Né enÉgypte, de parentsgrecs dereligion juive,romaniotes et de langueitalienne[2], originaires de l'île deCorfou, il grandit dans un environnement multiculturel (juif,albanais,turc,italien,arabe,français) et se passionne vite pour lalittérature et lachanson française ; pour le linguisteLouis-Jean Calvet,« né à Alexandrie d’une famille juive grecque mais de langue italienne, baptisé Giuseppe par ses parents, inscrit à l’état civil égyptien sous le nom de Youssef, appelé à l’école française Joseph, puis Jo, un diminutif qui a fait croire, lorsqu’il est arrivé en France, qu’il s’appelait Georges, ce qu’il a laissé faire par admiration pour Brassens, il symbolise par cette simple succession de prénoms l’univers méditerranéen[3] ».
Il y avait à Alexandrie une très grande famille Mustacchi[4]. Son père, librairefrancophone, l'inscrit ainsi que ses deux sœurs Élisabeth et Marcelle aulycée français d'Alexandrie[5].
Georges vient en1951 àParis où il s'installe chez Marcelle et son époux le poèteJean-Pierre Rosnay, lui aussi libraire et pour qui il fait du porte-à-porte en vendant des livres de poésie[5].
Il exerce par la suite la profession dejournaliste[6], puis debarman dans un piano-bar, ce qui l'amène à fréquenter des personnalités du monde musical de l'époque, notamment dans le haut lieu de la vie intellectuelle et culturelle parisienne, lequartier Saint-Germain-des-Prés.
Il entend ainsiGeorges Brassens se produire un soir ; c'est pour lui une révélation : il n'aura de cesse par la suite de faire référence à ce maître, allant jusqu'à adopter son prénom en guise depseudonyme. Ils s'entendent très bien, et Brassens lui prodigue des conseils.
Georges Moustaki en 1961.
En1958, leguitaristeHenri Crolla[7] lui présenteÉdith Piaf[8] pour laquelle il écrit quelque temps plus tard une de ses chansons les plus connues,Milord[9], et avec qui il connaîtra une courte et fougueuse liaison d'un an ; c'est lui qui présente Georges Brassens à Édith Piaf, quelque peu hermétique aux chanteurssolistes, qui s'accompagnent à la guitare, dits« rive gauche ». Elle incite Moustaki à sortir de ce mouvement.
Tout au long desannées 1960, Moustaki se positionne comme un compositeur et parolier pour les grands noms de la chanson française commeYves Montand,Barbara etSerge Reggiani, avec qui il se lie d'amitié. Sa différence d'âge avec Piaf de 18 ans son aînée lui inspireSarah[10], qui sera tout d'abord interprétée par Reggiani, avant que lui-même ne l'enregistre à son touravec son aval[réf. nécessaire].
Il crée alors des chansons qui resteront parmi ses plus grands succès :Ma solitude,Joseph etMa liberté ou encoreLa Dame brune qu'il interprète alors en duo avecBarbara. Sa devise, tirée d'un écrit d'Antoine Blondin[11] est« l'homme descend du songe »[12].
En1968, artiste engagé au moment des événements deMai 68, il écrit, compose et interprèteLe Métèque,ballade romantique qui parle d'un étranger un peu éthéré, doux rêveur, sans attache. C'est un grand succès international qui marque un nouveau début de sa carrière d'artiste.
En, il fait son premier grand concert en vedette àBobino. On découvre alors un artiste qui privilégie une ambiance chaleureuse, de proximité avec son public.
Pendant les trois décennies suivantes, il parcourt le monde pour se produire, mais surtout trouver de nouvelles inspirations ; il écrit entre autresLa Vieillesse à 50 ans.
Le, Georges Moustaki monte sur scène, àBarcelone, et explique au public que ses problèmes respiratoires ne lui permettent pas d'assurer le concert[13]. Le, le chanteur annonce à la presse qu'il est définitivement incapable de chanter[14].
Grand amateur de laguitare, son instrument de prédilection, auquel il rend hommage dans plusieurs de ses chansons, il noue des liens d'amitié avec le guitariste virtuoseAlexandre Lagoya, comme lui né à Alexandrie, et d'origine familiale gréco-italienne.
Il s'engage lors de Mai 68 (période à propos de laquelle il compose la chansonLe Temps de vivre). Il chante dans les usines occupées auprès des ouvriers en grève avec ses amis musiciens pour «accompagner les événements avec nos guitares et nos chansons[15]». A propos de cette période, il déclare: «On se produisait notamment à l’usine Citroën. Il y avait des Portugais, des Yougoslaves, des Arabes, qui ne comprenaient rien à ce que je chantais, tout près d’une chaîne de montage, contraire à toutes les lois de l’acoustique. Une relation tendre, belle, se créait entre nous (…) Mon filet de voix s’ouvrait. J’avais envie que cette magie se perpétue[16]».
Moustaki a été enterré selon les rites juifs dans un caveau familial aucimetière du Père Lachaise à Paris à quelques mètres de la tombe de son ancienne amante Édith Piaf[23].
Georges Moustaki a une fille, Pia, née en 1954 de son union avec Annick Cozannec (1929-2008), surnommée« Yannick », femme de cinq ans son aînée, la seule qu'il épouse, lorsqu'il a vingt ans. Il mentionne brièvement l'existence de son enfant dans sa chansonIl est trop tard.
« Ce prix Georges-Moustaki me fait honneur par la qualité des artistes qui ont présenté leur candidature et par sa vocation de récompenser un album autoproduit ; c’est-à-dire réalisé en toute liberté et en toute indépendance. Je remercie tous ceux qui ont rendu cette aventure possible et le public qui participe à cette célébration. Je suis en phase avec les deux jeunes gens qui s’en occupent. J’avais quelques réticences à m’embringuer là-dedans, mais ils sont terriblement sympathiques, et ils savent ce qu’ils font. Ce sont des gens que j’estime beaucoup. J’ai eu envie de les suivre. Je vois ce qu’ils font tout au long de l’année. On est dans la même cour. »
1989 :Ballades en balade (coffret 4 CD, 87 titres, avec les paroles des chansons)
2002 :Tout Moustaki ou presque… (coffret 10 CD, 222 titres dont plusieurs inédits de 1960, avec les paroles des chansons sur chaque CD et un livret de 84 pages)
Georges Moustaki, Marc Legras et Michel Legras,Moustaki, avec Marc Legras : chaque instant est toute une vie..., Asnières-sur-Seine, Éditions du Marque-pages,, 161 p.(ISBN2-915397-05-8).
↑Catherine Schwaab, « Jeanne Moreau, son partenaire à l'écran le devenait souvent dans la vie »,Paris Match, semaine du 3 au 9 août 2017,p. 64-65(lire en ligne, consulté le).
Chantal Savenier,Voyage ethnographique au sein d'un lexique chantant — De la symbolique de la femme et de la féminité dans la séduction moustakienne, Montpellier, Les Sentiers Écartés,, 191 p., 14,8 × 21 cm(ISBN978-2-9533806-0-6).