Georges Marie Auguste Claude[2] est le fils d'un instituteur inventif qui l'a éduqué. Il est admis à l’École de physique et de chimie de Paris[3] (5e promotion)[4], et commence sa carrière d'ingénieur par ses travaux sur ladissolution de l’acétylène dans l’acétone, découverte qui conduit à l’utilisation industrielle de ce gaz. Indépendamment deCarl von Linde, il met au point en1902 unprocédé industriel deliquéfaction de l’air. Lesbrevets qu’il prend à cette occasion (avec l'appoint d'André Helbronner) sont à l’origine de la sociétéAir liquide, dont il est l'un des administrateurs et qui assure sa fortune : il reçoit statutairement 25 % des bénéfices de cette firme[5]. Il préconise en 1910, mais en vain, l’utilisation de l’oxygène liquide ensidérurgie. Ce procédé ne sera adopté qu’après laSeconde Guerre mondiale. Il met au point une nouvelle façon de réaliser la synthèse de l'ammoniaque ainsi qu'un système d'éclairage aunéon.
Il est élu membre de l'Académie des sciences le[6],[3]. Alors que ses collègues de l'Académie des sciences signent en 1928 une pétition demandant que la rosette d'officier de la Légion d'honneur lui soit remise[7], il n'est promu officier qu'en 1933, avec le physicienPaul Langevin comme parrain.
Il engloutit dans l'entre-deux-guerres une partie de sa fortune[8] dans des recherches et des expériences spectaculaires suivies par les médias, visant notamment à domestiquer l'énergie thermique des mers.
Georges Claude imagine un procédé de liquéfaction de l'air qui améliore le rendement duprocédé Linde et où le travail fourni par ladétente adiabatique de l'air après sa compression est utilisé dans le compresseur. Le refroidissement qui l'accompagne (effet Joule-Thomson) est mis à profit dans un échangeur de chaleur qui refroidit l'air à la sortie du compresseur. Claude réalise ainsi la séparation pardistillation fractionnée de l'oxygène, de l'azote, de l'argon.
Le froid nécessaire à la liquéfaction industrielle de l'air est obtenu pardétente, en tirant parti des deux propriétés suivantes de l'effet Joule-Thomson:
l'abaissement de température provoqué par la détente est proportionnel à la différence entre les pressions initiale et finale, tandis que,
l'énergie dépensée au moment de la compression est proportionnelle au logarithme du rapport des pressions, ce qui signifie que la dépense est la même pour comprimer une masse de gaz de 1 à 10 atmosphères ou de 10 à 100. Dans ce second cas, pour la même dépense d'énergie, l'abaissement de température après la détente est dix fois plus fort que dans le premier. En pratique, l'air est dépoussiéré, débarrassé de son gaz carbonique et de son humidité, comprimé vers 200 atmosphères, refroidi dans un échangeur, puis détendu jusqu'à 25 atmosphères. Une série de compressions et de détentes aboutit à la liquéfaction. Dans la plupart des usines, l'air liquide est immédiatement soumis à unedistillation fractionnée qui sépare l'oxygène, l'azote et lesgaz nobles. Les installations industrielles sont importantes et il n'est pas rare de voir traiter plusieurs centaines de milliers de mètres cubes d'air à l'heure.
Georges Claude démontrant la production d'électricité par l'énergie thermique des mers à l'Institut de France en 1926.
Poursuivant ses travaux sur les gaz rares (qu'il obtient en distillant l'air liquide), Claude met à profit l’émission lumineuse qui accompagne le passage de la décharge électrique dans un tube à gaz : la mise au point d’enduits fluorescents le conduit ainsi, en 1910, à la réalisation de l’éclairage au néon, d’abord utilisé dans les enseignes lumineuses (il s'associe en 1912 aux établissements Paz et Silva qui avaient réalisé la première publicité lumineuse électrique, puis les rachète pour former la société Claude-Paz et Silva, qui sera elle-même ensuite acquise parJCDecaux) puis, dans la fabrication des lampes « Claude »[9].
Claude s'intéresse à la production d'électricité et teste dès1926 une production électrique basée sur la différence de température entre les eaux de surface (plus chaudes) et le fond (froides) des mers chaudes (énergie thermique des mers ou « énergie maréthermique »). AvecPaul Boucherot, il construit une turbine utilisant ce gradient de température entre les couches superficielles et profondes (1930). En 1933, tirant les leçons de la démonstration[10] faite à Cuba en 1930, et en vue de réaliser une première expérience industrielle, Claude achète sur ses propres deniers le navireLa Tunisie[11], un cargo de 10 000 tonnes.La Tunisie fut transformée auxAteliers et chantiers de France-Dunkerque en1933 pour devenir une usine de réfrigération capable de produire 2 000 tonnes de glace par jour grâce à l'énergie thermique des mers. Cinq cents personnes ont travaillé sur ce projet durant un an[12]. Cependant le tube attaché à un caisson de 15 tonnes se rompt à proximité du fond; il déclare que c'est« l'échec le plus cuisant de ma carrière »[13].
Les engagements civiques et politiques : Première Guerre mondiale, militant d'extrême droite et collaborationniste
Au début de laPremière Guerre mondiale, Georges Claude, officier de réserve d’artillerie, est nommé membre de la commission des inventions. Il propose de fournir des bombes d’avions, excessivement puissantes, à base d’oxygène liquide. D'éminents militaires français appuient cette idée, notamment les générauxGallieni,Foch,Castelnau,Pétain et le colonelWeygand ; mais les bombes produites ne sont que peu utilisées, ce qui provoque l'incompréhension[3].
Laguerre des gaz crée une certaine panique dans le camp français car celui-ci ne sait pas encore liquéfier lechlore. Georges Claude, en employant des compresseurs industriels, parvient à mettre au point le procédé qui permet à l'armée française d'en utiliser sur le champ de bataille[3].
Il est fait chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire (le 26 octobre 1915) et obtient lacroix de guerre avec palme[14]. Legénéral Joffre écrit notamment à son propos en 1915 pour son dossier de la Légion d'honneur :« [Il] Joint aux qualités remarquables de l'homme de science une activité, une énergie et un courage hors de pair. [Il] N'a cessé de se dépenser sans compter tant pour la fabrication des projectiles que pour leur lancement, participant lui-même à toutes les opérations de bombardement sur l'ennemi et donnant à tous le meilleur exemple de dévouement et de sang-froid. [Signé] J. Joffre »[15],[3].
À la fin de la guerre, Georges Claude publie un réquisitoire violent et documenté contre les « politiciens et lespolytechniciens » des administrations civiles et militaires qui ont refusé ou freiné l'utilisation de ses inventions, dont la bombe à oxygène liquide[16].
C'est un homme de droite, partisan« de l'ordre et de la liberté », qui fait connaître en 1925 son opposition aucartel des gauches, aux politiciens, aux chefs radicaux-socialistes« prétendus patriotes, prétendus amis de l'ordre, (qui) laissent faire, sous la menace allemande plus grave que jamais, tous ceux dont le désir violent est de chambarder la France »[17].
Il se présente sans investiture ni comité aux élections législatives de 1928 àFontainebleau, berceau de ses travaux sur l'ammoniaque, contre le député sortant radical-socialisteJacques-Louis Dumesnil. Il se veut un candidat apolitique - il est cependant classé« union nationale » (le terme désigne alors les partisans deRaymond Poincaré hostiles aucartel des gauches) par les journaux - et indépendant. Ses réunions électorales intéressent la presse car elles sont originales : elles mêlent politique et science, Georges Claude se livre en effet à des expériences scientifiques devant les électeurs. Il dénigre la« lutte des classes », la politique, les politiciens et leurs« querelles stériles », les pouvoirs publics qui ignorent la science, vante l'action de la science qui peut générer la prospérité et les bienfaits de l'organisation du travail (letaylorisme), sur le modèle des États-Unis, ainsi que la collaboration du capital et du travail : il estime que« les savants, ainsi que tous ceux qui travaillent à la prospérité nationale, ont le devoir de descendre dans l'arène politique, pour y défendre la production, le progrès, la science, contre les parleurs stériles et les briseurs d'efforts ». Il cite son cas personnel et ne cache pas son amertume, rappelant qu'il avait proposé vainement durant la guerre son invention d'une bombe à l'air liquide[18]. S'il l'emporte en voix au premier tour, il est battu au second tour par le député sortant de quelques centaines de voix.
Quoique républicain, il donne quelques mois plus tard 250 000 francs au quotidien royaliste et nationalisteL'Action française, par patriotisme. Il reconnaît publiquement ce don en 1929 lorsqueGeorges Valois prétend que cette somme a été versée parMarthe Hanau pour faire taire le quotidien deCharles Maurras[19]. Il publie fin 1931Souvenirs et enseignements d'une expérience électorale, qui dénonce une nouvelle fois les politiciens et invite les partis de droite à l'union[20].
Nationaliste et dégoûté du régime parlementaire, au sommet de la réussite, de la richesse et de la célébrité[21], il adhère de façon spectaculaire à l'Action française (AF) en ; la ligue royaliste, à qui il verse 100 000 francs, met en valeur son adhésion qu'il proclame lors d'un meeting parisien[22]. Qui est le premier d'une longue série de conférences et de réunions qu'il donne pour cette ligue[23]. Il affirme alors :
« (Il faut) culbuter les politiciens qui tuent la France. (...) On n'est plus que les instruments des professionnels d'indiscipline et de démolition, et pendant ce temps-là cette Chambre qui nous achève s'entête à ne s'occuper que de ses propres intérêts. Eh bien, avant que se consomme cette œuvre, je jette mes illusions républicaines étant d'abord Français. Ainsi mon expérience rejoint les conclusions de l'Action française. (...) J'ai voulu en douter. J'ai vu qu'elle a raison. (...) Une seule chance: chasser ces gens. Mais d'abord, quoi mettre à leur place ? (... ) (La France) brûle de mettre au pas ces neuf cent agités. Mais seul y parviendra (...) un pouvoir qui leur soit supérieur. Donc, dictature ou monarchie. (...) Alors, royaliste ! »[24].
Il propose en 1935 d'être l'intermédiaire discret entre l'AF et des donateurs éventuels[25]. Il fait connaître son hostilité aux partis de gauche et auFront populaire[26]. La Ligue d'Action française ayant été dissoute en 1936, il demeure proche des royalistes d'AF et de Maurras : il est membre du CercleJacques Bainville parisien à partir de 1936, assiste à des réunions duCercle Fustel de Coulanges aux côtés de Maurras[27], vient attendre ce dernier à sa sortie de prison en 1937[28], prend la parole au meeting de 1937 destiné à célébrer le leader de l'AF[29], défile aux côtés des chefs de l'AF pour la fête de Jeanne d'Arc[30], participe au banquet de l'AF en 1938[31] et à un meeting en 1939 organisé pour remettre à Maurras sonépée d'académicien[32], etc.
En 1938-1939, il tente de convaincre des méfaits de laloi des 40 heures du Front populaire, dans des articles publiés parLa Journée industrielle et leJournal des débats[40], dans des ouvrages (Ma bataille contre la vie chère, 1939) ainsi que des conférences à l'adresse des élites mais aussi des ouvriers. Il préconise un plan de sauvetage économique du pays, comportant une augmentation de la durée du travail, une baisse des prix et une diminution des impôts. Là encore, il cite son cas personnel, celui d'un pauvre devenu riche grâce à la science, et ses conférences se terminent parfois par des expériences sur l'air liquide et plus souvent par la diffusion d'un film sur ses recherches sur l'énergie thermique des océans à Cuba[41].
En, il participe à une conférence scientifique internationale en Allemagne, àKarlsruhe. Il la conclut en célébrant une« collaboration française » avec l'Allemagne et en souhaitant la paix, mettant en garde contre les conséquences de la science dans la perspective d'une guerre entre les deux pays :« (...) Devant la puissance de plus en plus terrible (de la science), l'incertitude est de plus en plus grande pour chaque peuple de ce qui serait le résultat d'un nouveau conflit. (...) Puisse cette incertitude retenir l'humanité sur la pente redoutable où elle est engagée »[42]. Un Centralien participant direct à ce voyage organisé parMax Planck décrit précisément le climat haineux anti-français palpable pendant tout le séjour, et mentionne clairement le sens de l'allocution du chef de la délégation française. En effet, Georges Claude déclarait son souhait« que nous ne verrions plus jamais de guerre entre la France et l'Allemagne » accueilli par un silence glacial des hôtes allemands[43]. Cette même année, il plaide dans une lettre ouverte publiée aux États-Unis par le magazineTime pour une entente américano-anglo-française contre Hitler. Au printemps 1940, il tente sans succès de proposer à l'armée française puis à laRoyal Navy britannique une de ses inventions permettant de lancer des fléchettes d'un avion sur des troupes au sol, ce que son avocat en 1945 mettra en avant pour prouver son patriotisme[5]. Il a également fait signer à ses collègues de l'Académie des sciences une protestation contre l'expulsion par l'Allemagne des universitaires deCracovie, en, lors de laSonderaktion Krakau[44].
Après la défaite de 1940, il abandonne ses anciennes convictions germanophobes, rompt avec l'Action française et se déclare publiquement partisan de la collaboration franco-allemande à partir du[45]. Il multiplie alors les conférences, anglophobes et anticommunistes, à Paris et en province[46], et les écrits, articles[47] et brochures, éditées notamment par l'agence de presse Inter-France, en faveur de la collaboration[48],[49].
Quelque peu passionné sinon dérangé, il tente de sesuicider à l'issue d'une conférence donnée à Bordeaux le, pour prouver au public et à Hitler sa sincérité et réveiller les consciences. Interrompant sa conférence, il déclare au public : « J'ai fait mon devoir et je vais le prouver. » Il avale le contenu d'un flacon, puis affirme qu'il vient de s'empoisonner, afin de produire sur le peuple français un choc psychologique. Un simplevomitif suffit à contrecarrer l'effet du poison. L'incident est passé sous silence par la presse, du fait de la censure[50],[51],[52]. Il déclare encore en :« Il n'est plus qu'une chose pour nous sauver : la victoire allemande, à condition de l'aider »[53].
Ses prises de position ont fini par irriter et inquiéter les dirigeants d'Air liquide ; son président,Paul Delorme, s'est tardivement résolu à lui demander de démissionner de ses fonctions d'administrateur, ce que Georges Claude accepta[57].
Dernières années : bannissement, incarcération, libération conditionnelle
L'attitudecollaborationniste de Georges Claude lui vaut d'être radié de l'Académie des sciences le[58],[59],[6]. Il avait été arrêté par les maquisards deSologne le àLa Ferté-Saint-Aubin au château de la Beuvronne[60] où il résidait[61],[62] - il a alors 74 ans et est devenu complètement sourd. Interné, il est condamné le par laCour de justice de la Seine à laréclusion perpétuelle, à la confiscation de tous ses biens et à ladégradation nationale, échappant à la peine de mort requise par le commissaire du gouvernement (procureur) Vassart, qui dit, dans son réquisitoire, évoquant sa tentative de suicide public, que:
Ainsi donc, vous avez voulu mourir pour Hitler, Georges Claude. Eh bien, soyez satisfait, votre vœu peut encore être exaucé. Si la Cour suit mes réquisitions, dans quelques jours, vous serezfusillé comme complice d'Hitler, vous serez fusillé pour la cause d'Hitler.
(...)
À cause de vous, desmiliciens, des volontaires de laL.V.F. sont allés se battre contre les soldats français, américains, anglais, russes qui luttaient pour nous délivrer, et ils ont tué de ces jeunes hommes[63],[64].
La Cour de justice lui reproche les nombreuses conférences qu'il a données en faveur de la collaboration et la pétition de qu’il a signée à l'instar de presque tous les ténors de la collaboration, à la demande deDominique Sordet, réclamant le retour à Paris d’un gouvernement élargi « par l’entrée des éléments indiscutables » et des « sanctions sévères, allant jusqu’à la peine capitale, à l’égard de tous ceux dont l’action encourage la guerre civile ou compromettrait la position européenne de la France »[65],[66],[67],[68]. Il a dû affronter des rumeurs telle celle affirmant qu'il est l'inventeur du missileV1 dont il aurait livré le brevet aux Allemands. Rumeurs relayées par la presse communiste et réfutées lors du procès, notamment par son ancien condisciple devenu communiste,Paul Langevin[69],[70]. Ce dernier explique ainsi l'engagement de Claude lors du procès :
« Comment expliquer pareille aberration ? Tout d'abord, à mon sens, par cette griserie et cet excès de confiance en soi que produit le succès matériel chez ceux que l'esprit critique ou de solides qualités humaines ne protègent pas suffisamment. (...) Ainsi conduit par cet égocentrisme vers des conclusions fausses (...), il en est venu à se considérer comme chargé d'une mission au service de laquelle il a mis, avec l'outrance naturelle à son caractère et la confiance en soi développée par le succès matériel, son goût du risque, sa combativité et l'indéniable courage dont il avait, autrefois, fait un meilleur usage[71]. »
Il bénéficie par la suite d'une commutation de sa peine à dix ans de réclusion. Détenu depuis le au centre pénitentiaire de La Châtaigneraie, à La Celle-Saint-Cloud, il est libéré conditionnellement en raison de son grand âge (79 ans) début[72].
Il se consacre ensuite à des recherches sur l'utilisation de l'énergie des mers.
L'Électricité à la portée de tout le monde, Dunod, 1901.
L'air liquide, sa production, ses propriétés, ses applications, préface d'Arsène d'Arsonval, Dunod, 1903.
Air liquide, oxygène, azote, préface d'Arsène d'Arsonval, Dunod et Pinat, 1909
Au creuset de la guerre. Politiciens et polytechniciens, Boulogne-sur-Seine, chez L'auteur, 1919, 223 p.
Sur l'utilisation de l'énergie thermique des mers, Institut Océanographique, 1926
Souvenirs et Enseignements d'une expérience électorale, Paris, Nouvelle Librairie française, 1931, 287 p.
Pourquoi je vais à l'Action française, conférence faite par M. Georges Claude le, à la salle Bullier, puis à Nancy, Lyon et Marseille, et redonnée le à Luna-Park, Carcassonne, impr. de E. Roudière, 1934, 16 p.
Choses d'Italie et d'Espagne, Paris, impr. de Ducros et Colas, 1938, 43 p.
Un plan de sauvetage économique du pays. Suivi d'un Appel aux ouvriers, Paris, A. Fayard, 1938, 63 p.
Ma bataille contre la vie chère, Fayard. 1939, 77 p.
De l'hostilité à la collaboration, Editions de la France, Paris, 1941, 60 p.
La seule route, Paris, Publication du centre d'études de l'Agence Inter France, 1942, 127 p.
Georges Claude est titulaire de lacroix de guerre 1914-1918 avec palme. Chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur le, il est promu au grade d'officier dans l'ordre le puis fait officier de l'ordre le parPaul Langevin, mais radié de l'ordre le à la suite de sa« condamnation le par la cour de Justice de la Seine à la réclusion à perpétuité, à la confiscation de tous ses biens présents et à venir, à la dégradation nationale, pour intelligences avec l'ennemi »[73].
↑abcd ete« Le Gaulois », surgallica.bnf.fr/,(consulté le) :« Académie des sciences […] M. Georges Claude a été élu au premier tour par 41 voix sur 71 votants. […] M. Georges Claude, qui vient d’être élu membre de l’Académie des sciences, — section des applications des sciences à l’industrie, — est l’un des savants qui font le plus d’honneur à notre pays. Élève de l’École de physique et de chimie de Paris, où il eut pour maître l’illustre Curie, M. Georges Claude, ses études terminées, se consacra tout d’abord aux recherches relatives à l’électricité, puis il devint tout à coup célèbre grâce à ses magnifiques travaux sur la liquéfaction de l’air et ses applications. La guerre survint ; M. Georges Claude, officier de réserve d’artillerie, fut nommé membre de la commission des inventions, et c’est alors qu’il proposa de fournir à la défense nationale des bombes d’avions, excessivement puissantes, à base d’oxygène liquide. Malgré l’intervention des chefs les plus éminents de notre armée, Gallieni, Foch, Castelnau, Pétain, Weygand, ces engins ne furent que rarement utilisés, on n’a jamais su exactement pourquoi. La guerre des gaz nous trouva désemparés car, à cette époque, nous ne savions pas liquéfier le chlore. M. Georges Claude réussit là où tant d’autres avaient échoué, en employant des compresseurs industriels, et ainsi, nous pûmes, à notre tour, passer de la défense à l’attaque. M. Georges Claude est officier de la Légion d’honneur et titulaire de la croix de guerre. On ne lira pas sans émotion cette magnifique citation : « M. Georges Claude, lieutenant de réserve à l’aéronautique d’une armée. Joint aux qualités remarquables de l’homme de science, une activité, une énergie, un courage hors de pair. N’a cessé de se dépenser sans compter, tant pour la fabrication des bombes que pour leur lancement, participant lui-même à toutes les opérations de bombardement sur l’ennemi et donnant à tous le meilleur exemple de dévouement et de sang-froid » (25 octobre 1915). On voit combien est justifié le choix de l’Académie des sciences. Signé : Georges Wulff »,p. 2.
↑« Le Gaulois : littéraire et politique », surgallica.bnf.fr,(consulté le) :« Académie des sciences […] D'autre part, les académiciens présents ont signé une pétition demandant pour l'illustre Georges Claude, leur illustre confrère, — qui n'est encore que chevalier de la Légion d'honneur ! —la rosette d'officier. »,p. 2
↑G. Claude, « Comment remettre la France au travail ? »,La Revue hebdomadaire, 24 décembre 1938,(lire en ligne),G. Claude, « Les quarante heures »,L'Action française,(lire en ligne),G. Claude, « Un plan de sauvetage économique du pays »,L'Action française,(lire en ligne),G. Claude, « Un plan de sauvetage économique du pays »,L'Action française,(lire en ligne),R. Brasillach, « Les conférences de Georges Claude sur les problèmes économiques »,L'Action française,(lire en ligne),Ch. Maurras, « Georges Claude devant les ouvriers de La Villette »,L'Action française,(lire en ligne),anon., « La conférence de M. Georges Claude sur le relèvement économique du pays »,L'Action française,(lire en ligne),G. Claude, « Ma bataille contre la vie chère »,L'Action française,(lire en ligne),Anon., « Une nouvelle conférence de M. G. Claude »,Journal des débats,(lire en ligne),« M. Georges Claude parle au Gaumont-Palace devant des milliers d'auditeurs »,Le Petit Parisien,(lire en ligne),Anon., « M. Georges Claude et l'Union Française »,Marianne,(lire en ligne)
↑« Production et utilisation industrielles du krypton et quelques vieux souvenirs de l'industrie de l'air liquide »,Revue générale du froid,. Claude Singer, qui s'appuie sur un texte ultérieur de Georges Claude (pourtant intituléDe l'hostilité à la collaboration, Editions de France, 1941) le présente alors comme un« inconditionnel du rapprochement avec l'Allemagne », citant ses voyages en Allemagne et cette conférence où il aurait prôné la nécessité d'une collaboration avec l'Allemagne :Claude Singer,« La science française à la dérive. Itinéraires de scientifiques collaborationnistes sous l'occupation allemande », dans Gérard Fussman,Croyance, raison et déraison: colloque de rentrée 2005 du Collège de France, Odile Jacob,, p.295.
↑Mémoires d'André Meunier (°1899+1960), 60 pp. Ingénieur de l'École Centrale de Paris. En tant que Centralien, il était dans le groupe du professeur Barbillon, professeur de machines frigorifiques à l'École Centrale ... « fort lié avec le professeur Planck, qui n'avait pas de sentiment nazi ». Ces mémoires décrivent l'encadrement des congressistes français par des jeunes filles, au milieu de musiques militaires. Les correspondants allemands refusaient de répondre aux bénignes questions touristiques portant sur le paysage. Il note aussi le profond mépris des interlocuteurs pour les Italiens.
↑René-Gustave Nobécourt,Les secrets de la propagande en France occupée, Fayard,(lire en ligne),p. 61-62
↑« La peine de mort requise contre Georges Claude »,Le Monde,(lire en ligne).
↑Renaud de Rochebrune et Jean-Claude Hazera écrivent faussement que sa tentative de suicide ratée a fait« les gros titres dans les journaux » (Les patrons sous l'occupation,Rochebrune et Hazera 2013,p. 255)
↑Parti communiste français, « L'Humanité : journal socialiste quotidien », surgallica.bnf.fr,(consulté le) :« Le traître Georges Claude chassé de l'Académie des sciences - L'Académie des sciences s'est réunie hier en comité secret. À la suite d'une longue délibération, elle a publié le communiqué suivant : "L'Académie des sciences, considérant que M. Georges Claude a eu une activité contraire à l'honneur et à l'intérêt de la nation, décide de le rayer de la liste de ses membres" »,p. 1
↑« Fiche de Georges Claude, dans la base de données Léonore », Voir (image n° 12) le facsimilé de la lettre du 13 août 1945 à Georges Claude, 14 boulevard Richelieu,Rueil-Malmaison, signée par le grand chancelier de la Légion d'honneur, le général Dassault, surwww.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr(consulté le)