauve l'héritier du trône. De retour en Grèce, Georges participe ensuite activement à l’organisation desJeux olympiques d’Athènes de 1896, avant d'être nommé Haut-commissaire de laCrète autonome entre 1898 et 1906. Mais, opposé à l’homme politique crétoisElefthérios Venizélos, Georges ne parvient pas à réaliser l’énosis et doit renoncer à son poste de gouverneur, ce qu'il considère comme un grave échec personnel.

Libéré de toute obligation politique, le prince s’installe enFrance, où il épouse la richissimeMarie Bonaparte, sans pour autant mettre fin à sa liaison avec Valdemar. Pendant laPremière Guerre mondiale, Georges profite de sa présence à Paris pour jouer le rôle d’ambassadeur officieux de la Grèce. Il essaie ainsi d'user de ses liens avec l’Entente pour obtenir de larges compensations territoriales pour son pays en échange d'une entrée en guerre aux côtés desAlliés. Cependant, sa médiation est un échec et le roiConstantinIer de Grèce opte pour uneneutralité de plus en plus bienveillante vis-à-vis despuissances centrales. En 1917, le roi des Hellènes est finalement déposé par l'Entente, qui part à la recherche d'un nouveau souverain pour la Grèce. Les liens de Georges et de son épouse avec le président du Conseil françaisAristide Briand en font alors de sérieux candidats pour ceindre la couronne. Malgré tout, Georges refuse catégoriquement de trahir son frère et c’est l’un desfils de Constantin qui remplace finalement son père sur le trône.

À partir de 1925, la vie du prince est largement bouleversée par la rencontre de Marie Bonaparte avecSigmund Freud. D'abord opposé à la passion de sa femme pour lapsychanalyse, Georges apprend progressivement à apprécier le praticien autrichien, sans toutefois accepter ses idées. En 1939, le prince perd son amant, qui meurt après cinquante-six ans de relation amoureuse. Peu de temps après, il se brouille avec sonfils, qui a épousé une roturière divorcée. C'est le début d'une période difficile, qui coïncide avec le déclenchement de laSeconde Guerre mondiale et un long exil enAfrique du Sud (1941-1944). Revenu en Europe à la fin du conflit, Georges passe ses dernières années au côté de sa femme, partageant son temps entre l'écriture de sesMémoires et quelques visites officielles.

Famille

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Le roi GeorgesIer de Grèce et son épouse la reine Olga, née grande-duchesse de Russie.
Article détaillé :Famille royale de Grèce.

Le prince Georges est le second fils du roiGeorgesIer de Grèce (1845-1913) et de son épouse la grande-duchesseOlga Constantinovna de Russie (1851-1926).

Par son père, le prince est donc le petit-fils du roiChristian IX de Danemark (1818-1906), surnommé le « beau-père de l'Europe », et de la princesseLouise de Hesse-Cassel (1817-1898) tandis que, par sa mère, il descend du grand-ducConstantin Nikolaïevitch de Russie (1827-1892), vice-roi dePologne, et de la princesseAlexandra de Saxe-Altenbourg (1830-1911).

Les et, Georges de Grèce épouse civilement, àParis, puis religieusement, àAthènes, la princesseMarie Bonaparte (1882-1962), fille deRoland Bonaparte (1858-1924), lui-même descendant du princeLucien Bonaparte (1775-1840), et de son épouse la richissime roturièreMarie-Félix Blanc (1859-1882).

De l'union de Georges et de Marie naissent deux enfants :

Biographie

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Premières années

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Enfance et éducation

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Articles connexes :GeorgesIer de Grèce etOlga Constantinovna de Russie.
Les enfants du roiGeorgesIer en 1880. De gauche à droite, apparaissent le diadoqueConstantin, la princesseMarie, le prince Georges, le princeNicolas et la princesseAlexandra.

Né au palais deMon Repos, àCorfou[1], le prince Georges passe son enfance enGrèce, aux côtés de ses parents et de ses six frères et sœurs, entre lepalais royal de laplace Syntagma et celui deTatoï, au nord d'Athènes, au pied duMont Parnès. Ainsi qu'il a été prévu par laconstitution, les enfants sont élevés dans lareligion orthodoxe grecque[2], qui n'est pas celle de leur père, demeuréluthérien[3].

La famille royale apprécie l'archéologie et accompagne régulièrement le souverain sur les champs de fouilles qui s'ouvrent sur l'Acropole dans les années 1880[4]. Après le repas dominical, il n'est par ailleurs pas rare que les membres de la famille royale se rendent àPhalère, pour y marcher au bord de l'eau. Le roi et sa famille prennent alors l'omnibus à cheval qui passe devant le palais, sur la place Syntagma, et dans lequel un compartiment leur est réservé. L'omnibus s'arrête, les trompettes du palais sonnent et la famille royale sort rapidement, afin de montrer ostensiblement son désir de ne pas faire attendre trop longtemps les autres passagers. Cette attitude rapproche la famille royale de la population et fait beaucoup pour entretenir une popularité parfois vacillante.GeorgesIer a coutume de répéter à ses enfants :« N'oubliez jamais que vous êtes des étrangers parmi les Grecs, et faites en sorte qu'ils ne s'en souviennent jamais »[5].

La journée du jeune Georges et de ses frères et sœurs commence à six heures par un bain froid. Après un premier petit déjeuner, ils suivent des cours de sept à neuf heures trente puis prennent un second petit-déjeuner, avec leur père et les membres de la famille royale disponibles. Les leçons reprennent ensuite de dix heures à midi, moment où les enfants se rendent dans les jardins du palais pour suivre des exercices d'éducation physique et de gymnastique. Le déjeuner se fait en famille, puis les enfants reprennent les cours de quatorze à seize heures. À dix neuf heures trente, les enfants princiers vont se coucher. Georges suit ce rythme jusqu'à l'âge de quatorze ans : il est ensuite autorisé à dîner avec ses aînés avant d'aller se coucher à vingt-deux heures précises[6].

L'éducation de Georges et de ses frères est dirigée par trois tuteurs étrangers : unPrussien, unFrançais et unAnglais[N 1]. La première langue que les enfants apprennent est l'anglais, qu'ils parlent entre eux ou avec leurs parents, mais leur père, GeorgesIer, insiste pour qu'ils utilisent legrec en cours. Les princes continuent d'ailleurs à parler cette langue toute leur vie[7]. Ils apprennent également le français, l'allemand et le danois[5]. Georges ne brille pas lors des leçons. Ses tuteurs le jugent lent et stupide et ne cachent pas leur mécontentement face à son manque d'effort[8].

Formation navale et rencontre avec le prince Valdemar

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Article connexe :Valdemar de Danemark.
Photographie montrant un homme en tenant un autre par l'épaule.
Les princes Georges etValdemar, vers 1900.

En 1883, le prince est envoyé par son père auDanemark, afin d’y intégrer lamarine royale. Tout juste âgé de quatorze ans, Georges se réjouit de cette décision car il y voit le moyen d'échapper aux contraintes du palais et de ses professeurs. À l'École navale deCopenhague, il devient d'ailleurs bientôt l'un des meilleurs élèves de sa classe[6].

Dans le royaume du nord, l’adolescent est placé sous la tutelle de son grand-père paternel, le roiChristian IX, et sous celle du plus jeune de ses oncles, le princeValdemar. Âgé de vingt-cinq ans, ce dernier assume le rôle d'amiral de la flotte danoise et il a donc été naturellement choisi par leroi des Hellènes pour servir de guide à son fils. Cependant, la relation de Georges et de Valdemar dépasse rapidement l'affection classique qui unit un neveu à son oncle. Alors que le bateau de ses parents quitte le port de Copenhague, Georges est envahi par un vif sentiment d'abandon. Conscient du désarroi de son neveu, Valdemar lui prend alors la main. Pour l'adolescent, cette marque d'affection est une révélation. Il tombe très amoureux de son oncle et déclare, plus tard, à propos de cet épisode et de Valdemar :« De ce jour, de cet instant, je l’aimai, et je n’ai jamais eu d’autre ami que lui »[9].

De fait, la passion qui unit les deux hommes dure jusqu’à la mort du prince danois, le, et, même après leurs mariages respectifs, Georges et Valdemar se retrouvent chaque année, durant plusieurs semaines, au Danemark ou à l’étranger. Camouflée derrière une très forte amitié, leurhomosexualité ne semble pas avoir soulevé la désapprobation de leur famille et de très nombreuses photographies, prises à l’occasion de leurs retrouvailles annuelles ou des fêtes dugotha, montrent combien ils n’hésitaient jamais à s’afficher ensemble[10].

Le devoir d'un prince consistant, malgré tout, à fonder un foyer afin de donner le jour à une importante descendance, la famille de Georges cherche à lui trouver une épouse. En 1888, alors que se prépare l'union de son frère aîné, le diadoqueConstantin, avec la princesseSophie de Prusse, des négociations sont entamées pour un mariage, l'année suivante, entre Georges et la princesseMarguerite d'Orléans, fille duduc de Chartres. Marguerite étant également la sœur de la princesseMarie d'Orléans, ce mariage aurait fait de Georges le beau-frère de Valdemar. Cependant, le projet d'union est annulé et Georges reste encore célibataire pendant plusieurs années[11].

Le Scandale d'Ōtsu et ses conséquences

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Article connexe :Scandale d'Ōtsu.

Après son séjour auprès de laflotte danoise, le prince Georges part poursuivre sa formation navale enRussie, où il est nommélieutenant de vaisseau de lamarine impériale. Peu de temps après, en 1891, son oncle, le tsarAlexandre III, lui demande d’accompagner letsarévitchNicolas, qui doit effectuer unlong voyage en Asie. Les deux cousins, qui se connaissent depuis leur enfance, embarquent donc à bord du croiseurMémoire d'Azov pour un voyage autour du monde qui les conduit successivement auxIndes, enMalaisie, àJava, auSiam, enIndochine, enChine et auJapon[12],[13].

Le futur Nicolas II àNagasaki.

Dans les premiers temps, l’expédition se passe sans aucune difficulté et la suite princière alterne visites protocolaires, chasses autigre, à l'éléphant ou aucrocodile et achats d’antiquités. Cependant, l’étapenippone donne lieu à un événement qui marque durablement la vie du prince Georges. Le,Tsuda Sanzō, un policier japonais chargé par le gouvernement de son pays d’escorter l’héritier du trône russe, tente d’assassiner ce dernier en le frappant par deux fois à la tête avec son sabre. Lors de cet attentat, connu sous le nom de « Scandale d'Ōtsu », Georges de Grèce parvient à assommer l’agresseur de sa canne et à sauver ainsi la vie du futur tsar Nicolas II[12],[14].

La conduite du prince hellène lors de l'agression lui vaut de recevoir presque immédiatement des remerciements personnels de l'empereur japonaisMeiji Tenno, soucieux de préserver de bonnes relations entre son pays et la Russie. Le souverain et son épouse font alors cadeau à Georges d'un grand éléphant de porcelaine, en vieuxSatsuma[15]. Cependant, les informations qui parviennent en Europe à propos de l'attentat sont loin de présenter le prince comme le bienfaiteur de son cousin. De fait, les nouvelles qui arrivent àSaint-Pétersbourg font du Grec le principal responsable de la tentative d'assassinat. Selon celles-ci, le jeune homme aurait en effet entraîné son cousin dans des lieux dangereux. Il aurait également poussé le tsarévitch à profaner un temple et aurait ainsi provoqué la colère de la population. Georges est donc disgracié et doit quitter son cousin et la flotte russe, ce qui ternit durablement son image[N 2]. Il quitteYokohama à bord d'unecanonnière russe et gagne ensuite lesÉtats-Unis puis leRoyaume-Uni. Malgré tout, après son retour en Europe, le tsarévitch se montre reconnaissant vis-à-vis de son cousin et fait taire ses détracteurs[N 3].

Les premiers Jeux olympiques modernes

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Article détaillé :Jeux olympiques d'été de 1896.
Spiridon Louis remporte l'épreuve de marathon aux côtés du diadoque Constantin et de ses frères.

En 1896, Georges et deux de ses frères, lediadoqueConstantin et le princeNicolas, s’impliquent dans l’organisation despremiers Jeux olympiques modernes. Fort de son expérience dans la marine, le prince Georges est nommé président du sous-comité pour lessports nautiques[16] au sein du tout nouveauComité olympique hellénique[17]. Durant les épreuves, il est Président des Arbitres. Sa stature impressionnante, sa force (il se fait remarquer lors des épreuves d'haltérophilie en déplaçant d'une seule main des poids soulevés par les concurrents à deux mains) et son appartenance à la famille royale donnent plus de poids aux décisions des arbitres[18]. Ces Jeux, une réussite pour la Grèce, redynamisent la fierté nationale hellène. Lors de la victoire du bergerSpiridon Louis dans l'épreuve demarathon, Georges et son frère Constantin se précipitent des tribunes sur la piste afin de parcourir les derniers mètres aux côtés du coureur[19].

En tant que président des arbitres, Georges a par ailleurs à examiner la plainte du coureur hongrois arrivé quatrième,Gyula Kellner, contre le troisième, l'adolescent grecSpyridon Belokas, accusé d'avoir effectué une partie de l'épreuve à l'arrière d'une charrette. Le prince décide finalement de disqualifier Belokas[20].

Haut-commissaire de la Crète autonome

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Article connexe :Crète autonome.

L'insurrection crétoise

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Article détaillé :Révolte crétoise de 1897-1898.

Toujours sousdomination ottomane à la fin duXIXe siècle, laCrète se considère comme grecque et réclame sa réunion à la mère patrie (l'énosis) depuis laguerre d'indépendance de 1821-1830. De nombreuses révoltes ont lieu dans l'île tout au long du siècle (en1841[21],1858[22],1866-1869[23],1878[24],1888-1889[25] et1897-1898[26]), et elles sont toutes soutenues par la Grèce. Or, plusieurs fois, comme en 1878, ce soutien entraîne l'intervention des grandes puissances européennes (Grande-Bretagne,France,Russie,Allemagne,Autriche-Hongrie etItalie), soucieuses de maintenir l'intégrité de l'Empire ottoman[27].

Carte topographique de la Crète.

En 1896, une nouvelle révolte éclate. Très rapidement, l'Occident intervient diplomatiquement afin d'éviter que se produisent dans l'île des massacres commeceux perpétrés l'année précédente par les Ottomans contre les Arméniens[28]. Athènes tente alors de profiter de la situation. En, une flotte grecque, dirigée par le prince Georges, est envoyée dans la baie deSouda par le gouvernement du Premier ministreTheódoros Deligiánnis. En réponse, les puissances européennes instaurent un blocus maritime du pays[29].

Cependant, en Crète, s'effectue un débarquement de 2 000 volontaires grecs. Le prince Georges, officier de marine, commande une flottille de sixtorpilleurs qui patrouille dans les eaux du nord de la Crète pour empêcher toute intervention navale ottomane[N 4]. Dès la fin mars, les grandes puissances qui se sont interposées en Crète, songent au prince Georges comme gouverneur de l'île. On considère que c'est la France qui l'a proposé la première comme Haut-commissaire ; la Russie a quant à elle suggéré de lui conférer le titre de « prince deCandie » plutôt que celui de simple gouverneur[30].

En avril, la Grèce, toujours désireuse d’annexer les provinces hellènes encore sous domination turque, déclare la guerre à l’Empire ottoman : c’est laGuerre de Trente jours. Cependant, Athènes est très mal préparée et laSublime Porte parvient facilement à écraser son adversaire. Les grandes puissances européennes, d’abord opposées à la Grèce, empêchent cependant les Turcs d’imposer des conditions trop dures au royaume hellène. Surtout, elles décident de donner à la Crète sonautonomie tout en la laissant sous suzeraineté ottomane. Pour cela, les chancelleries ont besoin d’un gouverneur bénéficiant du soutien de la population crétoise[30].

La nomination

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Arrivée du prince Georges à Souda, le.

En, les puissances demandent finalement à Georges d’assurer la position dehaut-commissaire dans l’île, après le refus du prince Bojédar de Monténégro, à qui on a aussi posé la question afin de ne pas sembler directement proposer un Grec[16],[31]. Les négociations et tractations internationales entre les grandes puissances, la Grèce et l'Empire ottoman durent jusqu'au( ducalendrier julien)[32]. Afin de lui permettre d'être sur un pied d'égalité avec les quatre amiraux français, italien, russe et britannique chargés du blocus de l'île, le roi GeorgesIer confère à son fils le grade d'amiral le. Avant de s'embarquer sur le yacht de la famille royale à destination de la Crète, le prince exige que la croix figure sur le nouveau drapeau crétois à côté de l'étoile du sultan ottoman. Le, àMilos, il passe du yacht royalL'Amphitrite au croiseur françaisBugeaud et est escorté par les navires des flottes occidentales jusqu'àSouda[33]. Le prince débarque à Souda le( ducalendrier julien) 1898 et l'île lui est confiée pour trois ans. Il est accueilli par les amiraux des quatre grandes puissances[N 5], ainsi que par une foule enthousiaste sur le chemin entre Souda etLa Canée. Dans ce qui est alors la capitale de l'île, il assiste à une messe donnée en son honneur et en celui de la libération de la Crète. Georges est introduit à la tête du gouvernement insulaire par l'amiral françaisÉdouard Pottier, jusque-là gouverneur de l'île, qui lui remet le commandement suprême[34]. Après avoir été longtemps considéré comme l'idiot de la famille, cette responsabilité est un triomphe personnel pour le prince Georges[8].

Dans le mémoire adressé au prince Georges le, les grandes puissances lui demandent d'exercer le mandat de haut-commissaire en Crète et d'y établir une administration régulière. Il doit reconnaître la suzeraineté ottomane et laisser flotter ledrapeau turc sur les forteresses de l'île. Il doit organiser une assemblée nationale crétoise où tous les habitants, quelle que soit leur religion, sont représentés. Il doit aussi organiser un gouvernement autonome et une administration, ainsi qu'unegendarmerie. Il doit enfin reconnaître la dette ottomane concernant la Crète[35]. Ainsi, dans un discours de Georges au peuple crétois, il affirme d'emblée vouloir gouverner en toute impartialité. Il appelle également la population à vivre en harmonie et à respecter les différentes races et religions[36]. Afin de permettre à Georges d'exercer les premières obligations de sa charge et de lui assurer une rémunération, les puissances s'engagent à verser à la Crète chacune un million de francs-or[35].

Le gouvernement de Georges

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photographie ancienne en couleurs : homme moustachu avec une casquette d'uniforme
Le prince Georges en uniforme d'officier de marine.

Rapidement, les puissances occidentales tentent cependant de revenir sur la liberté d'action qu'elles ont laissée au prince. L'Italie suggère la nomination deNuma Droz, un temps pressenti comme haut-commissaire lors des tractations, pour l'assister. La diplomatie grecque réussit à faire échouer ce projet mais on tente ensuite d'adjoindre au prince un conseiller financier. Pour les grandes puissances, c'est un nouvel échec mais celles-ci créent finalement, àRome, un comité dirigé par l'amiralCanevaro, qui a gouverné l'île lors du blocus occidental. Malgré tout, Georges réussit à conserver sa liberté de gouvernement[37].

Les premières années de gouvernement de Georges semblent être heureuses pour la Crète du point de vue de l'ordre public et des projets civils et organisationnels, avec la création d'une monnaie (la drachme crétoise), de la Banque de Crète, d'unegendarmerie et un effort particulier porté sur l'éducation et la santé[38].

En, le prince est très clair quant à l'objectif poursuivi par sa politique :« Je suis ici le lieutenant de mon père. J'administre l'île pour son compte et du reste, d'ici peu, nous aurons l'annexion. » Au mois d', il fait remplacer, aux alentours de sa résidence, le drapeau crétois par ledrapeau grec. Au début de 1901, lorsque se pose la question du renouvellement de son mandat, il décide d'y lier la question de l'énosis. Pendant les premiers temps de son mandat, Georges pense que l'aboutissement de ce projet ne peut se faire qu'après des pétitions et des protestations répétées auprès de la communauté internationale. Il lui faut cependant peu de temps pour comprendre à quel point cette idée est irréaliste. Ainsi, lors d'une tournée des cours européennes à l'été 1900, il se rend compte à quel point les grandes puissances ne sont pas enthousiastes à l'idée de ranimer la question crétoise et combien elles préfèrent le maintien d'unstatu quo[39] et refusent le rattachement de la Crète à la Grèce[40].

La charge confiée à Georges est donc loin d’être de tout repos. Les Crétois se montrent peu satisfaits de la solution intermédiaire que leur imposent les étrangers et des émeutes continuent à se produire dans l’île. Dans le même temps, les grandes puissances se comportent plus en conquérantes qu’en libératrices : elles occupent chacune une partie du territoire et se montrent incapables de s’entendre[41],[42]. Le prince a en outre parfois le sentiment de n’être pas soutenu par le gouvernement grec, trop échaudé par la guerre qu’il vient de perdre pour s’investir dans les affaires crétoises[41]. À un enthousiasme général succède une déception, aggravée par la mainmise des conseillers athéniens de Georges sur les meilleurs postes et charges administratives[38].

En 1901, le bail de Georges à la tête de l'île est finalement renouvelé pour dix ans[43]. Pour faire face à l’instabilité qui règne dans l’île, le prince choisit de gouverner sans trop s’occuper de l'assemblée nationale du territoire[N 6]. Or, en agissant ainsi, il s’attire les foudres d’Elefthérios Venizélos, ministre de la Justice du gouvernement crétois. Les deux hommes entrent bientôt dans un conflit ouvert qui déstabilise davantage l’île[44]. Au moment du renouvellement du mandat, Venizélos suggère même que ce soit les Crétois eux-mêmes qui élisent leur haut-commissaire et Georges le destitue de son poste de ministre[45]. S'il semble que la majorité des Crétois considèrent Georges comme quelqu'un d'affable et d'impartial, la minorité dirigée par Venizélos le trouve arbitraire. Or, c'est l'avis de ce dernier qui résonne à l'étranger[43]. À cette époque, Venizélos se présente en effet auprès des représentants diplomatiques occidentaux comme un partisan de l'autonomie, défendue par les grandes puissances, contrairement à Georges qui désire la réunion avec la Grèce[46].

Timbre-poste à l'effigie de Georges émis lors de l'autonomie crétoise.

Aux élections du printemps 1901 pour l'assemblée nationale crétoise, les partisans de Venizélos obtiennent 30 des54 sièges de députés tandis que les soutiens du haut-commissaire n'en obtiennent que 10. Un renversement de situation se produit alors. Les députés, patriotes, votent l’énosis avec la Grèce. Le prince Georges temporise et demande que la décision soit d'abord présentée pour approbation aux puissances occidentales. Cependant, celles-ci lient alors le renouvellement de son mandat à son refus de la réunion. Sur les conseils de son père, Georges accepte de poursuivre son mandat, refuse l'énosis et perd donc la confiance des Crétois[47].

Le comité de Rome cesse de se réunir, ce qui redonne un peu de prestige au prince. Aux élections de 1903, il retrouve une majorité à l'assemblée nationale crétoise. Il recommence dès lors sa politique de rapprochement avec la Grèce et redevient « le lieutenant de son père ». Il reçoit son frère, le diadoqueConstantin, comme s'il venait visiter une province du royaume qu'il allait gouverner. Partout dans l'île, Georges fait remplacer, à cette occasion, le drapeau crétois par le drapeau grec. L'énosis semble à nouveau proche. Fin, les puissances occidentales envoient alors une note au haut-commissaire le mettant en garde contre toute tentative dans cette direction. Il réussit pourtant à faire voter à l'assemblée le vœu de la réunion et non la réunion[48].

En, leroi des Hellènes demande à son fils Georges, amiral de Grèce, de venir présider une commission concernant le matériel naval de son pays. Ce prétexte permet aux deux hommes d'évoquer la situation crétoise et le prince demande à son père de lui fournir des soldats grecs. À l'automne, le prince entame à nouveau une tournée des capitales européennes pour obtenir leur autorisation pour réaliser l'énosis. Cette fois, il ne rencontre aucune opposition :Édouard VII, le nouveau souverain britannique, est très proche de son beau-frère GeorgesIer ; l'Autriche-Hongrie comprend que ce qui est demandé à propos de la Crète est équivalent à sa politique enBosnie ; etc. Néanmoins, les chancelleries européennes se contentent de se proposer d'ouvrir des négociations concernant la situation de l'île. À son retour en Crète, Georges explique sans grand enthousiasme cette situation dans une proclamation à la population. En, l'Europe accepte de commencer à retirer ses troupes, premier pas vers uneénosis potentielle, mais l'insurrection vénizéliste a déjà commencé dans l'île[49].

L'échec final

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Article détaillé :Révolte de Therissos.
Venizélos, entouré de deux de ses proches, à Thérissos, en 1905.

En, Venizélos convoque une assemblée révolutionnaire illégale àThérissos, dans les collines près deLa Canée, alors capitale de la Crète. En avril, l'agitation annexionniste s'accentue dans l'île. La nouvelle assemblée nationale crétoise, tout juste élue, cède à la pression et vote la réunion avec la Grèce. Tous les fonctionnaires, même lesgendarmes ou les plus proches conseillers du prince, cessent d'exercer leurs fonctions au nom de laCrète autonome et attendent de reprendre leur service au nom duroi des Hellènes. Georges lui-même est prêt à rejoindre le parti annexionniste, mais il reste tenu par son engagement auprès des puissances occidentales. L'agitation vénizéliste est par ailleurs aussi dirigée contre lui et il doit donc se prononcer contre uneénosis pour laquelle il œuvre pourtant depuis qu'il est haut-commissaire. Dès le début de l'agitation, en mars, il demande donc aux troupes des grandes puissances d'exercer elles aussi leur mandat de maintien de l'ordre[50].

Georges déclare laloi martiale, mais la présence de deux gouvernements parallèles dans l'île amène à un semblant de guerre civile et des affrontements font quelques victimes dans la région de La Canée[51]. Début juin, des troupes russes débarquent et prennent quelques villages tandis que la flotte russe en bombarde d'autres. Les Britanniques, malgré leur soutien au régime en place, ne prennent que des mesures de faux-semblant. Quant aux Français et aux Italiens, ils évitent de s'engager dans toute activité anti-révolutionnaire[52]. Une commission internationale se rend sur l'île et préconise la refonte de la gendarmerie crétoise afin qu'elle soit dirigée par des officiers grecs, et le retrait des forces internationales présentes sur l'île depuis 1897[53].

Fin, Georges songe à démissionner de ses fonctions de haut-commissaire mais il en est dissuadé par son père à qui il s'en est ouvert et par le gouvernement grec deDimitrios Rallis[54]. L’année suivante, les élections à l’assemblée officielle montrent la profonde division de la population crétoise : 38 127 personnes soutiennent le prince tandis que 33 279 autres offrent leurs voix aux partisans de Venizélos. Une révolte ouverte se déclare, pendant laquelle la gendarmerie insulaire reste fidèle au prince Georges tout en tentant d'effectuer son travail le plus objectivement possible[44].

Finalement, en 1906, la diplomatie britannique organise des négociations entre les deux camps. Les puissances essaient de modifier le statut de la Crète en proposant une sorte d'hellénisation progressive tout en maintenant les symboles de la souveraineté ottomane. Ce projet est présenté le au prince Georges qui préfère démissionner de ses fonctions de haut-commissaire le[53]. Les vénizélistes acceptent quant à eux le projet occidental[44],[55]. Une concession supplémentaire est faite aux partisans de l'énosis : le roi Georges obtient le droit de nommer le successeur de son fils au poste de haut-commissaire. La Crète entre alors dans une sorte d'union personnelle avec la Grèce. L'ancienPremier ministre grecAlexandros Zaimis est désigné pour succéder au prince. Le Georges quitte définitivement l'île. Il la fuit quasiment, au point qu'on dit qu'il se cache. En effet, des manifestations d'hostilités à son égard ont lieu. Le personnel du palais et le gouvernement crétois eux-mêmes y sont mêlés. Alors qu'on annonce que Georges va s'embarquer à Souda, il part secrètement, sur suggestion des consuls des puissances, depuisHalepa. Il est reçu officiellement àAthènes le et l'ambassadeur britannique le remercie, au nom de ses collègues, du travail accompli en Crète[44],[56].

Deux ans plus tard, malgré tous les efforts des grandes puissances, l’assemblée crétoise proclame à nouveau unilatéralement son rattachement à la Grèce[57]. Cependant, ce n'est qu'en 1913 que l'île passe définitivement sous administration hellène[58].

Un mariage à trois

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Un mariage arrangé

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Article connexe :Marie Bonaparte.
Marie Bonaparte et ses enfantsPierre etEugénie de Grèce. Carte postale souvenir de 1912.

Après 1906, le prince Georges n'occupe plus aucune fonction officielle importante. Rendu amer par son échec en Crète, il se retire au Danemark et en France, mais passe cependant une partie de chaque année en Grèce[59].

Le, Georges fait la connaissance, à Paris, de la princesseMarie Bonaparte[60], issue d’une famille discréditée[N 7] mais fort riche[N 8]. La rencontre, organisée par les pères respectifs des deux jeunes gens[N 9], est suivie par plusieurs autres et des fiançailles sont finalement annoncées le suivant[44]. Peu de temps après, Georges et Marie signent uncontrat qui établit un régime de séparation de biens absolu entre eux. Le prince refuse par ailleurs toute dotation de son futur beau-père. Sincèrement touché par cette marque de désintéressement,Roland Bonaparte octroie à sa fille l'usufruit de l'héritage de sa mère, qui atteint 250 000 francs de rentes[61]. En septembre, Marie commande un énorme trousseau, dû à la maisonDrecoll, qui est exposé à l'Hôtel des modes,rue de la Ville-l'Évêque dans le8e arrondissement de Paris. Lesrubis, pierres chères au prince, y dominent[62].

Le mariage civil a lieu à lamairie du16e arrondissement deParis, le. Les témoins de Georges sont son frèreNicolas et le ministre grecDelyannis ; ceux de Marie sont ses deux tantes, les princessesJeanne Bonaparte et Louise Radziwill (mère deLéon Radziwill). Afin de ne pas avoir à affronter ses ennemis les hommes politiques grecs, Georges aurait préféré que la cérémonie religieuse se produise également en France mais sa famille ne l'entend pas de cette oreille et le mariage orthodoxe est célébré àAthènes le. Il donne lieu à une imposante cérémonie, qui réunit une bonne partie du gotha européen et, notamment, le princeValdemar de Danemark, qui fait office dekoumbaros, autrement dit de « parrain » du mariage[63].

L'union de Georges et Marie permet un rapprochement diplomatique entre la France et la Grèce, et est accompagnée d'une importante vague de francophilie dans la capitale hellénique[64]. Une rumeur, héritée de laduchesse d'Abrantès, veut en effet que lesBonaparte soient issus de la communauté grecque deCargèse, ce qui n'est pas pour déplaire aux patriotes[65].

Une union bancale

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Photo en noir et blanc d'un couple
Le prince George et son épouse Marie, vers 1910-1915.

Malgré la liesse populaire, la joie du jeune couple fait long feu. L'homosexualité de Georges l'empêche en effet d'apporter à son épouse la tendresse dont elle a besoin et Marie, qui a déjà beaucoup souffert decarence affective durant son enfance, vit très mal la froideur du prince. Dans ces conditions, leurnuit de noces se passe mal. Il faut ainsi toute la persuasion du princeValdemar, qui a accompagné le jeune couple dans salune de miel, pour que Georges réussisse à accomplir sondevoir conjugal. Surtout, le prince se montre maladroit et brutal avec sa femme, à qui il déclare, quand il la prend :« Je hais cela autant que toi. Mais il faut bien, si l'on veut des enfants... »[66]. En dépit de cet échec et des nombreux adultères réciproques qui le suivront, naît, au sein de ce couple improbable, une profonde amitié qui dure jusqu'à la mort de Georges, en 1957[67],[68].

Jusqu’en 1912, le jeune ménage partage son temps entreAthènes,Paris etGentofte, où Valdemar de Danemark possède unchâteau[69]. Chaque été, Georges et Marie retrouvent ainsi, dans le royaume du nord, leur nombreuse parentelle européenne : le roiFrédéric VIII de Danemark, la tsarineMaria Feodorovna de Russie, la reineAlexandra du Royaume-Uni et bien d'autres encore[70]. C’est l’époque où les enfants de Georges et de Marie,Pierre etEugénie, voient le jour et où les deux époux connaissent les joies simples d'être parents. Mais c’est également une longue période d’oisiveté pendant laquelle Georges n’a guère de rôle officiel à assumer, hormis l’organisation d’épreuves de gymnastiques en 1909[71] et la représentation deson père aucouronnement du roiGeorge V du Royaume-Uni, en 1911[72].

D'une guerre à l'autre

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Les Guerres balkaniques

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Article connexe :Grèce dans les guerres balkaniques.
L'expansion territoriale de la Grèce entre 1832 et 1947.

Le, un groupe d’officiers grecs réunis dans la « Ligue militaire » organise uncoup d’État contre le gouvernement de Georges Ier. Bien que se déclarant monarchistes, les putschistes demandent, entre autres, au souverain de démettre ses fils de l’armée. Dans le pays, la situation est si tendue que les princes sont obligés de démissionner de leurs postes militaires afin d’épargner à leur père la honte de devoir les renvoyer. Déjà en disponibilité depuis 1906, Georges renonce donc à son poste dans la marine hellénique[73],[74].

Quelques mois après, le, les élections législatives amènent, à la tête du cabinet hellène,Elefthérios Venizélos, que Georges considère toujours comme son pire ennemi. Très préoccupé par la situation de son pays, le prince se montre également froissé par l'ingratitude de son père, qui n'a jamais reconnu son dévouement en Crète. Le prince s’enferme alors dans une longue période de ressentiment, aggravée par la déception occasionnée par la naissance de sa filleEugénie, le[75].

Laquestion d'Orient oblige toutefois le prince à se rapprocher de son père. En 1911, l'Italiedéclare la guerre à l'Empire ottoman et occupe laTripolitaine puis les îles duDodécanèse. Rapidement, des alliances se nouent entre les nationsbalkaniques contre les Turcs. Dans ce contexte, Georges et sa famille retournent à Athènes le et le prince intègre le service d'État-major du ministère de la Marine. Peu de temps après, sa femme et lui font don à la Grèce de plusieurs ambulances[76],[77].

Le, éclate laPremière Guerre balkanique qui oppose laBulgarie, laSerbie, leMonténégro et laGrèce à l’Empire ottoman. Après quelques mois de combats, durant lesquels Georges est nomméaide de camp général de son père[78], les Turcs sont vaincus et la Grèce annexe une bonne partie de laMacédoine et de l'Épire. Peu de temps après, un événement vient pourtant assombrir les réjouissances qui ont marqué la fin du conflit. Le, le roi GeorgesIer estassassiné alors qu’il se promène dans les rues deThessalonique, ville tout juste rattachée à la Grèce[79],[80]. Il s'agit là de la première d’une série de morts violentes qui vont frapper la famille royale tout au long du règne deConstantin Ier.

Peu après les funérailles du vieux souverain, le prince Georges et sa famille retournent vivre à Paris. Cependant, le déclenchement de laDeuxième Guerre balkanique en juin- rappelle Georges en Grèce[79]. Causé par les exigences excessives de la Bulgarie au moment du partage des territoires abandonnés par laSublime Porte, ce conflit est une nouvelle victoire pour le royaume hellène qui en sort considérablement agrandi[81].

La Première Guerre mondiale et le Schisme national

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Articles connexes :Grèce dans la Première Guerre mondiale etSchisme national.
Eleftherios Venizelos, l'ennemi juré du prince Georges.

Lorsque éclate laPremière Guerre mondiale, en 1914, leroyaume hellène opte d'abord pour laneutralité. Établis à Paris, Georges et son épouse soutiennent toutefois, de leur cassette, divers hôpitaux et institutions caritatives françaises[82]. Georges joue par ailleurs le rôle d'ambassadeur non officiel de son pays et cherche à profiter de l'amitié (ou plutôt de la liaison) qui unit son épouse àAristide Briand pour jouer les médiateurs entre la Grèce et les gouvernements de laTriple-Entente[83],[N 10]. Ainsi, en, le roiConstantinIer charge son frère de transmettre les conditions de la Grèce pour mettre à la disposition de la France et de laGrande-Bretagne l'intégralité de ses forces (navales et terrestres) : l'annexion duDodécanèse et d'une partie de l'Asie mineure, la création d'un État neutre àConstantinople et sur les Détroits (Dardanelles etBosphore) et le privilège, pour toutes les communautés grecques sous domination étrangère, d'effectuer leur scolarité dans la langue hellène et sous l'influence duclergé orthodoxe. Le prince est reçu deux fois par le présidentPoincaré mais les exigences grecques ne sont pas acceptées : l'Entente espère en effet convaincre laBulgarie d'entrer en guerre à ses côtés et les intérêts de cette dernière ne sont pas compatibles avec ceux de la Grèce[84].

La situation évolue donc peu à Athènes, oùConstantinIer, beau-frère duKaiser Guillaume, mène une politique de plus en plus germanophile[85], alors que Georges et son frèreAndré poussent encore, à l'été 1916, pour une entrée en guerre aux côtés de l'Entente[86]. Le, la rupture est finalement consommée entre le souverain et l'Entente : l'ex-Premier ministre Elefthérios Venizélos, fervent partisan des Alliés, crée en effet un « Gouvernement de défense nationale » àThessalonique. C'est le début du « Schisme national » qui coupe la Grèce en trois : au sud, la zone ayant pour capitaleAthènes garde son soutien au gouvernement royal ; au nord, laThessalie et l'Épire abritent le gouvernement provisoire qui a pour capitale Thessalonique ; entre les deux, une zone neutre est contrôlée par les forces de l'Entente afin d'éviter la guerre civile. Finalement, sous la menace d'un débarquement des Alliés auPirée, ConstantinIer part en exil enSuisse le, sans officiellementabdiquer[87].

Roi des Hellènes ?

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Article connexe :Aristide Briand.
Aristide Briand, l'homme qui voulait faire de Georges un roi de Grèce.

Après cet événement, les chancelleries de l'Entente envisagent un temps de nommer Georges etMarie à la tête du royaume de Grèce[88].Aristide Briand est ainsi suspecté par les journaux de négocier avecElefthérios Venizélos pour conférer à Georges la couronne hellénique. Cependant, le ressentiment du prince vis-à-vis de son vieil adversaire est trop fort depuis son passage aux affaires crétoises. Surtout, Georges est un homme de principes, loyal et fondamentalement incapable de trahir son frère aîné[89],[90]. C’est donc finalement le second fils de Constantin, le princeAlexandre, qui est choisi pour remplacer son père et sonfrère aîné sur le trône, le[91].

Profondément choqué par la politique du gouvernement français, et d'Aristide Briand qui le représente à ses yeux, Georges menace de quitter définitivement la France avec sa famille. Après la déposition de son frère et de sabelle-sœur, il s'empresse de les retrouver dans leur exilsuisse. Il retrouve alors une bonne partie desOldenbourgs, qui vivent désormais dans la précarité financière, mais bénéficient au moins d'une certaine sécurité. Rassuré sur la situation de sa parentèle, Georges se rend ensuite au Danemark où l'attend, comme chaque été, son amant le princeValdemar[91],[92].

De la fin de la Grande guerre à la chute de la monarchie grecque

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Article connexe :Guerre gréco-turque (1919-1922).

LaGrèce passe les derniers mois de laGrande guerre dans le camp de l’Entente et lestraités de Neuilly (1919) et deSèvres (1920) confèrent au pays d’importantes compensations territoriales pour son aide militaire. Athènes acquiert ainsi la majeure partie de laThrace (auparavant sous domination bulgare et ottomane), plusieursîles Égéennes (dontImbros etTénédos) et même larégion deSmyrne, enAsie mineure[93],[94].

Pourtant, la fin du conflit n’amène pas que des bonnes nouvelles dans la vie de Georges, qui traverse, à cette époque, des épreuves difficiles. De fait, enRussie, larévolution a renversé la monarchie en1917 et de nombreuxRomanov, parmi lesquels les grands-ducsPaul Alexandrovitch etGeorges Mikhaïlovitch, tous deux beaux-frères de Georges, ont étéassassinés à la suite du tsarNicolas II et de sa famille[95]. En Grèce même, le jeuneAlexandreIer est cantonné au rôle desouverain fantoche parElefthérios Venizélos, qui lui interdit tout contact avec lesOldenbourgs[96]. Dans le pays, les choses se compliquent encore avec le déclenchement de laGuerre gréco-turque en 1919 et la disparition inattendue d’AlexandreIer, victime d’unesepticémie, l’année suivante. Dans un premier temps, la monarchie sort renforcée de la crise etConstantinIer est rappelé au pouvoir. Cependant, la défaite militaire face à l’armée deMustapha Kemal aboutit finalement à unegrave crise sociale, économique et politique qui balaie le trône hellénique fin 1923[97].

Désormais sans ressources, plusieurs membres de l’ancienne famille royale de Grèce trouvent refuge auprès de Georges et de Marie, dans la région parisienne. C’est particulièrement le cas du prince et de la princesseAndré qui sont logés àSaint-Cloud avec leurs enfants (dont le futurduc d’Édimbourg) durant plusieurs années. Mais c’est également le cas de la famille du princeNicolas, qui finit par s’installer à Paris après avoir passé quelque temps enSuisse[98],[99].

Un prince dans l'ombre de son épouse

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Marie Bonaparte découvre la psychanalyse

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Article connexe :Sigmund Freud.
Portrait d'un vieil homme en costume.
Sigmund Freud, le maître à penser de Marie (v. 1921).

La famille royale de Grèce à nouveau en sécurité, Georges reprend l’existence qui était la sienne avant la Première Guerre mondiale. Tandis que son épouse s'éloigne d'Aristide Briand pour unnouvel amant (1923)[100], le prince poursuit sa liaison avecValdemar. Au fil des ans, le prince danois est devenu une figure si familière dans le foyer de Georges et Marie quePierre etEugénie, les enfants du couple, ont pris l’habitude de le surnommer affectueusementPapa Two (« Papa numéro deux »)[101].

En 1924,Roland Bonaparte, le beau-père de Georges, meurt[102] et la princesseMarie connaît une grave période de doute et d'instabilité psychique[103]. Après quelques mois dans cet état, elle prend contact avec le docteurSigmund Freud et part àVienne pour y suivre uneanalyse. Profondément conservateur, Georges désapprouve la décision de sa femme et tente de la dissuader d’entreprendre le voyage[104]. Têtue, l'arrière-petite-nièce deNapoléonIer rencontre malgré tout le praticien autrichien : c’est le début d’une amitié féconde qui fait de Marie l'un des pionniers de la psychanalyse en France[105].

Sa thérapie entamée, Marie gagne en assurance et décide bientôt de devenir elle-même analyste. La princesse prend alors ses distances avec Georges, à qui elle achète, en 1926, un hôtel particulier, situé auno 6 de larue Adolphe-Yvon, àParis. Contrairement aux apparences, ce n'est pas là la preuve d'une séparation : Georges conserve en effet ses appartements dans leur demeure de Saint-Cloud et le couple continue à s'y retrouver chaque week-end, souvent en compagnie de la famille du princeAndré. Simplement, Marie cherche davantage de tranquillité pour mener à bien son travail. Elle juge, par ailleurs, que la nouvelle résidence de son époux lui permettra de recevoir plus tranquillement Valdemar lors de ses séjours en France[106].

Au fil des années, le comportement de Georges vis-à-vis de Freud évolue considérablement. Alors qu’en 1927, il est déterminé à éloigner Marie du praticien autrichien, à la suite du scandale occasionné par la parution de sa traduction d’Un souvenir d'enfance de Léonard de Vinci[107], dix ans plus tard, le prince considère Freud comme un ami. Il reste que si Georges apprend peu à peu à apprécier le personnage, il refuse malgré tout d’adhérer à ses idées et préfère rester éloigné des travaux de son épouse[108]. Bien moins cultivé que la princesse Marie et surtout beaucoup plus conventionnel qu'elle[109], Georges n'est cependant pas dénué d'intérêt pour les sciences. En, il a ainsi le plaisir d’être élu membre, à titre honoraire, duRoyal Anthropological Institute of Great Britain and Ireland[110].

La restauration de Georges II et le retour en Grèce

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Article connexe :Georges II de Grèce.
Le roi Georges II de Grèce, neveu du prince Georges (vers 1942).

Entre 1923 et 1935, laGrèce connaît une forte instabilité politique et financière. Ainsi, en douze ans, vingt-trois gouvernements, unedictature et treizecoups d'État se succèdent. Incapables de rétablir l'ordre et discrédités par leur implication dans les différents putschs, les républicains perdent progressivement du terrain face aux monarchistes et des voix de plus en plus nombreuses réclament le retour du roiGeorges II, neveu de Georges. Finalement, le, l’armée abolit laDeuxième République hellénique et nomme le ministreGeórgios Kondýlis à la tête du pays. Ancienvénizéliste, Kondylis est un militaire déçu de la république, qu'il juge coupable d'avoir introduit l'anarchie en Grèce. Le, il organise donc unréférendum truqué visant à légitimer son entreprise et àrestaurer la monarchie[111],[112].

Une fois la victoire des monarchistes proclamée, une délégation hellène est envoyée auprès de Georges II afin de lui demander officiellement de rentrer àAthènes[113]. Après avoir accepté, le souverain appelle à ses côtés différents membres de sa famille afin de leur proposer de revenir en Grèce avec lui. Il offre alors àPierre, le fils de Georges, une position importante à sa cour. Cependant, le jeune homme décline la proposition du monarque et son père, toujours traumatisé par ses déboires enCrète, refuse de le pousser dans la voie qui s'ouvre à lui[114].

En, des funérailles officielles sont organisées, àTatoï, à l'occasion du retour des cendres du roiConstantinIer et des reinesSophie etOlga. Georges et les siens rentrent alors pour la première fois dans leur pays après seize ans d’exil. Ils y reçoivent un accueil chaleureux de la part de la population, ce qui rassure profondément le prince[115]. Deux ans plus tard, Georges et son épouse retournent à nouveau dans le pays et poursuivent même leur visite jusqu’en Crète, où l’ancien haut-commissaire n’a jamais remis les pieds depuis 1906. Contrairement à ses appréhensions, Georges reçoit, là encore, un accueil enthousiaste, qui le comble de joie[116].

Entre tensions familiales et disparition du prince Valdemar

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Articles connexes :Pierre de Grèce etEugénie de Grèce.

Le bonheur du prince est toutefois de courte durée. Dès son retour en France,Marie Bonaparte l’informe de la liaison qui unit, depuis 1935, le princePierre àIrène Ovtchinnikova, une roturière russe déjà deux fois divorcée. Profondément choqué par la nouvelle, Georges reproche à son épouse son libéralisme mais refuse de parler à son fils, qui s’apprête pourtant à partir avec sa maîtresse pour un long voyageanthropologique enAsie[117]. Un an plus tard, en, Georges et Marie apprennent par les journaux le mariage de leur fils avec Irène, àMadras. Désespéré par ce geste qui s’apparente pour lui à une trahison, Georges refuse désormais tout contact avec Pierre et lui interdit l'entrée de sa maison[118].

Si, avant ces événements, Georges s’est toujours montré un père distant, mais aimant et indulgent, envers son fils[119], ses relations avec sa filleEugénie sont beaucoup plus difficiles et, depuis longtemps, la princesse lui reproche sa froideur[120]. La fin des années 1930 marque pourtant une période de rapprochement entre le père et la fille. Georges se montre en effet satisfait de son mariage avec le prince polonaisDominique Radziwill, en 1939, et il fait davantage d'efforts pour manifester à sa fille son affection[121].

Cependant, les tensions entre Georges et ses enfants ne sont pas les seuls événements marquants de cette période de la vie du prince. Début 1939,Valdemar de Danemark tombe gravement malade et Georges se précipite à son chevet pour le veiller. Malgré les efforts de ses médecins, l’amiral danois s’éteint le, après plusieurs jours d’agonie. Georges est dévasté par la disparition de son amant et seule sa croyance dans latransmigration des âmes parvient, en partie, à le consoler[122],[123]. Selon les propres mots de Marie Bonaparte, les deux hommes étaient unis par« l’une de ces grandes passions qui sont, au dire deRousseau, aussi rares qu’un grand génie »[124].

De la montée du nazisme à la Seconde Guerre mondiale

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Le sauvetage de Sigmund Freud et la guerre

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Sur un plan moins intime, c’est l’ascension dufascisme et despersécutions antisémites en Europe qui occupent l’attention de Georges et de son épouse durant toute la fin des années 1930[125]. Lorsque se produit l'Anschluss, en 1938,Marie Bonaparte fait ainsi tout son possible pour sauver la familleFreud et parvient, grâce à sa fortune, à faire sortir son maître à penser d'Autriche[126]. Très malade, le vieil homme trouve néanmoins la mort quelques mois après son établissement àLondres, le[118].

Le, l'Allemagne envahit la Pologne et legendre de Georges ne tarde pas à s'engager dans laLégion polonaise pour secourir son pays[127]. Dans cette situation difficile, Georges et Marie se rendent enGrèce en décembre[128]. Ils y retrouvent le roiGeorges II, qui se montre très préoccupé par la situation internationale et par les prétentions territoriales de l'Italie sur son pays[129].

De la Bataille de France à l'invasion de la Grèce

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Article connexe :Histoire de la Grèce pendant la Seconde Guerre mondiale.
Carte montrant l'invasion allemande de la Grèce en avril-mai 1941.

Après ce bref séjour dans la capitale hellénique, Georges et Marie reviennent s'installer enFrance, où ils ne tardent pas à assister, impuissants, à l’invasion du pays par les forces du Reich (mai-). Peu désireux de vivre sous domination allemande, le couple princier repart enGrèce en, après avoir mis de l’ordre dans ses affaires[130].

Cependant, l’avancée allemande se poursuit en Europe et laGrèce est à son tour envahie par les nazis en avril-. Accompagnés de la plupart des autres membres de la famille royale hellène, Georges et Marie fuient donc d’abord enCrète () puis enÉgypte (), avant de s’établir pour plusieurs années enAfrique du Sud ()[131],[132].

Exil en Afrique du Sud

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Arrivés àDurban avec plusieurs autres membres de la famille royale de Grèce[N 11], Georges et Marie ont le soulagement d’y retrouver leur filleEugénie, leur gendreDominique et leur petite-filleTatiana (née en) sains et saufs[133].

Rapidement, le couple princier met à profit son exil pour faire connaissance avec la faune et la flore africaines. À peine installés, Georges et Marie visitent ainsi leParc national Kruger et se rendent jusqu’auxchutes Victoria, dans l’actuelZimbabwe. Cependant, leur séjour dans ledominion britannique ne tarde pas à leur peser. Depuis la mort deValdemar, l’humeur de Georges oscille entre tristesse et mauvaise humeur, sans que Marie réussisse à remplir le vide laissé par l’amant de son époux. Surtout, leur situation oblige le prince et la princesse à demeurer continuellement ensemble, ce qu’ils n’avaient plus l’habitude de faire depuis de nombreuses années[133].

Dans ce contexte difficile, la santé de Georges se dégrade. En, il souffre ainsi d’unehémorragie rétinienne durant trois semaines[134]. Une fois remis, son état reste fragile et il perd beaucoup de poids[135]. En, il contracte une gravelaryngite[136]. Dès octobre, toutefois, il prend la mer avec son épouse pour regagner l’Europe. Arrivé àLondres le, il se fait alors rapidement opérer d’unépithélioma dularynx[137], qui l'avait rendu aphone[138].

Dernières années

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Voyages et représentation

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Le roi PaulIer de Grèce et son épouse Frederika de Hanovre (1938).

Début 1945, le prince et son épouse rentrent àParis, où ils reprennent leurs habitudes d'avant-guerre[139]. Devenu plus proche de son épouse[140], Georges n'en reste pas moins attaché à la figure deValdemar et, à peine leDanemark libéré, il se rend pour plusieurs semaines àGentofte, afin d’y retrouver les souvenirs de son amant[141]. L’année 1946 commence par un séjour de deux mois et demi auCanada et auxÉtats-Unis, pays que la princesseMarie désire visiter depuis son enfance. Georges profite de ce passage en Amérique du Nord pour s’entretenir avec de nombreux évêques orthodoxes et pour passer de longues séances chez le dentiste[142].

De retour en Europe, le prince réalise une série de voyages officiels afin de représenter son neveu le roiPaulIer lors de cérémonies familiales. Tantôt seul, tantôt accompagné de son épouse, Georges assiste ainsi aux funérailles deChristian X de Danemark (1947), à l'intronisation de la reineJuliana des Pays-Bas (1948), au mariage de son neveu le princePhilippe de Grèce avec la futureÉlisabeth II du Royaume-Uni (1947) et aucouronnement de cette même Élisabeth (1953)[143]. Il est par ailleurs l'un desparrains du futurCharles III, fils d'Élisabeth et Philippe, né en 1948[144].

À partir de 1948, Georges et son épouse retournent par ailleurs chaque hiver en Grèce. Malgré laguerre civile qui secoue le pays, le prince prend beaucoup de plaisir à y retrouver sa famille et les lieux de son enfance[145]. Très appréciés du roi et de lareine des Hellènes, Georges et Marie sont conviés à participer, en 1954, à la célèbre « croisière des rois » organisée à bord de l'Agamemnon pour faire découvrir les îles grecques aux familles royales européennes. Surtout, le prince effectue, peu de temps après, une dernière visite officielle enCrète, où il reçoit un accueil chaleureux[146].

Au Danemark aussi, Georges continue à être bien reçu. Le, une cérémonie est organisée dans le royaume scandinave pour les quatre-vingt ans du prince[147]. Georges a alors l’honneur d’être nomméamiral de laflotte par son cousin le roiFrédéric IX[148].

Mémoires

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Quand il n’est pas occupé avec sa famille, Georges profite de ses dernières années pour travailler à la rédaction de sessouvenirs. Centrées sur son passage auxaffaires crétoises, lesMémoires du prince sont rédigées en grec, puis immédiatement relues et traduites en anglais parMarie Bonaparte. Malgré le passage des années, Georges se montre toujours aussi vindicatif vis-à-vis d’Elefthérios Venizélos, et il faut toute la force de persuasion de son épouse pour que le prince daigne atténuer un peu ce que celle-ci appelle ses« violences d’écriture »[149].

LesMémoires de Georges sont finalement publiées à titre posthume par son épouse, auxÉtats-Unis, en 1959. Éditées en grec et en anglais, elles portent le titre deThe Cretan Drama: The Memoirs of H.R.H Prince George of Greece[150].

Disparition

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À partir de 1956, l’état de santé du prince Georges, qui est désormais âgé de88 ans, se dégrade. Durant l’été, il est ainsi opéré d’urgence d’unehernie étranglée et, malgré les soins de sa famille et de son aide-de-camp, le capitaine Vandoros, sa situation reste très préoccupante[151]. En, Georges développe unehématurie : c’est le début d’une longue période d'agonie, mêlée d'angoisse devant la mort. Constamment veillé par son épouse, il s’éteint finalement le, àh 15 du matin[152].

Conformément aux vœux du prince, sa dépouille mortelle est ramenée enGrèce, et enterrée au cimetière royal deTatoï, le. Respectueuse de la relation amoureuse qui unissait Georges à son oncleValdemar de Danemark, Marie Bonaparte fait alors placer, dans les mains de son époux, une mèche de cheveux et une photo de son rival ainsi qu’un saint-Christophe qu’il lui avait offert et auquel Georges tenait beaucoup[153].

Dans la culture populaire

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Toponyme et monument

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Vue de la ville de Georgioúpoli depuis les hauteurs.

EnCrète, la station balnéaire deGeorgioúpoli (engrec moderne : « Georgesville »), située entreLa Canée etRéthymnon, a été rebaptisée ainsi en 1899 en l'honneur du prince Georges[154].

Depuis 1957, un monument dédié au prince s'élève àSouda, en souvenir du débarquement de 1898[155].

Philatélie et numismatique

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Plusieursséries de timbre-poste à l'effigie du prince Georges ont été émises par le gouvernement de laCrète autonome entre 1900 et 1909[156].

En 1901, la banque de Crète émet une pièce de50 lepta en argent qui présente, à l'avers, un portrait du prince Georges avec l'inscription « ΠΡΙΓΚΗΨ ΓΕΩΡΓΙΟΣ ΤΗΣ ΕΛΛΑΔΟΣ ΥΠΑΤΟΣ ΑΡΜΟΣΤΗΣ ΕΝ ΚΡΗΤΗ » (« Prince Georges de Grèce, Haut-commissaire en Crète »)[157].

Mini-série, téléfilm et adaptation littéraire

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En 1984, le rôle de Georges est interprété par l'acteur grec Dimitri Koumiotis dans la mini-série américaine en deux épisodesThe First Olympics: Athens 1896, réalisée parAlvin Rakoff[158].

En 2004, le rôle du prince est joué par l'acteur allemand Christoph Moosbrugger dans le téléfilm français en deux partiesPrincesse Marie, réalisé parBenoît Jacquot[159]. Georges apparaît par ailleurs dans leroman tiré de ce téléfilm,Princesse Marie, publié parFrançois-Olivier Rousseau en 2004[160].

Documentaires

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Le prince Georges apparaît dans différents documentaires consacrés aux familles royales européennes :

  • On peut ainsi le voir dans plusieurs épisodes de la série danoiseEn kongelig Familie (en anglais :A Royal family), réalisée par Anna Lerche et Marcus Mandal[161].
  • On peut également le voir dans l'épisode « Paul et Frederika » de la série documentaireLes Amants du siècle, réalisée parFrédéric Mitterrand en 1993.

Muséographie

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EnFrance, le souvenir du prince Georges est conservé aumusée de La Malmaison, auquel il a légué sa collection de 3 000 tabatières destyle Empire à sa mort, en 1957[162],[163].

Lemusée des Avelines deSaint-Cloud a par ailleurs organisé une exposition intitulée « Marie Bonaparte, princesse Georges de Grèce (1882-1962) - Portrait d'une femme engagée » entre le et le. Bien que consacrée à l'épouse du prince, l'exposition évoquait également Georges et le couple insolite qu'il formait avec Marie[164].

Arbres généalogiques

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Georges et Marie dans l'Europe des rois et des princes

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Jérôme,
Roi de Westphalie
Catherine,
Pcesse de Wurtemberg
 
Lucien,
Pce de Canino et Musignano
Alexandrine de Bleschamp
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
NicolasIer,
Tsar de Russie
Charlotte,
Pcesse de Prusse
 
 
 
Frédéric-Guillaume,
Duc de Schleswig-Holstein
Louise-Caroline,
Pcesse de Hesse-Cassel
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Napoléon,
Pce Napoléon
Marie-Clotilde,
Pcesse de Sardaigne
 
Pierre-Napoléon,
Pce Bonaparte
Justine-Éléonore Ruflin
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Constantin,
Vice-roi de Pologne
Alexandra,
Pcesse de Saxe-Altenbourg
 
 
 
ChristianIX,
Roi de Danemark
Louise,
Pcesse de Hesse-Cassel
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Victor,
Pce Napoléon
Clémentine,
Pcesse de Belgique
 
Roland,
Pce Bonaparte
Marie-Félix Blanc
 
 
Valdemar,
Pce de Danemark
Marie,
Pcesse d'Orléans
 
 
GeorgesIer,
Roi des Hellènes
 
Olga,
Gde-Dsse de Russie
 
 
 
FrédéricVIII,
Roi de Danemark
Louise,
Pcesse de Suède
 
Alexandra,
Pcesse de Danemark
ÉdouardVII,
Roi du Royaume-Uni
 
Dagmar,
Pcesse de Danemark
AlexandreIII,
Tsar de Russie
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Louis,
Pce Napoléon
Alix de Foresta
 
Marie,
Pcesse Bonaparte
 
Georges,
Pce de Grèce
 
 
 
 
 
ConstantinIer,
Roi des Hellènes
Sophie,
Pcesse de Prusse
 
 
 
 
 
André,
Pce de Grèce
Alice,
Pcesse de Battenberg
 
GeorgeV,
Roi du Royaume-Uni
Mary,
Pcesse de Teck
 
NicolasII,
Tsar de Russie
Alix,
Pcesse de Hesse-Darmstadt
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Charles,
Pce Napoléon
Béatrice,
Pcesse des Deux-Siciles
 
Pierre,
Pce de Grèce
Irène Ovtchinnikova
 
Eugénie,
Pcesse de Grèce
Dominique,
Pce Radziwill
 
AlexandreIer,
Roi des Hellènes
Aspasía Mános
 
GeorgesII,
Roi des Hellènes
Élisabeth,
Pcesse de Roumanie
 
PaulIer,
Roi des Hellènes
Frederika,
Pcesse de Hanovre
 
 
 
 
 
 
GeorgeVI,
Roi du Royaume-Uni
Elizabeth Bowes-Lyon
 
Alexis,
Tsarévitch de Russie
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Jean-Christophe,
Pce Napoléon
Olympia,
Ctesse von und zu Arco-Zinneberg
 
Tatiana,
Pcesse Radziwill
∞ Jean-Henri Fruchaud
 
Georges,
Pce Radziwill
∞ Françoise Lageat
 
Alexandra,
Pcesse de Grèce
PierreII,
Roi de Yougoslavie
 
ConstantinII,
Roi des Hellènes
Anne-Marie,
Pcesse de Danemark
 
Sophie,
Pcesse de Grèce
Juan CarlosIer,
Roi d'Espagne
 
Philip,
Duc d'Édimbourg
 
ÉlisabethII,
Reine du Royaume-Uni
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Quartiers de Georges

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16.Frédéric Charles Louis de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Beck
 
 
 
 
 
 
 
8.Frédéric-Guillaume de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Glücksbourg
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
17.Frédérique de Schlieben
 
 
 
 
 
 
 
4.Christian IX de Danemark
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
18.Charles de Hesse-Cassel
 
 
 
 
 
 
 
9.Louise-Caroline de Hesse-Cassel
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
19.Louise de Danemark
 
 
 
 
 
 
 
2.GeorgesIer de Grèce
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
20.Frédéric de Hesse-Cassel
 
 
 
 
 
 
 
10.Guillaume de Hesse-Cassel
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
21.Caroline de Nassau-Usingen
 
 
 
 
 
 
 
5.Louise de Hesse-Cassel
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
22.Frédéric de Danemark
 
 
 
 
 
 
 
11.Louise-Charlotte de Danemark
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
23.Sophie-Frédérique de Mecklembourg-Schwerin
 
 
 
 
 
 
 
1.Georges de Grèce
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
24.PaulIer de Russie
 
 
 
 
 
 
 
12.NicolasIer de Russie
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
25.Sophie-Dorothée de Wurtemberg
 
 
 
 
 
 
 
6.Constantin Nikolaïevitch de Russie
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
26.Frédéric-Guillaume III de Prusse
 
 
 
 
 
 
 
13.Charlotte de Prusse
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
27.Louise de Mecklembourg-Strelitz
 
 
 
 
 
 
 
3.Olga Constantinovna de Russie
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
28.FrédéricIer de Saxe-Hildburghausen
 
 
 
 
 
 
 
14.Joseph de Saxe-Altenbourg
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
29.Charlotte de Mecklembourg-Strelitz
 
 
 
 
 
 
 
7.Alexandra de Saxe-Altenbourg
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
30.Louis-Frédéric de Wurtemberg
 
 
 
 
 
 
 
15.Amélie de Wurtemberg
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
31.Henriette de Nassau-Weilbourg
 
 
 
 
 
 

Bibliographie

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Œuvre de Georges

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Sur le prince Georges et ses fonctions crétoises

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Sur Georges comme figure du prince marin

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Sur la famille royale de Grèce

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Histoire de la Grèce

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Articles connexes

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Liens externes

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Bases de données et dictionnaires

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Autres liens externes

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Notes et références

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Notes

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  1. Il s'agit duDrLüders (qui souffre le plus des tours que lui jouent ses élèves), de M. Brissot et deMr Dixon (Van der Kiste 1994,p. 42 etLLewellyn Smith 2004,p. 20).
  2. Pendant plusieurs années, le prince est ainsi poursuivi par une réputation d'alcoolique et de « coureur » (Bertin 1999,p. 164).
  3. Marie Bonaparte relate ces événements dans sesMémoires et place en note une citation du journal de Nicolas II, datée de cinq mois après l'attentat. Ce dernier écrit ainsi :« Je suis outré des bruits qui courent. Bariatinsky se permet d'affirmer, paraît-il, que ce n'est pas Georgie qui m'a sauvé la vie. Je ne comprends pas où il veut en venir. Veut-il se disculper ? (Mais qui l'accuse de n'avoir rien fait ?) Ou alors noircir Georgie ? Mais pourquoi ? C'est à mon avis tout simplement lâche » (Bertin 1999,p. 152-153).
  4. Elle appareille le (Driault et Lheritier 1926,p. 342).
  5. Pottier,Bettolo,Noel etSkridlov (Detorakis 1994,p. 405).
  6. Selon l'historien grec Ioannis Kokkinakis, la pensée de Georges s’inscrit dans une longue tradition anti-libérale, qui voit dans les masses populaires un élément fondamentalement dangereux pour la stabilité nationale. Comme il l'a lui-même écrit dans sesMémoires, Georges considère comme une « lourde erreur psychologique » l’imposition, par les Puissances protectrices, d’unrégime parlementaire dans la toute nouvelleCrète autonome. Pour le prince, ce n’est qu’après « quelques années » de « bonne administration » qu’uneconstitution aurait dû être accordée à l’île, et cette constitution aurait naturellement dû être « conservatrice » afin d’en limiter les effets négatifs (Yakoumis, Kokkinakis et Lydakis 2009,p. LXIII-LXIV).
  7. Le grand-père paternel de Marie, le princePierre-Napoléon Bonaparte, s'est en effet rendu coupable d'un assassinat en 1870 et a en conséquence été exclu de la famille impériale. Il a, par ailleurs, épousé une roturière sans en avoir jamais reçu l'autorisation de l'empereurNapoléon III, ce qui pose des doutes sur la qualité princière de Marie avant son mariage avec Georges (Bertin 1999,p. 13 et 29).
  8. Le grand-père maternel de Marie,François Blanc (1806-1877), est entre autres le fondateur de laSociété des bains de mer de Monaco et il a légué à sa descendance une immense fortune (Bertin 1999,p. 38 et 46).
  9. Le roiGeorgesIer, dont la dynastie n'est pas riche, cherche une épouse fortunée pour son fils cadet. Le princeRoland, qui a toujours subi l'ostracisme des familles royales à cause de ses origines modestes, cherche quant à lui à faire entrer sa fille au sein d'une véritable famille souveraine (Mateos Sainz de Medrano 2004,p. 221).
  10. Des rumeurs, au printemps 1915, veulent ainsi que le Président du Conseil français ait annoncé un prêt important à la Grèce lors d'un dîner chez le prince Georges (Driault et Lheritier 1926,p. 237).
  11. La princesseFrederika et ses enfantsConstantin etSophie ainsi que sa belle-sœur la princesseCatherine (Van der Kiste 1994,p. 164).

Références

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  2. LLewellyn Smith 2004,p. 20.
  3. Van der Kiste 1994,p. 13.
  4. Van der Kiste 1994,p. 42-43.
  5. a etbLLewellyn Smith 2004,p. 20-23.
  6. a etbVan der Kiste 1994,p. 43.
  7. Van der Kiste 1994,p. 42.
  8. a etbVan der Kiste 1994,p. 60.
  9. Bertin 1999,p. 151 et 183.
  10. Mateos Sainz de Medrano 2004,p. 220.
  11. Driault et Lheritier 1926,p. 260.
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  15. Bertin 1999,p. 152.
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Georges de Grèce
Précédé parSuivi par
Fonction inexistante
Haut-commissaire de Crète
(1898-1906)
Aléxandros Zaïmis
v ·m
Bon articleRoi de Grèce et rois des Hellènes
Bon articleReine de Grèce et reines des Hellènes
Princes de Grèce et de Danemark
Princesses de Grèce et de Danemark
Princesses de Grèce et de Danemark
(par mariage)
Autres proches de la famille royale
Histoire et institutions
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