La conquête par Rome de cette partie de la Gaule intervient deux décennies après ladestruction de Carthage en -146. Rome intervient en -125 pour protéger son alliée, la cité grecque deMarseille, contre des attaques du peuple desSalyens. Mais ce conflit s'étend rapidement à d'autres peuples de Gaule, notamment lesAllobroges et lesArvernes opposées à Rome et lesÉduens, alliés de Rome. La défaite des Allobroges en -121 met fin au conflit.
Une des conséquences de la conquête est de permettre une liaison terrestre entre l'Italie, déjà romaine, et l'Hispanie, où Rome est bien implantée, grâce à la construction de lavoie Domitienne (prolongée à cette époque par la route ducol de Montgenèvre).
Quelques décennies plus tard, en -58, Jules César,gouverneur de Gaule narbonnaise et deGaule cisalpine, intervient dans un conflit enGaule chevelue, qui finit par être conquise en -52. La province de Narbonnaise, déjà romanisée, reste à part des « Trois Gaules » créées parAuguste (Lyonnaise,Aquitaine,Belgique), dont les cités sont représentées chaque année à la cérémonie impériale ausanctuaire fédéral deLyon.
Pline l'Ancien (23–79),Histoire naturelle, III, 31 (extrait d'un texte cité en entier plus bas) :
Narbonensis provincia appellatur pars Galliarum quae interno mari adluitur, Bracata antea dicta
« On appelleprovince Narbonnaise, autrefois nomméeBracata la partie desGaules qui est sur le littoral de lamer Intérieure ». Le motbracata, formé sur le nom des braies gauloises (bracae), est difficilement traduisible en français.
Pline l'Ancien,Histoire naturelle, IV, 105 (cité par le dictionnaire latin-françaisGaffiot)
Gallia Bracata, allusion auxbraies (bracae) portées par les Gaulois, alors que les Gaulois de Gaule cisalpine sont déjà vêtus à la romaine. Pline, qui écrit vers 50 de notre ère, dit que ce nom était employé « auparavant » (antea), ce qui n'est pas très précis, mais renvoie sans doute à une période antérieure à l'avènement d'Auguste (26 avant notre ère).
Provincia Narbonensis (« province Narbonnaise ») après la réorganisation des Gaules parAuguste, au moment de la création en Gaule chevelue des provinces deGaule lyonnaise (chef-lieu : Lyon), deGaule belgique (chef-lieu :Reims), et deGaule aquitaine (chef-lieu :Saintes, puisBordeaux) ;
Telle qu'il apparait une fois la situation stabilisée, le territoire de la Narbonnaise va de l'est des Pyrénées aux Alpes et deToulouse (inclusivement) sur la Garonne au lacLéman en contournant le Massif central.
À l'ouest de la Narbonnaise, se trouve la région de Gaule que les Romains appellentAquitaine[1], au sud et à l'ouest de laGaronne, où le peuplement est marqué par lacivilisation basque (cf. le nom ancien d'Auch (Elimberri), bien qu'il y ait aussi des Celtes (Lugdunum Convenarum,Saint-Bertrand-de-Comminges). Les peuples limitrophes en Aquitaine sont lesConvènes (Saint-Bertrand-de-Comminges) et lesAusques (Auch).
Les Alpes restent pour une large part hors de Narbonnaise, étant habitées par des populations que les Romains soumettront seulement à partir du règne d'Auguste et qui formeront ensuite les provinces desAlpes maritimes, desAlpes cottiennes, desAlpes grées et desAlpes pennines.
le Rhône jusqu'au niveau de Vienne pour la rive droite, avec les villes deNîmes (Nemausus) et d'Alba (cité desHelviens) ; jusqu'au lac Léman pour la rive gauche, avecVienne (Vienna),Orange (Arausio),Vaison (Vasio) et plus tardArles (Arelate) (-45) ;
une partie des Alpes ;
le littoral méditerranéen duVar àCerbère (Cervaria), avec les villes grecques du littoral (à partir d'Antibes ;Nice est hors de Narbonnaise) ;
Dans l'ensemble que les Romains appellent laGaule (Gallia), qui s'étend des Pyrénées aux Alpes et au Rhin, les habitants, que les Romains appellent « Gaulois » sont principalement d'origine celte ou celtisée. Cette population est divisée en plusieurs entités politiques indépendantes (en général dirigées par une aristocratie guerrière), les cités gauloises, dont certaines sont bien connues des Romains dès leIIe siècle avant notre ère (Arvernes,Éduens, notamment).
Un certain nombre des peuples de Gaule ne sont cependant pas celtes. En ce qui concerne la Narbonnaise d'avant la conquête, on trouve quelques cités grecques, issues de la colonisation de lapériode archaïque. La principale estMarseille (Massalia), colonie de la citéionienne dePhocée, mais aussiNice (Nikaia),Antibes (Antipolis),Agde (Agathè),Monaco (Monoïkos), anciennement coloniephénicienne, etc., dont le rôle économique est fondamental.
Ces cités gauloises et ligures de cette région sont très tôt influencées par la culture grecque. Les Romains interviennent assez peu en Gaule avant la fin desguerres puniques (-146).
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En -146, Rome conclut les guerres puniques par la destruction de lacité-État de Carthage. Les Romains s'installent enAfrique du Nord où ils créent laprovince d'Afrique (chef-lieu :Utique). Ils sont largement implantés en Hispanie, où les Carthaginois avaient de fortes positions. L'Italie du Nord, c'est-à-dire laGaule cisalpine (de peuplement celte ou celtisé), au nord de l'Étrurie, est sous leur contrôle depuis -190.
Les relations entre l'Italie et l'Hispanie ont donc lieu par mer, le sud de la Gaule n'étant pas sûr.
Rome conclut une alliance avec Marseille et avec la cité desÉduens (capitale :Bibracte), adversaires des Arvernes, dont le roiBituitos a l'ambition d'accroître son influence en Gaule.
La conquête et ses suites immédiates (de -125 à -118)
En 125, Marseille appelle Rome à l'aide face aux attaques des Salyens. C'est le début de l'intervention romaine dans la région.
En 122, le consulCnaeus Domitius Ahenobarbus décide de prendre la guerre en main. Menacés, les chefs salyens se réfugient chez les Allobroges, alliés des Arvernes. Bituitos essaie de négocier, mais Domitius refuse. En 121, son consulat achevé, il est nommé proconsul en Gaule, assisté par le consulQuintus Fabius Maximus, afin de terminer cette guerre. Malgré leurs rivalités, les deux hommes réussissent à vaincre les Allobroges et quelques autres peuples. Ils ont droit à un triomphe en 120 et Quintus Fabius reçoit le titre d'Allobrogicus.
La construction de lavoie Domitienne (via Domitia, du nom de Domitius Ahenobarbus) est entreprise dès -118 afin d'établir une liaison terrestre entre l'Italie et l'Hispanie. Au sens strict, la voie Domitienne va des Pyrénées (deux branches :col du Perthus etPort-Vendres) auRhône, fleuve dépourvu de pont[4] en passant par Nîmes. Au-delà du Rhône, le trajet principal suit la vallée de laDurance jusqu'àBriançon, puis franchit les Alpes par lecol de Montgenèvre et redescend ensuite versPlaisance, nœud routier en Italie du Nord. À cette époque en effet, la route du littoral (parVintimille) n'est pas praticable, ces territoires étant encore insoumis, ce qui oblige à un assez long détour. Ce n'est que sous Auguste que lavoie Aurélienne (de Rome àGênes) sera prolongée jusqu'en Narbonnaise, aux environs d'Arles.
Dès la fin de la conquête, sont fondées des villes ou des colonies, parfois associées sur des sites celtes ou ligures :
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La province est confiée à un gouverneur, le premier étantCnaeus Domitius. Le gouverneur réside à Narbonne. L'armée romaine est présente dans un certain nombre de camps, notamment à Toulouse et à Narbonne.
Au-dessous du niveau de la province, les cités reconnues par Rome ne sont pas dirigées par un magistrat romain. Elles s'administrent elles-mêmes, assurant le maintien de l'ordre en liaison avec l'armée et s'assurant que la cité réponde aux exigences fiscales ou autres de Rome. Les dirigeants des cités sont des notables locaux, dotés dustatut dedécurion. Les décurions se réunissent à lacurie, située au chef-lieu de la cité, formant une sorte de petitSénat romain. Un des devoirs des décurions est de doter la cité des bâtiments caractéristiques de la civilisation romaine : desbasiliques, untemple de Rome, lesthermes, unamphithéâtre, notamment.
Les habitants gaulois libres sont sujets de Rome (pérégrins), mais certains peuvent accéder à la citoyenneté romaine, notamment les décurions, s'ils font preuve de loyauté et de compétence.
Crise de la guerre des Cimbres (109–102) et rôle de Caius Marius
Au moment cette défaite, une révolte éclate dans la cité desVolques Tectosages contre la garnison romaine de Toulouse. Elle est réprimée en 106 parQuintus Servilius Caepio, gouverneur proconsulaire. Selon lalégende[pas clair], celui-ci aurait pillé les sanctuaires gaulois, où il aurait trouvé 70 tonnes d'or. Ce trésor, connu sous le nom de l'« or de Toulouse », aurait contenu des objets pris lors des pillages en Grèce, notamment dans les sanctuaires deDelphes, lors de la « Grande Expédition » des Celtes dans les Balkans en -280.
En 105, Rome envoie des renforts à Servilius Caepio, sous le commandement du consul Mallius Maximus. Mais Caepio est un « noble » et Maximus un « homme nouveau ». Caepio refuse de coopérer avec lui, et cela aboutit à un désastre dans la région d'Orange :
Bataille d'Orange (105) : défaite romaine (84 000 légionnaires et auxiliaires tués, les plus lourdes pertes depuisCannes)
Envoyé en Narbonnaise à la suite de la défaite d'Orange, alors que lesCimbres sont partis enHispanie, Marius établit un camp près d'Arles et attend le retour des envahisseurs. C'est alors qu'il occupe ses troupes en faisant creuser le canal deFos (Fossae Marianae). Vers 104 est créé le port deFos.
Après avoir été consul à Rome,Jules César (Caius Julius Caesar), est nomméproconsul de Narbonnaise en58 av. J.-C.. En conflit avec les conservateurs, il va utiliser ce poste pour son ambition politique : diriger Rome. Le moyen le plus évident est de faire la guerre (et de la gagner), afin d'acquérir la gloire, la richesse et la fidélité d'un grand nombre de soldats.
Il va donc utiliser la province comme base pour conquérir les régions deGaule hors de Narbonnaise : l'Aquitaine, la Celtique et, au nord de la Seine, la Belgique. Il y réussit au bout de sept ans : en 52, la grande coalition réunie parVercingétorix est battue àAlésia ; en 51, le dernier bastion de résistance, l'oppidum cadurque d'Uxellodunum est pris.
Deux ans plus tard, César, à la tête de ses légions, quitte la Narbonnaise et, après avoir traversé la Gaule cisalpine, « franchit leRubicon », ruisseau qui marque la limite de l'Italie au sens strict, ce qui le place dans l'illégalité la plus totale. C'est le début de la guerre civile contre le Sénat, dont le bras militaire estPompée. César l'emporte àPharsale en -48, devenant de fait le maître de Rome.
Il met fin alors fin au statut d'allié de Marseille, qui a pris le parti de son adversaire. Marseille devient une simple cité de Gaule narbonnaise.
Le règne d'Auguste et la période de la paix romaine
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Narbonne devient un grand port de commerce, au carrefour de deux grandes routes terrestres, laVoie Domitienne d'Italie enEspagne et lavia Aquitania deNarbonne versToulouse etBordeaux. Les campagnes alentour sont partagées de grands domaines agricoles esclavagistes, où on cultive le blé, l’olivier et la vigne, qui produitdes vins réputés[réf. nécessaire].
Narbonne connaît une période de splendeur aux deux premiers siècles de l'ère chrétienne, l'époque de la « paix romaine ».
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Sous le règne d'Auguste, lavoie Aurélienne reliant Rome àGênes est prolongée jusqu'en Narbonnaise par la voieIulia Augusta, qui vient parVintimille jusqu'aux environs d'Arles, où elle se raccorde d'une part à un embranchement de la voie Domitienne, d'autre part à lavoie d'Agrippa qui part vers Vienne, Lyon et au-delà.
La prospérité de la province apparaît à travers les constructions d'époque romaine. La Narbonnaise est la province de Gaule où elles sont les plus nombreuses et relativement bien conservées, aujourd'hui encore utilisables dans certains cas. C'est l'époque où est construit lepont du Gard, en fait une partie d'unaqueduc de plusieurs dizaines de kilomètres ravitaillant Nîmes en eau.
« Narbonensis provincia appellatur pars Galliarum quae interno mari adluitur, Bracata antea dicta, amne Varo ab Italia discreta Alpiumque vel saluberrimis Romano imperio iugis, / a reliqua vero Gallia latere septentrionali montibus Cebenna et Iuribus, / agrorum cultu, virorum morumque dignatione, amplitudine opum nulli provinciarum postferenda breviterque Italia verius quam provincia »[6].
« On appelle province Narbonnaise, autrefois nomméeBracata, la partie desGaules qui est sur le littoral de laMer intérieure, séparée de l'Italie par lefleuve Var et par les hauteurs desAlpes, rempart naturel le plus sûr pour l'Empire romain. Mais du côté du septentrion, elle est séparée du reste de laGaule par les montagnes desCévennes et duJura. En ce qui concerne la qualité de ses productions agricoles, la respectabilité de ses habitants et de leurs traditions et l'abondance de ses ressources, elle ne doit pas être considérée comme la dernière des provinces et, en bref, elle ressemble plus à l'Italie qu'à une province ».
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Organisation administrative en Aquitaine et Narbonnaise auxIIe – IIIe siècles
En 212, unédit de l'empereurCaracalla fait de tous les hommes libres citoyens d'une cité de l'empire des citoyens romains (cives romani). Paradoxalement, cela va affaiblir l'armée romaine, car jusque là, pour un homme libre sans grandes richesses, le seul moyen de devenir citoyen romain (à titre héréditaire) était de servir vingt ans dans l'armée.
Après la période de lapaix romaine, la situation devient plus difficile. La Gaule en général subit les conséquences des usurpations impériales et les dévastations des bandes debagaudes, ainsi que de temps à autre des incursions venues de l'extérieur de l'empire, principalement desGermains.
Lors de l’épisode del’Empire des Gaules (260-274), la Narbonnaise se range d’abord du côté de l’usurpateurPostumus, avant de prendre le parti de Rome à la mort de Postumus et à l’avènement deClaude II à Rome. Ce dernier envoie le préfet des Vigiles,Iulius Placidianus, àCularo (Grenoble) avec une petite armée pour protéger le sud de la Gaulle et l’Italie d’une invasion des usurpateurs gaulois[7].
Les chrétiens s'organisent en communautés, ensuite réunies dans une Église, dans le cadre des cités gallo-romaines. Chaque Église a à sa tête unévêque (episcopus), installé au chef-lieu de la cité (c'est pourquoi au Moyen Âge, le mot « cité » connotera la présence d'un évêque). En général, les campagnes sont peu marquées par le christianisme.
l'institution dans chacune de ces parties de deux empereurs, unAuguste et unCésar, soit au total quatre empereurs, d'où le nom detétrarchie donné au système ;
la création de deux niveaux administratifs entre l'empereur et les provinces : lespréfectures du prétoire et lesdiocèses (sans connotation religieuse) ;
la division des provinces augustéennes en plusieurs provinces.
En ce qui concerne l'empire d'Occident, Rome cesse d'être le siège du gouvernement. L'empereur Auguste réside désormais àMilan (puis àRavenne, à partir de 402) et l'empereur César àTrèves.
La Narbonnaise première (Narbonnensis prima) est uneprovince présidiale[pas clair], dont le chef-lieu est Narbonne.
Elle inclut les territoires occidentaux de l'ancienne province, bornés par lesCévennes, leRhône, lamer Méditerranée, lesPyrénées et la limite avec l'ancienne province d'Aquitaine (elle-même restructurée).
La Narbonnaise deuxième (Narbonnensis secunda), est une province présidiale, dont le chef-lieu estAix.
Située à l'est du Rhône, mais pas sur le fleuve lui-même, elle n'est pas contiguë à la Narbonnaise première. Elle est bornée à l'ouest par la Viennoise, à l'est par la province desAlpes maritimes.
Située entre le Rhône et la province de Narbonnaise deuxième, elle inclut aussi la cité desHelviens située à l'ouest du Rhône (actueldépartement de l'Ardèche).
Ces trois provinces relevant dudiocèse de Vienne, la Viennoise était parfois appelée Viennoise première (Viennensis prima) ; la Narbonnaise première, Viennoise seconde (Viennensis secunda) ; la Narbonnaise seconde, Viennoise troisième (Viennensis terta) ;les Alpes-Maritimes, Viennoise quatrième (Viennensis quarta)[réf. nécessaire].
AuVe siècle, la province de Viennoise est divisée en deux provinces :
la Viennoise première (Viennensis prima), avec Vienne pour chef-lieu et les chefs-lieux de cité suivants : Vienne, Genève, Grenoble, Valence, Die,Viviers (qui remplace Alba chez les Helviens) etSaint-Jean-de-Maurienne (nom antique inconnu) ;
la Viennoise seconde (Viennensis secunda), avec Arles pour chef-lieu et les chefs-lieux de cité suivants : Trois-Châteaux, Vaison, Orange, Carpentras, Avignon, Cavaillon, Arles, Marseille etToulon (Telo Martius).
En 314, après unconcile tenu à Rome en 313, Constantin convoque leconcile d'Arles, qui rassemble seize évêques, dont certains venus deBretagne, deGermanie ou d'Hispanie. Ce concile permet de connaitre de nom de certains évêques de Narbonnaise.
En 406, l'empire subit plusieurs invasions, notamment, le 31 décembre, la traversée du Rhin par lesVandales et lesSuèves, qui ne peuvent pas être repoussés. En 410, lesWisigoths, entrés dans l'empire d'Orient dès les années 370 (bataille d'Andrinople, 378) parviennent à Rome, qu'ils mettent àsac (mais ce n'est plus le siège du gouvernement, l'empereur et la cour résidant àRavenne).
À la suite de négociations avec l'empereurHonorius, leur roiAthaulf (410-415) accepte de s'installer commefédéré en Gaule. Il s'établit d'abord à Narbonne. Son successeur,Wallia (415-418) déplace sa capitale àToulouse, où elle va rester pendant plusieurs décennies. Les autorités impériales (Constance III) limitent leur domaine, en plus de Toulouse, à l'Aquitaine première ettroisième.
Après Wallia viennentThéodoricIer (418-451),Thorismond (451-453), Théodoric II (453-484 et Euric (466-484), qui sont tous enclins à prendre le contrôle de la Narbonnaise et à intervenir en Hispanie.
Théodoric II (453-466) et la première guerre des Goths (458) Sous le règne de Théodoric II, les Wisigoths interviennent dans les luttes pour le pouvoir en Occident. Après la mort d'Aetius (454) et deValentinien III (455), l'empereurPétrone Maxime se rapproche de Théodoric en lui envoyant en ambassadeAvitus,préfet du prétoire des Gaules et ancien précepteur de Théodoric. Quand Pétrone Maxime est tué deux mois plus tard en combattant les Vandales deGenséric, Théodoric et des aristocrates de Narbonnaise proclament Avitus empereur àArles, à la suite d'une sorte de conférence tenue àBeaucaire (Ugernum). Avitus étant parti, Théodoric prend le contrôle de la Narbonnaise première et de l'Aquitaine troisième. Puis il part combattre lesSuèves en Hispanie.
En 456, Avitus, confronté au général d'origine germaniqueRicimer (maître réel à Ravenne) et à l'empereurMajorien, est chassé d'Italie et se réfugie à Arles, espérant un soutien wisigoth. Mais Théodoric, occupé en Hispanie, ne peut lui apporter d'aide. Avitus, tentant de reprendre pied en Italie, est battu àPlaisance par Ricimer et Majorien. Quand Théodoric rentre d'Hispanie, il affronte l'armée de Majorien près d'Arles et est battu (458).Majorien obtient la soumission de Théodoric et s'installe à Arles pour préparer une grande expédition contre les Vandales.
En 460, Majorien quitte Arles pour l'Hispanie et commence à rassembler une flotte àCarthagène pour attaquer la place forte des Vandales,Carthage[10]. Mais Genséric fait incendier cette flotte. Majorien rentre à Arles, puis en Italie, où il est déposé (et assassiné) parRicimer en août 461.
Théodoric reprend alors sa politique d'expansion, ce qui enclenche une nouvelleguerre des Goths (461–476), qui prendra fin sous le règne d'Euric en même temps que l'empire d'Occident.
Le royaume des Burgondes au sud-est de la Gaule (443–534)
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Dans les années 430, lesBurgondes, établis autour deWorms sur le Rhin, émigrent vers le sud, en liaison avec l'arrivée desHuns vers le nord de la Gaule. Ils abandonnent Worms en 437 et en 443 établissent leur capitale àGenève. Leur domination s'établit donc sur le nord de la province de Viennoise, puis s'étend plus au sud jusqu'àAvignon. En 501, ils transfèrent leur capitale àLyon.
Odoacre établit un royaume en Italie et sur une partie de la Narbonnaise, au sud-est du royaume des Burgondes. En 493, Odoacre est remplacé par le roiostrogothThéodoric le Grand.
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En 476, les Francs sont installés àTournai avec un statut defédérés. L'avènement deClovis en 481 marque le début de leur descente vers le sud. Ils conquièrent d'abord leroyaume de Soissons deSyagrius, incluantParis où Clovis installe sa capitale. Il estbaptisé en 496 àReims.
En 507, il bat les Wisigoths àVouillé, près dePoitiers, les obligeant à quitter l'Aquitaine, mais pas la Narbonnaise.
Ce sont les fils de Clovis qui mettent fin en 534 auroyaume des Burgondes, qui entre dans l'ensemble des royaumes francs (les fils d'un roi franc ayant tous droit à une partie du royaume de leur père) sous le nom deroyaume de Bourgogne.
Après la défaite de Vouillé, les Wisigoths installent leur capitale à Narbonne[11]. Grâce à l'aide desOstrogoths de Théodoric le Grand, qui contrôle l'Italie, le roiAmalaric conserve la Narbonnaise première, mais perd la Narbonnaise deuxième.
Sous le règne de son successeurTheudis (531–548), Narbonne cesse d'être la capitale du royaume, remplacée parBarcelone, puis parTolède, mais reste chef-lieu de province.Liuva Ier est couronné roi à Narbonne (567–573). La Narbonnaise est le siège de plusieurs révoltes jusqu'à la fin duVIIe siècle[12]. Les deux derniers rois wisigothsAgila II (711-714) etArdo (714-720) auraient régné sur la cité.
La Narbonnaise connait une dernière invasion, lorsque l'armée musulmane, ayant conquis l'Hispanie dans les années 710 et mis fin auroyaume wisigoth de Tolède, pénètre en Gaule et s'empare de Narbonne en 719. Narbonne (Arbuna) devient le siège d'une des cinq provinces (wilaya) de l'émiratomeyyade deCordoue, dépendant ducalifat de Damas.
À partir de Narbonne, sont lancés des raids (ghazoua, francisé en « razzia ») sur les villes des royaumes francs mérovingiens. C'est une de ces expéditions qui est vaincue en 732 près dePoitiers, où elle estbattus par lemaire du palais d'Austrasie,Charles Martel.
En 737, après leurvictoire d'Avignon, les Francs commandés par Charles Martel mettent le siège devant Narbonne. Une armée de secours musulmane est vaincue (bataille de la Berre), mais Charles Martel ne réussit pas à prendre la ville qui est reconquise seulement en 759 par son filsPépin le Bref, devenuroi des Francs en751.
Les musulmans ne sont totalement évincés de Narbonnaise qu'à la fin du siècle, lorsqueCharlemagne lance plusieurs offensives vers l'Hispanie, parvenant à reprendre Barcelone.
Sur le plan administratif, le roi (burgonde, puis franc) institue des comtes pour chaque cité ; en l'absence d'un comte, c'est l'évêque qui est de fait le responsable de la cité ;
Les évêques des chefs-lieux des provinces romaines deviennentévêques métropolitains (ensuite appelésarchevêques) perpétuant l'ancienne trame administrative romaine.
Le traité de Verdun (843) et la partition de la Narbonnaise
En 843, les trois fils deLouis le Pieux, petits-fils deCharlemagne, après trois ans de guerre civile, décident un partage de l'empire carolingien, acté par letraité de Verdun :
La frontière entre la Francie occidentale et la Francie médiane est fixée sur le Rhône, la Saône, la Meuse et l'Escaut. La Narbonnaise est donc partagée entre ces deux royaumes, de part et d'autre duRhône.
↑Georges Duby (dir.),Atlas historique, Paris, Larousse, 1978, page=22, carte de « La Gaule vers -60 ». Selon cette carte, la haute vallée de la Garonne (en amont de Saint-Gaudens) est tenue par la cité desConvènes, non intégrée à la Narbonnaise.
↑Dont, selon la page dédiée, le chef-lieu serait Bordeaux.
↑Trois évêques antérieurs, mais dont l'existence est moins bien attestée.
↑Carthagène, en latinCarthago Nova est à l'origine une colonie carthaginoise en Hispanie. Les Vandales ont alors leur bastion dans laprovince romaine d'Afrique, dontCarthage est le chef-lieu.
↑André Bonnery, « La Septimanie sème la zizanie »,Historia,,p. 26-30
↑Martin, Céline1971-,La Géographie du pouvoir dans l'Espagne visigothique, Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du septentrion,, 407 p.(ISBN2-85939-815-5)
Michel Bats, Bernard Dedet, Pierre Garmy, Thierry Janin, Claude Raynaud et Martine Schwaller,Peuples et territoires en Gaule méditerranéenne - Hommage à Guy Barruol, Montpellier, Revue archéologique de Narbonnaise - Suppl. 35, 2003, 586 p.
Dom Devis et Dom Vaisette,Histoire générale de Languedoc - tome premier, Éditions Privat et Claude Tchou pour la Bibliothèque des Introuvables, 2003, (1re édition auXIXe siècle), 1290 p.
Stéphane Drémont, M. David Louka (sous la direction de),Entre Rhône et Pyrénées : Aspects de la vie matérielle en Gaule Narbonnaise entre la fin duIer siècle av. J.-C. et leVIe siècleapr. J.-C., à paraître aux Éditions M. Mergoil, coll. Archéologie et Histoire romaine, Montagnac.
M. Gayraud, « Le proconsulat de Narbonnaise sous le Haut-Empire »,Revue des études anciennes, 72, 1970.
Pierre Gros,La Gaule Narbonnaise. De la conquête romaine auIIIe siècle apr. J.-C., Paris, Picard, 2008, 166 p.
Ella Hémon, « Le problème des sources de la conquête de la Gaule Narbonnaise »,Dialogues d'histoire ancienne, 1978,p. 135-169.[1].
Stéphane Morabito, « Rome et la conquête des territoires du futur département des Alpes-Maritimes », dansCarte Archéologique de la Gaule 06 : Les Alpes-Maritimes, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres, 2010,p. 106-107.