Le patronymeoccitan Pompidor[pɔm.pi.ˈdu] (francisé en Pompidou) désigne celui « qui est originaire du Pompidou », nom porté par plusieurs écarts dans la région, notamment àGlénat (Cantal), dont un hameau est sans doute le berceau de la famille de Georges Pompidou, mais aussi àSoturac (Lot),Millau (Aveyron), ainsi que plusieurs lieux enCorrèze, et la commune duPompidou enLozère[1]. Le toponyme désignerait un palier ou un petit plateau, une hauteur au sommet aplati, formé sur le verbepompir (« frapper du pied ») avec le suffixe-idor (souvent francisé en-idou)[2]. On trouve aussi des formes différentes avec le suffixe-ador, commePompadour en Limousin[3].
Le futur président est ainsi fils d'enseignants et petit-fils, tant du côté paternel que du côté maternel, de familles paysannescantaliennes très modestes, même si la famille de sa mère s'était établie dans le commerce. Il est à ce titre un exemple typique de la promotion sociale par l'instruction publique sous laIIIe République : grand-père agriculteur, père professeur, fils haut fonctionnaire puis membre du personnel politique. Ses parents, enseignants républicains, admirentJean Jaurès[8]. Son père milite à laSFIO, ce qui aurait conduit Georges Pompidou à faire de même dans sa jeunesse[9],[10],[11].
Le, il épouseClaude Cahour (1912-2007) àChâteau-Gontier[18] qu'il avait rencontrée dans un cinéma duQuartier latin en 1933[19]. N'ayant pas d'enfant, le couple adopte un fils,Alain Pompidou (Paris, - 12 décembre 2024), qui devient médecin-universitaire (spécialisé dans les maladies du sang et notamment leVIH), lui-même père de trois fils : Thomas (1969), Romain (1972) et Yannick (1973).
Après le départ du général de Gaulle en, il est directeur du commissariat au Tourisme (1946-1949) et devientmaître des requêtes auConseil d'État tout en restant un de ses conseillers proches, s'occupant notamment de lafondation Anne-de-Gaulle. Il dirige son cabinet jusqu'en 1953, mais s'implique peu dans la construction duRPF deJacques Soustelle. Lors de la mise en sommeil par de Gaulle du RPF, il recruteOlivier Guichard pour le remplacer et entre, avec l'appui d'un ami,René Fillon, à labanque Rothschild en 1954 ; il occupe ce poste jusqu'en 1958. Restant en bons termes avec le général, il ne semble plus faire de politique et mène une vie culturelle riche.
Lors du retour au pouvoir du général de Gaulle en 1958, il sort de l'ombre en devenant son directeur de cabinet jusqu'à son installation à l'Élysée[25] : de Gaulle l'invite à s'installer à ses côtés dans la voiture présidentielle lors deson investiture, insigne marque d'honneur qui irrita les gaullistes historiques. Ayant participé à la rédaction de la Constitution, il est nommé en auConseil constitutionnel[26], où il siège jusqu'en 1962. À la demande de De Gaulle, il entre en contact avec leFLN lors de discussions qui ont lieu àNeuchâtel et àLucerne, enSuisse, préparant ainsi lesaccords d'Évian.
Le général de Gaulle compte sur sa connaissance du dossier saharien : en tant que directeur général de la banque Rothschild, il est administrateur de plusieurs sociétés implantées au Sahara, dont la Compagnie franco-africaine de recherches pétrolières française. En réaction, des partisans de l'Algérie française font sauter une bombe devant le siège de la banque Rothschild, accusant Pompidou et la haute finance d'avoir sacrifié le Sahara français[réf. nécessaire]. L'objectif des dirigeants français est en réalité de conserver la mainmise sur le pétrole du Sahara et ils obtiennent à travers les accords d'Évian des privilèges considérables pour les compagnies françaises[réf. nécessaire].
Après leréférendum du 8 avril 1962 approuvant lesaccords d'Évian, il est nommé Premier ministre le. C'est un quasi-inconnu que nomme le général de Gaulle pour succéder àMichel Debré. Sa carrière faillit s'interrompre quand, à l'été 1962, il mit sa démission en jeu pour obtenir du général de Gaulle la grâce dugénéral Jouhaud, l'un desputschistes d'Alger, qui aurait dû être fusillé après sa condamnation à mort[27].
Malgré quelques secousses (grèves des mineurs en 1963, dissolutions et référendum), Georges Pompidou exerce en pleine période desTrente Glorieuses, caractérisée par une forte croissance économique, et reste, aux yeux d'une partie des Français, le symbole du renouveau et de la modernisation de la France des années 1960. Son nom est lié, auXXIe siècle, à l'industrialisation du pays[28].
Quatregouvernements se succèdent entre 1962 et 1968, et Georges Pompidou détient le record de longévité en tant que Premier ministre. Il est aussi le seul Premier ministre de la Cinquième République à avoir effectué son mandat à cheval sur les deux mandats d'un président réélu, puisque Charles de Gaulle a été conforté dans ses propres responsabilités en 1965.
À la suite de la conférence de De Gaulle du rejetant l'« Europe intégrée », les cinq ministres duMRP (dont Pflimlin etMaurice Schumann) démissionnent, ce qui conduit à un remaniement ministériel. Deux autres légers remaniements ont lieu en septembre, alors que la droite obtient la majorité lors dessénatoriales, et en.
Leprésident du Sénat,Gaston Monnerville (GD), parle quant à lui de « forfaiture » et saisit leConseil constitutionnel, qui se déclare, le, incompétent pour juger inconstitutionnelle une réforme approuvée par référendum, quand bien même elle n'aurait pas respecté l'article 89.
Auxcantonales de, lagauche progresse nettement, de même que lors dessénatoriales de. Lors desmunicipales de, ladroite ne l'emporte qu'à l'aide des candidatsdivers droite, non affiliés aux partis principaux : lePCF obtient autant que lesRépublicains indépendants (3,7 %) et laSFIO obtient légèrement plus que l'UNRgaulliste (8,7 % contre 8,5 %). Juste avant le scrutin, Pompidou avait déclaré à la presse dans une causerie « au coin du feu » vouloir voir que l'esprit qui avait prévalu dans l'électorat pour les législatives fût le même que pour les municipales et que chaque ville de France « puisse marcher et progresser au même rythme de l'État ». L'opposition l'interprète comme un chantage, sous-entendant que seules les municipalités pro-gouvernementales seraient aidées, etLe Monde reproche au Premier ministre d'avoir manqué de « fair play ».
Pour l'élection présidentielle fixée au, Charles de Gaulle tarde à préciser son intention de se représenter (n'annonçant sa candidature que le 4 novembre, et laissant planer le doute d'un éventuel retrait en faveur de son Premier ministre alors que celui-ci a toujours démenti à cette époque avoir toute ambition de se présenter, ayant déclaré dès : « La succession du Général n'est pas ouverte et ne le sera pas de sitôt »), et se refuse à participer à la campagne du premier tour. Face à l'union de la gauche derrière un candidat unique, François Mitterrand, et une série de sondages faisant état de la possibilité d'un second tour alors que les premières études montraient le président sortant réélu au premier, Georges Pompidou et ses ministres pressent de Gaulle d'utiliser son temps de parole, ce qu'il fait à la télévision le. François Mitterrand etJean Lecanuet[35] ayant finalement réussi à mettre le président sortant enballottage, Georges Pompidou devient le principal organisateur de sa campagne au second tour et le convainc d'être cette fois présent sur la scène médiatique, ce qui lui permet d'être réélu.
Le, après la réélection de Charles de Gaulle à la présidence de la République, Georges Pompidou est une nouvelle fois nommé Premier ministre et forme sontroisième gouvernement, qui dure jusqu'en. Sensiblement similaire aux précédents, il décide néanmoins du départ deValéry Giscard d'Estaing, jugé trop impopulaire, du ministère de l'Économie et des Finances, portefeuille qu'il confie à son prédécesseur à Matignon,Michel Debré, en espérant placer sous son contrôle ce concurrent potentiel parmi les fidèles du Général. Il se rend àLondres du 6 au et s'entretient à nouveau le avec lePremier ministre du Royaume-Uni, letravaillisteHarold Wilson, pour lui expliquer le refus exprimé par la France de l'adhésion de son pays auMarché commun.
Son gouvernement est cette fois-ci marqué par la décision du général de Gaulle de retirer la France du commandement intégré de l'OTAN en, la création de lapolice nationale actuelle (en y incluant la préfecture de police de Paris) afin de centraliser au niveau de l'État la supervision et la coordination des moyens policiers, la mise en place progressive duplan Calcul visant à doter la France d'une industrie informatique indépendante et performante, le lancement du premiersous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE),Le Redoutable, le.
Mais il doit surtout faire face à une opposition plus combative, un temps réunie derrière François Mitterrand qui, fort de son arrivée au second tour de la présidentielle, forme uncontre-gouvernement le. LaFédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS), qui rassemble à l'initiative de François Mitterrand les courants non-communistes depuis, dépose au printemps 1966 unemotion de censure, défendue parGuy Mollet, contre le gouvernement[36] : l'opposition socialiste proteste en effet contre le retrait du commandement intégré de l'OTAN, décidé parde Gaulle en mars,Maurice Faure (duRassemblement démocratique) déclarant alors« si chacun de nos alliés se comportait comme vous le faites et prenait les décisions que vous venez de décréter, cela ne signifierait rien d'autre que le retrait de toutes les forces américaines du continent européen »[36].
Lors desélections législatives de, le Premier ministre s'engage personnellement dans la campagne et fait figure à cette occasion de véritable chef de la majorité et du mouvement politique gaulliste. Il réussit à maintenir l'unité de la coalition gouvernementale en faisant accepter à ses partenaires en le principe de la candidature unique dans chaque circonscription et de la coordination des actions de campagne par la création d'un « Comité d'action pour laVe République » (dont il prend la présidence et chargé de distribuer les investitures), afin de couper court aux velléités desRépublicains indépendants de Valéry Giscard d'Estaing ou desgaullistes de gauche de faire cavaliers seuls. Lui-même candidat pour la première fois, dans laseconde circonscription duCantal, il se lance à partir du dans un« tour de France électoral » : il visite, entre autres et outre le Cantal,Nantes, leLot (à deux reprises), leJura, leDoubs, leNord,Rambouillet,Sens,Fontainebleau,Nevers etGrenoble. Il débat avec les principales figures de l'opposition, dont François Mitterrand àNevers le auquel il lance :« Il ne sert à rien de prétendre qu'on ne va pas revenir à laIVe République alors qu'on réunit les conditions qui, fatalement, nous y ramènent ». À Grenoble, il fait face de manière passionnée àPierre Mendès France le et lui répond, lorsque son adversaire lui demande s'il sera tenu compte du résultat des législatives dans la formation du gouvernement en cas de victoire de la gauche, qu'il s'agit là d'une compétence du président de la République et que :« Je fais exprès de ne pas le savoir ». Il fait valoir qu'à titre personnel, il formerait un exécutif similaire en ne tenant compte qu'« un peu » des changements au Parlement. Mais, surtout, il commence à prendre en main la formation gaulliste, à introduire des personnes lui étant fidèles dans le jeu politique de la majorité et en modernisant ses cadres. Il initie ainsi la stratégie des « Jeunes loups » consistant à présenter des jeunes cadres, souventénarques, dans des circonscriptions réputées être des fiefs de l'opposition dans le Centre et le Sud-Ouest :Jean Charbonnel (chargé d'organiser cette opération électorale) etJacques Chirac enCorrèze,Jean-Pierre Dannaud etBernard Pons dans leLot[37],Pierre Mazeaud dans laHaute-Vienne ouRobert Poujade enCôte-d'Or.
Après cette victoire étriquée, Georges Pompidou tente de rafraîchir le gouvernement en y introduisant de nouvelles têtes (telles que leconseiller constitutionnelEdmond Michelet comme ministre d'État chargé de la Fonction publique, le gaulliste europhileMaurice Schumann ministre d'État à la Recherche scientifique et aux Questions atomiques et spatiales, legaulliste de gauche et ancien socialisteGeorges Gorse à l'Information ou le « Jeune loup »Jacques Chirac, que Pompidou surnomme vite « Mon bulldozer », comme secrétaire d'État à l'Emploi) ou en réussissant à mouvoir de leurs portefeuilles certains « barons » (l'éternel ministre de l'Intérieur des gouvernements précédentsRoger Frey prend cette fois le poste de ministre d'État chargé des Relations avec le Parlement, etLouis Joxe abandonne la Réforme administrative qu'il détenait depuis 1962 pour la Justice). Mais Charles de Gaulle maintient dans leurs charges certains incontournables, même alors qu'ils ont été battus lors des législatives :Maurice Couve de Murville aux Affaires étrangères,André Malraux aux Affaires culturelles ouPierre Messmer aux Armées. Il s'agit finalement d'un changement tout relatif : parmi les 29 ministres et secrétaires d'État, 8 n'étaient pas présents dans le précédent gouvernement et 5 ont changé d'attribution.
Mais surtout, Georges Pompidou concrétise sa prise de contrôle des partis gaullistes avec pour but d'en faire des machines électorales et d'attirer de nouvelles générations. Ainsi préside-t-il, lors des assises nationales de l'UNR àLille du 24 au, à la fusion de cette dernière avec l'UDT, le rassemblement des gaullistes de gauche, pour former l'Union des démocrates pour laVe République (UD-Ve), ce queLe Monde qualifie le lendemain de« gaullisme successoral ». Il place à la tête du mouvement gaulliste, comme secrétaire général, un des « Jeunes loups » tout juste élus en 1967,Robert Poujade (39 ans).
En ce qui concerne la gestion gouvernementale, il demande et obtient en de l'Assemblée nationale, et malgré une vive opposition à gauche mais aussi au sein même de la majorité (le ministre de l'Équipement et du LogementEdgard Pisani démissionne dès le lendemain de l'annonce en conseil des ministres de cette décision), de faire jouer l'article 38 de la Constitution et donc de pouvoir légiférer parordonnances dans des domaines économiques et sociaux jusqu'au. Cette mesure vise notamment à préparer rapidement l'économie française à la suppression totale des barrières douanières intervenant au sein de laCommunauté économique européenne (CEE) à compter de juillet, mais aussi à régler le problème du déficit de laSécurité sociale et celui de laparticipation des salariés au capital de leur entreprise, thème cher tant au général de Gaulle qu'aux gaullistes de gauche : ceux-ci critiquent vivement le conservatisme du Premier ministre en matière sociale. Les ordonnances permettent alors la création de l'Agence nationale pour l'emploi (ANPE) afin de prévenir le retour du chômage en France (il touche à cette époque 430 000 personnes, soit 2 % de la population active), de rendre obligatoire laparticipation des salariés aux résultats dans les entreprises de plus de 100 salariés ou encore une réforme de la Sécurité sociale (création de trois caisses à la gestion autonome à l'exception d'une trésorerie unifiée et directement supervisée par le gouvernement :Caisse nationale d'assurance maladie CNAM, laCaisse nationale d’assurance vieillesse CNAV et laCaisse nationale des allocations familiales CNAF). Quoi qu'il en soit, ce « passage en force » entraîne le dépôt le par les députéscommunistes d'unemotion de censure qui n'est rejetée qu'à huit voix près (236 pour, la majorité absolue étant fixée à 244), et une grève générale contre les pouvoirs spéciaux est organisée le. Lescantonales de confirment l'avancée opérée par la gauche dans l'électorat.
Mais lequatrième gouvernement Pompidou est surtout marqué par les événements deMai 68. Rentré précipitamment d'un voyage officiel enAfghanistan du fait de l'aggravation de la situation le 11 mai, Georges Pompidou s'affirme comme un partisan de l'apaisement, de la négociation avec les syndicats et gère directement la crise en se substituant, avec le président, au ministre de l'IntérieurChristian Fouchet. Il décide ainsi seul de la réouverture de laSorbonne le 11 mai, prend toutes les décisions avec ses principaux collaborateurs (Jacques Chirac,Pierre Juillet,Édouard Balladur etMichel Jobert) durant l'absence du général de Gaulle, en voyage enRoumanie du 14 au 18 puis à la suite de sa « disparition » de 24 heures àBaden-Baden du 29 au (Pompidou n'aura été informé du départ du général qu'à la dernière minute, vers11 heures du matin le 29, et apprend que le gouvernement a perdu sa trace à14 h 30 le même jour), prend l'intérim du ministère de l'Éducation nationale le 25 à la suite de la démission d'Alain Peyrefitte et ouvre le même jour des négociations avec les syndicats — avec l'aide de son secrétaire d'État à l'Emploi Jacques Chirac — pour aboutir auxaccords de Grenelle le 27.
Après le retour à Paris de Charles de Gaulle le 30 mai, il lui présente sa démission, considérant le fait que le président ait pris contact avec l'armée (le généralJacques Massu à Baden-Baden) sans l'avertir (alors que le Premier ministre est « responsable de la Défense nationale » selon l'article 21 de la Constitution) comme un désaveu personnel, mais le chef de l'État la refuse. La solution défendue depuis plusieurs jours par Pompidou pour sortir de la crise s'impose alors au général : la dissolution de l'Assemblée nationale et l'ajournement du référendum sur l'université que de Gaulle souhaitait organiser depuis le. En attendant lesélections législatives anticipées des 23 et, Pompidou remanie en profondeur son gouvernement. Tous ses membres, saufAndré Malraux, se présentent dans une circonscription aux législatives. Le Premier ministre est sorti renforcé de la crise[38] et desélections législatives qui sont marquées par un véritable raz-de-marée gaulliste : l'Union pour la défense de la République (UDR), nouveau nom du parti gaulliste, obtient à elle seule la majorité absolue avec294 sièges sur 485, une première en France, et en tout, la majorité dispose de 367 députés, tandis que de nombreuses personnalités de l'opposition sont battues, dontPierre Mendès France. Pompidou entretient ensuite des relations de plus en plus tendues avec Charles de Gaulle et se montre réservé face à certains grands projets du chef de l'État tel que le référendum sur laparticipation. Il présente une nouvelle fois sa démission, comme le veut la tradition, après le résultat des législatives le mais de Gaulle fait mine dans un premier temps de la refuser tout en confirmant cinq jours plus tard le départ de Pompidou. Celui-ci est officiel le, le président de la République écrivant à son ancien chef de gouvernement en acceptant sa démission qu'il doit « se sentir prêt à accomplir toute mission et à assurer tout mandat qui pourrait un jour lui être confié par la nation ». Il est remplacé le même jour parMaurice Couve de Murville[39]. Étant resté àMatignon plus de six ans, Georges Pompidou est en 2024 le Premier ministre français resté le plus longtemps en fonction sous un régime républicain[40].
Conseiller municipal deCajarc (Lot) depuis 1965, élu député du Cantal au premier tour le avec 80 % des suffrages exprimés, Georges Pompidou siège alors pour la première fois réellement à l'Assemblée nationale où il prend la présidence d'honneur du groupeUDR, mais se tient à l'écart des travaux parlementaires, alors que les gaullistes de gauche ont pris l'ascendant au sein dugouvernement[41].
Lorsque Georges Pompidou, lors d'un voyage àRome en, est interrogé sur la façon dont il voit son avenir, il répond :« Ce n'est un mystère pour personne que je serai candidat à une élection à la présidence de la République quand il y en aura une, mais je ne suis pas du tout pressé »[42]. Cet « appel de Rome » lui vaut les critiques de nombreuses personnalités gaullistes et est considéré comme un facteur de l'échec duréférendum de 1969, les Français ayant perçu une alternative au général de Gaulle. Son amitié avecLouis Vallon, déjà malmenée par leurs divergences sur laparticipation, n'y survit pas.
C'est aussi à cette époque post-68 qu'éclate l'affaire Marković (le garde du corps d'Alain Delon assassiné) où l'on tente de compromettre sa femme en faisant circuler des rumeurs à son sujet (on parle de photos d'orgies oùClaude Pompidou, sa femme, figurerait, photos qui se sont révélées être des faux grossiers). Blessé à l'extrême, il reproche à l’Élysée de ne pas l'avoir averti, et surtout àRené Capitant, alorsGarde des Sceaux, d'avoir laissé cette rumeur déshonorante, basée sur les paroles d'un voyou, se propager. C'est le point de rupture définitif entre le Général et Pompidou.
Résultats du second tour de l'élection présidentielle de 1969 par département en France métropolitaine.Georges Pompidou tenant une réunion publique le.
Georges Pompidou se déclare candidat le[43]. Il obtient aussitôt le ralliement de l'UDR. Seule une partie desgaullistes de gauche, derrièreRené Capitant (qui envisage même un moment de se présenter) etLouis Vallon, ne le soutiennent pas. Ce dernier sera ensuite exclu de l'UDR pour avoir publié après l'élection un virulent pamphlet contre Pompidou,L'Anti-de Gaulle.
Alors que lagauche se présente divisée, au contraire duscrutin présidentiel de 1965, le rival le plus sérieux de Georges Pompidou devient leprésident du Sénat, Alain Poher, qui exerce l'intérim de la fonction présidentielle. Lepremier sondage du second tour donne d'ailleurs ce dernier vainqueur. Pompidou, qui mène une campagne particulièrement active en province, parvient cependant rapidement à renverser la tendance et arrive en tête du premier tour, le, avec 44,5 % des suffrages exprimés, devant Alain Poher (23,3 %) et lecommunisteJacques Duclos (21,3 %) ; lesocialisteGaston Defferre n'obtient que 5 % des voix.
Le Parti communiste français appelant à l'abstention, le second tour n'est plus qu'une formalité pour le candidat gaulliste. Le, Georges Pompidou est éluprésident de la République avec 58,21 % (11 millions de voix) face à Alain Poher (8 millions).
Georges Pompidou à Toulouse en 1971.Georges Pompidou devant leConcorde (Blagnac, 1971).
Georges Pompidou est investi président de la République le[44]. Le même jour, il nommeJacques Chaban-Delmas commePremier ministre, fonction que celui-ci occupe jusqu'au ;Pierre Messmer est ensuite chef du gouvernement jusqu'au. Sa première initiative en politique extérieure est de convoquer un sommet des chefs d'État des six membres de laCommunauté économique européenne pour rompre l'isolement diplomatique de la France et donner une nouvelle dynamique à la construction européenne : c'est larelance de La Haye. Si la défense des intérêts nationaux de la France est prioritaire, il se montre sincèrement europhile, énonçant le triptyque « achèvement, approfondissement et élargissement » qui sert de base à la politique de construction européenne par la suite[45].
Sur la scène internationale, Georges Pompidou continue la politique gaullienne d'indépendance tout en l'assouplissant, notamment à l'égard desÉtats-Unis et de laGrande-Bretagne dont il accepte l'entrée dans laCommunauté économique européenne (CEE).
Au niveau national, Georges Pompidou entend moderniser la France. Il continue la modernisation économique et l'industrialisation (avec le lancement ou la concrétisation de grands projets français ou européens, tels le consortiumAirbus ou leTGV), tout en devant faire face à des conflits sociaux et aux premiers contrecoups duchoc pétrolier de 1973. Il suscite les critiques d'hommes politiques conservateurs tels qu'Édouard Lebas, ancien préfet de laManche et ancien député gaulliste, qui le qualifie dans leJournal du Parlement de « Pompilate », diatribe dans laquelle on peut lire :« Pompidou1er le Mécréant s'est astreint à aller à la messe »[46].
Amoureux de l'automobile, il soutient son développement déjà largement entamé dans les années 1960. Il s'attarde longuement au Salon de l'automobile et héroïse la victoire deMatra aux24 Heures du Mans 1972[47]. Son nom est associé à lavoie Georges-Pompidou sur la berge droite de laSeine inaugurée en 1967 et il fait accélérer la réalisation duboulevard périphérique qui est achevé en 1973. C'est cependant à tort qu'on lui attribue généralement la paternité duplan autoroutier pour Paris qui a principalement été conçu par les services techniques, les architectes et urbanistes de la ville de Paris.
Toutefois, devant la progression desaccidents de la route, il crée leComité interministériel de la sécurité routière[47]. Sa vision est souvent résumée à la formule« Il faut adapter la ville à l'automobile » alors qu'il déclarait en fait le, de manière plus nuancée :« La voiture existe, il faut s'en accommoder et il s'agit d'adapter Paris à la fois à la vie des Parisiens et aux nécessités de l'automobile à condition que les automobilistes veuillent bien se discipliner »[47].
À la suite de son discours de Chicago le, qu'il conclut en évoquant « les devoirs de solidarité qu'implique la sauvegarde de la maison des hommes », il crée leministère de l'Environnement, confié àRobert Poujade, faisant de la France le deuxième pays dans le monde à avoir unministère de ce type après le Royaume-Uni[48]. Il s'oppose aussi à l'abattage des arbres le long des routes.
Il favorise la modernisation de l'agriculture et de l'agro-industrie[49]. Dans le même temps, il lance les premiers labels et appellations d'origine.
Saisi en référé par l'avocatRené Floriot représentant le président Pompidou, le Tribunal de grande instance de Paris a, en 1970, interdit au journalL'Express de publier une publicité utilisant l'image du président de la République. La photo prise pendant les vacances présidentielles en Bretagne montrait Georges Pompidou à bord d'un bateau équipé d'un moteur de marque Mercury, commanditaire de la publicité[réf. nécessaire].
:Chaban-Delmas présente son programme « la nouvelle société » reposant sur l'élargissement des libertés publiques, la participation dans les entreprises, l'accroissement des pouvoirs régionaux et le développement de la solidarité.
16 septembre : dans sondiscours de politique générale, le Premier ministre, Jacques Chaban-Delmas, exprime le souhait d'organiser une compétition véritable entre les deux chaînes de télévision de l'ORTF ; ce discours se traduit par la création de deux unités autonomes d’information puis par deux directions distinctes.
décembre : loi sur l'actionnariat ouvrier chezRenault[52], inauguration de la première ligne deRER (Nation-Boissy Saint-Léger), abandon par la France de la filière graphite-gaz pourla filière nucléaire.
28 février : son discours de Chicago, évoquant les problèmes de l’environnement urbain[54], est considéré comme celui fondateur sur l'environnement[55]. Il y déclare notamment« L'emprise de l’homme sur la nature est devenue telle qu’elle comporte le risque de destruction de la nature elle-même »[56].
2 juillet : déclaration de Georges Pompidou à propos de l'ORTF, selon lequel l’« information doit être libre… indépendante… et impartiale ». Il rappelle aux journalistes de l’ORTF que leur parole « engage la France ».
17 juillet :
pour contrecarrer les enquêtes journalistiques de plus en plus pressantes autour de sa santé (voirinfra), Pompidou fait voter la loi instituant l'article 9 duCode civil qui garantit à chacun le « droit au respect de savie privée »[58] et de nouveaux articles duCode de procédure pénale punissant les atteintes à ce droit.
9 novembre : décès dugénéral de Gaulle àColombey les Deux Églises. Pompidou s'adresse aux Français et commence son discours magistralement :« Le général de Gaulle est mort. La France est veuve. » Cérémonie àNotre-Dame de Paris en présence de nombreux chefs d'État.
23 novembre : grâce présidentielle accordée au fugitifPaul Touvier. Cette mesure déclenche une tempête. Pompidou se justifie, lors d'une conférence de presse le, en citant, au détour de ses explications[59], une expression (« les Français ne s'aimaient pas »), qui avait par ailleurs été utilisée en 1916 parCharles Maurras dans le titre d'un de ses livres,Quand les Français ne s'aimaient pas, dans un contexte totalement différent.
Georges Pompidou et le chancelier allemandWilly Brandt le.
13 décembre : protestant contre le fait que l'ORTF ait coupé une partie de son reportage concernant « les sentiments ambigus » du président de la République envers les résistants et la Résistance intérieure française,Maurice Clavel quitte théâtralement le plateau de l'ORTF en lançant « Messieurs les censeurs, bonsoir ! ».
1972 :
19 janvier :le Canard enchaîné publie la déclaration de revenus du Premier ministre.
4 avril : début des essais duturbotrain expérimentalTGV 001 sur la ligne d'Alsace.
Janvier : la CEE devient l'Europe des 9 (Allemagne, Belgique, Danemark, Pays-Bas,Irlande, Italie, France, Luxembourg, Royaume-Uni). La Norvège reste en dehors de la CEE à la suite du rejet par référendum de l'adhésion.
17 octobre :premier choc pétrolier causé par la décision des pays de l'OPEP d'augmenter considérablement le prix du pétrole brut et de frapper d'embargo les alliés d'Israël à la suite du déclenchement de laguerre du Kippour. La France, non concernée par l'embargo, se rend compte de sa dépendance énergétique.
24 octobre : ajournement de la réforme du quinquennat.
6 novembre : Déclaration commune des gouvernements de la Communauté économique européenne sur la situation au Proche-Orient qui, à l'initiative du président Pompidou, exprime leur adhésion à la politique française d'ouverture aux demandes des pays arabes[63],[64].
4 décembre : un journaliste duCanard enchaîné découvre des agents desrenseignements généraux déguisés enplombiers en train de placer des micros dans leurs nouveaux locaux.
20 décembre : adoption de laloi Royer limitant l'ouverture des grandes surfaces.
11-13 mars : dernier voyage à l'étranger de Georges Pompidou, enURSS où il rencontreLéonid Brejnev. Son visage gonflé accrédite les rumeurs sur sa maladie.
2 avril : décès de Georges Pompidou. Le président du Sénat,Alain Poher, assure l'intérim.
Le visage du président Pompidou, rendu bouffi par le traitement de sa maladie, choque lors du sommet franco-américain de Reykjavik en 1973.Le24, quai de Béthune, dernier lieu de vie de Georges Pompidou.
Avant son élection à la présidence de la République, Georges Pompidou se plaint de fatigues et de maux de tête, puis de saignements de nez et d'états grippaux. Des examens révèlent qu’il est atteint par lamaladie de Waldenström.
À partir de début 1973, la maladie et ses traitements rendent son visage très gonflé et ralentissent sa démarche[66]. Son changement d’apparence surprend lors de ses entretiens avec des dirigeants étrangers, notamment en avecLéonid Brejnev et en avecRichard Nixon. Malgré les pressions, la presse française évoque la santé du président[67]. Il se consacre alors surtout à la politique étrangère, limite ses déplacements et délègue de plus en plus, notamment ausecrétaire général de la présidence de la République,Édouard Balladur[68],[69].
Alors que les rumeurs sur son état de santé se multiplient, la communication de l'Élysée se veut rassurante. De simples« grippes » sont évoquées[66]. Lors d'une conférence de presse, Georges Pompidou annonce même qu'il envisage de briguer un second mandat en 1976[70]. Les hypothèses sur une démission anticipée du président se renforcent[67],[71]. Un communiqué du fait état d'une« lésion bénigne d'origine vasculaire, située dans la région ano-rectale, et hyperalgique par intermittence », la maladie de Waldenström étant caractérisée par deshémorragies importantes[72].
Georges Pompidou meurt finalement dans son appartement parisien du deuxième étage de l'hôtel d'Hesselin, au24 quai de Béthune sur l'île Saint-Louis, le à21 h à l'âge de 62 ans[73]. Sa mort est annoncée le soir même[74].
La tombe de Georges et Claude Pompidou, àOrvilliers où le couple possédait une maison de campagne.
Après une cérémonie en l'église Saint-Louis-en-l'Île, il est inhumé le àOrvilliers, dans la plus stricte intimité (seulement une vingtaine de personnes) et un grand dépouillement, sans fleurs, ni couronnes, ni monument funéraire. Une simple dalle de pierre est mise en place, comme il l'a souhaité dans son testament rédigé en. Le, ses obsèques sont célébrées à lacathédrale Notre-Dame de Paris, lors d'une cérémonie présidée par l'archevêque de Paris, lecardinalFrançois Marty, en la présence d'une cinquantaine de chefs d'État[75],[76].
Une polémique se développe ensuite au sujet du secret tenu autour de sa maladie, et la classe politique « convient » alors que les futurs présidents de la République devront rendre compte de leur état de santé (François Mitterrand, qui s'était engagé durant sa campagne de 1981 à publier des bulletins de santé réguliers, dissimulera lui aussi, après son accession au pouvoir, la gravité de lamaladie dont il souffrait)[67].
Les nombreux insignes des décorations de Georges Pompidou sont conservés dans son fonds d'archives privées auxArchives nationales, et dont l'inventaire est en ligne[77].
Grand-croix de la Légion d'honneur (1969 ; grand maître de l'ordre entre 1969 et 1974, en tant que président de la République ; il fut chevalier en 1948 puis officier en 1957)
Buste en bronze du Président Georges Pompidou àCannes.
De nombreuses voies de circulation et établissements scolaires ont été baptisés au nom de Georges Pompidou, en France et dans d'autres pays. En,537 lieux sont baptisés du nom de l'ancien président (places, rues, etc.)[85]. Leparc Georges-Pompidou est un espace vert de six hectares, situé dans le secteur 4 deGrenoble.
Trente-cinq ans après sa mort, en, un sondageBVA indique que 74 % des Français jugent favorablement son action à la présidence de la République, moins queCharles de Gaulle, mais plus que les autres présidents de laVe République[87].
Le village natal de Georges Pompidou,Montboudif, a reçu pendant de longues années et jusqu'en 1995, six mois avant sa mort en, la visite deFrançois Mitterrand. Selon le sénateurMichel Charasse,« je le déposais devant la mairie-école et il me demandait de le laisser, se souvient le sénateur, quand il revenait au bout d'un quart d'heure il se contentait de dire : « Quand même quel destin extraordinaire »[88]. Montboudif accueille un musée en sa mémoire depuis le trentième anniversaire de son élection, en 1999[89].
Les papiers personnels de Georges Pompidou sont conservés auxArchives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine, sous la cote 555AP[77].
Jacques Foccart,Foccart parle. 2. [1969-1996] : entretiens avec Philippe Gaillard, Paris, Fayard et Jeune Afrique, 1997, 525 p.-[16] p. de planches(ISBN2-213-59498-8).
Association Georges Pompidou,Georges Pompidou, homme d'État, 1962-1974 : guide d'orientation bibliographique, Association Georges Pompidou, Paris, 1996, 262 p.(ISBN2-911612-00-0).
Sandrine Bula, Janine Irigoin et Caroline Obert,Archives de la présidence de la République. Georges Pompidou, Paris, La Documentation française, 1996, revu et complété par Pascal Geneste et Christèle Noulet, 2006[lire en ligne].
Mathieu Flonneau, Pascal Geneste, Philippe Nivet et Émilie Willaert,Le grand dessein parisien de Georges Pompidou, Paris, Archives nationales – Association Georges Pompidou – Somogy, éditions d'art, 2010.
Alexis Catuhe, préface de Luc Capdevila,1973. La France au Chili. Une histoire diplomatique, coll. "Recherches Amériques Latines", janvier 2025, 240 p.(ISBN978-2-336-45048-3)
Georges Pompidou et l'Europe : colloque, 25 et (publié par l'Association Georges Pompidou ; avec une préface d'Édouard Balladur et une postface deJacques Chirac ; sous la direction de Jean-René Bernard, François Caron et Maurice Vaïsse), Éditions Complexe, coll. « Interventions », Bruxelles et Paris, 1995, 691 p.(ISBN2-87027-525-0).
Un politique, Georges Pompidou : actes du colloque des 25 et au Sénat (organisé par l'Association Georges Pompidou ; sous la direction deJean-Paul Cointet, Bernard Lachaise,Gilles Le Béguec &Jean-Marie Mayeur), Presses universitaires de France, coll. « Politique d'aujourd'hui », Paris, 2001, XIII-436 p.(ISBN2-13-051568-1).
Georges Pompidou face à la mutation économique de l'Occident, 1969-1974 : actes du colloque des 15 et, [Paris], Conseil économique et social (organisé par l'Association Georges Pompidou ; sous la direction d'Éric Bussière), Presses universitaires de France, coll. « Politique d'aujourd'hui », Paris, 2003, V-418 p.(ISBN2-13-053598-4).
Action et pensée sociales chez Georges Pompidou : actes du colloque des 21 et au Sénat, Paris (organisé par l'Association Georges Pompidou ; sous la direction d'Alain Beltran &Gilles Le Béguec), Presses universitaires de France, coll. « Politique d'aujourd'hui », Paris, 2004, XIII-428 p.(ISBN2-13-054275-1).
La personne de Georges Pompidou a été le prétexte à plusieurs chansons, dont quelques-unes parues de son vivant, les autres des années après sa mort[90] :
↑a etbGérardVincent et Anne-MarieDethomas,Sciences po: Histoire d'une réussite, Plon (réédition numérique FeniXX),(ISBN978-2-259-26077-0,lire en ligne)
↑« L'Auvergnat de Paris », surretronews.fr, 24 août 1935 (où chercher quoi ?)(consulté le).
↑« Jean Lecanuet est le principal responsable du ballotage, car il a mordu sur l'électorat gaulliste », René Rémond,Notre siècle. De 1918 à 1991, Le Livre de poche, 1991,p. 585.
↑Un sondage éclair à Paris de l'Institut français d'opinion publique (IFOP) dès le montrait que 40 % des Parisiens interrogés avait revu leur opinion de Georges Pompidou à la hausse depuis le début des évènements, contre 34 % à la baisse, et respectivement 15 et 55 % pour Charles de Gaulle. Le baromètre politique d'IFOP pourLe Journal du dimanche en juin fait état de 46 % des interrogés satisfaits de Pompidou contre 34 % et de 20 % sans réponse.
↑Sous l’Ancien régime, la fonction officieuse deprincipal ministre d’État a été occupée jusqu’à dix-huit années consécutives parRichelieu. Après la Révolution, la longévité de Pompidou n’est dépassée que parJean-de-Dieu Soult, président du conseil des ministres pendant plus de neuf ans entre1832 et1847, dont six ans et dix mois en continu. Enfin, sous les deux empires, il n’a pas systématiquement existé de fonction de chef du Gouvernement distinct du chef de l’État, conduisantNapoléon Ier etNapoléon III à diriger l’action gouvernementale seuls pour des durées supérieures.
↑« Naissance du « ministère du XXIe siècle » », Vraiment durable, 2013/2 (n° 4), p. 129-153. DOI : 10.3917/vdur.004.0129.lire en ligne, consulté le 25 janvier 2024.
↑« Allons-nous éternellement entretenir saignantes les plaies de nos désaccords nationaux ? Le moment n'est-il pas venu de jeter le voile, d'oublier ces temps où les Français ne s'aimaient pas, s'entredéchiraient et même s'entretuaient ? », propos tenus en réponse à N*** Fourneyron, duProgrès de Lyon, et à écouter vers la fin de l'extrait vidéo en ligne sur le site de l'INA.
↑Terral Pierre-Marie, « Larzac : du refus local de l’extension du camp militaire au soutien à la « cause du causse » (1971-1981) »,Annales du Midi,t. 124,no 279,(lire en ligne).
↑Déclaration commune des gouvernements de la Communauté économique européenne sur la situation au Proche-Orient, 6 novembre 1973 (lire en ligne)
↑Jean-Pierre Teyssier,L'année 1973 dans la politique étrangère du président Pompidou (lire en ligne).
↑Édouard Balladur,Le Pouvoir ne se partage pas : conversations avec François Mitterrand, Fayard, 2009,p. 21.
↑Raphaëlle Bacqué,L'Enfer de Matignon : Ce sont eux qui en parlent le mieux, Points, 2010,p. 232.
↑Vincent Nouzille,Les dossiers de la CIA sur la France, 1958-1981 : dans le secret des présidents, Paris, A. Fayard-Pluriel,, 589 p.(ISBN978-2-8185-0016-3).