Louis Round Wilson Library(en) (11005)[1] Stuart A. Rose Manuscript, Archives, and Rare Book Library(d)[2] University of Victoria Special Collections and University Archives(d) (SC182)[3]
Né à Duke Street (Bloomsbury), le, George Cruikshank est le second fils du caricaturiste, miniaturiste et illustrateur d'ouvrages,Isaac Cruikshank (1756-1810/1811). Très jeune, il travailla avec son père, notamment en produisant des billets de loterie. Son premier dessin publié apparait en 1806.
À partir de la mort de son père, vers 1810, il devint le principal caricaturiste politique de la Régence.
Ce n'est que dans les années 1820 qu'il s'oriente surtout vers l'illustration, à la suite de la publication duLife in London de P. Egan (1820) que George et son frèreIsaac Robert Cruikshank ont illustré[4].
Snuffing outBoney,1er mai 1814.George Cruikshank,Peace & Plenty or good News for John Bull!, 25 mai 1814.
La carrière de Cruikshank, qui s'étale sur six décennies, commence avec la publication de gravures satiriques qui attaquent la famille royale et les politiciens en vue. En 1820 il touche une somme de 100 livres en échange de la promesse de ne pas caricaturer sa majesté le roi (George III de Grande-Bretagne) "dans une situation qui offenserait la morale". Il représente l'Angleterre sous les traits d'un personnage baptiséJohn Bull popularisé à partir de 1790 sous le crayon d'artistes Britanniques commeJames Gillray etThomas Rowlandson.
Cruikshank prend la succession deJames Gillray, un des artistes qui l'ont le plus inspiré, en devenant le caricaturiste le plus apprécié de Grande-Bretagne. Pour toute une génération de lecteurs, c'est lui qui donne un visage auxconservateurs, lesTories, aux ancêtres deslibéraux, lesWhigs, et aux réformateurs radicaux dont il se moque avec la même liberté. Il puise son inspiration dans l'actualité la plus variée : la guerre, les ennemis de l'Angleterre (il est très chauvin), témoignant d'une sensibilité aiguë pour leburlesque mais aussi le bizarre et l'horrible. Sa haine des ennemis de la nation transparaît sous forme de xénophobie primaire dans la série d'illustrations qu'il exécuta en 1845 pour l'Histoire de la rébellion irlandaise de 1798, deWilliam Hamilton Maxwell[5], où il met en scène les rebelles irlandais sous les traits de personnages grotesques et simiesques. LesGuerres napoléoniennes ont fourni également à George Cruikshank une matière abondante pour ses satires politiques, comme en témoigne l'œuvreSnuffing out Boney, qui est une caricature deNapoléon. Ce dernier, représenté par la bougie, est éteint par un soldatcosaque (œuvre produite à la suite de l'invasion de la France par les Russes en 1814).
« A Splendid Spread », dessin satirique portant sur lacrinoline, parue dansThe Comic Almanack en 1850.
Cruikshank se fait également connaître par ses caricatures de la vie quotidienne en Grande-Bretagne, parues dans des revues telles queThe Comic Almanack (1835-1853) ouOmnibus (1842). Il connaîtra plus tard une célébrité internationale en illustrant des romans, notamment ceux deCharles Dickens.
Il produit des séries degravures inspirées de thèmes moralisateurs que la lutte contre l'alcoolisme a rendus populaires :The Bottle (la bouteille), série de 8 gravures (1847), et sa suite,The Drunkard's Children (les Enfants de l'ivrogne), autre série de 8 gravures (1848), tandis qu'une œuvre plus ambitieuse,The Worship of Bacchus (Le Culte de Bacchus) d'après une huile de l'artiste qui se trouve aujourd'hui à laTate Gallery[6], est éditée par souscription. D'ailleurs, George Cruikshank fait partie à un moment de sa vie d'un groupe qui tâchait d'éradiquer l'alcoolisme en Angleterre, en publiant ses dessins très suggestifs sur les effets de ce vice[7]. Puis, dans la dernière partie de sa carrière, il consacre bon nombre de ses gravures à un autre combat : la lutte contre l'intolérance raciale et religieuse.
PourCharles Dickens, Cruikshank illustreSketches by Boz (1836) etOliver Twist (1838). Le, Cruikshank envoie une lettre au quotidienThe Times ou il revendique sa participation au scénario d'Oliver Twist. La lettre déclenche une furieuse polémique sur la paternité du roman. Si Dickens en est le rédacteur, Cruikshank est à l'origine de nombreuses idées et il est difficile, sinon impossible, de dire ce qui revient à l'un ou à l'autre.
Fagin in the condemned Cell, illustration pourOliver TwistThe Streets, Morning, illustration pourSketches by Boz, p. 68 (Londres, Chapman and Hall, 1839)Illustration deTristram Shandy deLaurence Sterne.Illustration de la sérieThe Drunkard's Children :Daughter dancing.
Il semble que l'œuvre de George Cruikshank la plus originale soit son illustration de laVie de Sir John Falstaff (1858), série de planches où il interprète librement lesœuvres deWilliam Shakespeare.
Ses autres ouvrages illustrés sont nombreux et extrêmement variés : périodiques (Life in London), romans (ils paraissaient en feuilletons), recueils de nouvelles, ouvrages historiques[8]. Il a contribué également à l'illustration deIngoldsby Legends(en) deRichard Barham (1864).
↑Osterwalder, Marcus,Dictionnaire des illustrateurs 1800-1914 (illustrateurs, caricaturistes, affichistes), Neuchâtel, Ides et calendes, 1989, p. 276-277