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Gauchisme

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Couverture de l'édition en anglais de 1920, The Infantile Sickness of 'Leftism' in Communism
Couverture de l'édition en anglais de 1920,The Infantile Sickness of 'Leftism' in Communism

Gauchisme est un terme employé, souvent de manière péjorative, pour qualifier l'action politique d'individus ou d'organisations degauche, d'extrême gauche ou degauche radicale. Historiquement, le terme désigne un courant politiquetrotskiste,anarchiste,marxiste-léniniste,stalinien,maoïste,marxiste-léniniste-maoïste, ouhoxhaïste, qui prône larévolution, notamment parLénine puis par l'URSS. Ce courant est particulièrement actif lors de l'émergence duléninisme, et dans lesannées 1970 en Europe.

Origine et premier emploi du terme

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Bien que le terme soit utilisé dès leXIXe siècle[1], c'estLénine qui en propage l'emploi : dans son ouvrageLa Maladie infantile du communisme (le « gauchisme »), publié en 1920, Lénine qualifie ainsi de « gauchistes » certains partiscommunistes d'Europe, dont il juge que leradicalisme (refus de participer aux syndicats non communistes, rejet du parlementarisme) les coupent des masses et par conséquent les empêchent de s'implanter dans la classe ouvrière. Le terme a été employé pour désigner notamment lesconseillistes, mais aussi lagauche communiste dans son ensemble. Par extension, il a été utilisé pour qualifier les différentes tendances de l'extrême gauche.

Critique de ce terme de Lénine (et de la stratégie bolchévique) par d'autres marxistes

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Portrait d'Herman Gorter parThérèse Schwartze.

L'ouvrage et la notion utilisée par Lénine sont très rapidement critiqués, en particulier par des opposants communistes anti-léninistes. Ainsi, dès 1920, le communiste néerlandaisHerman Gorter, dans saRéponse à Lénine, critique cette analyse du « gauchisme »[2]. Anticipant l'évolution de l'Internationale communiste, Gorter écrit dans saRéponse : « l'opportunisme n'a pas été tué ; pas même chez nous. C'est ce que nous constatons déjà dans tous les partis communistes, dans tous les pays » ; « L'usage s'établira à nouveau de mauvais compromis parlementaires avec les social-patriotes et les bourgeois » ; « La liberté de parole sera supprimée et de bons communistes seront exclus ». Anticipant l'éventualité de l'exclusion de l'aile gauche dont il fait partie, et le triomphe de la droite opportuniste, il écrit : « Lorsque l'opportunisme s'introduit de nouveau avec ses suites désastreuses pour la conscience et la force du prolétariat, c'est là un danger mille fois pire que lorsque la gauche se montre trop radicale. La gauche, même quand elle va trop loin pour une fois, reste toujours révolutionnaire » ; « La droite opportuniste est vouée à devenir de plus en plus opportuniste, à s'enfoncer de plus en plus dans le marais, et à causer toujours davantage la perte des ouvriers. L'opportunisme est la perte du mouvement ouvrier, la mort de la révolution. C'est à cause de l'opportunisme qu'est survenu tout le mal : le réformisme, la guerre, la défaite et la mort de la révolution en Hongrie et en Allemagne. L'opportunisme est la cause de notre anéantissement. Et il est présent dans la troisième Internationale… ». Cette vision, qui semble très pessimiste en 1921, prend tout son sens au regard de l'émergence dustalinisme et de la bureaucratie. Enfin, face à la résolution prise par le IIe congrès de laTroisième Internationale, qui exige « une discipline de fer confinant à la discipline militaire », Gorter rejette « la discipline de fer, l'obéissance militaire, la servitude de cadavre dont nous ne voulons pas ». Par rapport au syndicalisme, il précise : « Comme la "gauche" veut en premier lieu la libération des esprits, et qu'elle croit à l'unité des bourgeois, elle reconnait que les syndicats doivent être détruits et que le prolétariat a besoin de meilleures armes ». En 1921 il est parmi les fondateurs duParti communiste ouvrier d'Allemagne : KAPD, puis il rejoint sa Fraction d'Essen et devient un des leaders de l'Internationale Communiste ouvrière (KAI). Sa « Réponse à Lénine » sera publiée en France en 1930 par lesGroupes ouvriers communistes.

Le KAPD sera exclu peu après del'Internationale. Herman Gorter critiquait également Lénine sur l'aspect stratégique révolutionnaire consistant en ceci : croire que le model d'un parti bolchevique et léniniste pouvait s'exporter dans des pays d'Europe de l'ouest (où un capitalisme bien plus développé que n'était la Russie tsariste) :

Vous ne devez pas faire cela, camarade. En Europe occidentale nous sommes encore dans le stade de préparation. On devrait plutôt soutenir les lutteurs que les dominateurs. […][3] Votre tactique fut certainement remarquable en ce qui concerne la Russie, et c'est par elle que les Russes ont obtenu la victoire. Mais est-ce que cela prouve quelque chose pour l'Europe de l'ouest ? Rien, ou très peu de choses, à mon avis. Nous sommes d'accord en ce qui concerne les soviets, la dictature du prolétariat, comme moyens pour la révolution et l'édification. De même, votre tactique vis-à-vis de l'étranger a été - du moins jusqu'à présent - un exemple pour nous. Mais il en est autrement de votre tactique pour les pays ouest-européens. Et cela est tout naturel. Comment la tactique en Europe orientale et en Occident pourrait-elle être la même ? La Russie est un pays pourvu d'une agriculture tout à fait prépondérante, d'un capitalisme industriel qui n'est qu'en partie hautement développé et reste très petit relativement à l'ensemble. Encore était-il nourri en grande partie par le capital étranger. En Europe de l'ouest, surtout, en Allemagne et en Angleterre, c'est précisément le contraire. Chez vous : vieilles formes du capital subsistant sur la base du capital usurier. Chez nous : prépondérance presque exclusive du capital financier hautement développé. Chez vous : résidus formidables des temps féodaux et pré-féodaux, vestiges même de l'époque des tribus et de la barbarie. Chez nous, surtout en Angleterre et en Allemagne : un ensemble, agriculture, commerce, transports, industrie, dirigé par le capitalisme le plus avancé. Chez vous : restes énormes du servage, paysans pauvres, classe rurale moyenne paupérisée. Chez nous : relations des paysans pauvres eux-mêmes avec la production moderne, transport, technique et échanges ; classes moyennes de la ville et de la campagne, - même les plus basses couches. - en contact direct avec les grands capitalistes. Vous avez encore des classes avec lesquelles le prolétariat montant peut se lier. L'existence seule de ces classes est déjà une aide. Et naturellement la même chose est vraie sur le terrain des partis politiques. Chez nous, rien de tout cela[4].

A la fin de sa « Lettre ouverte au camarade Lénine », Herman Gorter résume en 7 principaux points ses différences avec la stratégie de Lénine :

Pour finir, afin de mettre mes appréciation sous une forme aussi brève et ramassée que possible - devant les yeux des ouvriers, qui ont à acquérir une conception claire de la tactique, je les résumerai en quelques thèses.

  1. La tactique de la révolution occidentale doit être toute autre que celle de la révolution russe ;
  2. Car le prolétariat est ici tout seul ;
  3. Le prolétariat doit donc ici faire seul la révolution contre toutes les classes ;
  4. L'importance des masses prolétariennes est donc relativement plus grande, celle des chefs plus petite qu'en Russie ;
  5. Et le prolétariat doit avoir ici les toutes meilleures armes pour la révolution ;
  6. Comme les syndicats sont des armes défectueuses, il faut les supprimer ou les transformer radicalement, et mettre à la place desorganisations d'entreprise, réunies dans une organisation générale ;
  7. Comme le prolétariat doit faire seul la révolution, et ne dispose d'aucune aide, il doit s'élever très haut enconscience et en courage. Et il est préférable de laisser de côté le parlementarisme dans la révolution[5].
Anton Pannekoek, penseur ducommunisme de conseils.

Cette œuvre politique de Lénine est donc fortement critiquée par d'autres marxistes proches duconseillisme (ou "communisme de conseils"). Ces derniers proposant d'autres formes de stratégies révolutionnaires pour mener larévolution communiste. Par exemple,Anton Pannekoek est un communiste de conseils considérant que ladictature du prolétariat doit principalement s'incarner par lesconseils (de travailleurs) démocratiques[6]. S'il y a éventuellement des élections, alors les élus sont des délégués révocables à tout instant (mandat impératif). Les conseils, dès le début de la révolution, contribuent audépérissement de l'Etat, ils sont considérés comme les garants de la montée du communisme dans le processus révolutionnaire. Contrairement à la logique de Lénine optant pour un parti d'avant-garde de professionnels disciplinés prenant le contrôle de l'appareil d'Etat, Pannekoek considère que ce qui doit organiser la révolution sous la dictature du prolétariat sont les conseils ouvriers démocratiques :

« L'organisation conseilliste incarne la dictature du prolétariat. Il y a plus d'un demi-siècle, Marx et Engels ont expliqué comment la révolution sociale devait amener la dictature du prolétariat et comment cette nouvelle expression politique était indispensable à l'introduction de changements nécessaires dans la société. Les socialistes qui ne pensent qu'en termes de représentation parlementaire, ont cherché à excuser ou à critiquer cette infraction à la démocratie et l'injustice qui consiste selon eux à refuser le droit de vote à certaines personnes sous prétexte qu'elles appartiennent à des classes différentes. Nous pouvons voir aujourd'hui comment le processus de la lutte de classes engendre naturellement les organes de cette dictature : les soviets [donc les conseils]. »[6]

En 1939, le communiste anti-léniniste allemandOtto Rühle, également figure ducommunisme de conseils et engagé dans des polémiques avec Lénine depuis longtemps, critique sévèrement le contenu de cette brochure de Lénine :

« D'après la conception de Lénine, le pouvoir d'Etat aurait dû être expressément aboli. Or, on avait tout fait pour le reconstruire et le consolider. Ce n'est que lorsqu'il aurait été reconstruit et consolidé qu'on pourrait vraiment l'abolir. Qui devait comprendre, qui pouvait saisir une doctrine si curieuse ? La contradiction entre la théorie et la pratique était évidente. Mais il y avait beaucoup d'autres contradictions du même genre : le combat contre la bureaucratie et la croissance très rapide de celle-ci était l'une d'entre elles. Les masses n'avaient pas le temps de penser à toutes ces contradictions, elles avaient trop à faire pour assurer leur survie. D'ailleurs la dictature ne tolérait aucune contradiction, cette dictature du prolétariat qui devenait chaque jour un peu plus une dictature sur le prolétariat. […] La brochure de Lénine était un écrit polémique plein de poison et de bile, agressif, grossier, un tissu de fausses interprétations, de suspicion et de falsifications, haineux et en rage de persécution comme une bulle d'excommunication, un vrai régal pour tout contre-révolutionnaire. Mais c'est en même temps, parmi tous les écrits de propagande bolchévique, celui qui dévoile sans ménagement et montre le plus clairement l'essence du bolchévisme. Le bolchévisme sans masque ! Quand Hitler interdit en Allemagne en 1933 toute la littérature socialiste et communiste, ce fut le seul écrit dont il maintint la publication. Et il savait ce qu'il faisait. »

Analyse par d'autres courants de la gauche radicale

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En 1949, des anarchistes sud-américains proposent leur définition du « gauchisme » :« Une dispute entre marxistes […], des positions « à droite » de la majorité des tendances anarchistes »[7].

Renouveau du terme à partir de 1968

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À partir de1968 et durant toute la décennie des années 1970, les termes « gauchisme » et « gauchistes » sont extrêmement présents dans le vocabulaire et l'action politique.

Yves Tavernier dans un compte-rendu de l'ouvrage du sociologue Richard Gombin avance que les termes « gauchisme » et « gauchistes » sont souvent utilisés pour discréditer et disqualifier un adversaire. Richard Gombin dans son livreLes origines du gauchisme (1971) écrit :

« Par gauchisme, nous désignerons cette fraction du mouvement révolutionnaire qui offre ou veut offrir une alternative radicale aumarxisme-léninisme en tant que théorie du mouvement ouvrier et de son évolution. […] Le gauchisme apparaît comme une pratique révolutionnaire partout où la lutte des classes rompt le cadre établi par les organisations traditionnelles : partout donc où elle est dirigée à la fois contre le système et contre les directions ouvrières. […] Tous les gauchistes s'accorderont sur le principe d'autonomie qui exclut, par conséquent, tous les schémas autoritaires, centralisateurs, dirigistes, planificateurs, idéologiques[8],[9]. »

Pour Gombin, contrairement aumarxisme, le gauchisme ne considère pas que l'aliénation économique soit la source de toutes les aliénations. Pour ses partisans, la lutte doit être mené sur tous les fronts : sexuel, psychologique, idéologique[9]… Son objectif est la fin de toutes les aliénations. Il apparaît principalement comme une critique du marxisme se disant hostile à toutes les idéologies. Les révolutionnaires sont tenus de systématiser la pratique de la contestation, celle-ci trouvant sa manifestation dans les luttes autonomes[9]. Le communisme et la social-démocratie considérés comme des institutions capitalistes sont, dès lors, dénoncés dans des termes identiques que « les forces socialesbourgeoises »[9].

Dans un ouvrage surMai 68 publié en 1998, le sociologueJean-Pierre Le Goff opère un distinguo entre gauchisme culturel et gauchisme politique[10]. Dix ans plus tard, la sociologue et politiste Isabelle Sommier, critiquant la définition de Gombin et la dichotomie entre gauchisme culturel et gauchisme politique, relève les estimations de 5 000 à 16 000 « gauchistes » en mai 68 en se fondant sur une autre définition :« Le gauchisme se présente plutôt comme une alternative au communisme orthodoxe »[11].

Daniel Cohn-Bendit prend la parole au théâtre Capito àAmsterdam, 23 mai 1968.

Certains courants, pour bien signifier qu'ils étaient à gauche duléninisme, se sont eux-mêmes revendiqué du « gauchisme » dans lesannées 1960 :Daniel Cohn-Bendit et son frèreGabriel publient ainsi en 1968 le livreLe Gauchisme, remède à la maladie sénile du communisme, dont le titre se veut une réponse au texte publié par Lénine[12].

Il est néanmoins notable que des groupes politiques ont revendiqué cette appellation pour caractériser des combats dont la nature et la finalité étaient très diverses[9].

Polysémie du terme

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Les termes « gauchisme » et « gauchistes » sont utilisés par la plupart des forces politiques, et notamment par leParti communiste français, dans le but de disqualifier et de discréditer un adversaire. « Ils sont employés pour caractériser tout ce qui conteste les ordres établis »[9].

Le terme possède également une connotation critique entre les mouvements de gauche : il sert à reprocher à un autre groupe le caractère contre-productif de sa stratégie. Son emploi est ainsi très varié :

En1968, le Parti communiste français avait qualifié de « gauchistes » toutes les organisationscommunistes opposantes, notammenttrotskistes[13]. Derrière cette critique, il s'agit pour le Parti communiste de disqualifier par avance les prétentions de ceux qui entendent remettre en question le monopole qu'il entend exercer de la représentation des catégories populaires. Le fait d’être confronté à la concurrence d’organisations et de militants non ouvriers, prétendants à « la révolution » est perçu comme un danger. Sous ce terme de « gauchistes », sont désignés aussi bien des militants communistes dissidents que des militants d’autres organisations[14].

La volonté de disqualification des actions militantes étiquetées comme « gauchistes » traduit le décrochage du PCF vis-à-vis de certains groupes sociaux et la perte d’emprise des militants communistes etcégétistes sur les mobilisations émergentes, impulsées par des acteurs issus de l’extrême gauche et de la « deuxième gauche »[14]. Les mouvements de mai-juin 1968 précipitent l'évolution au sein du PCF des modes de disqualification politique des gauchistes. Le travail de dénonciation et de théorisation de la position du PC est entamé parLéo Figuères dans un article intitulé « Le “gauchisme” hier et aujourd’hui » publié dans lesCahiers du communisme[15], prolongé par son ouvrageLe trotskisme, cet anti-léninisme (1969). Peu après,Jacques Duclos souligne dans son ouvrageAnarchistes d’hier et d’aujourd’hui (1968) :

« La lutte idéologique contre le gauchisme, si elle doit tendre à toucher l’ensemble de la classe ouvrière, est particulièrement utile pour la jeunesse, aussi bien pour les jeunes ouvriers qui, en raison de leur inexpérience, pourraient se laisser prendre aux pièges de la provocation et de l’aventure, que pour les étudiants que l’on ne saurait confondre dans leur masse avec les éléments gauchistes qui prétendent les représenter et leur ont fait beaucoup de mal[14]. »

De cette manière, si le gauchisme est admis comme l’expression des préoccupations de la jeunesse, il reste défini par le PCF comme extérieur à la classe ouvrière. Pour cette raison, « il est condamné à s’allier avec elle dans le cadre de son parti ou, à défaut, à œuvrer pour la réaction »[14].

D’une manière assez semblable,Mouvement ibérique de libération (Movimiento Ibérico de Liberación), un mouvement anarchiste, actif enEspagne entre 1971 et 1973, critique le « gauchisme » comme une mystification :« La société actuelle possède ses lois, sa justice, ses gardiens, ses juges, ses tribunaux, ses prisons, ses crimes, sanormalité. Devant cette situation apparaît une série d’organes politiques (partis et syndicats, réformistes et gauchistes, etc.) qui feignent de contester cette situation alors qu’en fait ils ne font pas autre chose que de consolider la société actuelle »[16].

Pendant longtemps le terme demeure une invective avant de connaître une réappropriation positive et pendant un temps de qualifier toute l’extrême gauche. Le terme gauchisme est depuis progressivement abandonné pour le terme de gauche radicale[17].

Principaux concepts

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Le modèle auto-gestionnaire

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Clara Zetkin et, à droite,Rosa Luxemburg (1910), égérie du gauchisme.
Article détaillé :communisme de conseils.

Les promoteurs du mouvement trouvent leurs références dans lecommunisme de conseils, courantmarxiste anti-léniniste, pour qui lesconseils ouvriers doivent s’organiser en pouvoir insurrectionnel et diriger la société : le terme marque l'opposition au « communisme de parti » et aux conceptions deLénine pour qui seul le parti devait diriger la révolution et la société.

Ce courant est parfois désigné par l'appellation « communisme degauche ». Ses références sont leluxemburgismeallemand, lesconseils ouvriers, de paysans ou de commune pratiqués enRussie en 1905 et en 1917, lors de larévolution allemande en 1918-1919. Forts de la critique du marxisme-léninisme et de l'expérience communiste développées par un certain nombre de penseurs, ils mettent en avant un modèle auto-gestionnaire[9],[18].

Il existe également le courant dumarxisme libertaire initié parDaniel Guérin.

Éducation anti-autoritaire

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Un angle générationnel

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Le gauchisme est perçu et analysé sous un angle principalement générationnel dans l'ouvrageGénération publié en deux tomes, en 1987 par lesjournalistes et enquêteursHervé Hamon etPatrick Rotman. Ceux-ci dressent une grande enquête d'histoire sociale et politique rédigée sous une forme romancée consacrée aux jeunes gens nés entre 1935 et 1945 et en focalisant plus particulièrement leur attention sur la trajectoire de quelques individus célèbres. Il y question de la rencontre d'une culture de gauche avec une génération qui trouve le point d'orgue de son action dans Mai 1968 et les années qui suivent[19]. Les auteurs voient ainsi dans le gauchisme un mouvement générationnel, celui desbaby-boomer) duQuartier latin. Cette même génération qui, selonJean-François Sirinelli, deux décennies aprèsMai 68, s'admire, tout en « répudiant, en paroles, en actions et en pensées - imprimées —, les thèmes mobilisateurs et la vision du monde qui furent les siens dans ces années d'effervescence »[19].

L'essayisteGuy Hocquenghem, fondateur duFront homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR) dans son pamphlet intituléLettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary interprétera également le phénomène du gauchisme sous un angle générationnel, ici mis en avant pour dénoncer ceux de ses camarades de lutte devenus à ses yeux des renégats de leurs idéaux : « Libé etActuel,Chéreau etGlucksmann, Coluche etMédecins du Monde, les institutions que sont devenus les ex-gauchistes, personne n’ose les attaquer. Leur pouvoir insolent s’est établi sous la gauche, à l’ombre de Fabius et de Lang, mais il n’est ni de droite, ni de gauche, il est d’une génération: celle qui est passée deMai 68 au Rotary et aux Rolls… »[20].

Partis, mouvements et personnalités

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Titre du journalLa Cause du peuple en 1970.

Hervé Hamon etPatrick Rotman s'efforcent dans leur ouvrageGénération de présenter les destins croisés des figures de proue de l'ancienne mouvance gauchiste[19].

Une partie non négligeable du livre est consacré aux membres de laGauche prolétarienne,Benny Lévy,Robert Linhart,André Glucksmann,Jean-Claude Milner,Gérard Miller,Pierre Overney,Jean-Marc Salmon,Maren Sell,Olivier Rolin,Jean-Pierre Le Dantec,Michel Le Bris,Guy Lardreau, puis à ceux de laLigue communiste fondée en, telsHenri Weber,Alain Krivine,Daniel Bensaïd. Parmi les partis et mouvements évoqués dans le cadre de cette galaxie, on trouveUnion nationale des étudiants de France, l'Union des étudiants communistes (UEC), laCFDT, fondée en 1964, lesJeunesses communistes révolutionnaires (JCR) fondées en, leMouvement communiste français marxiste-léniniste, fondé le et son successeur immédiat, leParti communiste marxiste-léniniste de France, l'Union des jeunesses communistes marxistes-léninistes, UJC(ml) fondée en janvier-février 1967, scission de l'UEC et l'Union des communistes de France marxiste-léniniste fondée en.

Le mouvement étudiant est principalement représenté par l'Union nationale des étudiants de France (UNEF) avecPierre Goldman,Jean-Marcel Bouguereau,Jacques Rémy etJacques Sauvageot.

Enfin, d'autres personnalités sont évoquées commeAlain Badiou qui prend part, en 1969, à la création de l'Union des communistes de France marxiste-léniniste),Daniel Cohn-Bendit,Alain Geismar (SNESup) etJean-Paul Sartre[21].

Influence sur la durée

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SelonJean-Pierre Le Goff, le gauchisme qu'il nomme « culturel » a eu une profonde influence sur l'ensemble de la gauche. Par son biais s'est produite « une mutation fondamentale qui a déplacé son centre de gravité de la question sociale vers les questions de société ». Cette mutation serait inséparable des effets sociétaux qu’a produits la révolution culturelle de mai 68[22].

Histoire du gauchisme en France

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Motif avancé : amalgame et confusion gauche/gauchisme

Les méthodes et les dérives contestées

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Les grèves de longue durée

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Lesannées 1970 voient le déroulement de plusieurs grèves de longue durée, méthodes pas spécifiques au gauchisme, mais dans lesquelles les militants deMai 68 issus du gauchisme s'investissent particulièrement, aux côtés de ceux de la gauche classique et des syndicats.

La politisation des procès

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Au cours de l'année 1970, une nouvelle forme de « gauchisme médiatique »[réf. nécessaire] apparue avec laGauche prolétarienne, créée en 1968, estime obtenir des succès médiatiques, culturels et judiciaires, lors d'actions symboliques comme le vol de produits de luxe, distribués dans des bidonvilles. Elle gagne en justice quand la peine deFrédérique Delange, qui a participé à ce vol est commuée en sursis, puis lors des acquittements de l'affaire des Houillères de Lens, marquée par des jets de projectiles incendiaires contre un bâtiment près un accident minier ayant causé seize décès, qui suit de deux jours leTribunal populaire de Lens[réf. nécessaire].

La violence

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L'utilisation de la violence est principalement issue des groupesMaoïstes et pour partie duTrotskisme dans sa dimension théorique[17]. Elle concerne également la mouvance libertaire à travers son culte de et pour l’émeute[17]. LesTrotskistes rêventmai 68 comme une répétition générale, qu'ils associent aux modèles des révolutions de1905 et de1917. LesMaoïstes de laGauche prolétarienne théorisent, eux, la marcheVers la Guerre civile[17]. L’éditeur d’extrême gaucheFrançois Maspero publie des classiques de la littérature insurrectionnelle. L’exaltation de la violence passe par les modèles historiques et par l’exemplarité des « groupes frères » que ce soit guérilla latino-américaine, commandos palestiniens ou l'Armée républicaine irlandaise provisoire[17].

Contrairement aux légendes alimentées par nombre d’anciens responsables d’extrême gauche, le principe du passage à l’acte est entériné. Ainsi, lors des manifestations de rue, les différents groupes possèdent des capacités d’organisations qui ne sont pas seulement utilisées de manière défensive : les attaques frontales contre les forces de l’ordre se multiplient[17]. Les militants de courantsMaoïstes et de la Gauche prolétarienne, envisagent des franchissements d’étapes pouvant aller jusqu’à la l’insurrection et pour certains à lalutte armée[17].

La critique du gauchisme s'appuie surtout sur des épisodes de violence de rue et dans les entreprises datant du début desannées 1970. La violence de rue s'exerce aussi bien contre la police que contre l'extrême droite et prend des dimensions spectaculaires entre 1970 et 1973, avec l'aval et même l'impulsion des dirigeants de laGauche prolétarienne (GP), mouvementMaoïste.

La violence dans les entreprises, est une stratégie spécifiquement adoptée par des militants de la GP dès pour commémorer la mort du lycéenGilles Tautin à l'usine Renault deFlins, dans lesYvelines. Elle est au même moment testée à l'Université de Vincennes contre les enseignants adhérents duParti communiste français, accusé de déviance idéologique. Puis elle connaît surtout un pic au printemps 1971, à la suite duquel la mort tragique de l'ouvrierPierre Overney chez Renault va progressivement calmer une partie des militants.

La violence, verbale et physique, d'abord pratiquée par lesMaoïstes de laGP contre les communistes en 1969 puis début 1970 contre la police se déplace ensuite vers les meetings du mouvement d'extrême droiteOrdre nouveau, ce qui permet aussi d'attaquer la Police lorsqu'elle s'interpose le et le, deux dates au cours desquelles la GP obtient le ralliement à ces attaques de laLigue communiste.

La veille du meeting, le,Robert Allo, un ex-militant d'Occident, cofondateur d'Ordre nouveau et duGroupe union défense, est repéré dans la rue par des gauchistes[26]. Il est matraqué avec une telle violence qu’il sombre dans le coma peu après avoir rejoint le local du mouvement. Il doit subir unetrépanation[27].

Le féminisme

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Le ras-le-bol des femmes et des homosexuels en mars 1971
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Les affrontements dont se prévaut laLigue Communiste[28], le 9 mars 1971, de son service d’ordre contre les CRS et le service d'ordre du meeting d'Ordre nouveau au Palais des Sports, "attaqué […] avec des boulons" selon l'ORTF[29], qui font 80 blessés parmi ce dernier et 73 dans les rangs de la police[29], agacent par leur machisme certaines composantes féministes et homosexuelles de la mouvance gauchiste, qui pratiquent une violence plus symbolique. Le, ces mouvances décident ainsi d'obliger l'animatrice de radioMenie Grégoire à suspendre l'émission qu'elle consacre sur RTL à « ce douloureux problème, l'homosexualité »[30],[31]. À la suite de cette émission perturbée par les activistes, se crée leFront homosexuel d'action révolutionnaire (FHAR) le soir-même. Le mois suivant voit publier le célèbreManifeste des 343 sur le droit à l'avortement. Des militantes de Vive la Révolution ! (VLR !) se rallient alors au Mouvement de libération des femmes (MLF) et VLR ! s'auto-dissout, même si son magazineTout ! continue de paraître jusqu'au numéro de juillet. Le, le tout nouveauFHAR y publie ainsi un ensemble d’articles engagés, coordonnés parGuy Hocquenghem[32].

Les réticences sur l’avortement et la contraception
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Les réticences envers la libéralisation de l’avortement et la contraception sont encore nombreuses, même au sein du gauchisme, au début desannées 1970. Ainsi, le, dansLe Nouvel Observateur qui est alors un journal qui s'est rapproché du gauchisme, le journaliste et producteurMaurice Clavel, un ex-gaulliste reconverti dans le soutien aux maoïstes, proclame « Révolution sexuelle piège à cons » et défend l’encyclique papaleHumanæ Vitæ qui condamne l’avortement et la contraception, non sans susciter l’approbation de nombreux lecteurs[33].

En naîtLe torchon brûle, journal édité par leMouvement de libération des femmes (MLF) qui obtient en 1972 un décret d'application de laloi Neuwirth avec les centres spécialisés, les centres de planifications et d’éducation familiale (CPEF), permettant aux mineurs un accès libre, gratuit et surtout anonyme à tous les types de contraceptifs[34].

Les provocations sociétales

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Motif avancé : Amalgame abusif, une seule de ces personnalités est liée à l'extrême-gauche et rien n'indique un lien entre son idéologie et ses dérapages sur les questions sexuelles.

Au milieu desannées 1970, des provocations sociétales touchant à la pédophilie ont été lancées dans certains milieux et cénacles littéraires, plutôt mondains, par des auteurs distincts du gauchisme tels que les écrivainsTony Duvert etGabriel Matzneff. À part quelques rares auteurs marginaux d'ultra-gauche, le seul « gauchiste » à leur emboîter directement le pas seraDaniel Cohn-Bendit, même siPascal Bruckner etAlain Finkielkraut, dansLe Nouveau Désordre amoureux[35],[36] publié en 1977, vont jusqu'à déplorer la réprobation déclenchée par le livre deTony Duvert, incitant même à le lire.

Au même moment,Daniel Cohn-Bendit, dans un recueil d'entretiens avecMaren Sell etJean-Marc Salmon,Le Grand Bazar[37], confie certains souvenirs et se livre à des analyses dont certains passages, à connotation sexuelle très controversés, lui seront reprochés pendant des décennies. Le livre est publié aux Éditions Denoël puis aux éditions Belfond, mais son tirage n'atteindra pas 30 000 exemplaires malgré la notoriété de son auteur, qui ne s'est plus exprimé depuis sept ans, et la couverture parLibération du livre alors qu'il n'était encore qu'en projet et son contenu pas encore dévoilé.

Au cours de l'année 1977,Serge July, directeur de la publication deLibération, contacte le groupe de provocateurs graphiques nomméBazooka pour des illustrations, démarche qui fait rapidementface aux réticences de plus en plus grandes de la majorité de la rédaction du journal.Bazooka est obligé arrêter sa participation directe. Cependant,Libération édite à partir deUn Regard moderne[38], mensuel d'actualité remarqué mais aussi critiqué pour ses provocations, comme lorsqu'ils proposent dans le numéro du 5-6 novembre 1978, consacré aux personnes détenues, un dessinpédopornographique dans la page d'annonce « Taules »[39], ce qui conduiraLibération à arrêter la publication deUn Regard moderne après six numéros.

Déclin

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Pour Philippe Buton, les effets conjugués deSoljenitsyne, desboat-people vietnamiens et plus tardivement dugénocide cambodgien ont eu raison du gauchisme politique, contrairement à l’état d’esprit soixante-huitard ou au gauchisme comme mode de vie qui a perduré. Ce dernier a en partie transformé l’ordre de la société française des années d’avant 1968[17].

Chronologie

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1967

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  •  : meurtre par la police allemande deBenno Ohnesorg[40].
  • 1967: les étudiants de sociologie à Nanterre font campagne sur les questions de sexualité

1968

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Après 1968

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Article détaillé :Mao-spontex.
1969
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1970
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1971
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  •  :La Cause du peupleno 33, article virulent sur « Les Groupes ouvriers anti-flics à l'action » à Renault-Billancourt.
  •  :1er numéro deJ'accuse, mensuel de laGP pour élargir l'audience avec les intellectuels dits « démocrates ». Les responsables sont Robert Linhart, Christian Jambet et André Glucksman. Jean-Luc Godard, Simone de Beauvoir, le peintre Gérard Fromanger participent. Il n’y aura que 5 numéros.
  •  : nationalisation du pétrole en Algérie, suivi de l’intensification des crimes racistes, selon les comités Palestine de Barbès.
  •  : manifestation non autorisée duSecours rouge, place Clichy, Richard Deshayes défiguré par une grenade lacrymogène des brigades spéciales d’intervention. La photo de sa figure ensanglantée fait la une deTout !, dont le tirage grimpe à 80 000 exemplaires contre une moyenne de 40 000[54].
  •  : À Paris, occupation du Sacré-Cœur par des militants de laGP, avec Jean-Paul Sartre et Liliane Siegel, pour protester contre la répression de la manifestation du. La police matraque dans l’église[28].
  •  : Meeting d'Ordre nouveau au Palais des Sports, affrontements avec le service d’ordre de laLigue Communiste[28], qui « attaque le meeting avec des boulons », selon l'ORTF[29], qui montre les « contre-manifestants gauchistes qui chargent » les CRS et causent par ailleurs la blessure de80 personnes du service d'ordre, pourtant casqué et armés de longue lances à la japonaise[29], avec des images de guérilla urbaine son plein Paris. L'ORTF diffuse des images du service d'ordre du meeting amenant aux CRS un gauchiste après « l'avoir sévèrement corrigé »[29]. La police compte près de73 blessés
  •  : les affrontements à la suite du meeting d’Ordre Nouveau se poursuivent à l’université de Caen où l'extrême droite locale en est galvanisée[57].
  •  :Menie Grégoire doit suspendre l'émission qu'elle consacrait sur RTL à « Ce douloureux problème, l'homosexualité »[30],[31] car elle a été perturbée par des activistes duFront homosexuel d'action révolutionnaire, créé le soir même, à la suite de l’émission.
  •  :Grèves des OS chez Renault, parties du Mans.
  • :Manifeste des 343, sur le droit à l'avortement.
  •  : VLR autodissous, maisTout ! continue de paraître jusqu'au numéro de juillet.
  • ,André Glucksmann écrit un long article, titré « Le fascisme qui vient d'en haut » dans le numéro 4 deJ'accuse[28].
  • printemps 1971 : numéro spécial de la revueLes Temps modernes, entièrement rédigé par les maos, consacré à "Nouveau fascisme, nouvelle démocratie"[28].
  • : leFront homosexuel d'action révolutionnaire publie un ensemble d’articles engagés, coordonnés parGuy Hocquenghem dans le journal maoïsteTout!, dontJean-Paul Sartre est directeur[32].
  • Avril : des militantes de VLR ! se rallient au Mouvement de libération des femmes (MLF).
  •  :Le torchon brûle, premier numéro du journal édité par leMouvement de libération des femmes (MLF) jusqu'àjuin 1973[58].
  • 13- : Dans la nuit, la NRP plastique les locaux de l'hebdomadaire d'extrême droiteMinute.
  •  : dernier numéro deJ'accuse[28].
  •  : Premier numéro de J’Accuse-La Cause du peuple, qui ont fusionné.
  •  :Alain Jaubert, journaliste auNouvel Observateur, tabassé dans un car de la police[28], qui dément[28].
  •  : "A l'heure qu'il est, nous sommes dans une situation pré-faciste"[28], nuanceSimone de Beauvoir, selon qui un tribunal populaire doit avoir le droit de siéger afin d'informer le public de certains faits et d'informer la grande presse[28].
  •  : date fixée dans un tract de Sartre pour un "tribunal pour juger la police" et "étudier son rôle dans la vie quotidienne des Français depuis le"[28].
  •  : des militants du Comité de lutte Renault attaquent, devant les portes de Citroën, quai de Javel, des membres de laConfédération française du travail (CFT).
  •  : manifestation de 6 000 personnes à Millau contre l'extension du camp du Larzac.
  • 1971 : manifestation d’environ quatre mille personnes dans les rues de Barbès pour dénoncer le meurtre d'un Algérien15 jours plus tôt, l’affaire « Djellali Ben Ali ». Peu avant le meurtre une pétition, signée par des concierges du quartier demandait une présence policière accrue, un meilleur éclairage public, et une action policière.
  • : tribune pour Barbès dansLe Monde de Jean-Paul Sartre, Michel Foucault, Gilles Deleuze, Jean Genet et Michel Drach.
  •  : première manifestation publique menée par le MLF (première grande manifestation féministe depuis 1936)[59].
  •  : permanence juridique des intellectuels à Barbès, les militants arabes proposent d'en faire une sorte de librairie-papeterie, mais les intellectuels voient venir la propagande pro-palestinienne.
  •  : révolte à la prison de à Toul[28].
1972
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1973
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L'année commence par une série de manifestations gauchiste importantes et violentes, les et. VoirLes affrontements en deux temps de janvier 1973.

1974
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  •  : Lamajorité civique passe de 21 à18 ans.
  •  : second rassemblement duLarzac contre l'extension du camp militaire, 100 000 personnes.
  • , grève desPTT (octobre-décembre).
  •  : vote de la loiVeil sur l'interruption volontaire de grossesse (avortement ou IVG).
1975
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1976
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  • 3 mai : mise enliquidation de la fabrique d'horlogerieLIP àBesançon
  • 5 mai : naissance du Front de libération national de la Corse (FLNC).
  • printemps :Rouge devient quotidien.Libération subit aussi la concurrence à l'été du quinzomadaire américainThe Paris Metro[63].
  • 22 septembre : plan Barre de lutte contre l'inflation.
  • décembre : inflexion deLibération : 1977 marque la brisure définitive avec un certain gauchisme social, pour aller vers le sociétal[63].
1977
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Bibliographie

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  • Lénine,La Maladie infantile du communisme (le « gauchisme ») (lire en ligne sur marxist.org)
  • Daniel Cohn-Bendit etGabriel Cohn-Bendit,Le Gauchisme, remède à la maladie sénile du communisme, éditions Seuil, Paris, 1968
  • Max Gallo,Gauchisme, réformisme et révolution, éditionsRobert Lafont, 1968
  • Claude Prévost,Les Étudiants et le gauchisme, Éditions sociales, 1969.
  • Pierre Sorlin,Lénine et le gauchisme, revue études,, pages 805 et suivantes[16] Via Gallica.bnf.fr
  • Richard Gombin,Les Origines du gauchisme, Seuil, 1971.
  • Thierry Pfister,Le Gauchisme, publ. Filipacchi, 1972.
  • Abel Jeannière, « L'enjeu fondamental du nouveau combat social ou les causes cachées du gauchisme »,Revue Études,‎,p. 545-558(lire en ligne, consulté le). ViaGallica
  • J.-M. Chauvier, « Gauchisme » et nouvelle gauche en Belgique, Numéros 600 à 603 deCourrier hebdomadaire du C.R.I.S.P, Centre de recherche et d'information socio-politiques, 1973[64],[65].
  • Edvard Iakovlevitch Batalov, Marina Vichnevskaïa, et Nathalia Peressada,Philosophie de la révolte : Critique de l'idéologie du gauchisme, Éd. Du Progrès, 1976
  • Théodore Kaczynski, Manifeste de 1971 - l'Avenir de la société industrielle, Climats, 2010
  • Henri Rey, « Les anathèmes gauchistes contre le PCF et la CGT »,Savoir/Agir,no 6,‎,p. 23-28(lire en ligne, consulté le). ViaCairn.info.
  • Philippe Buton,Histoire du gauchisme : l'héritage deMai 68, Paris, Perrin, 2021, 560 p.(ISBN 9782262032593).

Notes et références

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  1. Ch Bellangé,Le Parti Républicain, Dentu,.
  2. Hermann Gorter (graphie moins usuelle du prénom du même auteur),Lettre ouverte au camarade Lénine.
  3. « H. Gorter : Lettre ouverte à Lénine (1920) - 1 », surwww.marxists.org(consulté le)
  4. « H. Gorter : Lettre ouverte à Lénine (1920) - 3 », surwww.marxists.org(consulté le)
  5. « H. Gorter : Lettre ouverte à Lénine (1920) - 5 », surwww.marxists.org(consulté le)
  6. a etb« MIA: A. Pannekoek - Les conseils ouvriers », surwww.marxists.org(consulté le)
  7. Textes et circulaires dans leCahier anarchiste américain (numéro 2), éditions Apatride, Montevideo, 1949
  8. Richard Gombin,Les Origines du gauchisme, Seuil, 1971.
  9. abcdef etgYves Tavernier,« Compte rendu deLes origines du gauchisme, de Richard Gombin »,Revue française de science politique, 1973, 23-2.
  10. Jean-Pierre Le Goff,Mai 68. L’héritage impossible, Paris,La Découverte, 1998, réédité en 2002 et 2006(ISBN 2-7071-3654-9).
  11. Article « Les gauchismes » par Isabelle Sommier dansMai-juin 68, sous la direction de Dominique Damamme, Boris Gobille,Frédérique Matonti et Bernard Pudal, éditions de l'Atelier/éditions ouvrières, 2008, p. 295 et suivantes.
  12. Rey 2008
  13. Lola Miesseroff,Voyage en outre gauche. Parole de francs-tireurs des années 68, éditions Libertalia, 2018.
  14. abc etdPaul Boulland, Nathalie Ethuin, Julian Mischi,Les disqualifications des gauchistes au sein du PCF, Enjeux sociologiques et stratégiques,Savoir/Agir, 2008/4 (no 6), p. 29-39
  15. « Le “gauchisme” hier et aujourd’hui »,Cahiers du communisme,no 6, juin 1968
  16. « Autodissolution de l'organisation politico-militaire dite MIL », texte du MIL écrit au congrès de Toulouse en août 1973 et publié dans la revue CIA n° 2.
  17. abcdefg ethSylvain Boulouque,Le gauchisme revisité, nonfiction.fr, 2 juillet 2021
  18. Henri Arvon,Le gauchisme, coll. « Que sais-je ? », P.U.F., 1974,p. 38-40
  19. ab etcJean-François Sirinelli,"Besançon Alain, Une génération, Hamon Hervé, Rotman Patrick, Génération, Les années de rêve" (compte-rendu),Vingtième Siècle, Année 1987, 16p. 127-130
  20. Antoine Bourguilleau,"1968-1986: dix-huit ans d'ex-gauchisme dénoncés par Guy Hocquenghem",Slate, 9 mai 2018
  21. Hervé Hamon etPatrick Rotman,Génération, Éditions du Seuil, 1987.
  22. Jean-Pierre Le Goff,Du gauchisme culturel et de ses avatars,Le Débat, 2013/4 (no 176), p. 39-55
  23. "La lutte des Penarroya contre le plomb" par LAURE PITTI, HISTORIENNE ET MAÎTRE DE CONFÉRENCES À L'UNIVERSITÉ PARIS 8, en avril 2008[1]
  24. "Grenoble : la grève NEYRPIC a mobilisé l'ensemble de l'opinion" par Pierre BELLEVILLE, dansTribune socialiste le 27 avril 1963[2]
  25. Émission de l'ORTF du 27 avril 1974, sur le site l'Institut national de l'audiovisuel[présentation en ligne].
  26. "Aux racines du FN. L’histoire du mouvement Ordre nouveau" par Nicolas Lebourg, Jonathan Preda, et Joseph Beauregard, Éditions de la Fondation Jean-Jaurès, 2014[3]
  27. "La violence, un phénomène répandu à l’extrême droite comme à l’extrême gauche" par Laurent de Boissieu, dansLa Croix du 10/06/2013
  28. abcdefghijklmnopqrstuvwxyzaaabacadaeafagah etaiGénération (enquête) sur le gauchisme, auxÉditions du Seuil deHervé Hamon etPatrick Rotman
  29. abcd eteArchives INA[4]
  30. ab etc" Le mouvement homosexuel français face aux stratégies identitaires", par Yves ROUSSEL, dans la revueLes Temps Modernes, mai-juin 1995[5]
  31. a etb"Pro-choix, la revue du droit d choisir", automne 2002[6]
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  33. a etbJean Daniel,L’ère des ruptures, Paris, Grasset, 1979,p. 113.
  34. Bilan IGAS[8]
  35. (Éditions du Seuil, page 266
  36. L'autre pensée 68: Contre-histoire de la philosophie, parMichel Onfray, Grasset 2018[9]
  37. Le grand bazar: entretiens avecMichel Lévy,Jean-Marc Salmon, Maren Sell etDaniel Cohn-Bendit, Éditions Denoël, 1975
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  39. Anne-Claude Ambroise Rendu, « Un siècle de pédophilie dans les médias »,Le temps des médias,‎(lire en ligne, consulté le)
    note de bas de page numéro 26
  40. Nathalie Versieux,L’ombre de la Stasi sur les années de plomb, liberation.fr, 28 mai 2009
  41. Jean-Paul Étienne,La Gauche prolétarienne (1968-1973) : illégalisme révolutionnaire et justice populaire, Thèse de doctorat en Science politique sous la dir. de Jean-Marie Vincent,Université Paris-VIII, 2003,p. 45.
  42. Jacques Leclercq,Ultras-gauches : Autonomes, émeutiers et insurrectionnels 1968-2013, L'Harmattan, 2013,page 11 et suivantes.
  43. Christophe Bourseiller,Les Maoïstes. La folle histoire des gardes rouges français, Éditions du Seuil, collection « Points – essais », 2008,p. 287.
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  49. ab etc"Les Années Mao en France: Avant, pendant et après mai 68" par François Hourmant
  50. Les années 68: le temps de la contestation parAntoine de Baecque aux Éditions Complexe, 2000
  51. "Les Maos ont inventé la médiatisation politique" PAR WILLIAM BOURTON, dansLe Soir du 27/02/2018
  52. Christophe Bourseiller, Les maoïstes, la folle histoire des gardes rouges français, page 274
  53. Biographie en ligne du "Dictionnaire Maitron"[11]
  54. ab etc"Il était une fois Libé", par François Samuelson, Éditions Flammarion, 2007, p. 273
  55. a etb"Le moment maoïste parfait de Sartre" par Richard Wolin et Michel Kail, dansL'Homme & la Société 2013[12]
  56. "Les dangers du soleil", parJean-Pierre Le Dantec, aux Éditions FeniXX
  57. L’année 70/71 à l’université de Caen[13]
  58. (OCLC473986075),Sudoc.
  59. 8 mars info[14]
  60. Le fascisme aujourd'hui ne signifie plus la prise du ministère de l'intérieur par des groupes d'extrême droite, mais la prise de la France par le ministre de l'intérieur., André Glucksmann,Nouveau fascisme, nouvelle démocratie, Les Temps Modernes, 1972blog.lemonde.fr
  61. Tombés pour les maos, Libération, 18 novembre 2008liberation.fr
  62. « 28 mois de grève : quand les salariés du "Parisien libéré" tentaient de survivre dans le conflit », La Fabrique de l'histoire par Emmanuel Laurentin surFrance Culture le 30/06/2015[15]
  63. a etb"Il était une fois Libé", par François Samuelson, Éditions Flammarion, 2007, page 270
  64. « Gauchisme » et nouvelle gauche en Belgique (I)
  65. « Gauchisme » et nouvelle gauche en Belgique (II)

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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