Pour les articles homonymes, voirGeorges Groussard etGroussard.
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Georges Groussard, né le àSaint-Martin-lès-Melle (Deux-Sèvres) et décédé le àOpio (Alpes-Maritimes), plus connu sous le nom de colonel Groussard, est unmilitaire français.
Saint-Cyrien de la promotion des « Marie-Louise » (1911-1913), officier de « la Coloniale », Georges Groussard avait été très actif avant laSeconde Guerre mondiale dans les réseaux anticommunistes de l'armée liés à ce que l'on appelle « Cagoule militaire »[1]. Au milieu des années 30, il crée avec le capitaineJean Chrétien un réseau clandestin anticommuniste au sein de l'armée qui fusionne en août 1936 avec le réseauCorvignolles deGeorges Loustaunau-Lacau, dirigé dans un premier temps par les trois hommes, puis par Georges Loustaunau-Lacau seul après la mutation de Groussard et Chrétien[2],[3],[4].
Il est chef d'état-major de la région de Paris en.

Il rejoint l'armée d'armistice de Vichy et rêve, avecLoustaunau-Lacau de construire une armée clandestine à partir de ceux qu'il appelle lesVichyssois anti-nazis. Il crée, dans le cadre des services de Vichy, leCentre d'informations et d'études (CIE), service de renseignement (SR) couplé d'un service action, les Groupes de protection (GP). C'est à ce titre qu'il est chargé, le, de procéder à l'arrestation dePierre Laval, mais le régime nazi n'accepte pas cette intervention qu'il considère comme une tentative pour s'emparer du pouvoir, et envoie ses troupes le libérer. Les groupes de protection sont officiellement dissous, Groussard est désavoué[5]. Le CIE est officiellement dissous le 20 décembre mais continue à fonctionner officieusement - et non clandestinement - en bénéficiant des fonds spéciaux[6].
Le Centre d’information et d’étude et des Groupes de protection, en tant que telles, ne sont que vichystes et appartiennent à l’appareil répressif de l’État français :« l’analyse historique ne permet pas de classer [cette structure] comme résistante »[7]. Elle a cependant été vécue comme résistante par certains de ses membres, mais pas par Groussard lui-même, qui comme il l’écrivit constitue « une police politique auxiliaire acquise aux idéaux de la Révolution nationale »[8].
En fin de l'année 1940, le généralCochet, vichysto-résistant de la première heure qui signe ses appels de son nom, prend ses premiers contacts à Vichy dans la frange patriote de l'appareil d'État mais Groussard lui adresse une fin de non recevoir[9]. Tout au contraire, Groussard, en tant qu’inspecteur général des services de la sureté nationale, adresse àJoseph Darnand, alors directeur du CIE pour la région de Marseille, un ordre de recherches concernant l’activité du général Cochet et à la fin du mois essaie d'infiltrer un homme dans son groupe[6].
SelonDenis Peschanski etLaurent Douzou, la création du CIE s’apparente d’abord à la création d'une police politique parallèle au sein de l’appareil d'Etat vichyste. Ceci fait, Groussard mène une action officieuse avec l’aval d'autorités, qui de surcroît la financent, ce qui ne l’inscrit pas dans la clandestinité de l’action résistante[6]. Antoine Marchi, ancien cagoulard lui-même et membre du Groupe de Protection, est arrêté car il semble être l'éminence grise de l'assassinat deMarx Dormoy, en juillet 1941, ministre du Front populaire qui avait réprimé la Cagoule[10]. Après sa dissolution officielle, le Centre d'informations et d'études est confié au commandant Labat, qui l’anime clandestinement à son domicile, avant de le faire revivre sous une autre étiquette avouable : le service de renseignementsanti-maçonniques, dont les activités étaient larges (Labat transmettait à Vichy des fiches à la fois sur des agents allemands et sur des gaullistes et des communistes)[11].
En, Groussard part àLondres pour tenter de convaincreWinston Churchill, qu’il rencontre le 14, d’établir un contact à la demande du généralHuntzinger, ministre de la Guerre. Selon le compte-rendu que faitPhilip John Stead (en) de la rencontre, sa mission est officieuse car si Pétain est au courant, Darlan a été soigneusement tenue à l’écart. Churchill reproche au gouvernement et à Pétain, qui « n’est pas capable d'assumer la tâche qu'il voudrait accomplir », de ne rien faire pour faciliter la tâche de son ancien allié : « Il est aussi honteux que ridicule pour la France d'essayer de pratiquer le jeu de balancé entre ses alliés et ses ennemis, comme Vichy le fait »[12]. Groussard promet de revenir avec des consignes[13].
Il est arrêté à son retour, le, sur ordre deDarlan[14].
Libéré, à nouveau arrêté au retour de Laval puis relâché, il passe enSuisse en novembre 1942 après une troisième tentative d’arrestation[15] où il réactive des réseaux de renseignements militaires baptisés pour l'occasion « Réseaux Gilbert » et qu'il fait travailler pour l'Intelligence Service[16].
À la Libération, il refuse le grade de général que lui proposeCharles de Gaulle. Il quitte l'armée et reste un antigaulliste viscéral. Il prend parti pour legénéral Salan en 1962.
Il sera mis en cause par MaîtresMaurice Garçon et Chadirat, défenseurs deRené Hardy, sur son rôle dans la police de Vichy. Groussard les défiera en duel et adressera deux lettres aux avocats[17].
En 1964, il publie ses mémoires de guerre :Service secret 1940-1945, auxÉditions de la Table ronde. Au-delà de la relation de sa résistance, l'argument du livre est de démontrer que Salan en 1962 était dans la même situation que de Gaulle en 1940.
Il se marie en avec Véra Bernstein (1892-1971). Ils auront 5 enfants, leur filsSerge sera arrêté par laGestapo et déporté. Après le décès de Véra Bernstein le[18], le colonel Groussard épouse en en secondes nocesSuzanne Kohn, sœur d'Antoinette Sasse, ancienne collaboratrice deJean Moulin. Suzanne avait été sa compagne et secrétaire.
