George Bush est le fils deDorothy Walker[3] et de son mariPrescott Bush, sénateur républicain modéré duConnecticut et homme d'affaires qui construit la fortune familiale dans la banque et la finance.
George Bush, pilote de bombardier torpilleur durant la guerre du Pacifique.
George Bush grandit àGreenwich auConnecticut et fait ses études à laPhillips Academy àAndover, dans leMassachusetts, de 1936 à 1942. Il est capitaine de l'équipe debaseball et membre d'une fraternité très fermée, laAuctoritas, Unitas, Veritas (Autorité, unité, vérité). Mais, bien qu'admis à l'université Yale, il décide à la suite de l'attaque dePearl Harbor en1941 de s'engager le, au lendemain de son baccalauréat, dans l'US Navy, dont il est alors le plus jeune pilote.
Après la guerre, George Bush entre à l'université Yale où il rejoint la fraternitéDelta Kappa Epsilon et est, tel son pèrePrescott Bush (1917) puis son filsGeorge W. Bush (1968), admis en 1948 dans la très secrèteSkull and Bones Society ce qui lui permet d'initier la construction d'un solide réseau politique. Il sort diplômé (BA) en économie en 1948[3].
George Bush épouseBarbara Pierce le. Ensemble, ils ont six enfants :George W. Bush, Robin (morte à l'âge de 3 ans des suites d'uneleucémie),John (Jeb), Neil, Marvin et Dorothy. Suivant les traces de son père et de son grand-père en politique, George Walker est élugouverneur duTexas en 1995 et président des États-Unis en 2000. John, quant à lui, fait fortune dans l'immobilier et est élu gouverneur deFloride en 1999. Barbara Bush meurt en[5].
Après la guerre, George Bush se lance dans l'industrie dupétrole auTexas et fonde laZapata Petroleum Company en1953, avec un ancien agent de laCIA, Thomas J. Devine. Il travaille pour la sociétéDresser Industries(en) qui fusionne en1998 avec la sociétéHalliburton Energy Services dontDick Cheney, qui deviendra sonministre de laDéfense, était à l'époque le président-directeur général. Après avoir quitté la CIA en 1977, Georges H. W Bush devint un des dirigeants deslaboratoires pharmaceutiques Eli Lilly et membre du conseil d'administration ; à ce sujet, en tant que vice-président (à partir de 1981) il a activement défendu les intérêts des industriels pharmaceutiques au travers, notamment, du Texas Medication Algorithm Project[3].
Atteint deparkinsonisme vasculaire, il se déplace en fauteuil roulant ou fauteuil électrique à partir de 2012.
En 1964, George Bush entre en politique en se présentant contre le sénateur démocrateRalph Yarborough auTexas. Sa campagne est notamment axée sur le vote de Yarborough en faveur duCivil Rights Act de 1964, auquel tous les politiciens du sud des États-Unis se sont opposés. Il taxe Yarborough d'extrémiste et de démagogue gauchiste, celui-ci se défend en le taxant d'opportuniste. Bush perd sa première élection lors de la défaite républicaine de1964.
Il est finalement élu en 1966 et réélu 1968 à laChambre des représentants dans le7e district duTexas. Durant ses mandats, il est perçu comme uncentriste et vote en faveur duVoting Rights Act prévoyant l'abaissement à dix-huit ans de l'âge requis pour ledroit de vote. En1970, il est candidat auSénat des États-Unis avecJames Baker comme directeur de campagne. Cependant, il échoue dans sa tentative face au candidat démocrateLloyd Bentsen. Il se retrouve alors sans fonction élective.
En 1971, Richard Nixon le nommeambassadeur des États-Unis aux Nations unies. Son choix est unanimement approuvé par les sénateurs. C'est à ce poste qu'il expose un projet d'une force internationale visant à garantir la paix auProche-Orient et s'oppose à ce que lerégime de Pékin occupe le siège de laChine, au détriment du gouvernement deTaïwan[6].
Entre et, George Bush est directeur du Renseignement central. À cette occasion, il restaure le moral du personnel très atteint par les suites duscandale du Watergate et les investigations de la Commission Church. Il rencontre régulièrementJimmy Carter, d'abord comme candidat, ensuite comme président-élu, pour l'informer de l'état du monde. Lors du scandale du Watergate, il est par ailleurs soupçonné, parmi d'autres, d'être « Gorge profonde », le fameux indicateur des deux journalistes duWashington Post qui ont mis l'affaire au grand jour.
En1977, après l'élection du démocrateJimmy Carter à la présidence, George Bush décide de se mettre pour quelque temps en retrait des affaires politiques et de prendre la présidence du comité exécutif de laFirst International Bank(en) àHouston, poste qu'il occupe jusqu'en1979[7].
Les responsabilités exercées comme représentant à l'ONU, à Pékin puis à la tête de la CIA, lui confèrent une excellente expérience internationale qui le crédibilisera en 1980 aux yeux de Ronald Reagan pour être son vice-président.
En, George Bush est candidat aux élections primaires républicaines de 1980 face àRonald Reagan. Il doit vite s'incliner face à l'ancien gouverneur deCalifornie. Celui-ci, après avoir hésité, notamment en faveur deGerald Ford, choisit finalement George Bush comme colistier pour le poste de vice-président, car il estime qu'il pouvait être un compagnon précieux ; républicain modéré, il pouvait apporter son expérience internationale auprès desNations unies et de laChine, ainsi qu'une vision de l'intérieur de la CIA.
Ronald Reagan est élu président face à Jimmy Carter. En, George Bush entre à ses côtés à laMaison-Blanche en tant que vice-président.
En 1981, George Bush est le premier vice-président à assurer un intérim pour la présidence lorsqueRonald Reagan est victime d'unetentative d'assassinat par un déséquilibré. Cet intérim se renouvelle en 1985, lorsque Reagan est opéré pour un cancer du côlon.
Ronald Reagan est réélu pour un second mandat le, remportant 49 États (525 grands électeurs) et 58 % du vote populaire contre un seul État et 41 % du vote populaire àWalter Mondale.
Le, George Bush annonce sa candidature à la succession de Ronald Reagan. Soutenu par ce dernier, il remporte les primaires républicaines face au sénateur du KansasBob Dole et au pasteurPat Robertson[8]. Il est investi à la convention républicaine deLa Nouvelle-Orléans, le, et choisit pour candidat à la vice-présidence le sénateur de l'IndianaDan Quayle.
Le ticket républicain est opposé au démocrate, formé deMichael Dukakis, gouverneur du Massachusetts, et de colistier,Lloyd Bentsen, sénateur du Texas. Le, George Bush remporte l'élection présidentielle, obtenant 426 grands électeurs et 53,4 % du vote populaire. Il est proclaméprésident des États-Unis par leCongrès le, après l'officialisation des résultats ducollège de grands électeurs. Dans l'histoire politique moderne des États-Unis, il est le seul candidat à maintenir son parti au pouvoir après deux mandats de suite (en l'occurrence, ceux de Ronald Reagan)[9].
George Bush prêtant serment lors de son investiture, le.Cote de popularité de George Bush durant sa présidence.
George Bush est investi le sur les marches duCapitole, àWashington, D.C., comme41eprésident des États-Unis (d’où l’un de ses surnoms, « Bush 41 »). Il poursuivit la politique menée par son prédécesseur, Ronald Reagan, en particulier en matière de politique étrangère.
Lorsque George Bush devient président des États-Unis, le budget du pays est déficitaire du fait de la politique étrangère de Ronald Reagan, qui avait relancé la course aux armements pour revenir à hauteur de l'Union soviétique, et de sa baisse massive de la fiscalité : le déficit s'établit ainsi à 220 milliards en 1990.
Il tente de convaincre leCongrès des États-Unis, à majoritédémocrate, de réduire les dépenses fédérales sans pour autant augmenter les impôts. Mais le Congrès l'oblige à accroître les dépenses fédérales, avec une augmentation légère des impôts. Ce compromis lui aliène le soutien des républicains conservateurs, qui lui reprochent de revenir sur sa promesse électorale de 1988 de ne pas augmenter la pression fiscale (« Read my lips: no new taxes »)[10].
Au même moment, il doit gérer les conséquences financières de la gravecrise des caisses d'épargne. En 1992, 7,8 % de la population active américaine est au chômage.
De façon générale, il lui est reproché de négliger la politique intérieure pour la politique étrangère, et ses plans pour sortir le pays de la récession économique divisent au sein de son propre parti[11]. Il déclare d'ailleurs en 1990 qu'il trouve la politique étrangère plus importante, ce qui accentue la perte de ses soutiens[10].
Son mandat sur le plan intérieur est aussi marqué par une réforme dudroit civil en faveur des personnes handicapées, l'accroissement des fonds publics destinés à l'éducation et la protection de l'enfance et dans l'adoption duClean Air Act pour lutter contre la pollution.
L'aggravation de l'insécurité, la forte augmentation des crimes constatés sur le territoire (+ 20 %) durant son mandat, les graves émeutes de Los Angeles en 1992 et l'absence de réponse claire de l’administration accentueront encore l'impopularité du président et la perte du soutien des républicains conservateurs[11].
En 1989, alors que les ministres de l’Environnement d'une soixantaine de pays se réunissaient pour la première fois afin de définir un cadre permettant de préparer un traité juridiquement contraignant pour lutter contre leréchauffement climatique, George H. W. Bush et son gouvernement font avorter l'accord pour défendre leurs intérêts économiques. Finalement, la convention climat de l’ONU, signée en 1992, ne comporte pas de contraintes, calendrier ou objectifs chiffrés d’émissions degaz à effet de serre[12]. Les membres du Conseil économique du président Bush se montrent par la suite résolument opposés à une politique de réduction d’émissions de gaz à effet de serre[12].
En, George Bush autorise une intervention militaire américaine auPanama pour destituer le présidentManuel Noriega, dont le régime menace les intérêts américains. Celui-ci, d'abord réfugié à l'ambassade duVatican, se livre finalement et est ramené enFloride pour y être jugé et emprisonné pour trafic de drogue et corruption[15].
George Bush rendant visite aux troupes stationnées enArabie saoudite en.
Lorsque le, l'Irak, gouverné parSaddam Hussein, envahit l'émirat voisin duKoweït, le gouvernement Bush réagit alors avec la plus grande fermeté. Avec l'aval duCongrès et desNations unies, George Bush envoie des troupes dans le Golfe et convainc les dirigeants saoudiens d'accepter sur leur sol des forces défensives nord-américaines. D'une formation défensive, la coalition passe à l'offensive après quelques mois d'embargo économique total sur l'Irak destiné à faire plier le raïs irakien[16].
Après un mois de bombardements intenses, l'offensive terrestre ne dure que quelques jours et des centaines de milliers de soldats irakiens sont faits prisonniers. L'opération est un succès pour la coalition. Cette dernière ne soutient toutefois pas les insurgés qui menacent alors le pouvoir de Saddam Hussein, déstabilisé par sa défaite au Koweït. Craignant vraisemblablement une trop grande instabilité dans cette région exportatrice d'hydrocarbures et l'éclatement de l'Irak, la communauté internationale laisse faire la répression menée par les troupes baasistes à l'encontre des populationsKurdes et des chiites. Une zone d’exclusion aérienne dans les territoires kurdes du nord du pays est néanmoins placé sous couverture aérienne de la coalition. En une autre zone d’exclusion aérienne est mise en place dans le sud de l'Irak[18].
Les partisans de la destitution de Saddam Hussein reprocheront alors à George Bush de ne pas avoir poursuivi jusqu'à Bagdad afin de renverser le dictateur irakien, En1998, cinq ans avant le déclenchement de la guerre en Irak par son filsGeorge W. Bush, il répondra à ces critiques expliquant dans un livre intitulé un monde transformé co-écrit avec son ancien conseiller à la sécurité nationaleBrent Scowcroft que l'invasion de l'Irak « aurait eu un coût humain et financier incalculable »[19]. Par ailleurs, le mandat que la coalition avait reçu de l'ONU ne prévoyait pas une invasion militaire de l'Irak et un changement de régime par la force armée àBagdad[20].
L'administration Bush s'inquiétait également des événements qui se déroulaient dans lesBalkans et qui menaçaient gravement leur stabilité[21].
Quelques mois plus tard, en août1991, lors duputsch de Moscou enUnion soviétique et la séquestration enCrimée deMikhaïl Gorbatchev, George Bush apporte immédiatement son soutien au président russeBoris Eltsine, immédiatement suivi par le Royaume-Uni, alors queHelmut Kohl en Allemagne apporte son soutien à Gorbatchev et que laFrance par l'entremise deFrançois Mitterrand reste dans l'expectative, allant même dans un premier temps vouloir attendre les intentions des « nouveaux dirigeants » soviétiques reconnaissantde facto le gouvernement issu du putsch[22].
La crise se dénoue finalement par la fuite des putschistes et l'implosion de l'URSS privant les États-Unis de leur ennemi légendaire, donnant naissance, selon George Bush, à un « nouvel ordre mondial » (New World Order) dans lequel lesÉtats-Unis,de facto l'unique superpuissance mondiale, doivent commencer à redéfinir leur rôle. Cette tâche ardue n'était pas achevée dans sa totalité à la fin du mandat de George Bush[22].
Dans cet esprit, George Bush se rend à Kiev et plaide devant le Parlement ukrainien (laRada) le maintien de l'Ukraine dans une Union soviétique rénovée et décentralisée[23].
Lors de l'annonce de l'initiative nucléaire présidentielle du, il annonce l'élimination desarmes nucléaires tactiques et le retrait des ogives nucléaires américaines à l'étranger hormis quelques centaines de bombes pour avions qui restent sur des bases de l'USAFE dans quelques pays européens de l'OTAN[24].
George Bush remporte facilement les primaires républicaines de 1992, devançant notammentPat Buchanan. Il est formellement désigné candidat à l'élection présidentielle lors de la convention républicaine qui se tient àHouston du 17 au. Dan Quayle est à nouveau son colistier à la vice-présidence. Il met en avant son bilan en matière de politique étrangère.
Mais l'économie s'impose comme le thème principal de la campagne et sa candidature souffre de sa politique économique, des républicains lui reprochant de ne pas avoir tenu ses promesses électorales au sujet de la fiscalité. En parallèle, le discours dePat Buchanan sur laguerre des cultures et la prise de position du président du parti amènent des républicains modérés à opter pour le candidat démocrate,Bill Clinton[25]. Le fait que le pays ait un président républicain depuis 1981 joue également en sa défaveur.
Le, Bill Clinton remporte l'élection présidentielle avec 370 grands électeurs et 43 % du suffrage populaire, l'emportant dans des États dans lesquels était ancré le Parti républicain (Colorado,Maine,Maryland,Montana,Nevada,Nouveau-Mexique,Vermont). George Bush obtient 168 grands électeurs et 37,4 % du suffrage populaire. Le 20 janvier 1993, George Bush quitte la Maison-Blanche et Bill Clinton lui succède.
Après son départ de la Maison Blanche, George Bush continue d'exercer diverses responsabilités professionnelles. Il est notamment conseiller spécial dugroupe Carlyle, un des principaux fournisseurs du Pentagone[26].
Relativement discret sur la scène internationale, il continue à faire des apparitions publiques. Ainsi, le, il prononce un discours aux funérailles deRonald Reagan. Par ailleurs, malgré leurs différends politiques, George Bush est devenu proche deBill Clinton, avec qui il apparaît lors de spots télévisés pour promouvoir l'aide aux victimes dutsunami de 2004 dans l'océan Indien, puis à la suite de l'ouragan Katrina de 2005[27],[28].
Le public peut se recueillir devant sa dépouille, dans la rotonde duCapitole[39]. Une cérémonie en lacathédrale nationale de Washington a ensuite lieu en présence de Donald Trump, de nombreuses personnalités politiques américaines et dirigeants étrangers[40]. Le, après un office religieux qui se déroule en l'église épiscopalienne Saint-Martin deHouston, George H.W. Bush est inhumé en laGeorge Bush Presidential Library and Museum[41].