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| Archives conservées par | Institut français d'architecture (046 Ifa, PINGU)[1] |
Mémorial des Martyrs de la Déportation,ambassade de France à Sarrebruck(d),villa Romée,hippodrome de la Canche, Latitude 43(d) |
Georges-Henri Pingusson (né àClermont-Ferrand le, mort àParis le) est un architecte, urbaniste, enseignant et ingénieur français.
Après des études à l'École des Roches, il obtient son diplôme d'ingénieur à l'École supérieure de mécanique et d'électricité en 1913. Il combat durant laPremière Guerre mondiale dans les Dardanelles d'où il revient avec les honneurs militaires. Mais à son retour, il part pour un voyage initiatique en Italie à la recherche des bases de la civilisation. Classé premier au concours d'entrée de l’école nationale supérieure des beaux-arts de Paris, il étudie l'architecture de 1919 à 1925 dans les ateliers deGustave Umbdenstock et dePaul Tournon.
Il entame sa carrière en réalisant une architecture balnéaire dans un style régionaliste associé àPaul Furiet[2] ; certains bâtiments contiennent les prémices de la modernité comme lavilla Romée (1928) à Cannes[3]. Mais dans les années 1930, au décès de Paul Furiet, il change brutalement d'optique et se tourne vers le mouvement moderne.
Il dessine en 1930 une voiture au concept extrêmement moderne l'«Unibloc»[4]: phares avant sous un vitrage caréné, ouverture des portes"en papillon" et structure en aluminium auto-portante. Il anticipe toute une recherche sur le mobilier moderne qui prendra place dans l'hôtelLatitude 43, et ses recherches sur les outils du quotidien (téléphones, lavabos), la production, l'économie et lavaleur d'usage, qui sera un fil conducteur de son travail. Il se posera toujours la question non seulement du "comment", mais également du "quoi".
Il réalise en 1932 son chef-d'œuvre,l'hôtel Latitude 43[5] àSaint-Tropez, bâtiment emblématique de la coursive décalée, qui permet de s'adapter au site en offrant une double exposition aux chambres, vue mer au nord et soleil sur la pinède au sud. Le bâtiment développe sur son fronton mer la silhouette d'un paquebot moderne, radicalement layé par les lignes horizontales des coursives et des vues nord. Ce bâtiment s'inscrit dans un complexe aujourd'hui disparu qui s'échelonnait jusqu'au bord de mer : casino, piscine, terrains de sports, consacrés à l'homme moderne.
Il participe à l'Union des artistes modernes (UAM) aux côtés deRobert Mallet-Stevens. Il entre par ailleurs au comité de rédaction de la revueL'Architecture d'aujourd'hui dès les premiers numéros[6].
Durant la crise de 1935, il s'associe àRobert Mallet-Stevens pour des concours perdus, notamment le concours pour la réalisation de l'aérogare du Bourget en 1937, où il invente une passerelle fermée qui, depuis l'aérogare, dessert à niveau les avions (cette invention sera reprise aux États-Unis pour l'aéroport de San Francisco en 1957).
Durant la guerre, il travaille à des études sur la normalisation de la construction, et prépare laReconstruction avec d'autres homologues comme Jean Prouvé.
Architecte en chef de la reconstruction de laSarre de 1945 à 1950[7] puis du département de laMoselle (de 1946 à 1957). Il y propose en 1947 un plan d'urbanisme futuriste et consacré à la modernité pour la reconstruction totale deSarrebruck[8],la caserne des pompiers de Metz, deSarreguemines et le plan deBriey (Le Corbusier y fera bâtir uneunité d'habitation). Il réalise en Lorraine un grand nombre de plans et logements, notamment pour la reconstruction de la ville deWaldwisse, mais aussi des églises dont Saint-Maximin deBoust, église ronde, exprimant, après les destructions et le chaos, la fraternité retrouvée dans l'unité de Dieu. Il avait déjà proposé ce modèle avant-guerre pour l'église "Jésus ouvrier" àArcueil en 1938.
Son second chef-d'œuvre est lemémorial des Martyrs de la Déportation situé au bout de l'île de la Cité à Paris, réalisé avec une contrainte de non-visibilité par la présence de lacathédrale Notre-Dame. Il magnifie le programme en l'enfouissant dans une crypte, à laquelle on accède forcément seul dans le gabarit de l'escalier qui y mène, pour se retrouver broyé face à un peloton d'exécution stylisé qu'il fera réaliser en fer de construction. Tous les sols de France sont présents dans les agrégats du béton blanc mégalithique, de même que dans la porte d'entrée qui semble, par l'inclinaison des murs, se refermer sur l'individu. Le rond poli qui est gravé dans le béton de la porte d'entrée représente toutes les âmes qui, sur l'autre face en vis-à-vis, sont symbolisées dans les lumières qui brillent dans l'obscurité du couloir funéraire.
Doué d'une grande culture, il enseigne en tant que chef d'atelier à l'école nationale supérieure des beaux-arts de Paris, puis à l'école d'architecture deNanterre, où il développe la notion de pluridisciplinarité et les outils d'investigation dans tous les domaines du savoir et des connaissances, techniques et sociales, il promeut des ateliers "hors les murs de l'école" dont le chantier/laboratoire de reconstruction d'un village, abandonné sur son oppidum ancien àGrillon (Vaucluse).
Son dernier projet, levialle de Grillon, dont il ne put voir l'achèvement (il meurt à 84 ans pendant le déroulement des études), est la construction d'un ensemble de logements sociaux dans une portion de rempart d'un village ancien fortifié àGrillon (Vaucluse)[9],[10] où il réemploie la coursive décalée permettant la double orientation duLatitude 43, permettant ici la vueplaine, et là la vuepatio.
Il est nomméchevalier de la Légion d'honneur.

