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George Pell | ||||||||
![]() George Pell en 2012. | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Naissance | Ballarat (Victoria,Australie) | |||||||
Ordination sacerdotale | par lecard.Grégoire-PierreXV Agagianian | |||||||
Décès | (à 81 ans) Rome (Italie) | |||||||
Cardinal de l'Église catholique | ||||||||
Créé cardinal | par le papeJean-Paul II | |||||||
Titre cardinalice | Cardinal-prêtre de Santa Maria Domenica Mazzarello | |||||||
Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Ordination épiscopale | parFrank Little | |||||||
Préfet dusecrétariat pour l'économie dusaint-Siège | ||||||||
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Archevêque de Sydney | ||||||||
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Archevêque de Melbourne | ||||||||
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Évêque auxiliaire deMelbourne | ||||||||
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Évêque titulaire deScala (de) | ||||||||
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Autres fonctions | ||||||||
Fonction religieuse | ||||||||
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« Nolite timere »Mt 14, 27 (« N'ayez pas peur ») | ||||||||
(it) Notice surwww.vatican.va | ||||||||
(en) Notice surwww.catholic-hierarchy.org | ||||||||
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George Pell, né le àBallarat dans l'État du Victoria et mort le 10 janvier 2023 àRome, est unprélatcatholiqueaustralien. Né dans une famille chrétienne, il se sent pendant sa jeunesseappelé à la prêtrise, mais il ne prend sa décision qu'en 1959. Entré au séminaire en 1960, il estordonné prêtre en 1966, puis continue ses études jusqu’audoctorat en philosophie. Envoyé servir dans desparoisses, il n'y reste que peu de temps, sonévêque l'appelant rapidement pour remplir des charges importantes au sein du diocèse, commevicaire épiscopal puis directeur de séminaire.
En 1987, le papeJean-Paul II décide de l'élever à la dignité épiscopale dans la charge d'évêque auxiliaire deMelbourne. Il est alors remarqué par lacurie romaine et nommé membre de plusieurscongrégations romaines, bien qu'il ne soit alors qu'évêque auxiliaire, avant d'être nommé, en 1996,archevêque de Melbourne puis en2001, archevêque deSydney. Il est créé en 2003,cardinal de l'Église catholique par le papeJean-Paul II.
Après sonélection en 2013, le papeFrançois le nomme membre duconseil des huit cardinaux chargés de l'aider à réformer la curie. Il reste membre de ce conseil jusque fin 2018. Cette réforme entraîne la création d'unsecrétariat pour l'économie pour lequel le pape le nomme premiercardinal-préfet, il laisse alors sonsiège de Sydney. Il est poursuivi pour des accusations d’actes pédophiles datant des années 1970 et 1990, il est inculpé en 2017 puis condamné en 2018 et incarcéré en 2019, puis acquitté à l'unanimité du jury, un an plus tard, pour absence de preuve par la Haute Cour d'Australie. Il est déchargé successivement de ses charges du conseil des cardinaux et de préfet en 2019.
George Pell est né le àBallarat dans l'État deVictoria enAustralie. Son père George Arthur Pell, unanglican non-pratiquant dont les ancêtres étaient deLeicestershire en Angleterre, est alors un champion de boxe en poids lourds et le manager de la Gordon Gold Mine près de Ballarat[1]. Sa mère, Margaret Lillian Pell[2], née Burke, est une fervente catholique d'origine irlandaise[1]. À sa naissance, ses parents avaient déjà mis au monde en 1940 des jumeaux – un garçon et une fille – morts peu après, George a donc particulièrement été choyé pendant son enfance[3].
Il fait ses études aucouvent de Loreto (en) à Ballarat, où il fait sa première communion en 1948[4]. Il est à ce moment-là atteint d'un abcès ou d'une tumeur à la gorge, qui le rendra malade pendant plusieurs années l'obligeant à subir de nombreuses opérations[4]. À l'âge de dix ans il entre auCollège Saint-Patrick de Ballarat (en), ce collège est alors connu pour fournir le plus de prêtres catholiques de tous les collèges d'Australie[5]. À Saint-Patrick dans les années 1956 à 1959, il joue commeruckman[Note 1] dans la première équipe de football de son collège[6]. Il signe même pour jouer avec leRichmond Football Club[2]. Toutefois, ses ambitions le mènent plus tard à la prêtrise. Il explique en effet dans un entretien en 1997 qu'à ce moment-là de sa vie, et ce depuis de nombreuses années, il sentait l'appel de Dieu pour lesacerdoce. Après avoir essayé de fuir cet appel, il l'accepte finalement en dernière année d'école. C'est au père John Molony, chapelain du Saint Patrick College qu'il se confie, et qu'il fait part de sa décision[7].
En 1960, il commence ses études sacerdotales auCorpus Christi College (en), alors situé àWerribee dans la banlieue deMelbourne[8]. C'est au séminaire qu'il fait la connaissance deDenis Hart (en) qui deviendra son successeur comme archevêque de Melbourne. Pell continue de jouer au football et sert comme préfet de classe dans sa deuxième et sa troisième année de séminaire. Il poursuit ensuite ses études à l'université pontificale urbanienne à Rome[2].
George Pell est ordonné diacre le[9], puis prêtre le suivant par le cardinalGrégoire-PierreXV Agagianian en labasilique Saint-Pierre. Il obtient une licence en théologie à l'Université pontificale urbanienne en 1967, et un doctorat de philosophie enhistoire ecclésiastique à l'Université d'Oxford. Pendant ses études à Oxford, il sert également comme aumônier des étudiants catholiques au Eton College, où il y célèbre la première messe catholique romaine depuis la Réforme anglaise[10].
En 1971, il retourne en Australie et est affecté au poste de vicaire àSwan Hill dans l'État du Victoria, où il reste deux ans[2]. Il sert ensuite dans la paroisse de Saint-Alipius à l'Est de Ballarat de 1973[11] à 1983, devenant administrateur en 1984 de la paroisse de Bungaree[2]. En 1982, il obtient une maîtrise de l'éducation à l'université de Monash àMelbourne[8]. Toujours comme administrateur, il sert également commevicaire épiscopal pour l'éducation de 1973 à 1984. Il remplit ensuite le rôle de directeur du campus d'Aquin de l'institut d'enseignement catholique de 1974 à 1984, avant d'en devenir le principal de 1981 à 1984[8]. Il est également rédacteur en chef de 1979 à 1984 deLight (littéralement « Lumière »), le journal diocésain de Ballarat[2].
De 1985 à 1987, Pell est recteur du séminaire pour son « alma mater » au Corpus Christi College[8] ; il estvicaire dans les paroisses de Victoria. Il enseigne en parallèle auCampion Hall[6].
Le, leprononce apostoliqueFranco Brambilla (en) annonce l'élévation à la dignité épiscopale par Jean-Paul II de George Pell et Peter Connors commeévêques auxiliaires deMelbourne[12]. George se voit alors conféré le titre d'évêquein partibus deScala (de). Il est consacré évêque le suivant par son archevêqueFrank Little, celui-ci est assisté deRonald Mulkearns (de) etJoseph O'Connell.
En 1990, il est nommé par le pape consultant duconseil pontifical Justice et Paix[13] pour un mandat de cinq ans, et aussi père synodal du synode des évêques à Rome sur la préparation des prêtres, où ses interventions amènent alors lacongrégation pour l'évangélisation des peuples à le mandater pour inspecter plusieurs séminaires[13]. Il est nommé la même année, membre de lacongrégation pour la doctrine de la foi, faisant de lui le premier évêque australien à ce poste[13], il en reste membre jusqu'en l'an 2000[14].
Il est nomméarchevêque deMelbourne le, et est installé le suivant[15]. Il choisit alors comme devise d'archevêque« N'aie pas peur »[Note 2]. En il annonce la création d'un commission indépendante chargé d'examiner les plaintes de pédophilies dans le diocèse[16]. Il reçoit lepallium du pape Jean-Paul II le. Il fait du recrutement et de l'aide à la maturation de la vocation pour la prêtrise sa priorité dans l'archidiocèse, il explique en effet que« Sans prêtres, nos paroisses périssent et meurent[17] ».
De 1998 à 2001, il assure les charges de Grand Prieur de l'Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem dans la lieutenance d'Australie du Sud, de 1998 à 2001, puis dans la lieutenance deNouvelle-Zélande du Sud jusqu'à 2014[8].
Le, il est nommé8earchevêque deSydney succédant ainsi au cardinalEdward Bede Clancy. Cette nomination provoque un retentissement en Australie car l'archidiocèse de Melbourne est alors considéré comme supérieur à celui de Sydney, sa superficie et sa population étant plus élevées. Certains catholiques pronostiquaient plutôt sa nomination comme préfet de la congrégation pour l'éducation ou l'évangélisation des peuples après deux décennies d'épiscopat à Melbourne[18]. Il est installé en lacathédrale Sainte-Marie deSydney le de la même année[19]. En, Jean-Paul II le nomme membre du comitéVox Clara pour renseigner laCongrégation pour le culte divin sur la traduction anglaise des textes liturgiques. Le, il est nommé membre duConseil pontifical pour la famille[20].
George Pell estcréé cardinal par Jean-Paul II au cours duconsistoire du avec le titre decardinal-prêtre deSanta Maria Domenica Mazzarello. La cérémonie se déroule exceptionnellement en extérieur sur laplace Saint-Pierre, George Pell est accompagné par un prêtre assistant[Note 3], son cousin Henry Nolan, ancien compagnon de séminaire. À l'issue de la cérémonie, le nouveau cardinal évoque certains points qui l'ont touché durant la cérémonie, notamment la nécessité d'une bonne traduction de la liturgie pour être fidèle à la langue d'origine : lelatin, la beauté de cette langue devant se retrouver dans sa traduction. Il souligne aussi la difficulté à rester concentré durant toute la cérémonie se déroulant à l'extérieur[21]. Il est fait chevalier Grand-Croix de l'Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem pour l'occasion[8]. Le il est nommé membre de lacongrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements[22].
Il participe auconclave de 2005 qui élit le papeBenoîtXVI, et devient ainsi le5e cardinal australien à participer à un conclave. Il est alors estimé par certains médias trop jeune pour êtrepapable[23].
En 2006, il obtient que lesJournées mondiales de la jeunesse 2008 soient organisées dans la ville deSydney. En tant que pasteur, il défend la doctrine sociale de l'Église à plusieurs reprises au sein de la société australienne.
Il est nommé président-délégué du synode sur la parole de Dieu du 5 au, en remplacement du cardinalOswald Gracias ne pouvant s'y rendre[24]. Le il est nommé Père synodal duSynode des évêques sur la nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne, se tenant en[25]. Le il est nommé membre de la congrégation pour les évêques par BenoîtXVI[26].
Il participe auconclave de 2013 qui élit le papeFrançois. Le, le nouveau pape constitue ungroupe de neuf prélats issus de tous les continents, chargés de l'épauler dans la réforme de laCurie romaine et de la révision de la constitution apostoliquePastor Bonus. Pour l'Océanie, c'est le cardinal Pell qui est choisi[27].
Il est nommé membre de laCongrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique le à l'occasion du renouvellement de la congrégation[28], et membre de lacongrégation pour l'évangélisation des peuples le[29].
Le, il est nommé par François père synodal pour latroisième assemblée générale extraordinaire du synode des évêques sur la famille se déroulant du 5 au en tant que membre spécialement nommé par le Pape[30]. Juste avant le synode, celui-ci réaffirme son opposition à l'accès à la communion des divorcés remariés[31]. À la fin de la première semaine de synode, le cardinal commente larelatio faisant un état des propositions du Synode. Il trouve que celle-ci ne représente pas la majorité des avis, et ré-attaque notamment la partie sur les divorcés-remariés en expliquant que« La question de la communion pour les divorcés et remariés n'est que la pointe de l'iceberg », il met en garde sur les conséquences que peuvent entraîner la volonté de certains de se montrer miséricordieux, leurs décisions pouvant entraîner des changements radicaux dans la direction de l'Église et conduisant alors à ce qui se passe dans d'autres religions chrétiennes[32]. Au cours d'unehomélie lue à l'occasion du3e pèlerinage à Rome organisé par leCœtus Internationalis Summorum Pontificum il rappelle la notion de consensus avec laquelle travaille le collège des évêques et des cardinaux, et donc l'importance de ne pas entrer dans des discussions stériles qui rendent le travail contre-productif. Il rappelle en outre que l'Église n'est pas construite sur le roc mais sursaint Pierre avec ses défauts et ses faiblesses[33].
En, il est confirmé comme membre de droit duSynode des évêques sur la mission de la famille dans l'Église et dans le monde en tant que chef de dicastère de la Curie romaine par François. Il est élu le au cours du synode, comme modérateur d'un des cercles mineurs anglophone de réflexion[34].
Au cours de la27e réunion duconseil des cardinaux, le, il est annoncé qu'il n'est pas renouvelé dans ses fonctions de membre pour raison d'âge; certains ont tôt fait d'évoquer les lourdes accusations de pédophilie qui pèsent sur lui[35],[36]. Dans les faits, le verdict de culpabilité déjà rendu le ne sera rendu public que le.
Le, par lemotu proprioFidelis dispensator et prudens, le pape institue unsecrétariat pour l'économie et en nomme le cardinal Pell préfet[37]. Celui-ci, pour mieux se concentrer sur son nouveau ministère, prévoit alors de s'installer au Vatican et donc de cesser ses fonctions d'archevêque de Sydney[38]. À la tête d'un nouvel organe du Vatican, c'est le poste d'un nouveau cardinal-secrétaire (ou aussi appelé cardinal-préfet selon lemotu proprio) qui lui est proposé[39]. Sans être l'égal ducardinal secrétaire d'État,Pietro Parolin, ses fonctions ne dépendent pas de lasecrétairerie d'État, mais directement du souverain pontife. Cette appellation de secrétariat témoigne de l'importance du poste que le pape confie au cardinal Pell. En effet, seule jusque-là la secrétairerie d'État possédait ce nom dans la Curie romaine. Ce nouvel organe est en effet présenté par les médias comme un ministère ayant un large pouvoir et menant une politique, contrairement aux congrégations qui sont plus des cercles de réflexions pour guider le pape[39]. En plus de la fonction de chef de ce nouveau secrétariat, il est aussi chargé d'en écrire les statuts pour une ratification ultérieure de ceux-ci par le saint-père[40].
En plus de veiller à une meilleure gestion des ressources pour« pouvoir les destiner aussi aux pauvres », le cardinal Pell explique au quotidien italienIl Sole 24 Ore la nécessité de changer la politique budgétaire afin de réduire la bureaucratie, mais aussi de favoriser une plus grande autonomie des dépenses de chaque ministère. En tant que secrétaire, et dépendant de ce fait directement du Pape, il a ainsi autorité sur l'Institut pour les œuvres de religion, l'autorité d'information financière et de laCongrégation pour l'évangélisation des peuples[40]. Sa nomination est vue comme un contrepoids à la nomination à la tête duconseil pour l'économie du cardinalReinhard Marx. Le cardinal Marx est un fils de syndicaliste, alors que le cardinal Pell est généralement présenté comme un théologien plutôt conservateur et proche du pape émérite BenoîtXVI[41].
Le, il fait appel au professeur Franco Dalla Sega, comme conseiller spécial, notamment pour l'aider dans la réorganisation de l'APSA[42]. Le, au cours d'une conférence de presse, il présente les premiers travaux du secrétariat, avec notamment l'élaboration d'unProject management office, dirigé parDanny Casey. Ce bureau a pour but d'organiser le transfert de la section ordinaire de l'APSA vers le secrétariat pour l'économie, comme décrété dans lemotu proprio du pape en date du[43]. En août, dans la lignée de l'exhortation apostoliqueEvangelii gaudium, il remet l'accent sur la nécessité de se concentrer sur la pauvreté au travers de l'éducation, de l'hospitalité et de la famille[44]. À la suite du synode, le pape officialise son élection comme membre du14e conseil ordinaire du secrétariat général duSynode des évêques[45].
Le, il est annoncé par le directeur de lasalle de presse du Saint-Siège que le mandat de cinq ans du cardinal Pell à la tête du secrétariat pour l'économie étant arrivé à échéance, il n'est plus préfet de ce dicastère[46].
Le cardinal George Pell décède le 10 janvier 2023 dans un hôpital à Rome d'un arrêt cardiaque à la suite de complications consécutives à une opération de la hanche[47],[48].
Le pape François dans son télégramme de condoléance salue« sa collaboration diligente avec le Saint-Siège dans sa réforme économique dont il a jeté les bases avec détermination et sagesse »[49],[50].
Le cardinal Pell soutient l'utilisation de la messead Orientem du Canon de la Messe, trouvant dans celle-ci le fait que le prêtre n'est ainsi plus le « centre du spectacle »[51]. Il prévoit de participer au troisième pèlerinage à Rome en, pèlerinage organisé par leCœtus Internationalis Summorum Pontificum qui promeut le développement de la forme extraordinaire du rite romain remise au jour par leMotu proprioSummorum Pontificum du pape BenoîtXVI[52] mais, souffrant d'une bronchite, il ne peut célébrer la messe en l'église de la Très Sainte Trinité des Pèlerins à Rome[33].
Le cardinal Pell a exprimé son accord avec la levée de l'excommunication des quatre évêques de laFraternité sacerdotale Saint-Pie-X (FSSPX). Il souligne :« Je pense qu'il est certainement un objectif louable d'essayer de concilier cette aile de l'Église », mais il a aussi insisté sur le fait que la FSSPX doit accepter les enseignements duConcile VaticanII avant qu'ils puissent être pleinement réconciliés avec leSaint-Siège, expliquant :« Je pense qu'il serait tout à fait incongru de vouloir être formellement réconcilié avec l'Église si vous désavouez explicitement les éléments clés de VaticanII », dont il a rappelé l'enseignement que« l'État ne peut pas contraindre la croyance » et« la condamnation de l'antisémitisme » par leur conseil[53].
Le cardinal Pell considère qu'abandonner lecélibat des prêtres serait une erreur. En au cours duSynode des évêques sur« L'Eucharistie : source et sommet de la vie et de la mission de l'Église » à Rome, s'exprimant alors sur le rapport entre le célibat et la célébration du saint sacrifice, il déclare que« Perdre cette tradition maintenant serait une grave erreur, qui provoquerait une confusion dans les zones de mission et ne renforcerait pas la vitalité spirituelle dans le premier monde ». Sur l'ordination de femmes, il soutient le point de vue du pape Jean-PaulII, qui affirme que celle-ci est impossible selon la constitution divine de l'Église[54].
Lors de laConvention constitutionnelle australienne de 1998 (en), laquelle a examiné la question pour l'Australie de devenir une république, l'archevêque Pell y a été nommé délégué. Il s'est prononcé en faveur d'un changement, et a appelé les dirigeants politiques de l'Australie à embrasser la République, notant que« sans le soutien de la plupart des bancs avant des deux côtés du Parlement, ce serait du gaspillage d'aller à un référendum ». Vers la fin de la procédure, il a appelé les conservateurs à soutenir le changement[55].
En 2008, à la suite de la mort d'un nouveau soldat en Afghanistan, Pell rappelle la lutte à mort qui s'y déroule. Il réaffirme qu'il n'a jamais soutenu ladeuxième guerre en Irak commencée parGeorge W. Bush, rappelant que les Américains n'y ont finalement pas trouvé d'armes chimiques illégales. Il explique qu'avec cette guerre, le sort des chrétiens irakiens n'a fait qu'empirer. Il soutient par contre laguerre en Afghanistan[56].
En 2009,BenoîtXVI était intervenu sur la sexualité en Afrique, notamment sur le fait que, selon lui, surmonter leSIDA ne réside pas dans la distribution depréservatifs, et que ceux-ci pourraient même augmenter le problème. En réponse à la couverture médiatique faite à ces propos, le cardinal Pell explique que, selon lui, les préservatifs témoignent d'une« grande crise de spiritualité et de santé » et que« Les préservatifs encouragent la promiscuité. Ils encouragent donc les irresponsabilités[57] ».
À l'occasion de la publication de la2e encyclique de FrançoisLaudato si' en, le cardinal Pell émet des réserves sur le rôle de l'Église dans l'écologie ; il explique en effet que« L'Église n'a pas un mandat du Seigneur de se prononcer sur des questions scientifiques ». Prenant donc ses distances avec l'encyclique selon le quotidien économique britanniqueFinancial Times, il note néanmoins que l'encyclique comporte des points intéressants, et que celle-ci explique bien« nos obligations envers lesgénérations futures et nos obligations envers l'environnement »[58].
En 2015, George Pell est critiqué par Peter Saunders, alors membre laïc de laCommission pontificale pour la protection des mineurs, pour avoir eu, selon lui, une attitude méprisante envers les victimes d'abus sexuels commis par des membres du clergé. Pour l'ancienne victime d'actes pédophiles, le comportement du cardinal est incompatible avec son maintien au Vatican[59]. George Pell réplique qu'il n'a jamais couvert de délits et qu'il intentera des actions en justice contre ces accusations. Le porte-parole du VaticanFederico Lombardi qualifie la réaction du cardinal de« digne de respect et d'attention » tandis que le cardinalSeán O'Malley, président de la commission, soutient que celle-ci« n'a pas compétence pour commenter des cas ou des enquêtes individuelles »[60].
Le cardinal George Pell est ciblé, en, par leHerald Sun deMelbourne qui affirme que la police de l'État de Victoria enquête sur lui pour des affaires d'attouchements concernant cinq à dix garçons. Pour le cardinal, qui dément ces accusations, ces attaques ont pour but d'affaiblir l'Église catholique australienne[61].
La même année, une affaire de pédophilie refait surface. Dans les années 1970, un jeune garçon aurait confié au cardinal Pell que le frère (Edward « Ted ») Dowlan, membre desFrères chrétiens,« se comportait mal » avec les garçons ; Pell n'aurait alors pris aucune mesure. Le cardinal expliquera qu'« avec le recul de quarante années, je dirais certainement que j'aurais dû en faire davantage ». Il nie cependant avoir voulu étouffer l'affaire[62].
Le, l'enquête est publiée dans la presse[63]. Cité à comparaître le devant un tribunal australien, le cardinal Pell, réaffirmant son innocence, décide de rentrer en Australie et se met en congé de ses fonctions vaticanes le temps de la procédure judiciaire[64].
Le cardinal fait également l'objet d'une autre plainte selon laquelle il aurait couvert les abus d'Edward « Ted » Dowlan[65].
Le, le verdict de culpabilité est annoncé avec quelques semaines de retard, le tribunal en ayant interdit temporairement la publication afin de préserver l'intégrité de poursuites ultérieures[66],[67]. À l'unanimité, le, le jury a déclaré le cardinal Pell coupable d'agression sexuelle, notamment sur cinq chefs d'accusation dont celle de « pénétration sexuelle sur un mineur de moins de16 ans », rapportée par une première victime qui a témoigné à huis clos, et qui constituait le crime le plus grave. Les quatre autres cas relèvent d'« agressions sexuelles sur mineur de moins de16 ans ». Une autre victime possible est morte d'une overdose en 2014, à l'âge de30 ans, et n'a par conséquent pas témoigné[68],[69].
Le, le cardinal est incarcéré. Le, il est condamné à six ans de prison. Il en risquait cinquante. Le juge a expliqué avoir tenu compte de « crimes odieux » commis par le prélat mais aussi de son âge avancé. Il a aussi souligné l'arrogance stupéfiante du cardinal.
George Pell a fait appel de sa condamnation pénale pour actes de pédophilie : l'appel est rejeté le 2019[70].
En attendant l'épuisement des recours civils en Australie, le Vatican maintient son appui à Pell[71],[72].
Pell dépose à la suite de sa condamnation une demande de révision auprès de laHaute Cour[73], acceptée le[74], qui conclut à son acquittement à l'unanimité des sept juges[75] et à sa libération immédiate en, après un an d'incarcération[76], estimant qu'il y avait« une possibilité importante qu'une personne innocente ait été condamnée, parce que les preuves n'ont pas établi sa culpabilité selon le niveau de preuve requis. » ; le risque de poursuites au civil demeure[72]. Il réagit à l'occasion de sa libération sur plusieurs points, notamment vis-à-vis de son accusateur pour lequel il dit ne« pas avoir de rancune » et ajoute« Je ne veux pas que mon acquittement ajoute à la douleur et à l'amertume que beaucoup ressentent ; il y a certainement assez de douleur et d'amertume »[72]. Il explique aussi se réjouir de la date de cette nouvelle, lui permettant de vivre leTriduum pascal en liberté, et notamment de pouvoir célébrer la messe[75].
En, il est visé par une autre plainte pour avoir couvert le prêtre Edward « Ted » Dowan, au début des années 1980, dont il savait qu'il abusait d'enfants. L'évêque de Ballarat, Paul Bird, et l'archevêque de Melbourne, Peter Comensoli, sont également mis en cause[77].
En, au lendemain de sa libération, une nouvelle enquête est ouverte par la police australienne pour des abus sexuels sur enfants dans les années 1970, toujours àBallarat[78]. La presse se fait alors l'écho de virements d'argent, 700 000 euros, du Vatican à l'Australie ; il est suspecté qu'un rival de Pell, le cardinalGiovanni Angelo Becciu, mécontent du programme de réforme financière de Pell, avait envoyé cet argent pour payer un témoin australien dans l'affaire d'abus sexuels. Tout en reconnaissant la réalité de ces transferts, la police australienne décide ne pas enquêter dessus[79],[80],[81].
Le, le rapport de la commission royale révèle que le futur cardinal George Pell, alors membre du collège de consultants du diocèse de Ballarat, était au courant des abus commis parGerald Ridsdale, un prêtre catholique australien, reconnu coupable d'abus sexuels sur des enfants et d'attentats à la pudeur envers au moins70 enfants, et avait délibérément participé aux efforts de dissimulation et au transfert de Ridsdale de la paroisse Mortlake près de Ballarat vers Sydney en 1982[82],[83]. « Au moins » l'une des victimes de Ridsdale, son neveu David, affirme que Pell « a essayé de le soudoyer » pour qu'il « garde le silence », en février 1983, lors d'une conversation téléphonique. Même s'il y a un doute sur la façon dont David Risdale a interprété la conversation[83],[82],[84], la commission constate également que Pell était suffisamment conscient des abus sexuels commis sur des enfants par le prêtre dès 1973 et aurait dû envisager des mesures visant à éviter les situations à risques, comme le laisser emmener des garçons dans des camps de nuit[83],[82].
En, la Cour suprême de Victoria condamne la presse qui a révélé, commenté les conclusions du premier procès et critiqué l'acquittement de 2019. Les fortes amendes sont infligées àThe Age, 450 000 AUD, et àNews Corp, 400 000 AUD[85].
Possédant les ornements communs des cardinaux ayant la dignité d'archevêque, le blason est constitué de deux parties:
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