| Statut | |
|---|---|
| Capitale | Lugdunum (Lyon) |
| Langue(s) | gaulois,latin |
| Religion | religion gauloise religion romaine christianisme (religion officielle en380) |
| Monnaie | Monnaie romaine |
| • | ~ 8 500 000 hab[1] |
|---|---|
| Densité | ~ 13,3 hab/km2 |
| Superficie | ~ 640 000km2 |
|---|
| Siège d'Alésia à l'issue de laGuerre des Gaules. | |
| Fondation deLugdunum. | |
| Création duSanctuaire fédéral des Trois Gaules, siège des délégués des provinces impériales gauloises. | |
| IIe siècle | Début du christianisme en Gaule. |
| IIIe siècle | Premièresinvasions barbares. |
| 260 -274 | Empire des Gaules. |
| Ve siècle | Grandes Invasions. |
| 451 | Bataille des champs Catalauniques : la coalition menée par lepatrice romainAetius repousse l'armée desHuns, menée parAttila. |
| 476 | Chute de l'Empire romain d'Occident. |
| 481 | Clovis est couronnéroi des Francs. |
| 486 | Bataille de Soissons : échec deSyagrius face àClovis. |
| -27 à14 | Auguste (Octave) |
|---|---|
| 378 à395 | ThéodoseIer |
| 475 à476 | Romulus Augustule |
| 464 à486 | Syagrius |
|---|
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LaGaule romaine (Gallia romana) désigne à la fois un lieu et une époque précise de l'Antiquité, définis par les historiens.
Géographiquement, la Gaule romaine recouvre de futurs pays tels que laFrance, laBelgique, leLuxembourg et une partie desPays-Bas, de l'Allemagne et de laSuisse. La principale ville étaitLugdunum (aujourd'huiLyon), capitale desGaules (Gaule lyonnaise,Gaule aquitaine etGaule belgique).
La période couverte va de laconquête de la Gaule parJules César () à labataille de Soissons (486apr. J.-C.), qui marque l'avènement des Francs de ladynastie mérovingienne.

Au moment où les Celtes envahissent l'Italie et conquièrent Rome, les Belges, les Gaulois et lesAquitains succombent sans grande résistance à l'avancée des légions romaines. Au cours des deux siècles qui suivent sa conquête, la Gaule connaît seulement deux révoltes, en 21 et en 68apr. J.-C. Malgré des luttes de pouvoir stériles, les Gaulois cisalpins cherchent plus à imiter leurs vainqueurs qu'à cultiver leur originalité. Cet attrait facilite la tâche de Rome qui, en quelques décennies, dote le pays de nouvelles structures politiques et administratives, transforme les villes et les campagnes, multiplie les ouvrages spectaculaires comme lepont du Gard, et marque ainsi la Gaule cisalpine d'une empreinte profonde.
S'étonnant que ses livres soient vendus dansla capitale des Trois Gaules,Pline le Jeune écrit : « Je ne pensais pas qu'il y eût des libraires à Lugdunum ! »
Cette boutade donne la mesure de la romanisation : il ne suffit pas de reconstituer le cadre de la vie publique, ni de recenser les vestiges de l'architecture romaine, pour apprécier la diffusion de ce qu'on appellerait aujourd'hui « mode de vie romain ».
En 162, alors qu'enArménie lesParthes envahissent l'Empire romain, lesChattes, un peuplegermanique, s'infiltrent dans le nord de la Belgique. En 166, deux siècles après queJules César a repousséArioviste au-delà du Rhin, lesQuades et lesMarcomans franchissent leDanube et traversent lesAlpes. En172, d'autres tribus pénètrent en Alsace. Avec ces premières brèches dans la ligne de défense édifiée depuis deux siècles pour endiguer la menace germanique, la pression germanique s'accentue en Gaule romaine.
Après laconquête victorieuse deJules César, des troubles éclatent, notamment dans la province d'Aquitanie (aujourd'hui Aquitaine), mais sont réprimés parAgrippa en et parMessalla en[2].
En 21 av. J.-C., sousTibère, des mesures fiscales poussent à la révolte plusieurs peuples gaulois du bassin inférieur de la Loire, dont lesAndécaves et lesTurones. D'autres peuples se joignent à la rébellion : lesTrévires sous la conduite deJulius Florus en Ardenne, lesÉduens et lesSéquanes sous celle deJulius Sacrovir[3] près de Lyon. Mais la garnison romaine de Lyon, renforcée par des légions venues du Rhin, met rapidement fin au soulèvement[2]. Vaincus, Sacrovir et Florus se donnent la mort.
AuIer siècle de notre ère, l'Empire romain connaît lors de la succession deNéron une grave crise politique, avec l'affrontement entreGalba,Othon,Vitellius, etVespasien.
En 69apr. J.-C., lesBataves sont alliés aux Romains. Le BataveCaius Julius Civilis, soupçonné de connivence avec les clansgermains hostiles, est emprisonné, mais ensuite délivré parGalba à l'avènement de celui-ci. À la mort de Galba, une guerre fratricide opposeVitellius àOthon, puis àVespasien. Civilis refuse de soutenir Vitellius, qui commande les légions de Basse-Germanie, et assiège le camp romain de Vetera. La disparition de Vitellius et les hésitations de Vespasien, qui tarde à venir pacifier la région, créent une situation de guerre civile. Dans ce contexte, durant l'hiver 69-70, Civilis rencontre àCologne(Colonia) trois chefs gaulois : lelingonJulius Sabinus et lestrévires Julius Classicus et Julius Tutor. Ils forment le projet de constituer un empire gaulois autonome associé à un empire batavo-germanique, puis de négocier d'égal à égal avec l'empire romain.
Le général romain Vocula, qui tente de dégager le camp de Vetera, est assassiné. Classicus proclame l'Empire gaulois[4] et Julius Sabinus prend le titre decésar des Gaules. Ce dernier disparaît cependant à l'issue d'un combat près deVesoul, contre lesSéquanes qui refusaient de rentrer dans la coalition.
Caius Julius Aupex, premier magistrat desRèmes, propose alors à l'ensemble descités gauloises une conférence impériale, qui se tient àReims(Durocortorum) en. Aupex est partisan d'un accord avec Rome et rallie la majorité des délégués, contre l'avis de Valentin (Julius Valentinus), délégué des Trévires et des Lingons.
Vespasien nommeQuintus Petillius Cerialis légat deBasse-Germanie. Le général romain fait son entrée àTrèves, exploite intelligemment les dissensions gauloises : il soumet en décembre 70, après quelques affrontements, Civilis, Classicus et Tutor. Valentin, qui a poursuivi la résistance, est pris et exécuté. Quant àJulius Sabinus, il est pris à son tour après s'être caché durant neuf ans. Il est exécuté avec sa femmeÉponine de Langres sur ordre de Vespasien.
Cet épisode, qui oppose des Gaulois entre eux – Julius Sabinus étant lui-même allié à des Germains – relève plus de troubles intérieurs que de la volonté de mettre fin à la domination romaine. La paix « en armes » qui s'instaure ensuite durera jusqu'au milieu duIIIe siècle.
AuIIIe siècle, l'Empire romain connaît une grave crise, que l'on appelle l'Anarchie militaire. Il subit des raids barbares avec des conséquences durables : pillages et accaparement de richesses, prises d'otages ou d'esclaves. Ils s'ajoutent à une crise politique et économique, qui se traduit par une dévaluation importante de la monnaie (à valeur beaucoup plus fiduciaire que réelle, comme le bronze), à une grande instabilité politique, à des guerres civiles, à une multiplication des bagaudes (razzias paysannes) encore plus désastreuses que les incursions étrangères. Des généraux prennent le contrôle des Gaules pour assurer la défense dulimes du Rhin et se proclament « empereurs des Gaules ».
Dans les années 270-275, les cités qui prennent part à des guerres locales, ou qui les craignent, se transforment pour se doter de remparts efficaces[5]. Des villes commeDivodurum Mediomatricorum (Metz),Limonum (Poitiers),Avaricum (Bourges) s'entourent d'enceintes incluant respectivement 70, 50 et 40 hectares, sans forcément être pleinement remplies. Agendicum (Sens) s'étend sur25 ha,Tullum Leucorum (Toul) sur12 ha, alors que les antiquesLutèce (Paris) etCondate Riedonum (Rennes) ne couvrent pas10 ha. Tous ces aménagements, réalisés pour protéger et densifier leurs centres, créent les premiers faubourgs. Parfois réduits pour des raisons stratégiques, ils désorganisent les aménagements hydrauliques qui assuraient la qualité de vie et l'image festive de la ville.
Au cours des années 280-281, l'empereur Probus fait face à deux usurpations, celles deProculus et deBonosus àCologne, qui sont vite réprimées[6],[7],[8].
Marcus Aurelius Carausius, un officier romainménapien, combat lesBagaudes aux côtés deMaximien Hercule. Celui-ci le charge de défendre le littoral nord et nord-ouest. Mais, en conflit avec Maximien, il se déclareImperator, s'allie avec des clans de bagaudes et de Germains, et passe enBritannia romaine en 286. Il débarque ensuite à Boulogne, entre dansRotomagus (Rouen) et en fait sa capitale. Un accord passé avec Maximien lui reconnaît la qualité d'Auguste en 289, mais il prend le titre d'« empereur de la mer » et non celui d'empereur des Gaules. En dehors de l'île Britannia, son autorité n'est reconnue que sur le littoral.
En 293,Constance Chlore est nommé parDioclétien « césar des Gaules ». Il est chargé par Maximien d'en finir avec Carausius. Il investitGesoriacum (Boulogne) et obtient la reddition desMorins. En Bretagne insulaire, Carausius est assassiné par un de ses lieutenants,Allectus, qui lui succède. Ce n'est qu'en 297 que Constance Chlore débarque sur l'île et met fin à l'empire de la mer. Allectus est à son tour assassiné.
En 297, Dioclétien décide de réorganiser administrativement la Gaule, résorbant les tensions politiques et réduisant les difficultés économiques (cf. ci-dessous)[9].
La décadence de l'Empire romain, les terribles ravages des guerres civiles entre cités malgré les restaurations d'autorité deDioclétien àConstantin, créent un climat de troubles. La sécurité policière est assurée par lesbarbari (soldats) qui logent dans les centres-villes, prévenant les passages d'armées barbares en quête de ravitaillement ou avides de pillage. Les populations rurales, accablées d'impôts et de taxes, renouvellent leurs révoltes et leurs bagaudes sanglantes. Elles alimentent les courants migratoires, formant des flots de réfugiés vers des régions supposées plus prospères ou paisibles. Ainsi de petites cités sont abandonnées, laissant d'immenses territoires vides et des vestiges monumentaux. Les groupes ou tribus barbares, armés avec leurs troupeaux, ne sont pas tous agressifs et s'entendent parfois avec les derniers occupants. Ils sont fascinés par les fondements ou vestiges de pierres, qu'ils croient avoir été érigés par des dieux ou des géants. Ils admirent les voies de communication qui traversent les contrées à perte de vue, les bâtiments et villas à colonnades en ruines, les cités et agglomérations désertées, les vastes campagnes ouvertes et en friches.
En 435-437, Tibaton (ou Tibatto) est élu par ses troupes « empereur bagaude » mais meurt assassiné. Les généraux romains qui commandent les derniers territoires gallo-romains se font appelerpatrices oupréfets du prétoire, voire rois des Romains, mais ils évitent le titre d'empereur. Il s'agit de :
Après le recensement général de la Gaule en 27, une organisation administrative est mise en place parAuguste et comprend :
SousDomitien, la Gaule belgique est divisée en trois provinces : la Belgique, laGermanie supérieure et laGermanie inférieure.
Par la suite, c'estDioclétien, en 297, qui va morceler les provinces de Gaule[10]. :
En 418, un édit[11] réorganise les assemblées provinciales, en leur donnant pour lieu de réunionArles, siège depuis quelques années de lapréfecture du prétoire des Gaules (à la place deTrèves, trop exposée aux raids barbares).

Sous la tétrarchie, les provinces sont réunies en deux diocèses, ou subdivisions géographiques de l'empire romain :
Les deux diocèses relèvent de la préfecture du prétoire des Gaules. Celle-ci comprenait aussi les diocèses d'Hispanie et de Bretagne.
L'ensemble fait partie de l'Empire romain dès sa conquête parJules César en. Il le resta jusqu'auIVe siècle de l'ère chrétienne, voire jusqu'au début duVe, c'est-à-dire jusqu'à la fin de l'Empire romain, à l'époque des invasions barbares, et notamment celle desFrancs.
La capitale de la Gaule romaine, ou plutôt des Gaules, estLyon, alors appeléeLugdunum, centre du culte impérial à Rome et à Auguste. Lyon eut le droit de frapper lamonnaie romaine, privilège unique dans l'Empire romain au premier siècle.
La Gaule romaine joue un rôle important dans l'Empire romain. C'est la province la plus peuplée de l'Empire : sa population est estimée à 8 ou 10 millions d'habitants. C'est aussi une plaque tournante du commerce européen, avec ses voies d'accès fluvials et terrestres vers l'Europe du Nord et l'Angleterre, alors appelée laBretagne.
Pour ces diverses raisons,Rome a favorisé la Gaule, en accordant progressivement lacitoyenneté romaine auxGaulois à partir du premier siècle.
Ces événementsont longtemps été exploités dans une perspective nationaliste[Par qui ?] ; il est probable qu'après les horreurs de la guerre, la majorité desGaulois aspiraient à la paix, dont les Romains étaient les nouveaux garants. De plus, le régime imposé parRome est relativement favorable aux élites gauloises, qui profitent des avantages de la romanité (loisirs, culture, art de vivre ...) et qui voient leurs prérogatives confirmées au service de Rome.
DansL'Armée romaine en Gaule (1996), l'historien Michel Reddé montre comment la tradition guerrière de l'aristocratie gauloise est mise à profit, d'abord pour assurer la paix intérieure (lesequites de la célèbre cavalerie gauloise conservent leur équipement et leurs traditions, chaqueaile étant recrutée dans un même peuple ; certains obtiennent le privilège de battre monnaie, comme le SéquaneTogirix), puis dans l'entreprise de la conquête de la Germanie.
Très tôt en effet, les troupes romaines chargées de pacifier la Gaule sont transférés sur leLimes (le long duRhin et duDanube) qui protège efficacement la Gaule durant trois siècles. Au point que vers, l'armée romaine n'est plus guère présente en Gaule.

Cette transition semble s'être faite facilement et progressivement à partir duVe siècle, et ce pour plusieurs raisons[12] :
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