| Catégorie:Chancelier de la principauté d'Antioche(d) | |
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Gautier le Chancelier[1] (enlatin :Gualter(i)us[2] Cancellarius ;fl.1114-1122) est unchroniqueur etchevalierfranc ounormand qui devint enOrient lechancelier deRoger de Salerne,régent de laPrincipauté d'Antioche. Il est surtout connu pour être l'auteur d'un récit des guerres menées par les chrétiens d'Antioche intituléBella Antiochena.
On ne sait presque rien de la vie de Gautier.Jacques Bongars le suppose Français, d'après les nombreuxgallicismes qu'on trouve dans sonlatin[3]. SelonAuguste Molinier, Gautier était originaire d'Italie méridionale[4], à l'époque sousdomination normande. Gautier pourrait être dans ce cas un Normand d'Italie. La date de son arrivée enTerre sainte est incertaine.
Entre 1112 et 1114, il devient le chancelier duprince-régent d'AntiocheRoger de Salerne, d'origine normande et membre de laMaison de Hauteville qui depuis la fin duXIe siècle, domine le sud de l'Italie, laSicile,Malte et laprincipauté d'Antioche.
En 1119, Gautier est présent à labataille du Champ du Sang près deHarim en actuelleSyrie où Roger est battu et tué par lesTurcs commandés parIl Ghazi ; Gautier est capturé et emprisonné àAlep[5]. Il sera libéré mais restera marqué psychologiquement par les conditions difficiles de sa détention et par les tourments de toute espèce que les Turcs infligeaient aux prisonniers ; il en fera lui-même l'aveu par forme d'excuse pour se justifier sur les défauts qu'on pourrait trouver dans son ouvrage (Pro capacitate ingenii nostri vi carceris hebetati).
Divisé en deux parties,Bella Antiochena (« Guerres antiochiennes » ou « Guerres d'Antioche ») est un ouvrage qui relate la guerre que les Chrétiens de la principauté d'Antioche eurent à soutenir contre les Turcs. Dans la première partie, Gautier rapporte notamment letremblement de terre qui détruisit Antioche en, et la grande victoire remportée par le prince-régent sur lesmusulmans à labataille de Sarmin (en), en ; la seconde partie a pour objet les malheurs de Roger, battu et tué en à labataille du Champ du Sang, et la mort en de son « bourreau », le chef turcIl Ghazi, dont un portrait très négatif est dressé : cruel, pillard, ivrogne et démoniaque, antihéros ou plutôt héros des forces du Mal, et finalement cible de l'ire de Dieu, qui venge ainsi ses soldats tombés lors de la bataille du Champ du Sang[6].