Pour les articles homonymes, voirMonk (homonymie) etMonck.
| Lord-lieutenant du Middlesex | |
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| Lord-lieutenant du Devon | |
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| Lord Deputy d'Irlande | |
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| Master of the Horse (England)(d) | |
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| Membre du Parlement de la Convention Devon(d) | |
| Membre du Conseil privé d'Irlande | |
| Membre du Parlement d'Angleterre (1653) Devon(d) | |
| Membre du Parlement d'Angleterre |
| Duc d'Albemarle | |
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| Successeur | |
| Naissance | |
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| Décès | |
| Sépulture | |
| Activités | Militaire,homme politique |
| Période d'activité | |
| Père | Thomas Monk(en) |
| Mère | Elizabeth Smith(d) |
| Fratrie | Nicholas Monck(en) |
| Conjoint | Anne Clarges(d) |
| Enfant |
| Membre de | |
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| Grade militaire | |
| Conflit | |
| Distinction |
George Monck ditMonk ( –),1erduc d'Albemarle (Aumale),Général de la mer (amiral) (1652), est un des principaux personnages de l'État sousOliver Cromwell, pour qui il mena la répression enÉcosse, avant de changer de camp et de contribuer à la restauration du roiCharlesII.Franc-maçon, il fut membre de la loge d'Édimbourg[1].
Deuxième fils de Sir Thomas Monck, un parlementaire anglais issu de lagentry, il naquit à Potheridge, près deTorrington, dans leDevonshire.
Au printemps1649, lors de latroisième guerre civile anglaise enUlster, le manque de ressources pour se battre le força à négocier unarmistice avecOwen Roe O'Neill. LeCommonwealth de l'Angleterre l'exonèra finalement de tout blâme de déloyauté.
En1650,Cromwell lui donna le commandement d'un régiment à pied de laNew Model Army. Cette confiance s'avèra justifiée par les campagnes en Écosse de Monck. Celui-ci fait partie duconseil de guerre pour labataille de Dunbar et, en mai1651, fut promu lieutenant-général de l'artillerie(ordnance).
En décembre1652, sa santé l'obligea à rentrer en Angleterre, mais il se joignit à la marine et participa à lapremière guerre anglo-néerlandaise[2].
En1652, laNew Model Army destitua le gouverneur deVirginieWilliam Berkeley, qui s'était mobilisé contre elle, puis fit le blocus de laBarbade pour y imposer des taxes et un monopole empêchant l'île d'exporter sonsucre. George Monck, trouva finalement un accord avecThomas Modyford, le plus riche planteur de l'île et son gouverneur, pour qu'il n'y ait pas de débarquement en Barbade.À partir de cette date, la carrière de Monck prit un virage : il n'était plus seulement un fidèle de Cromwell, mais un militaire puissant, qui avait déjà pactisé deux fois avec l'ennemi et préparait sa reconversion pour l'après-Cromwell.[réf. souhaitée]
En1654, le soulèvementroyaliste deGlencairn le fit rentrer en Écosse pour le réprimer. Il purgea aussi les rangs de son régiment desniveleurs,quakers,Fifth Monarchists et autres radicaux. En 1655, l'Écosse soumise,Cromwell nomma une commission pour la gouverner, oùGuizot relève « la majorité que Monk eut constamment »[3].

En1659, après la mort de Cromwell (), il soutint et conseilla son successeurRichard Cromwell. Dans cette période confuse, il resta cependant en retrait et silencieux àÉdimbourg au commandement des forces anglaises enÉcosse et ne fit rien lorsqueCharles Fleetwood etJohn Disbrowe (en) renversèrent Richard Cromwell, non plus lorsqueJohn Lambert rétablit leParlement croupion. En,Charles II Stuart le contacta par le biais de son frère Nicolas, un clerc, qui fut chargé de lui apporter lettre du prétendant Stuart. Il renvoya son frère « à ses livres », et refusa toute proposition.
Mais il prit parti contre le général Lambert lorsque celui-ci rompit avec leParlement croupion (). En, Lambert fut alors envoyé avec de fortes troupes pour aller à la rencontre de Monck. Lambert devait négocier avec lui ou le forcer à se soumettre à la volonté du Parlement. Avec le soutien deThomas Fairfax, Monck parvint toutefois à prendre la direction du sud. L'armée de Lambert se désagrégea face aux pressions de Monck et le général rentra quasiment seul à Londres, la plupart de ses soldats ayant déserté en attente de leur solde. Monck marcha donc sur Londres sans aucune opposition. Le24 novembre, il fut nommé commandeur en chef des forces parlementaires. Il entra dans la capitale le.
Il n'indiqua pas tout de suite ses intentions finales : il encouragea secrètement les milieux royalistes de la cité de Londres, refusa de préter serment d'abjurer lamaison des Stuart, et, tout en restant formellement aux ordres duLong Parlement, il le pressa cependant de se dissoudre, réduisant aussi les « camarillas » politiques qui s'étaient formées dans ses propres troupes au prétexte de discipline. Dès lors, il devint le seul maître de la situation, en qualité de chef de l'armée.
Quoique restant théoriquement fidèle aux principes républicains, il fit admettre l'idée que le nouveau Parlement pourrait avoir en son sein un parti royaliste fort. Monck entra alors directement en communication avec Charles II, qui finit par faire ladéclaration de Breda, largement inspirée des recommandations de Monck[4]. Le nouveau Parlement se réunit le. Monck lui recommanda d'inviter le roi et le1er mai fut votée la restauration de la monarchie, ainsi faite sans une goutte de sang. Il fut le premier à accueillir le roi à son arrivée àDouvres, le25 mai.
Il reçut diverses récompenses (adoubement, pensions, décoration, titre de maître des chevaux de la maison du roi, pairie en tant que duc d'Albemarle, comté de Torrington, baronnies Monck, Pothering, Beauchamp, Teyes…). Il accepta la refondation de l'armée : son régiment fut le seul de laNew Model Army à être incorporé dans les troupes deCharles II d'Angleterre lors de laRestauration anglaise, sous le nom deColdstream Guards. Lors de la signature de lacharte de 1663, il fut un des huitlords propriétaires à recevoir des terres dans les colonies américaines (en Caroline) : une ville deCaroline du Sud (Moncks Corner) porte d'ailleurs son nom. En outre, il servit pendant ladeuxième guerre anglo-néerlandaise, en tant que commandant en chef de la flotte britannique. Officiellement premierLord du Trésor, il cessa toutefois toute activité politique jusqu'à son décès, le. Il est enterré à Westminster.
Son filsChristopher Monck lui succèda comme2educ d'Albemarle en1670.
La contribution de Monck à la restauration de la royauté inspire àVictor Hugo l'épigramme suivante, à propos du rôle deMac Mahon dans la répression de la Commune :
Mac-Mahon, tant de fois vaincu,
Es-tu donc avide de gloire
Au point de jouer dans l’histoire
Le même rôle que Monk eut[5] ?
George Monck figure en bonne place dans les intrigues émaillantLe Vicomte de Bragelonne d'Alexandre Dumas (1847-1850).
Il est érigé en modèle de renversement de régime parCharles Maurras dansSi le coup de force est possible publié en 1910. Maurras l'invoque précédemment dansMademoiselle Monk en 1902[6].
« Monk eut tout le pouvoir de l'amirauté, sur terre, de sorte qu'outre ses autres emplois il se trouva fort chargé d'affaires dans ce temps là. »