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Livre de la Genèse

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Genèse
Image illustrative de l’article Livre de la Genèse
Frontispice du Livre de la Genèse,Bible de Saint-Paul-hors-les-Murs, vers 870, contenant les premiers motsIn principio.

Titre dans le TanakhSefer Bereshit
Auteur traditionnelMoïse
Auteur(s) selon l'exégèseUn ou plusieurs auteurs anonymes
Datation traditionnelleXVIe – XIIe siècle av. J.-C.[N 1]
Plus ancien manuscritQumrân 1, 2, 4, 6 et 8
Nombre de chapitres50
Classification
TanakhTorah
ExodeSuivant
Canon bibliquePentateuque
ExodeSuivant
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LeLivre de la Genèse (hébreu :ספר בראשית (Sefer Bereshit),« Livre Au commencement » ;grec ancien :Βιϐλίον τῆς Γενέσεως /Biblíon tês Genéseōs,« Livre de la Naissance » ;syriaque :ܣܦܪܐ ܕܒܪܝܬܐ (Sifra deBrita),« Livre de l'Alliance » ;latin :Liber Genesis) est le premier livre de laBible. Ce texte est fondamental pour lejudaïsme et lechristianisme.

Récit des origines, il commence par lacréation du monde, œuvre deDieu, suivie d'une narration relatant la création de l'humanité comme étant homme et femme.Adam etÈve forment ce premier couple originel. Ils désobéissent à Dieu et sont exclus dujardin d'Éden. Ils ont une descendance qui s'entretue. Avec le temps Dieu constatant que les humains sont malfaisants, décide de leur envoyer un châtiment à travers leDéluge. SeulsNoé, considéré comme juste, et sa famille sont sauvés. Plus tard, Dieu différencie les langues et disperse l'humanité sur la surface de la Terre, lors de l'épisode de latour de Babel. L'essentiel de la Genèse est ensuite consacré aux cycles d'Abram qui devient d'Abraham, un nomade arrivé dans lepays de Canaan sur inspiration divine, de son petit-filsJacob, dont la plupart des aventures ont pour cadre le nord du pays, et de ses fils, spécialementJoseph.

La tradition juive et chrétienne reconnaît Moïse comme auteur unique, comme pour les autres livres de laTorah (Pentateuque). Les recherchesexégétiques, archéologiques et historiques tendent, au vu des nombreux anachronismes, redondances et variations du texte, à remettre en cause l'unicité de son auteur sans pouvoir le démontrer formellement. Ainsi, la Genèse serait, pour l'exégèse historico-critique duXXIe siècle, la compilation de textes écrits entre lesVIIIe et IIe sièclesav. J.-C., sachant que ces récits relèvent, non pas du registre historique, mais avant tout d'une littérature spirituelle et anthropologique qui s'appuie sur des éléments historiques pour donner du sens aux événements.

La Genèse est largement commentée par lesrabbins et par lesthéologiens chrétiens. Avec l'avènement de l'islam, ses personnages font l'objet de multiples interprétations dans leCoran et ses commentaires.

De nos jours, certainsfondamentalistes, surtout dans desÉglises évangéliques, défendent l'idée ducréationnisme, une théorie qui s'appuie sur une lecture littérale de la Genèse, qui serait historiquement et scientifiquement valable. Cependant, cette position est rejetée par l'ensemble des scientifiques et par d'autres autorités religieuses. L'Église catholique quant à elle n'affirme aucune hypothèse définitive autre que la création de l'âme directement par Dieu[1].

Titre

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Bereshit, première page de la Bible hébraïque, manuscrit duXIVe siècle.

Enhébreu, sa langue d'origine, le livre s'intituleספר בראשית,Sefer Bereshit[2], ce qui signifie « Livre du commencement », en reprenant le premier mot du premierverset :Bereshit, בראשית, « Au Commencement ». La tradition du judaïsme est en effet de désigner les livres de laTorah par leur premier mot[N 2],[3].

Le mot « Genèse » vient du thème d'ouverture : le « commencement », l'« origine », le « principe ». Cette notion se traduit engrec ancien, aunominatif, parΓένεσις,Genesis. LaSeptante grecque l'intitule donc « Livre du Commencement » :Βιϐλίον τῆς Γενέσεως,Biblion tès Geneseôs (au génitif), ou plus simplementGenesis[2]. Enlatin, le nom estLiber Genesis[4].

Résumé

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Article détaillé :Résumé de la Genèse.

Entièrement centré sur la question des origines, le Livre de la Genèse présente d'abord celles de l'humanité dans son principe (Gn 1–11)[5], avant de relater celles dupeuple d'Israël en particulier, à travers l'histoire de ses ancêtres (Gn 12–50)[6]. Il peut être divisé en quatre parties : l'histoire des origines (Gn 1,1–11,9)[7], l'histoire d'Abraham et de ses deux fils (Gn 11,10–25,18)[8], lageste deJacob (Gn 25,19–36,43)[9] et enfin l'histoire deJoseph (Gn 37,1–50,26)[10].

Récit des origines (1-11)

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Gravure représentant de la lumière émergeant derrière les nuages.
Création de la Lumière, gravure deGustave Doré.

Lechapitre 1 et le début duchapitre 2 décrivent lacréation en six jours (qui constituent comme des cycles de création) de l'univers et de ce qui s'y trouve (éléments, végétaux, animaux). L'humanité (homme et femme) est créée le sixième jour, et la création se termine par un repos, le Shabbat, le septième jour.

À partir deGn 2,4b, comme une forme de zoom, le récit offre une seconde version de la création des êtres humains, de l'homme d’abord puis de la femme. Auchapitre 2, Dieu place l'homme (Adam) créé à partir de la terre (adama) dans un jardin, lejardin d'Éden« pour le cultiver et pour le garder » (Gn 2,15)[11]. Il l'autorise à manger de tous les arbres du jardin, à l'exception de l'arbre de la connaissance du bien et du mal (Gn 2,16–17). Puis il crée la femme (Ève). Auchapitre 3, un tentateur sous forme de serpent trompe la femme, qui mange le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, et en donne ensuite à l'homme. Ainsi, ils découvrent l’un et l’autre qu’ils sont nus. À cause de leur désobéissance, l'homme et la femme sont chassés du jardin d'Éden[12].

Un groupe de personnages nus, homme, femme et enfants visiblement affolés, se pressent ensemble alors qu'autour d'eux l'eau a tout envahi.
Une scène du Déluge, parGabriel Ferrier, 1872.

Auchapitre 4, la descendance d’Adam et d’Ève commence à se montrer violente, et c'est alors que survient le meurtre d'Abel par son frèreCaïn. Les descendants de Caïn se montrent eux aussi particulièrement violents. Lechapitre 5 présente une lignée d'humains plus pieux, allant d'Hénoch àNoé, qui tente de contrebalancer cette violence. Dans leschapitres 6 à 8, à cause de la corruption des hommes, Dieu provoque unDéluge, auquel seuls la famille de Noé et les animaux par couples, survivent. Auchapitre 9, Dieu établit alors unealliance avec les humains survivants, promettant de ne plus amener de Déluge sur la Terre[12]. À la fin du chapitre, Noé plante une vigne, puis s'enivre de son vin et se dénude. Son filsCham le voit nu et au lieu de le couvrir, il court prévenir ses frères. Cela vaut à son filsd'être maudit[13].

Lechapitre 10 évoque les familles qui sont à l'origine de la dispersion de l'Humanité sur la terre, présentant ce que l'on appelle laTable des nations. Lechapitre 11 narre l'épisode de laTour de Babel, où apparaissent les langues et se dispersent les nations. Il donne aussi la généalogie qui va deSem (un des fils de Noé) àAbraham[14].

Histoire d'Abraham et de ses deux fils (12-25)

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Leschapitres 12 et 13 commencent par l'appel d'Abram qui devient par la suiteAbraham et son arrivée enCanaan, où Dieu lui promet de posséder un jour cette terre. Lui et sa femmeSarah se rendent ensuite enÉgypte, puis àBéthel. Auchapitre 14, Abraham sauveLoth des mains des rois deSodome, deGomorrhe, et d'autres contrées. Puis il rencontreMelchisédech, roi deSalem[8].

La promesse faite à Abraham d'avoir un jour non seulement un fils, mais aussi une descendance innombrable et une terre, est confirmée auchapitre 15.Agar, servanteégyptienne de Sarah, tombe alors enceinte des œuvres d'Abram, puis donne naissance àIsmaël (chapitre 16). Au chapitre suivant, le nom d'Abram est changé en Abraham et unealliance est conclue avec Abraham et sa future descendance par Sarah. Ismaël et sa descendance sont aussi bénis. Toute la maisonnée d'Abraham est alors circoncise. Dieu envoie encore trois hommes qui apparaissent à Abraham près duchêne de Mambré. Ils prédisent la naissance d'Isaac, ce qui fait rire Sarah (Gn 18,1–18,16)[8].

À la fin duchapitre 18, Abraham intercède auprès de Dieu en faveur des habitants de Sodome et de Gomorrhe, et Dieu promet de les épargner s'il y a au moins dix justes dans ces villes. Lechapitre 19 décrit ensuite la destruction de Sodome et de Gomorrhe et le sauvetage de Loth. Sa femme, qui se retourne lors de la fuite, est changée en colonne de sel[8].

Auchapitre 20, Abraham et Sarah se rendent chezAbimelech, roi de la ville deGuérar, qui craint Dieu. Lechapitre 21 voit la naissance d'Isaac, rapidement suivie du renvoi d'Agar et de son fils Ismaël, puis d'un traité de non-agression entre Abraham et Abimelech. Abraham est alors mis à l'épreuve lorsque Dieu lui demande desacrifier son propre fils, ce qu'Abraham consent à faire. Sa main est arrêtée par Dieu au dernier moment (chapitre 22). Auchapitre 23, Sarah meurt et Abraham fait alors l'acquisition d'une sépulture familiale près deMambré[8].

Puis le temps arrive où il faut choisir une femme pour son fils Isaac. Abraham, alors âgé, envoie son serviteur en Mésopotamie dans ce but. Ce dernier y choisitRébecca (chapitre 24). Auchapitre 25, Abraham prend une nouvelle femme :Ketourah, qui lui donne une descendance nombreuse. Sa mort est ensuite décrite, et il est enseveli par ses fils dans la sépulture qu'il avait choisie pour Sarah. Le chapitre continue par la descendance d'Ismaël (Gn 25,12–18)[8].

Geste de Jacob (25-36)

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Peinture de deux hommes en discussion, l'un debout à droite, l'autre à gauche est assis à une table et une femme le sert.
Esaü vend son droit d'aînesse à Jacob, parZacarías González Velázquez.

La fin duchapitre 25 décrit la naissance des enfants d'Isaac, les jumeaux rivauxJacob etÉsaü (Édom), puis la vente dudroit d'aînesse de ce dernier à Jacob. Lechapitre 26 fait une parenthèse sur l'histoire d'Isaac, qui fait passer sa femme pour sa sœur aux yeux d'Abimelech. Le chapitre suivant revient sur la rivalité entre les deux frères : Jacob vole par la ruse la bénédiction qui revient à Esaü, puis fuit lorsque ce dernier menace de se venger. Lechapitre 28 propose une autre motivation pour le départ de Jacob, et décrit un songe divin où il voit une échelle parcourue par des anges avecYHWH à son sommet. Il nomme le lieu de ce songeBéthel[9].

Auchapitre 29, Jacob arrive chezLaban, où il travaille une première fois sept années pour pouvoir se marier avecRachel, mais reçoit en échange sa sœurLéa comme femme. Il travaille donc une nouvelle fois sept années pour pouvoir s'unir avec Rachel. De ses deux femmes, Jacob devient père de plusieurs fils. Grâce à un stratagème, Jacob prospère et s'enrichit bien plus que Laban (chapitre 30). Cela mène à un conflit avec Laban, qui devient jaloux de cette réussite. Après d'âpres discussions, un traité est conclu, et chacun définit les frontières de ses terres (chapitre 31)[15].

L'affrontement avec Esaü semble imminent. Juste avant qu'il ait lieu, Jacob rencontre Dieu à Penuel, au cours d'un combat couramment désigné comme lalutte de Jacob avec l'ange, et reçoit alors le nom d'Israël (chapitre 32). Au chapitre suivant, Jacob rencontre Esaü, mais au lieu de s'affronter, les deux frères se réconcilient. Jacob construit alors un autel à« El, Dieu d'Israël »[15].

L'histoire du viol deDinah et le massacre desSichémites sont racontés auchapitre 34. Puis Jacob et son clan reviennent à Béthel, où naîtBenjamin et où meurtRachel (chapitre 35). Lechapitre 36 se concentre sur Esaü et sa descendance[15].

Histoire de Joseph (37-50)

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Tableau représentant un groupe d'une quinzaine de personnes en extérieur devant un bâtiment. Hommes, femmes et enfants entourent un vieil homme assis au centre ; un homme tend un manteau au vieillard.
Le manteau couvert du sang de Joseph est rapporté à Jacob, parClaes Cornelisz. Moeyaert, 1624.

Joseph, qui est le fils de Jacob, est privilégié parmi ses frères. Il fait deux rêves dans lesquels il se voit, sous diverses formes oniriques, élevé au-dessus d'eux. Cela les rend tellement jaloux qu'ils le vendent pour servir comme esclave enÉgypte, et le font passer pour mort aux yeux de leur père Jacob (chapitre 37). Le chapitre suivant relate l'histoire deJuda et deTamar. Cette dernière est tout d'abord donnée pour femme aux fils aînés de Juda, qui meurent tous deux. Se faisant passer pour une prostituée aux yeux de leur père, elle tombe enceinte de lui, puis met au monde deux jumeaux.

En Égypte, Joseph est au service dePotiphar, mais la femme de ce dernier le désire et comme Joseph refuse de trahir son maître avec elle, elle s'arrange pour le faire mettre en prison (chapitre 39). Là, il interprète d'abord les rêves du panetier et de l'échanson de Pharaon (chapitre 40). Il réitère cela au palais après que Pharaon lui-même a fait un rêve étrange qui annonce une famine sur l'Égypte. Pour le remercier, Pharaon le nomme alors vice-roi du pays (chapitre 41)[10].

La famine pousse les frères de Joseph à faire un premier voyage en Égypte. SeulBenjamin n'est pas du voyage. En Égypte, ils ne reconnaissent pas Joseph. Ce dernier s'arrange pour retenirSiméon en prison, puis laisse partir ses frères en leur faisant promettre qu'ils reviendraient avec Benjamin (chapitre 42). Après avoir convaincu Jacob de laisser partir Benjamin, ils effectuent un second voyage avec lui, et c'est alors que Joseph se fait reconnaître et leur pardonne. Leur pèreJacob est invité à venir en Égypte (chapitres 43-45). Jacob et sa famille s'installent alors en Égypte (chapitre 46). Lorsqu'une famine frappe le pays, Joseph, en tant que vice-roi, en profite pour enrichir Pharaon et établir des lois qui lui assurent des revenus réguliers (chapitre 47)[10].

À la fin duchapitre 47, Jacob est mourant. Il bénit alors un à un ses douze fils et leurs descendances, qui forment les douzetribus d'Israël, et demande à être enterré dans la tombe ancestrale (chapitres 48 et 49). Lechapitre 50 décrit l'enterrement de Jacob et s'achève sur la mort de Joseph[10].

Plan

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Place dans la Bible

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Double page d'un manuscrit médiéval, contenant au centre en enluminure le dessin d'un navire.
L'Arche de Noé, enluminure duLiber floridus (v. 1260).BNF,folio 45.

La Genèse est le premier livre de laBible, tous canons confondus. Dans laBible hébraïque, c'est le premier livre de laTorah (« la Loi »). Dans laSeptante grecque, c'est le premier livre duPentateuque (« cinq livres deMoïse »)[16]. Le texte ne contient que de très minimes différences entre les deux versions, les plus importantes se trouvant dans les chapitres traitant de chronologie (chapitres 5, 8 et 11)[17].

Dans le Pentateuque, la Genèse occupe une place particulière. Elle contient des parallèles avec leDeutéronome, puisque dans ces deux livres, l'avant-dernier chapitre contient une bénédiction des douze fils/tribus d'Israël. Ces bénédictions sont toutes deux prononcées juste avant leur mort par des figures emblématiques d'Israël :Jacob (Genèsechap. 49) et Moïse (Deutéronomechap. 33). De plus, le dernier discours deYHWH à Moïse (Deutéronome 34, 4) est une citation littérale de la promesse divine faite àAbraham enGn 12,7[18].

La Genèse est une sorte de prélude à l'histoire du peuple d'Israël conduit par Moïse. Elle est particulière en ce sens que contrairement aux autres livres du Pentateuque, elle ne constitue pas une partie de la biographie de Moïse[19]. Elle est aussi très majoritairement composée de récits, alors que les autres livres du Pentateuque alternent les narrations et les lois[20]. Son style narratif peut être très élaboré[21]. Comme pour d'autres livres du Pentateuque, la Genèse contient certains textes poétiques, notammentGn 27,27,Gn 29,39–40, et Genèsechapitre 49[22].

Les thèmes développés dans la Genèse se retrouvent dans d'autres parties de la Bible. Par exemple, lacréation est souvent citée dansIsaïe, mais aussi dans lesPsaumes, où l'être humain est présenté à l'image de Dieu[N 3]. Il y est fait aussi référence dans lesProverbes et dansJob. Dans leNouveau Testament,Jean commence son évangile en faisant directement référence au récit de la création du monde. LesÉpîtres aux Corinthiens font référence à l'homme créé à l'image de Dieu[N 4], etcelle aux Romains à la misère provoquée par la réalité du péché[N 5],[23].

Structure

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La formule« et voici les générations » (hébreu : אֵלֶּה תּוֹלְדֹת,éleh toledot) ou une variante,« voici le livre des générations », revient dix fois dans la Genèse. De nombreux exégètes proposent donc un découpage de la Genèse selon les dix sections introduites par ces formules appeléestoledot[24]. Ce découpage est composé de deux parties principales, chacune étant divisée en cinq sous-sections[25],[26] :

  • l'histoire primitive (Genèse 1-11,26), comprenant :
    • prologue sanstolédot : premierrécit sacerdotal de la création (1,1-2,4a),
    • histoire d'Adam et Ève (2,4-4,25),
    • histoire des Adamites (5,1-6,8),
    • histoire de Noé et du Déluge (6,9-9,29),
    • liste des descendants de Noé (10,1-11,9),
    • histoire des fils de Sem (11,10-26) ;
  • l'histoirepatriarcale (Genèse 11,27-50), comprenant :
    • histoire de Térah et d'Abraham (11,27-25,11),
    • histoire d'Ismaël (25,12-18),
    • histoire d'Isaac (25,19-35,29),
    • histoire d'Esaü (36,1-43),
    • histoire de Jacob et de son fils Joseph (37,1-50).

Auteurs et datation

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Articles connexes :Datation de la Bible,Hypothèse documentaire,Théorie des fragments etThéorie des compléments.

Le Livre de la Genèse ne mentionne aucun auteur. Selon les traditions juives et chrétiennes (traditions reçues entre autres parPhilon,Josèphe, laMishna et leTalmud), il fut dicté dans son intégralité, comme le reste de laTorah, parDieu àMoïse sur lemont Sinaï. Comme nombre de lois contenues dans la Torah sont attribuées à Moïse, il se peut que les premiers commentateurs bibliques l'aient vu comme l'auteur le plus probable de l'intégralité du texte[27].

Portrait peint d'un homme brun, habillé de façon austère d'un habit noir et portant un large col blanc.
Le philosopheSpinoza interroge auXVIIe siècle l'historicité de la Genèse.

Cependant, l'étude sémantique et linguistique des termes utilisés et les contradictions entre les différentes légendes qui s'y entremêlent amènent, avec par exempleSpinoza auXVIIe siècle, à remettre en question son historicité et l'unicité de son auteur[28]. En 1753,Jean Astruc défend ce point de vue en identifiant des sources diverses, qui se croisent et s'enchevêtrent, dans l'histoire des origines des onze premiers chapitres du livre[29]. À la fin duXIXe siècle,Julius Wellhausen propose un découpage duPentateuque, et donc de la Genèse, en plusieurs documents, selon l'hypothèse documentaire. Cette théorie est reprise et développée après lui, et domine l'exégèse historico-critique jusque dans les années 1970[30]. Par la suite, le modèle de Wellhausen est fortement remis en cause, mais les bases qu'il a jetées, c'est-à-dire le fait que le Pentateuque serait issu de plusieurs sources, restent d'actualité[31],[32].

Il existe aujourd'hui plusieurs théories concurrentes, dont l'hypothèse documentaire, lathéorie des fragments et lathéorie des compléments. Toutefois, la distinction entre lestextes sacerdotaux (P) et non sacerdotaux (non-P) demeure un acquis fondamental. Les problèmes en suspens tournent autour de la mise en œuvre de ces textes[33]. De plus, quel que soit le modèle proposé, les chercheurs s'accordent pour affirmer que c'est à l'époque perse que la Torah (Pentateuque) est rassemblée en un texte unique (ère exilique et postexilique durant laquelle lesexilés judéens fondent la province deYehoud Medinata)[34].

La recherche actuelle s'interroge notamment sur la place de la Genèse dans l'ensemble du Pentateuque. En effet, ce livre se distingue par son style et par ses thèmes. Certains chercheurs envisagent donc qu'il n'y a été inclus que tardivement[35]. Ainsi, la « théorie des fragments », qui implique une compilation tardive de traditions distinctes, refait surface. Elle explique notamment pourquoi l'histoire de Joseph n'est pratiquement jamais mentionnée dans les parties historiques de la Bible. La raison de cette absence serait que ce « fragment », en tant qu'histoire indépendante, aurait été ajouté ultérieurement. Il en est de même de l'histoire des origines (Genèse 1-11), qui semble totalement séparée du reste, sauf pour un raccord tardif enGenèse 12,1-3[36]. Dans cette optique, ce serait l'école sacerdotale qui aurait rassemblé ces fragments et ajouté des raccords pour en faire un ensemble cohérent[37].

Anachronismes

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Les autres livres de la Bible fournissent le nombre d'années écoulées depuis les événements de la Genèse. Cette chronologie situe le récit des patriarches plus de 1 500 ansav. J.-C.[N 6], soit durant l'âge du bronze. Cependant, beaucoup d'historiens contemporains estiment que le texte n'a pu être composé que plus tard, à cause des anachronismes qu'ils identifient dans le récit[38]. Pour cette raison, ils estiment qu'il ne peut être utilisé comme source historique concernant cette période[39].

Un des exemples souvent cités est la caravane dechameaux transportant des marchandises décrite dans l'histoire deJoseph (37,25)[40]. Cette description correspondrait à un commerce exercé auVIIIe ou au VIIe siècle av. J.-C. sous la surveillance de l'Empire assyrien[41]. Il n'existe en effet aucune mention de chameaux dans le Levant durant leIIe millénaire av. J.-C., et les fouilles n'ont mis au jour qu'un petit nombre d'ossements de cet animal pour cette période. Leur domestication s'opère progressivement pour atteindre un stade avancé durant le dernier tiers duIIe millénaire av. J.-C., et ils ne sont massivement utilisés que vers leVIIe siècle av. J.-C.[42].

La mention desPhilistins, présentés comme installés dans la cité deGuérar sous la domination d'un roi (26,1)[43], est aussi considérée comme anachronique[44]. En effet, l'archéologie n'a trouvé que des traces d'établissement philistin enCanaan postérieures à1200av. J.-C.[45],[46], leurs villes prospérant lentement durant les siècles qui suivent. La cité de Guérar devient un centre important vers la fin duVIIIe ou au VIIe siècle av. J.-C., ce qui donne un indice supplémentaire laissant penser que le texte qui en parle est rédigé à cette époque[47]. La référence à la cité d'« Ur des Chaldéens » est aussi considérée comme anachronique, puisque lesChaldéens n'apparaissent en Mésopotamie que longtemps après l'époque patriarcale, soit vers leIXe siècle av. J.-C.[48],[49]. La ville n'est d'ailleurs nommée ainsi qu'à partir de lapériode néo-babylonienne[50]. De même, les roisédomites mentionnés en Genèse (chapitre 36) ne concordent pas avec les traces d'installation de ce peuple trouvées enTransjordanie, installation qui ne se produit qu'après leXIIIe siècle av. J.-C.[51],[52].

Israël Finkelstein etNeil Asher Silberman concluent ainsi :« Ces anachronismes, et bien d'autres, indiquent que lesVIIIe et VIIe sièclesav. J.-C. ont été une période particulièrement active de composition du récit des patriarches[53]. »

Duplications et ruptures littéraires

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Comme souvent dans la Bible, le Livre de la Genèse contient certains passages en double, voire en triple. Par exemple, il existe deux récits de création : le premier (Genèse 1,1-2,3) emploie exclusivementElohim pour désigner Dieu, tandis que le second (Genèse 2,4-3,24) utilise exclusivement« YHWH Elohim »[51],[54]. On trouve de même deux chronologies et descriptions différentes du Déluge, l'une où Noé sauve un couple de chaque animal (Genèse 6,19-20), l'autre où il n'en sauve que sept des espèces pures (Genèse 7,2-3)[55],[56]. L'épisode où Abraham fait passer Sarah pour sa sœur au lieu de son épouse se retrouve lui aussi en plusieurs exemplaires : auchapitre 12, où Dieu est nommé YHWH, et auchapitre 20, où il est nommé Elohim[54],[57],[58]. L'histoire de l'expulsion d'Agar, la mère d'Ismaël, se retrouve de même en deux exemplaires, enGenèse 16,1-16 et 21,9-21[59]. Les noms des femmes d'Esaü donnés enGenèse 26,34 et 28,9 ne correspondent pas à ceux donnés enGenèse 36,2-3[56].

Le texte est aussi l'objet de ruptures littéraires. Par exemple, le récit de la vente de Joseph à Potiphar est interrompu à la fin duchapitre 37, pour reprendre auchapitre 39. Lechapitre 38, qui parle deJuda, coupe ce récit. Cela se reproduit avec lechapitre 49, qui interrompt en plein milieu l'histoire de Joseph et de son père mourant[60].

Ces duplications et ces ruptures littéraires confirment que la rédaction finale du Livre de la Genèse est, comme lePentateuque, la compilation de différents écrits provenant de plusieurs sources ou l'ultime couche rédactionnelle venue réinterpréter ou réadapter un livre déjà constitué[61].

Couches rédactionnelles

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Albert de Pury et Christoph Uehlinger, dans l'Introduction à l'Ancien Testament, distinguent plusieurs couches rédactionnelles dans la Genèse :

Selon Ronald Hendel, certains passages comme Genèsechapitre 14 ouGenèse 49,2-27 sont indépendants, et proviennent donc vraisemblablement d'une source distincte deJ, E ou P. En outre, certains spécialistes[N 7] ont noté que plusieurs promesses divines semblent appartenir à une strate séparée. Ces promesses ont donc vraisemblablement été ajoutées au texte combiné JE avant la rédaction sacerdotale (P)[68].

PourRobert Alter, mis à part quelques rares exceptions, la rédaction finale du texte de la Genèse est d'une grande cohérence narrative, et les contradictions et répétitions du texte sont voulues. Le rédacteur final n'a donc selon lui pas assemblé de manière purement mécanique les traditions anciennes, mais a usé de techniques littéraires subtiles afin d'atteindre un but précis. Alter compare la rédaction de la Genèse à l'élévation d'une cathédrale de l'Europe médiévale, qui évolue au fil des siècles, mais dont l'état final est le résultat de la volonté délibérée des derniers bâtisseurs[69].

Historicité du récit

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Scène d'extérieur représentant un vieil homme qui maintient la tête d'un jeune garçon et s'apprête à le tuer avec un couteau, mais dont le geste est arrêté par un ange.
Abraham, figure historique ou légendaire ?
Le sacrifice d'Isaac,Caravage, v.1597-1598.Galerie des Offices (Florence).

Remise en cause de l'historicité

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La recherchehistorico-critique s'accorde aujourd'hui sur le fait que les 11 premiers chapitres de la Genèse ne constituent pas un récit historique et factuel des origines du monde. Il n'en fut pas ainsi de tout temps. AprèsSpinoza,Alfred Loisy, entre autres, a affirmé la non-historicité de ces chapitres dans la leçon de clôture de son cours d'exégèse biblique de l'année 1891-1892, et fut à l'origine de ce que l'on a appelé la « crise moderniste »[70].

Il est aujourd'hui largement accepté que l'histoire des patriarches provient d'une tradition orale plus ancienne. Cependant, même si cette tradition orale semble avoir préservé certains détails historiques, les évènements et les thèmes abordés reflètent en fait des préoccupations contemporaines de leur mise par écrit, qui est largement postérieure[71].

Par exemple, l'histoire deJoseph qui est élevé au-dessus de ses frères reflète vraisemblablement un temps où les tribus de Joseph (Ephraïm etManassé) dominaient. Il est aussi possible que cette histoire s'inspire de celle desHyksôs, qui portaient des noms ouest-sémitiques, et dominaient l'Égypte entre1670 et 1570 av. J.-C. De même, la prépondérance deJacob surÉsaü dans le cycle de Jacob pourrait correspondre à la période durant laquelleÉdom était un vassal d'Israël, entre leXe et le milieu du IXe siècle av. J.-C.[71].

Ainsi, il faut voir les récits des patriarches non comme des comptes-rendus historiques, mais plutôt comme la personnification d'entités plus importantes comme des tribus ou des peuples. Ces récits reflètent en effet les relations qui existent entre les premièrestribus d'Israël, ou durant l'établissement de la monarchie. C'est alors que se forme l'identité de la nation d'Israël, et par là même ses traditions communes[72]. Selon Albert de Pury, les histoires des patriarches contenues dans la Genèse semblent avoir été écrites par les hommes du Sud (Juda) pour revendiquer des droits sur le territoire du Nord (Israël)[73].

Selon Alan Ralph Millard, cette logique ne doit pas être appliquée aveuglément, car il semblerait plausible de voir en la tradition d'Abraham certains éléments biographiques d'un personnage ayant réellement existé au début duIIe millénaire av. J.-C., même s'il n'existe aucun élément du récit biblique interdisant que cette histoire ne se déroule des siècles plus tard[74]. Cela dit, la majorité des spécialistes estime qu'il ne reste dans la Genèse que peu ou pas du tout de mémoire d'événements datant de la période pré-israélite[75],[76],[77]. Ainsi, les spécialistes considèrent les récits sur Abraham comme en bonne partie légendaires et théologiques. Ils sont d'ailleurs écrits de nombreux siècles après l'époque supposée du personnage[78].

Comparaison avec les autres mythologies

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Photo montrant des morceaux de pierre assemblés, dont des pièces manquent, et marqués de signes gravés.
Tablettecunéiforme contenant l'épopée d'Atrahasis.British Museum.

En 1901,Hermann Gunkel publieDie Sagen der Genesis (Les Légendes de la Genèse), un commentaire sur la Genèse qui la met en perspective par rapport aux récits des cultures parallèles, dont celles de l'Assyrie et deBabylone. Dans ce commentaire, Gunkel répète en leitmotiv que « la Genèse est une collection de légendes », ce qui suscite la polémique à l'époque[79],[80],[81].

La polémique est nettement moins forte un siècle plus tard, un quasi-consensus s'étant dégagé sur cette question. L'étude des mythologies de l'Égypte (notamment lacosmogonie héliopolitaine), duProche-Orient et de l'Asie Mineure montre en effet une très grande proximité entre la Genèse et d'autres récitsmythologiques qui étaient vraisemblablement connus des rédacteurs bibliques, comme ceux de l'Enuma Elish (Genèse chap. 1)[82], d'Atrahasis (Genèse chap. 2)[83] ou deGilgamesh (Genèse chap. 7)[84],[85]. L'histoire de latour de Babel (Genèse chap. 11) semble aussi avoir des origines babyloniennes[86]. De plus, l'épisode où la femme de Potiphar tente de séduire Joseph est aussi très similaire à un récit égyptien datant duXIIIe siècle av. J.-C., leConte des deux frères[87].

La vision du cosmos présente dans la Genèse est similaire à celle du Proche-Orient ancien. On y retrouve notamment les« eaux qui sont au-dessous du firmament »[N 8] ; les« écluses du ciel » et les« sources de l'abîme » qui s'ouvrent et jaillissent lors du Déluge[N 9] ; le Soleil, la Lune et les étoiles qui sont placés dans le firmament[N 10] ; et les « eaux » qui sont sous la Terre[N 11],[88].

SelonMario Liverani, la description du jardin d'Éden ressemble fortement au paradisperse, et il situe donc le récit de Genèsechapitre 2 après l'Exil[89]. Il situe aussi l'écriture de latable des peuples (Genèse chap. 10) auVIe siècle av. J.-C., période qui voit fleurir ce genre de généalogies[90].

Thèmes

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La Genèse, qui se comprend mieux si l'on considère l'intégralité duPentateuque, aborde diverses questions dont : lacréation du monde par Dieu ; la place de l'Humanité ; l'origine dumal ; les lois morales ; l'unité de la famille humaine ; la sélection divine de certains humains ; les alliances et les promesses faites par Dieu aux hommes ; et l'idée d'uneintervention divine dans le cours de l'histoire humaine[91]. James McKeown identifie, quant à lui, comme thèmes principaux de la Genèse, la postérité, labénédiction et la terre[92].

Plusieurs propositions ont été avancées concernant le thème central du cycle primitif (Genèse 1-11) : l'augmentation despéchés humains et la faveur divine ; la variété des péchés humains ; la diminution de l'« existence » (Dasein) des humains ; l'insolvable dualité entre l'humain et le divin ; et les limites propres à la très humaine« course pour la vie ». Le cycle d'Abraham s'organise, quant à lui, autour de deux thèmes principaux : son besoin d'un enfant et sa relation avecYHWH. Ces thèmes se retrouvent, dans une moindre mesure, dans le cycle deJacob[93].

Dieu de la création

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Le thème de lacréation dans la Genèse est similaire à celui des cosmologies du Proche-Orient ancien. Il présuppose, comme chez les Égyptiens, un seul Dieu créateur, la différence principale étant que chez les Égyptiens, ce Dieu crée ensuite d'autres dieux qui sont aussi l'objet de vénération[91]. LeDieu créateur de la Bible existe dès le début du récit. Il n'a pas d'histoire[94].

Pour les autres mythologies comme pour la Bible, la création est vue comme la victoire divine contre les forces du chaos. Le processus de création est divisé en deux groupes de trois jours. Les trois premiers jours sont consacrés à la préparation ou la création des éléments. Les trois suivants, ces éléments sont complétés ou peuplés de ceux qui les utilisent. Le septième jour est un jour consacré à Dieu seul[91]. Il ne s'agit pas d'unecreatioex nihilo, car préexiste leTohu-ve-bohu (« vide et vague »), les ténèbres et un abîme (tehôm ou océan primordial, mot relié à la divinité babylonienneTiamat). Il faut attendre leIIe siècle av. J.-C. pour voir écrire l'idée que Dieu aurait créé le mondeex nihilo (deuxième livre des Maccabées, 7, 28[N 12])[95].

La différence primordiale entre lacosmogonie de la Genèse et celle des autres civilisations comme l'ancienneBabylonie, semble résider dans le strictmonothéisme du récit biblique, ainsi que dans sa relative simplicité. S'il est tentant de voir dans cette optique une polémique contre lepolythéisme babylonien (il est possible de déduire que le « soleil » et la « lune » sont inclus dans la création des luminaires et ainsi non mentionnés dans le récit de la genèse, comme pour éviter qu'ils soient associés aux cultes païens de ces divinités), une pièce liturgique deEnuma Elish (tablettes VI 122 et VII 144) suggère que tous les dieux ne sont que des manifestations deMarduk, ce qui donnerait une orientation monothéiste au système de croyance babylonien[96]. De plus, le premier versetBerechit bara Elohim, littéralement « dans le commencement le(s) dieu(x) créa (créèrent) », rappelle que la formeElohim se termine par la marque du pluriel-îm, ce qui peut désigner un pluriel de majesté, la cour céleste, mais aussi une survivance polythéiste chez les Hébreux[97]. Enfin le verset 27« Dieu créa l'homme à son image ; c'est à l'image de Dieu qu'il le créa. Mâle et femelle furent créés à la fois »[N 13], est une construction littéraire répétitive qui peut être interprétée également comme une survivance polythéiste du couple divin, le dieu créateur avec saparèdre (YHWH etAshera) :Adam etÈve, dans une stratégie de substitution, remplacent les statues (« à son image » est issu de l'hébreu « selem » qui désigne aussi une statue) du couple divin et correspondent à une démocratisation de l'idéologie royale de la part de l'auteur biblique qui rédige ce passage à une époque où leroyaume d'Israël n'existe plus[98].

Ce récit présente vraisemblablement les idées qui avaient cours en Judée sur la pré-histoire du peuple d'Israël, selon les connaissances de l'époque. Il peut aussi provenir de prêtres exilés à Babylone et qui ont eu connaissance descosmogonies babyloniennes. À ce titre, excepté les interprétationsconcordistes, il n'est généralement plus question de l'associer à la science moderne[99].

Humanité

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peinture représentant deux personnages nus debout dans la nature, un homme barbu à gauche et une femme à droite, tournés l'un vers l'autre. La femme s'appuie sur un arbre autour duquel s'enroule un serpent.
Adam et Ève, couple fondateur de l'humanité selon le texte de la Genèse. Tableau deRubens, v. 1597-1600,Rubenshuis (Anvers).

Contrairement au mythe d'Atrahasis, qui voit les humains comme les serviteurs de dieux mineurs, les humains sont présentés par la Genèse comme l'aboutissement de la création, créés à l'image de Dieu. C'est à eux seuls que sont confiés le soin et l'exploitation des ressources de la nature[91]. De plus, l'humanité est considérée comme dérivant d'un seul couple,Adam etÈve, puis de la seule famille deNoé, faisant donc de chaque humain le membre d'une grande famille[91].

Avant toute visée scientifique, le but du récit est surtout d'ancrer l'histoire de lanation d'Israël dans celle de l'humanité primitive, montrant par là même que cette nation est spécialement choisie par Dieu pour réaliser ses desseins[99].

Bénédictions, promesses divines et alliances

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Le Dieu de la Genèse est un Dieu de bénédictions et de promesses, deux thèmes majeurs de la théologie du livre. Dès le début de la création, le premier couple humain reçoit une bénédiction, qui s'étend ensuite à leurs descendants[100]. L'idée d'une lignée de personnes approuvées par Dieu, telsNoé,Abraham,Isaac etJacob, est ensuite développée tout au long du livre. Elle trouve son apogée dans le fait que la nation d'Israël tout entière est finalement l'objet des promesses divines[91].

Tout au long du livre, des promesses sont faites pour divers sujets : avoir des descendants (19 fois), avoir des relations (10 fois) ou posséder de la terre (13 fois)[101]. Dieu établit des alliances avec ceux qu'il approuve. Il promet notamment à Abraham non seulement une postérité nombreuse, mais aussi une terre sur laquelle elle vivra : lepays de Canaan. À l'inverse, Dieu punit ceux qu'il considère comme coupables. Les épisodes du jardin d'Éden, duDéluge[99] et de Sodome et Gomorrhe en sont de parfaites illustrations[91].

Commentaires et interprétations

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Gravure d'un homme vu de face, vêtu d'une toge brodée de caractères hébreux, coiffé d'une sorte de tiare et portant un livre.
Philon d'Alexandrie, l'un des premiers commentateurs de la Genèse de l'ère chrétienne. Gravure d'André Thevet (1584).

Parmi les livres de l'Ancien Testament, la Genèse est l'un des livres qui sont les plus commentés[102].

AuIer siècle,Philon d'Alexandrie écrit une série de commentaires sur la Genèse. S'y trouvent un traité sous forme de questions et de réponses, ainsi qu'un commentaire allégorique[103]. Il écrit aussi des traités surAbraham etJoseph, et sans doute sur d'autres personnages de la Genèse, qui ont été perdus depuis[104].

La Genèse racontée différemment

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Initialement, la Genèse n'est pas tant commentée que racontée d'une manière différente. C'est le cas notamment dans lelivre des Jubilés, un texteapocryphe datant duIIe siècle av. J.-C., qui raconte les récits de la Genèse et de l'Exode en y ajoutant des détails inédits[105]. D'autres récits antiques s'inspirent librement de la Genèse, tels lelivre d'Hénoch (1 Hénoch) composé vraisemblablement entre leIIIe et le Ier siècle av. J.-C.[106]. Parmi lesmanuscrits de la mer Morte, l'Apocryphe de la Genèse reprend les récits sur les patriarches, le plus souvent en réécrivant le texte à la première personne du singulier. Contrairement au livre desJubilés, il s'intéresse peu auxprescriptions légales de la loi juive. Il a une préoccupation marquée pour les détails géographiques des récits et insiste sur les émotions et la sensibilité des personnages. Comme lelivre d'Hénoch et lesJubilés, il montre une fascination évidente pour les personnages deNoé et d'Hénoch[107].

À la fin duIer siècle,Flavius Josèphe écrit une histoire primitive basée grandement sur la Genèse dans lesAntiquités judaïques. Il semble utiliser les différentes versions du livre disponibles à l'époque, c'est-à-dire letexte massorétique et laSeptante, mais aussi des traditions qu'on retrouve dans lestargoumim[N 14] et d'autres sources, écrites ou orales[108]. Josèphe réécrit librement le livre, amplifiant, omettant ou réarrangeant certains passages. Il tente ainsi de le rendre plus accessible et attrayant pour le monde grec de l'époque[109].

Commentaires rabbiniques

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Tableau peint représentant un homme en habit religieux juif, recouvert d'un châle blanc et portant une kippa, qui lit un livre. Trois autres hommes lisent également à l'arrière-plan.
Adolf Behrman,Lecteurs du Talmud (Talmudyści), début duXXe siècle,Varsovie.

Parmi les plus anciens commentaires rabbiniques figure lemidrashBereshit Rabba (parfois appeléGenèse Rabba). Il s'agit d'une compilation tardive basée sur une œuvre palestinienne duVe siècle, qui reprend elle-même des matériaux plus anciens[102]. Ce texte affirme notamment que laTorah est écrite avant même la création du monde par Dieu[110],[111].

En Europe, le plus ancien commentateur juif connu estMoshe hadarshan deNarbonne (début duXIe siècle). Dans son ouvrage sur la Genèse intituléBereshit Rabbati, il rassemble un grand nombre demidrashim tirés de l'ensemble de la littérature rabbinique ainsi que de la littérature pseudépigraphique (Hénoch,Jubilés,Testaments des douze patriarches)[112]. Dans la deuxième partie duXIe siècle,Rachi de Troyes produit un commentaire sur la Genèse, et plus largement sur tout lePentateuque. Dans ce commentaire, il suit le texte pas à pas et cherche à expliquer le sens dit « littéral », en sélectionnant des passages de la littératuretalmudique etmidrashique. Il s'attache à résoudre les difficultés du texte, aussi bien celles de grammaire que celles de logique, de cohérence, de morale ou de théologie. Ce commentaire sera suivi de ceux de son petit-fils, leRashbam, et de Joseph Bekhor Shor (XIIe siècle)[113]. En 1153, leSefer HaYashar d'Abraham ibn Ezra traite aussi du Pentateuque dans son ensemble[114]. Contrairement à Rachi, Ibn Ezra n'utilise pas de midrash dans son explication, mais se concentre sur les aspects grammaticaux et littéraires du texte. Même s'il ne le fait pas explicitement, son commentaire implique une remise en cause du fait que la Torah soit l'œuvre deMoïse seul, suggérant que le texte a été écrit au fil du temps par plusieurs mains[115]. AuXIIe siècle,Moïse Maïmonide commente aussi largement la Genèse, y dégageant un sensallégorique[116].

Lesrabbins, qui sont les garants de la loi juive, considèrent la Genèse comme une « anomalie » par le peu de loi qui s'y trouve, ce qui explique que ce n'est pas avant leVe siècle qu'apparaît leBereshit Rabba, première collection de commentaires rabbiniques sur ce livre. Si l'essentiel du livre est consacré à de la narration, c'est néanmoins dans la trame de ce récit que des lois essentielles apparaissent telles que le commandement de croître et se multiplier[117] ainsi que celui de pratiquer lacirconcision[118] ; les rabbins, suivant l'avis dutannaBen Bag-Bag — un élève deHillel selon lequel en triturant le texte, on « pouvait tout y trouver » —, ont, à l'apogée de l'ère rabbinique, usé de la Genèse à la recherche d'inspiration voire de révélations[119].

Leurs interprétations peuvent être très variables, suivant le but recherché et l'audience ciblée. Ils essayent parfois de capturer ce qu'ils pensent être la plus simple interprétation de la Genèse. Parfois, ils l'utilisent comme un moyen pour se confronter à d'autres idéologies que la leur. Quel que soit le but recherché, ils n'hésitent pas à utiliser les méthodesherméneutiques en vogue dans les autres cultures[120].

Pour les rabbins, Dieu est comme un architecte, et se sert de la Torah comme d'un plan pour créer le monde[121]. Dieu ne crée pasex nihilo jour après jour, mais crée tout ce qui existe dès le premier jour, puis ne fait que mettre ces choses à leur place les jours suivants. Contre l'avis desgnostiques, les rabbins réfutent aussi l'idée d'undémiurge ou d'anges ayant aidé Dieu dans sa tâche[122].

Le récit originel de lacréation pose quelques problèmes aux rabbins, notamment le fait que la lumière soit créée avant le Soleil, ou que l'Homme soit créé à l'image de Dieu mâle et femelle (chap. 1), puis d'abord mâle, et ensuite femelle (chap. 2). Diverses interprétations ésotériques sont proposées pour régler ces questions. LeGenèse Rabba explique par exemple que l'Homme est d'abord crééandrogyne, puis séparé en deux créatures distinctes[123].

Avec l'avènement de l'Islam, les interprétations rabbiniques sur la Genèse deviennent plus complexes. La visioncoranique des premiers prophètes, tels que Noé, Abraham, Ismaël ou Joseph, est différente de celle du judaïsme traditionnel, et les rabbins doivent désormais y répondre, en plus des points de vue chrétiens et gnostiques. AuIXe siècle, les Pirke deRabbi Eliezer relatent l'histoire d'Abraham dans ce que l'auteur imagine comme son contexte historique, relisant la Genèse à travers le prisme des traditions islamiques[124]. Par exemple, lors du sacrifice d'Isaac, ce dernier se laisse faire. Il meurt puis est ressuscité, montrant ainsi, selon l'auteur, que la résurrection est bien présente dans la Torah[125].

La relation de Joseph avec son père Jacob est aussi abordée par les rabbins. Ils soulignent le fait que Joseph, bien que loin de son père, est très aimé par lui. Ils notent aussi que le nouveau nom de Jacob, Israël, est unnom théophore. Enfin, selon eux l'histoire de ces deux personnages est l'assurance pour tous les parents juifs que les enfants vont suivre leurs enseignements et rester dans le judaïsme[126].

De nos jours, la lecture littérale de la Torah et l'idée qu'elle soit d'inspiration divine sont majoritairement rejetées par les juifs, du moins auxÉtats-Unis[127].

Commentaires chrétiens

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AuIIe siècle,Théophile d'Antioche écrit une apologie nomméeÀ Autolycus, dont le principal sujet est la Genèse. Dans cette œuvre, il défend l'idée queDieu est transcendant, et qu'il crée l'Univers à partir de rien. Il insiste sur les qualités de cœur et d'esprit qu'il faut avoir selon lui pour comprendre ces choses, et affirme que Dieu, en tant que créateur de l'Univers, est aussi capable de ramener les morts à la vie[128].

AuIVe siècle, le récit de la création en six jours (Hexaméron) fait l'objet des commentaires despères de l'Église que sontBasile,Grégoire de Nysse etAmbroise[102]. Au début duVe siècle,Augustin d'Hippone écrit lui aussi un traité de la Genèse :De Genesi ad litteram. Ce traité montre une grande prudence quant à l'interprétation à donner au livre, qui doit selon Augustin ne jamais être hasardeuse ou contredire la science, sous peine d'être ridiculisée par les non-croyants[129].

L'idée centrale que défendent les pères grecs de l'Église est que l'homme a été créé à l'image de Dieu, image qui est représentée selon eux par leChrist. En accord avec la philosophie de leur époque, les pères grecs de l'Église établissent que la destinée de l'homme est de s'assimiler à Dieu, dans un processus de déification. Lachute d'Adam et Ève, dans leurs œuvres, explique la condition humaine. Le péché se perpétue continuellement en chacun, et seul le Christ peut mettre fin à ses conséquences en délivrant les hommes de la mort[130].

Pour Ambroise, qui s'inspire grandement de Philon, les récits des patriarches sont autant de modèles éthiques que tout chrétien devrait suivre. Mais les pères de l'Église y voient aussi le développement d'idées typiquement chrétiennes, comme laTrinité lorsque Abraham accueille trois invités auchêne de Mambré[N 15], le sacrifice de Christ préfiguré par celui d'Isaac[N 16], ou encore le calvaire et la trahison de Christ annoncés dans l'histoire de Joseph[131].

Même si, pour les Pères de l'Église, le texte est inspiré par Dieu, ils n'en ont pas une lecturefondamentaliste. Ils acceptent l'idée que la Genèse n'est pas un traité decosmologie ou de science. Toutefois, ils voient en l'étude de ce livre une activité inspirée, qui permet à l'esprit du texte de parvenir jusqu'au lecteur[132].

Interprétation des fondamentalismes protestants

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Article connexe :Fondamentalisme.
Photographie en noir et blanc d'un homme âgé habillé en costume de ville, chauve et portant une longue barbe blanche.
AuXIXe siècle, les écrits scientifiques deCharles Darwin remettent radicalement en cause toute approche littérale du texte de la Genèse.

Le dogme chrétien se propose d'expliquer simplement pourquoi l'Humanité et ce qui l'entoure existent : Dieu l'a voulu et a tout créé à partir de rien[MA 1]. Ce dogme est la base de la doctrinecréationniste. Jusque vers le milieu duXIXe siècle, la majorité de la littérature scientifique défend ainsi l'idée que chaque espèce est créée par Dieu et qu'elle ne change pas depuis sa création. À partir deGeorges Cuvier, cette notion commence à être remise en cause et l'est de plus en plus fortement après les écrits deCharles Darwin[MA 2].

Au début duXXe siècle, la science transforme de plus en plus la compréhension du monde et de son origine, et le créationnisme, qui s'affirme alors contre l'évolutionnisme, perd du terrain. Une partie des chrétiens résiste cependant au nouveau consensus scientifique qui s'installe. Parmi eux se trouvent, entre autres, des fondamentalistes protestants. Défendant le principe de l'inerrance biblique, ils continuent d'affirmer que le récit de la Genèse, y compris la Création et le Déluge, présente des vérités historiques et scientifiques[MA 3].

Jusqu'au milieu duXXe siècle, les fondamentalistes protestants ont des difficultés à défendre leur point de vue face à la science, car très peu de scientifiques soutiennent leur cause. Cela change avec la publication en 1961 deThe Genesis Flood (Le Déluge de la Genèse), de John C. Whitcomb etHenry M. Morris, livre qui défend l'idée d'un Déluge universel en avançant des arguments qui apparaissent comme scientifiques. Ce livre ouvre une nouvelle voie pour les fondamentalistes, qui utilisent de plus en plus la science ou lapseudo-science pour défendre leur point de vue[MA 4].

Avec la fondation en 1963 de la « Creation Research Society (en) », les fondamentalistes protestants se mettent d'accord sur ce qu'ils considèrent comme les points essentiels : la Genèse est un récit historique, les espèces ne se transforment pas, et le Déluge est universel[MA 5]. Ils considèrent leurs positions comme scientifiques, et se battent devant la justice américaine pour que leur point de vue soit enseigné dans les écoles, au même titre que l'évolution. Cependant, lesa priori religieux de ces théories incitent généralement les pouvoirs publics à rejeter cette option[MA 6].

Pour les fondamentalistes, le texte de la Genèse signifie que l'humain est unique, qu'il détient le droit de peupler et de soumettre la Terre, que sa désobéissance constitue l'origine du mal, et qu'il a l'obligation de travailler dur en punition de ses péchés[MA 7]. Ce récit oriente également leurs points de vue sur le mariage et la famille, la sexualité, la soumission des femmes, l'observance du Sabbat, la justice et lapeine capitale, tout cela s'inscrivant dans une structuration morale de la société. Ainsi, c'est toute leur vision du monde qui dépend de la question de l'historicité du récit[MA 7].

Interprétation catholique contemporaine

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Pour l'Église catholique contemporaine, à la différence des lectures créationnistes oufondamentalistes, lathéorie de l'évolution deCharles Darwin et la théorie duBig Bang, modélisée par le prêtre catholiqueGeorges Lemaître[133], sont à considérer comme des questions descience et non dethéologie[134] ; ainsi, à la suite de différents papes contemporains depuisPie XII, lepape François explique en 2014 que si le Big Bang est bien à l'origine du monde, il « n'annule pas l'intervention d'un créateur divin » et que le monde n'est pas né du chaos mais de la volonté divine[133].

Interprétation protestante

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Interprétation coranique et islamique

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Parmi les premiers commentateurs coraniques les plus importants figurentMuqatil Ibn Sulayman (VIIIe siècle) etal-Tabari (Xe siècle)[135].

AuXIe siècle, le commentateur coranique al-Tha'labi écritLa vie des prophètes, dans lequel il explique dès l'introduction que leurs histoires servent de modèle au prophèteMahomet, et qu'elles offrent des instructions morales, assurant ceux qui suivent l'enseignement de Mahomet qu'ils seront récompensés s'ils se montrent droits et justes[135].

AuXIVe siècle, l'imamIsma‘îl Ibn Kathir écritLes Histoires des Prophètes, un commentaire sur leCoran dont la première moitié est consacrée à des personnages de la Genèse, notammentAdam etÈve et leurs fils,Hénoch,Noé et ses fils,Abraham et ses fils,Loth,Jacob etJoseph[136].

Contrairement aux juifs et aux chrétiens, la tradition islamique n'accepte pas le statut canonique de la Genèse. Elle affirme qu'elle a été falsifiée et que le message divin qu'elle a pu contenir a été déformé ou altéré. Dans cette optique, seul le Coran est la véritable parole de Dieu. Les sources islamiques ne sont donc pas des interprétations sur la Genèse, mais puisent plutôt leurs racines dans les histoires et légendes qui parcourent l'Arabie de leur temps[137]. Ainsi, l'on retrouve dans les histoires islamiques des patriarches les thèmes qui sont développés dans le Coran, comme la dépendance de l'Humanité face à un Dieu omniscient et magnanime, les machinations deSatan pour asservir les humains et les pousser au péché, ou encore les récompenses et punitions qui attendent l'Humanité aujour du jugement dernier[138].

L'histoire d'Adam (Âdam) et d'Ève (Hawwâ’) présentée dans le Coran diffère de celle de la Genèse. Adam y est présenté comme un messager, auquelAllah révèle certaines choses[139]. Contrairement au récit biblique où Adam rejette la faute sur Ève qui blâme ensuite le serpent, le Coran présente le péché comme unefaute collective et le premier couple demande pardon à Dieu d'une seule et même voix[140]. Les conséquences du péché ne sont pas aussi catastrophiques que dans la Genèse, où le premier couple est condamné à de multiples maux et chassé du jardin d'Éden. Dans le Coran, la condition humaine est similaire avant et après la faute du premier couple humain et l'accent est mis sur l'importance de suivre les commandements divins et sur le pardon que Dieu offre à ceux qui font œuvre de repentance[141].

Le Coran présente Noé (Nūḥ) comme un prophète qui prêche sans relâche, mais qui n'est pas écouté et qui subit de nombreux outrages. Selon certains commentaires coraniques, il est même battu et laissé pour mort dans sa propre maison. Contrairement au récit biblique, tous ses fils ne sont pas sauvés mais seuls ceux qui sont croyants et justes. Noé a beau implorer Dieu de sauver l'un de ses fils, le jugement divin est sans appel : celui-ci est coupable et ne fait donc plus partie de sa famille[142].

Abraham (Ibrahim) est un personnage biblique très important pour l'islam. En effet, il est présenté par la tradition coranique comme le premier à vouloir imposer un monothéisme strict, ce qui lui vaut d'être jeté dans une fournaise, où Dieu le sauve. L'islam voit Abraham comme celui qui instaure le pèlerinage de laKaaba, àla Mecque. En cela, il est considéré comme le précurseur de Mahomet. Dans le Coran, c'estIsmaël et nonIsaac qui est presque sacrifié par Abraham[143].

Joseph (Yūsuf) est aussi considéré comme un personnage de première importance dans le Coran, qui lui consacre unesourate entière[N 17],[144]. Il est présenté comme un modèle de vertu, qui reste ferme face à l'adversité, qui résiste aux tentations féminines, qui dit toujours la vérité et qui endure la souffrance que ses frères lui font subir sans montrer ensuite aucune rancune. Son histoire, qui est très similaire à celle de la Genèse, est présentée par l'islam comme un modèle à suivre. Cependant, il est aussi rappelé que c'est Dieu qui lui fournit à tout instant sa sagesse et sa connaissance, et qui interprète les rêves[145].

Tentatives de datation de la Création

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Article détaillé :Créationnisme.

Sur la base desgénéalogies (toledot) et de l'âge des personnages dans le livre de la Genèse et des parties ultérieures de laBible, les érudits religieuxjuifs etchrétiens ont estimé la datation de laCréation du monde, nomméeAnno Mundi, en employant une interprétation ausens littéral[146],[7]. Cette approche donne des résultats différents, suivant le texte choisi et le point de repère utilisé. Les textes diffèrent selon le tableau suivant[147] :

TexteDe la création auDélugeDu Déluge àAbrahamTotal
Texte massorétique1 656 années292 années1 948 années
Septante Alexandrinus2 262 années1 072 années3 334 années
Septante Vaticanus2 242 années1 172 années3 414 années
Pentateuque samaritain1 307 années942 années2 249 années

Selon Christoph Uehlinger, c'est en164 av. J.-C. qu'apparaît le système de chronologie qui permet de dater la création en l'an 2666 avant l'Exode, 3146 avant la dédicace du Temple par Salomon et 4000 avant la dédicace de l'autel purifié parJudas Maccabée[7]. Ce comput diffère du calendrier juif actuel, qui remonte à la réforme de 344 mise en œuvre parHillel II[7].

Un autre point de désaccord est la détermination de la durée de chacun des six jours de création. Selon une lecture littérale du texte, il est logique de penser qu'il s'agit de jours de24 heures. Le termeyôm utilisé dans le récit fait naturellement référence à un jour de la semaine[148]. Cette idée est défendue par les « créationnistes Jeune-Terre ». D'un autre côté, lescréationnistes Vieille-Terre pensent que les jours ont une durée beaucoup plus longue[146]. Dans une optiqueconcordiste, ils défendent l'idée que le récit de la Genèse est compatible avec la datation géologique de la Terre[149].

L'âge de la Terre est, selon les connaissances scientifiques actuelles, de4,5 milliards d'années. Les créationnistes Jeune-Terre, majoritairement desévangéliques, soutiennent que le ciel et la Terre ont été créés il y a environ 6 000 ans, quitte à affirmer que Dieu lui-même aurait créé ces « preuves » de toutes pièces. Certains créationnistes Vieille-Terre[N 18] ont tenté d'influencer la position évangélique sur cette question, mais leurs tentatives se sont révélées vaines[MA 8]. Dans l'optique évangélique, la Bible est véridique et prend la priorité sur toute interprétation de la nature, et ce dogme doit rester valable quoi qu'il en coûte, quitte à réécrire l'histoire et reconsidérer la science[MA 9].

Lectures traditionnelles juives

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La tradition juive propose une lecture régulière et structurée de laTorah. EnTerre d'Israël, elle est divisée en155 portions et sa lecture prend trois années. EnBabylonie, la Torah est divisée en54 sections hebdomadaires et sa lecture complète prend un an[150],[151]. AuXIIe siècle, les54 sections déterminées en Babylonie sont précisément fixées parMoïse Maïmonide, qui se fonde sur leCodex d'Alep[152].

La Genèse forme les douze premièresparashiyot hebdomadaires, lues chaque année dans les synagogues à partir de la fête deSim'hat Torah[153] :Bereishit (1,1-6,8),Noa'h (6,9-11,32),Lekh Lekha (12,1-17,27),Vayera (18,1-22,24),Hayye Sarah (23,1-25,18),Toledot (25,19-28,9),Vayetze (28,10-32,3),Vayishla'h (32,4-36,43),Vayeshev (37,1-40,23),Miketz (41,1-44,17),Vayigash (44,18-47,27),Vaye'hi (47,28-50,26)[154]. Ce cycle annuel de lecture est celui en usage aujourd'hui[155].

Évocations dans l'art

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Littérature et bande dessinée

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Peinture d'un homme et une femme nus, entourés d'animaux, qui se tiennent debout de part et d'autre du tronc d'un pommier chargé de fruits. Ils tiennent ensemble une pomme à la main.
Adam et Ève parLucas Cranach l'Ancien (1526).
Peinture d'un groupe d'hommes à l'aspect primitif, seulement vêtus de pagnes et marchant dans le désert. Un vieil homme ouvre le chemin, et derrière lui quelques hommes portent un lourd brancard sur lequel se tient une femme avec deux jeunes enfants endormis.
Caïn (1880), tableau deFernand Cormon d'aprèsLa Légende des siècles (Musée d'Orsay, Paris).

La Genèse propose des thèmes fondamentaux pour de nombreuses œuvres littéraires. Dès leXIIe siècle, son action est reprise par un auteur anonyme pour écrireLe Jeu d'Adam[156]. En 1578, le poète gasconDu Bartas écritLa Sepmaine, un poème encyclopédique sur la création du monde. Dans le poèmeLe Paradis perdu (1667)John Milton se sert rigoureusement des paroles de la Genèse[157].Victor Hugo s'inspire librement de la Genèse dans le poèmeLa Conscience, deLa Légende des siècles (1859-1883)[158].

Après le Déluge, le premier poème desIlluminations d'Arthur Rimbaud (1872-1875), reprend lui aussi l'inspiration du mythe biblique. Écrite en 1927 parPaul Claudel, la pièce de théâtreLe Livre de Christophe Colomb fait également de nombreuses références au livre de la Genèse[159], de même queLa Genèse etAdam et Ève (1997) deJean Grosjean[réf. nécessaire].

La bande dessinée s'empare aussi du livre de la Genèse, commeRobert Crumb qui en 2009 publieLa Genèse, en tête des ventes decomics durant plusieurs semaines[160].

Peinture et sculpture

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Peinture d'une immense tour inachevée, culminant dans les nuages.
La Tour de Babel parPieter Brueghel l'Ancien.

Adam et Ève, ainsi que le jardin d'Éden, sont des thèmes récurrents en peinture. L'une des plus fameuses de ces œuvres estLa Création d'Adam, peinte parMichel-Ange sur le plafond de lachapelle Sixtine[161]. Les œuvres deLucas Cranach l'Ancien en sont aussi un exemple.Marc Chagall peint notammentAdam et Eve (1912) etDieu crée l'homme (1930).

Latour de Babel, leDéluge et lesacrifice d'Isaac sont aussi souvent illustrés.La Tour de Babel est notamment peinte parPieter Brueghel l'Ancien.Le Déluge est représenté, entre autres, parGustave Doré,Léon Comerre etFrancis Danby.Le Caravage peintLe Sacrifice d'Isaac.

Johann Friedrich Overbeck peint aussi des scènes de la Genèse, commeAbraham et les trois anges etLe songe de Joseph[162]. AuXVe siècle, la scène d'Abraham et des trois anges est peinte aussi parAndreï Roublev. Ce tableau est nommé l'Icône de la Trinité. En 1863,Eugène Delacroix illustre en peintureLa lutte de Jacob et de l'Ange[163].

De nombreuses cathédrales représentent aussi diverses scènes tirées de la Genèse. En France, leportail nord de lacathédrale de Chartres présente des sculptures inspirées de la Genèse ; lacathédrale Saint-Étienne d'Auxerre contient une verrière représentant la Création et le péché originel (baie 21) ; lacathédrale de Cahors, quant à elle, représente la Genèse sur sa frise du massif occidental, de même que lacathédrale de Nantes.

Musique

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La Genèse a inspiré de nombreuses œuvres musicales.

Le Chaos a été mis en musique par un compositeur français dubaroque,Jean-Féry Rebel qui ouvre sesÉlémens (1737). L'œuvre commence par une sorte decluster dissonant.La Création est unoratorio deJoseph Haydn écrit entre 1796 et1798, qui présente la création de l'univers tel que décrit dans la Genèse. L'ouverture est célèbre pour sa description de l'univers chaotique.

En 1744,Georg Friedrich Haendel écrit l'oratorioJoseph et ses frères[164]. L'épisode est ensuite repris parMéhul en 1807 pour son opéraJoseph, dont plusieurs airs sont restés célèbres etRichard Strauss pour un ballet,La légende de Joseph (Josephslegende) en 1914.

Le Déluge,op. 45 deCamille Saint-Saëns, est aussi un oratorio composé en1876[165]. Le prélude est assez souvent joué indépendamment au concert.

Théodore Dubois publie l'oratorioLe Paradis perdu en 1878 ou 1879[166].

Entre 1917 et 1922,Arnold Schönberg écritL'Échelle de Jacob[164], un oratorio pour solistes, chœur et orchestre, qui restera inachevé. Entre 1933 et 1934,Igor Markevitch écritLe Paradis Perdu, un oratorio sur le thème de la chute d'Adam et Ève.Igor Stravinsky écrit en 1944 une cantate du nom deBabel[164].

Genesis Suite (en), une œuvre collective de1945 pour orchestre et voix, est créée par sept compositeurs, dont Arnold Schönberg etDarius Milhaud[167].Noye's Fludde (Le Déluge de Noé) est un opéra deBenjamin Britten créé le.

Le nom du groupe de métalAvenged Sevenfold fait référence à la Genèse (plus précisément au meurtre d'Abel).

Cinéma et télévision

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La Bible fournit très tôt une source d'inspiration pour le cinéma. Si les premiers films bibliques s'intéressent davantage àJésus-Christ puis àMoïse, des épisodes de la Genèse sont portés à l'écran dès 1912. Cette année-là sort un film racontant l'histoire d'Adam et Ève. En 1929, c'est Noé qui apparaît dans un film à succès. Lorsque le cinéma devient parlant, se tourne en 1936Les Verts Pâturages, film qui retrace plusieurs épisodes de l'Ancien Testament et qui est l'un des rares à être joué uniquement par des noirs[168].

Après un déclin dans les années 1930 et 1940, le film biblique revient sur les écrans à partir des années 1950. En 1962 sort au cinémaSodome et Gomorrhe, deRobert Aldrich. Le film s'inspire librement deschapitres 18 et 19 de la Genèse[169]. En 1966,John Huston réaliseLa Bible, qui raconte les vingt-deux premiers chapitres de la Genèse.Dino De Laurentiis prévoit même d'en faire le premier d'une longue série de films bibliques, mais les autres films, trop coûteux, ne seront finalement jamais réalisés. À l'époque, c'est la première fois qu'un film américain à gros budget présente des acteurs nus[170].

La télévision n'est pas en reste et entre 1994 et 1995, la chaîne américaineTNT réalise plusieurs téléfilms sur la Genèse, dontGenesis: The Creation and the Flood (La Genèse : la création et le Déluge),Abraham,Jacob etJoseph. En 2000, le téléfilm américain en deux partiesAu commencement…, deKevin Connor a pour ambition de retracer le début de la Genèse et de l'Exode[171]. Le film biblique à grand spectacle revient au cinéma en 2014, avecNoé, qui est librement inspiré du Déluge biblique.

Bibliographie

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Sur le récit des origines (Gn 1-11)

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  • Armand Abécassis etJosy Eisenberg,À Bible ouverte, Paris, Albin Michel, rééd. 1991-1993, rééd. 2004 trois volumes consacrés au commentaire des premiers chapitres de la Genèse, 928 p.
  • Catherine Chalier,La Nuit, le Jour : au diapason de la création,Le Seuil, 2009,249 p.(ISBN 978-2-02-098447-8), prix des écrivains croyants, 2010
  • Jean L'Hour, Genèse 1-11, Les pas de l'humanité sur la terre, Éditions du Cerf, collection Cahiers Évangile, n° 161, septembre 2012, 96 p.
VoirGenèse 1-11 : Vue d'ensemble de la composition littéraire surbible-service.net
  • Matthieu Richelle,Comprendre Genèse 1-11 aujourd'hui, Excelsis, Edifac, collection La Bible et son message, novembre 2013
  • André Wénin,D'Adam à Abraham, ou les errances de l'humain : Lecture de Genèse 1:1-12:4, Cerf, 2007, 252 p.(ISBN 978-2-204-08181-8)
  • André Wénin, « Humain et nature, femme et homme : différences fondatrices ou initiales ? Réflexions à partir des récits de création en Genèse 1-3 »,Recherches de science religieuse, juillet-sept. 2013/3 (lire en ligne)

Recherche

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Théologie

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  • André Wénin, Abraham ou l'apprentissage du dépouillement, Gn 11:27-25:18, Cerf, 2016
  • André Wénin,Joseph ou l'invention de la fraternité. Lecture narrative et anthropologique de Genèse 37–50, coll. « Le livre et le rouleau » n° 21, Bruxelles, Lessius, 2005, 352 p.
  • (en) CardinalJoseph Ratzinger, 1995,In the Beginning, Edinburgh,(ISBN 978-0-80284-106-3)
  • Pierre Gibert,La Genèse, livre universel de fondations

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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Texte intégral

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Études

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Notes et références

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Notes

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  1. Les chronologies deJérôme de Stridon et deJames Ussher situent Moïse auXVIe siècle av. J.-C. Lejudaïsme rabbinique le situe auXIIIe siècle av. J.-C.
  2. Le verset 1 du chapitre 1 de la Genèse débute en hébreu par cette phrase :בְּרֵאשִׁית, בָּרָא אֱלֹהִים, אֵת הַשָּׁמַיִם, וְאֵת הָאָרֶץ « Bereshit bora Elohim eth ha-shamaim v'eth ha-arets » (Au Commencement, Dieu créa le Ciel et la Terre).
  3. Psaumes 8,6.
  4. 1 Corinthiens 11,7 ;2 Corinthiens 3,18 ; 4,6.
  5. Romains 1,18 - 3,20.
  6. Le livre de l'Exode succède chronologiquement à la Genèse et débute par la naissance de Moïse,80 ans avant l'exode (Exode 7,7). Ensuite s'ajoutent480 années qui séparent l'exode et la construction du temple par le roiSalomon (1 Rois 6,1), lequel aurait régné durant leXe siècle av. J.-C.
  7. Notamment Hoftijzer, Westermann et Emerton.
  8. Genèse 1,6-7.
  9. Genèse 7,11 ; 8,2.
  10. Genèse 1,14-17.
  11. Genèse 1,6-7 ; 7,11.
  12. 2M 7,28 dans la BibleCrampon.
  13. Gn 1,27 dans laBible Segond,Genèse 1:27 dans laBible du Rabbinat.
  14. Targoum Onkelos etTargoum Pseudo-Jonathan.
  15. Genèse chap. 18.
  16. Genèse chap. 22.
  17. La sourate 12, dite « Sourate de Joseph ».
  18. Daniel Wonderly, notamment.

Références

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Ouvrages

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  1. p. 42.
  2. p. 42-44.
  3. p. 44-46.
  4. p. 46-48.
  5. p. 49.
  6. p. 50-51.
  7. a etbp. 52.
  8. p. 58-59.
  9. p. 62-63.

Autres sources

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  9. a etbAlbert de Pury,Introduction à l'AT,p. 219-220.
  10. abc etdChristoph Uehlinger,Introduction à l'AT,p. 242-243.
  11. Genese 2:15 dans laBible du Rabbinat.
  12. a etbChristoph Uehlinger,Introduction à l'AT,p. 200-201.
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  20. Comment lire le Pentateuque,p. 15.
  21. Comment lire le Pentateuque,p. 65.
  22. Comment lire le Pentateuque,p. 19.
  23. Comment lire le Pentateuque,p. 355-356.
  24. Le découpage partoledot est présenté entre autres par :
  25. André Paul,Livre de la Genèse,Encyclopædia Universalis[lire en ligne].
  26. (en) Victor P. Hamilton,The Book of Genesis: Chapters 1-17,p. 8-9.
  27. (en) Raymond B. Dillard,An Introduction to the Old Testament,Zondervan,(lire en ligne),p. 39.
  28. Thomas Römer,Introduction à l'AT,p. 141.
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  31. Introduction à l'AT,p. 154-156.
  32. Encyclopaedia Judaica,p. 442 :« Despite the diversity of contemporary critical opinion there is no returning to the pre-critical position of Mosaic authorship. » : Malgré la diversité des opinions critiques contemporaines, il n'y a pas de retour à la position d'avant la critique d'une rédaction par Moïse.
  33. Christophe Nihan et Thomas Römer,Introduction à l'AT,p. 158.
  34. Christophe Nihan et Thomas Römer,Introduction à l'AT,p. 175-176.
  35. Christophe Nihan et Thomas Römer,Introduction à l'AT,p. 159-160.
  36. Christophe Nihan et Thomas Römer,Introduction à l'AT,p. 160-162.
  37. Christophe Nihan et Thomas Römer,Introduction à l'AT,p. 164-165.
  38. Sur l'évolution de la recherche, voir par exemple(en) Marc ZviBrettler,How to Read the Bible, Jewish Publication Society,,p. 20 et suiv. ou(en) MeganBishop Moore et Brad E.Kelle,Biblical History and Israel's Past : The Changing Study of the Bible and History, Wm. B. Eerdmans,,p. 57 et suiv.
  39. Jean-Daniel Macchi, « Histoire d'Israël : Des origines à l'époque babylonienne », dansIntroduction à l'AT,p. 58.
  40. Gn 37,25.
  41. La Bible dévoilée,p. 67.
  42. Ce point de vue est soutenu par de nombreux chercheurs. Voir notamment(en)Roland de Vaux,Early History of Israel, 1978, p. 223-225 ;(en)John Van Seters,Abraham in History and Tradition, 1975, p. 17 ;(en) NadavNaʼaman,Canaan in the Second Millennium B.C.E., Eisenbrauns,(lire en ligne),p. 324-325 ; Juris Zarins, « Camel », dansThe Anchor Yale Bible Dictionary, vol. 1,p. 826 ;(en) LidarSapir-Hen et ErezBen-Yosef, « The Introduction of Domestic Camels to the Southern Levant : Evidence from the Aravah Valley »,Tel Aviv,vol. 40,no 2,‎,p. 277-285(lire en ligne) ;(en) Mark W. Chavalas,Mesopotamia and the Bible, 2002, p. 280.
  43. Gn 26,1.
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  45. Trude Dothan, « Philistines », dansThe Anchor Yale Bible Dictionary, vol. 5,p. 328.
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  58. Selon Félix García López, ce récit est en fait composé de trois parties interrompues par d'autres textes :Genèse 12,10-20 ; 20,1-18 ; 26,1-11. -Comment lire le Pentateuque,p. 28.
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