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Gaucher III de Châtillon, né vers 1166 et mort en, estseigneur deChâtillon, deMontjay, deTroissy, deCrécy et dePierrefonds à la fin duXIIe siècle et au début duXIIIe siècle. Il est le deuxièmefils deGuy II de Châtillon et de sonépouseAlix de Dreux, d'originecapétienne ce qui fait de lui un cousin desrois de France.
Il prend la croix avec son frère aînéGuy III et ils vont ensemble enTerre sainte dans l'armée du roi. Ils combattent lors dusiège deSaint-Jean-d'Acre. Alors que son frère y succombe, il s'y illustre devant les rois deFrance et d’Angleterre. Il combat ensuite à labataille d'Arsouf puis à cellede Jaffa avant de rentrer enChampagne où il devient le nouveau seigneur de Châtillon ; ses exploits lors de lacroisade l'aident à obtenir les charges debouteiller deChampagne ainsi que desénéchal deBourgogne.
Il épouseÉlisabeth de Saint-Pol, héritière ducomté de Saint-Pol ; ils ont quatre enfants ; il fonde avec elleVille Neuve.
Il rejoint par la suite l'ost royal réuni pour la conquête de laNormandie et combat aux siègesde Château-Gaillard puis dede Rouen. Quelques années plus tard, il se croise de nouveau et participe à lacroisade des albigeois, prend part aux siègesde Béziers puisde Carcassonne et attire de nouveau l'attention du roi qui lui confie une armée pour guerroyer enBretagne où il prend la forteresse deGarplie. Il lutte ensuite enFlandre pour la cause de son roi et prend les villes deTournai et deMortagne.
Peu après, il fait partie de l'armée royale lors de labataille de Bouvines où il s'illustre particulièrement en traversant à plusieurs reprises les rangs desflamands ethennuyers deFerrand de Portugal[1]. De retour dans ses terres, il fait partie des défenseurs de la comtesse-régenteBlanche de Navarre face aux prétentions sur lecomté de Champagne d'Érard de Brienne, et de son épousePhilippa de Champagne, fille de l'ancien comteHenri II. Une fois achevée laguerre de succession de Champagne, il se croise pour la troisième fois et repart pour lacroisade des albigeois avec leprinceLouis ; il combat aux siègesde Marmande puisde Toulouse au cours duquel le prince Louis abandonne la croisade. Gaucher continue de combattre enLanguedoc mais trouve la mort lors d'une bataille en.
Son fils aînéGuy lui succède commecomte de Saint-Pol tandis que son filspuînéHugues hérite de laseigneurie deChâtillon.

Gaucher III de Châtillon est né vers 1166, probablement au château deChâtillon-sur-Marne. Il est le deuxième fils deGuy II de Châtillon, seigneur deChâtillon,Montjay,Troissy,Crécy etPierrefonds, et de son épouseAlix de Dreux, elle-même fille deRobert Ier de Dreux,comte de Dreux et cinquième fils duroi des FrancsLouis VI le Gros, et d'Harvise d'Évreux[2],[3].
Lamaison de Châtillon est l'une des plus anciennes[Note 1] et puissantes familles ducomté de Champagne, dont elle estvassale. Par le jeu des alliances matrimoniales, Gaucher III de Châtillon estcousin germain duroi de France[2].

Guy II de Châtillon, père deGuy III, Gaucher III etRobert, meurt en 1170. Certains historiens duXIXe siècle ont pensé que Gaucher lui a succédé en tant que fils aîné[R 1], mais il s'agit très certainement d'une erreur. Son fils aîné est plutôtGuy III, qui lui succède donc et qui devient seigneur de Châtillon en 1170 jusqu'à sa mort en 1191[Note 2],[3].
Gaucher III n'est donc pas destiné à devenir seigneur de Châtillon, mais plutôt à seconder son frère aîné, rôle généralement donné aux cadets des familles nobles. Quant à leur frère puîné, Robert, il est destiné à une carrière ecclésiastique et devientévêque de Laon en 1210 ; il meurt en 1215[3].
Comme beaucoup de frères cadets, Gaucher apparait alors principalement dans l'ombre de son frère aîné et signe comme témoin nombre des chartes de ce dernier dès 1183 jusqu'à leur départ pour laTerre sainte en 1189[2],[3].

En 1189, Gaucher et son frère aînéGuy III décident tous deux de participer à latroisième croisade et d'y accompagner leurcousin germain leroi de FrancePhilippe-Auguste[D 1],[R 1]. Avant leur départ et afin de s'attirer les faveurs divines, Guy et Gaucher font plusieurs dons, avec l'accord de leur frèreRobert, au prieuré deLongueau[R 2].
Ils partent probablement deVézelay le avec le roi avant d'embarquer àGênes à la fin de l'été 1190. Mais des tempêtes d'hiver les forcent à faire escale àMessine enSicile, où ils doivent attendre plusieurs mois. De là, ils repartent avec le roi le ; ils arrivent àSaint-Jean-d'Acre le et participent ausiège de la cité, contrôlée par les musulmans[5].
Les deux frères combattent côte à côte sous les murs de la ville, mais alors que Gaucher s'y distingue, Guy tombe sous les coups des Sarrasins et y laisse la vie[R 2]. Ce dernier n'ayant pas contracté de mariage et n'ayant pas eu de descendance, Gaucher lui succède alors et devient à son tour seigneur de Châtillon et de Montjay. Peu après la prise de la ville le, le roi Philippe-Auguste repart pour laFrance et embarque àTyr le, laissant sur place une grande partie de sonost sous le commandement duduc de BourgogneHugues III et à la disposition de son rival anglaisRichard Cœur de Lion[5].
Quant à Gaucher, il choisit de rester enTerre sainte où il combat probablement lors labataille d'Arsouf. Ses talents au combat attirent l'attention du monarque anglais qui lui confie le commandement d'un navire lors de labataille de Jaffa. Parvenu à la citadelle de la ville, Gaucher fait la jonction avec les assiégés ; ils parviennent ensemble à faire une sortie qui brise une partie dusiège[DC 1],[D 2]. Un traité de paix est ensuite signé entreSaladin et Richard Cœur de Lion le et Gaucher III rentre probablement dans ses États peu après[5].

Anseau II de Traînel,bouteiller de Champagne[Note 3], meurt vers 1189 et Gaucher III lui succède en étant nommé à cette charge, probablement après son retour de la troisième croisade où il a démontré ses compétences. À la suite de cette nomination, il devient l'un des personnages les plus importants ducomté de Champagne et apparait au premier plan dans les principaux actes des comtes[AJ 1].
Ainsi en, àMelun, il sert de caution pour la foi jurée au roi par lecomte de ChampagneThibaud III[7].
Puis le, à l'occasion du mariage de ce comte avecBlanche de Navarre àChartres, il signe comme témoin dans lacharte de constitution dudouaire de la comtesse[AJ 2],[R 3].
De même, en mai 1201, après la mort du comte, il sert de nouveau de caution avecAnseau III de Traînel pour la fidélité de la comtesse-régenteBlanche de Navarre envers le roi[AJ 3].
En 1212, il concourt avec les plus grands seigneurs champenois à l'ordonnance de Champagne de 1212 sur le règlement de succession des fiefs et sur les duels ; il signe en troisième position après lesénéchalSimon de Joinville et leconnétableGuy II de Dampierre[AJ 4].
Et enfin, le, il fait partie des cautions de la comtesse-régente Blanche de Navarre lorsque celle-ci obtient le soutien du roi Philippe-Auguste face aux prétentions sur le comté que pourraient avoir les filles de l'ancien comteHenri II de Champagne[AJ 5].

Au cours de l'année 1196, Hugues deMont-Saint-Jean et son épouse Élisabeth deVergy trouvent la mort, et leur fils aîné Étienne de Mont-Saint-Jean, égalementsénéchal de Bourgogne, devient seigneur de Mont-Saint-Jean par son père mais aussi seigneur de la moitié de Vergy par sa mère, qui était la fille et héritière d'Hervé de Vergy, tandis que l'autre moitié de laseigneurie de Vergy est possédée parHugues de Vergy. Celui-ci profite de cette succession pour défier l'autorité du ducEudes III de Bourgogne qui demande à ses barons de le rejoindre afin de soumettre les rebelles à son autorité[P 2]. Mais Étienne de Mont-Saint-Jean refuse d'obéir au duc, préférant rester loyal à sa famille plutôt qu'à son suzerain et renonce ainsi à sa charge de sénéchal[P 3].
Eudes III ne trouve pas de vassaux assez puissants à qui transmettre cette charge de sénéchal pour contenir les autres hauts barons de son duché[Note 4], il se tourne alors vers un seigneur ducomté de Champagne, son arrière-fief, Gaucher III de Châtillon, qui avait déjà côtoyéHugues III de Bourgogne, père du duc, lors de latroisième croisade où il avait prouvé sa valeur[P 4]. Après quelques batailles et escarmouches, une trêve est finalement signée à l'abbaye de Cîteaux, dans laquelle le duc promet la sénéchaussée de Bourgogne à la famille de Vergy après la mort de Gaucher[P 5].

En 1196, Gaucher épouseÉlisabeth de Saint-Pol, née en 1179, fille aînée duComte de Saint-PolHugues IV de Campdavaine et de son épouse Yolande de Hainaut. Il est probable que ce mariage soit initié par le roiPhilippe-Auguste en personne, qui a dû batailler quelques années auparavant afin d'obtenir l'allégeance définitive du comté de Saint-Pol et qui souhaite voir ce comté tenu par un de ses proches en qui il peut avoir confiance, forçant sans doute Hugues IV à se résigner à ce mariage face à la pression exercée par le roi[9].
En, Hugues de Campdavaine meurt àConstantinople, et en l'absence d'héritier mâle, c'est sa première née Élisabeth qui hérite du titre de comtesse de Saint-Pol. À la suite de ce mariage, Gaucher III devient comte-consort de Saint-Pol, titre qui revient par la suite à la branche aînée de la famille alors que le titre de seigneur de Châtillon, moins prestigieux, revient à la branche cadette[2],[10].
Gaucher III exerce par la suite le pouvoir tant sur sa seigneurie que sur le comté de sa femme, qu'il associe parfois à ses décisions. Toutefois, celle-ci ne prend aucune décision seule, malgré les nombreuses absences de son mari qui réside souvent dans ses terres champenoises, mais également auxcours de France, de Champagne ou de Bourgogne[9].

À la fin duXIIe siècle ou au début duXIIIe siècle, Gaucher III et son épouseÉlisabeth de Saint-Pol fondent uneVille Neuve en un lieu défriché de laForêt de Crécy-la-Chapelle, à proximité d'une anciennebastide voulue auXIIIe siècle par lecomte de Champagne afin d'y marquer la limite de son territoire au nord de laLoire. Cette ville sera nomméeVilleneuve-le-Comte en l'honneur de celui qui leur a transmis le titre deComte de Saint-Pol[12].
Puis en 1203, ils accordent une charte de franchise aux habitants de cetteVille Neuve, qui stipule que lesbourgeois élisent chaque année un maire et deséchevins[13].
La ville est alors définie selon un territoire bien organisé sur un plan régulier autour d'une place de forme carrée, qui comprend notamment l'église et le cimetière, avec de larges rues. La ville est protégée par des murailles qui disposent de quatre portes flanquées de tours. Alors que Gaucher III s'occupe de la défense militaire de la ville, Élisabeth s'intéresse davantage au salut des âmes avec la construction d'une éléganteéglise paroissiale[13],[14].
Après la mort deRichard Cœur de Lion en 1199,Philippe-Auguste prend le parti d'Arthur de Bretagne contreJean sans Terre pour la succession au trône d'Angleterre. À la suite du refus de Jean de lui prêter hommage, Philippe-Auguste confisque toutes les terres continentales de son rival et entreprend laconquête de la Normandie[15].
En 1203, Gaucher III rejoint ainsi l'ost royal avec le ducEudes III de Bourgogne[P 6] et leconnétable de ChampagneGuy II de Dampierre[16],[Note 5] et combat probablement ausiège de Château-Gaillard en 1203, puis lors de l'avancée enNormandie aboutissant à la prise des villes deFalaise,Caen,Bayeux puis enfin ausiège de Rouen le[DC 2],[15]. À l'issue de cette victoire, il fait partie des hauts barons français qui signent avec le roi Philippe-Auguste le traité qui assure la reddition de la ville[17].
Au début du mois de, il rejoint le roi qui tient sa cour àCompiègne pour une assemblée solennelle relative à lacroisade des albigeois destinée à éradiquer l'hérésiecathare enLanguedoc. Gaucher III est un des premiers hauts seigneurs français à s'engager avec le ducEudes III de Bourgogne et lecomte de NeversHervé IV de Donzy. Afin de préparer son départ et de s'attirer les faveurs divines, il fait plusieurs dons à différents monastères et églises[DC 3].
Il part vraisemblablement au mois de avec l'armée croisée puis combat ausiège de Béziers en où la ville est ravagée. Malgré le départ de nombreux croisés estimant leur devoir effectué après quarante jours de devoir féodal, il reste avec l'armée croisée et participe ensuite en ausiège de Carcassonne, qui tombe également entre les mains des croisés. Lors de ces affrontements, il attire par ses qualités guerrières l'attention du roi de France qui lui confie par la suite une armée afin d'effectuer diverses missions pour son compte[DC 3],[D 3].
Après avoir fait ses preuves lors de lacroisade des albigeois, Gaucher se voit confier par le roiPhilippe-Auguste une armée réunie àMante à la fin de l'année 1208 afin de prendre laforteresse de Garplie enBretagne, jugée imprenable, et qui fournissait un passage facile vers l'Angleterre pour le roiJean sans Terre. Gaucher s'acquitte de sa tâche et prend le château en peu de jours et y place des hommes du roi[DC 3],[D 3].
Quelques années plus tard, en 1213, le roi Philippe-Auguste fait de nouveau appel aux talents militaires de Gaucher pour contrer les manœuvres deFerrand, fils duroi de PortugalSanche Ier, devenucomte de Flandre etde Hainaut par son mariage avecJeanne ditede Constantinople et qui a juré allégeance au roi d’Angleterre Jean sans Terre. Dans l'attente de la contre-attaque française, il réclame du secours au roi anglais qui lui envoie lecomte de SalisburyGuillaume de Longue-Épée accompagné ducomte de BoulogneRenaud de Dammartin et de son frère lecomte d'AumaleSimon de Dammartin[17].
Philippe-Auguste attaque alors les villes deLille,Cassel,Ypres,Bruges etGand, pendant que Gaucher, accompagné defrère Guérin,chancelier etévêque de Senlis, prend le commandement d'une partie de l'ost royal et marche surTournai etMortagne puis occupe une grande partie du pays, obligeant Ferrand de Portugal et ses alliés à se réfugier en Angleterre[DC 4],[D 3],[P 7].
En 1214, une coalition composée notamment duroyaume d'Angleterre, duSaint Empire Germanique et ducomté de Flandre s'attaque à la France. L'armée française menée par le roiPhilippe-Auguste en personne se porte à sa rencontre[17].
Le, Philippe-Auguste envoie Gaucher III etfrère Guérin comme éclaireurs afin d'espionner leurs ennemis. Ils prennent possession deTournai puis vont àMortagne qu'ils font démanteler[P 8].
Toutefois, certains seigneurs français se méfient de Gaucher car il possède plusieurs terres placées sous domination anglaise que le roi Jean n'a pas confisquées. Gaucher assure alors au roi et à sonchancelier Guérin de sa fidélité et leur promet« qu'en ce jour le roi trouverait en lui un bon traitre »[D 4],[P 9].

Les deux camps se retrouvent face à face et s'affrontent le dimanche près deBouvines. Alors que le ducEudes III de Bourgogne dirige la troisième division, Gaucher est placé à la tête de la quatrième division de l'aile droite, elle-même sous le commandement de frère Guerin et située en face des flamands et des hennuyers deFerrand de Portugal[P 10]. Gaucher fait alors partie des premiers à attaquer l'ennemi peu après le contingent de Champagne[P 11]. Au cours de la bataille, Gaucher et ses troupes chargent et traversent plusieurs fois les rangs ennemis, semant le trouble au sein de l'armée des coalisés[D 4],[P 12].
Après la victoire française, le, il fait partie des hauts barons français qui se portent garants de la trêve signée entre le roiPhilippe-Auguste et leroi anglaisJean sans Terre[17].
Il est notamment cité parGuillaume le Breton,chroniqueur du roi Philippe-Auguste, dans leonzième chant deLa Philippide[18].

Lorsque lacomtesse régente de ChampagneBlanche de Navarre, mère du futurThibaut IV, doit faire face aux prétentions d'Érard de Brienne, un seigneur champenois ayant épouséPhilippa de Champagne, une fille de l'ancien comteHenri II[AJ 6],[P 9], elle cherche à obtenir le soutien du roi Philippe-Auguste et Gaucher fait partie despleiges de sa fidélité ainsi que de celle de son fils[AJ 5]. Blanche veut ensuite s'assurer de la fidélité de ses principaux vassaux, et Gaucher compte dès parmi les premiers seigneurs champenois à renouveler leur allégeance envers la comtesse et à lui promettre leur soutien contre les filles du comte Henri et leurs partisans[AJ 7].
Le rôle de Gaucher lors de laguerre de succession de Champagne n'est pas connu avec précision, mais il fait partie des principaux soutiens de la comtesse Blanche. D'autant plus qu'un de ses fils,Hugues de Châtillon, épouse vers 1216 une fille ducomte de BarThiébaut Ier, ennemi de longue date duduc de LorraineThiébaud Ier, un des partisans les plus puissants d'Érard de Brienne[AJ 8].

En 1219, Gaucher III se croise pour la troisième fois de sa vie en décidant de repartir à lacroisade des albigeois. Il accompagne le princeLouis VIII le Lion enLanguedoc qui rejoint l'armée croisée menée parAmaury VI de Montfort qui fait lesiège de Marmande. L'armée du prince arrive à le et la ville donne sa reddition le, ce qui entraine le massacre de sa population[DC 6].
L'armée croisée part alors faire lesiège de Toulouse et arrive au pied de la ville le. Mais découragé, le prince Louis lève le siège le. Toutefois, malgré le départ du prince, Gaucher choisit de rester avec l'armée croisée et de continuer de combattre. Il meurt en, probablement tué au cours d'une bataille[R 3]. Avant sa mort, il avait désigné comme exécuteur testamentaire Nicolas,abbé d'Igny,frère Aymard, trésorier du Temple et de la couronne ainsi que son cousinPhilippe de Nanteuil[DC 6].
Après sa mort, son fils aînéGuy lui succède commeComte de Saint-Pol au détriment de son épouseÉlisabeth de Saint-Pol, tandis que son fils puînéHugues lui succède comme seigneur deChâtillon et commebouteiller de Champagne[2],[3],[10]. En 1226, Guy meurt ausiège d'Avignon lors de lacroisade des albigeois et Hugues revendique alors le comté de Saint-Pol et entre en conflit avec sa mère pour cela[9].
Guillaume le Breton, chroniqueur contemporain de Gaucher, le décrit comme« le plus vaillant en armes de son temps »[DC 6].
Tout au long de sa carrière politique et militaire, Gaucher III de Châtillon a toujours été d'une fidélité à toute épreuve envers sessouverains, que ce soit le comte de Champagne dont il était levassal et lebouteiller[AJ 1] ou leduc de Bourgogne dont il était lesénéchal[P 4].
De plus, Gaucher a également fait partie de l'entourage duroi de FrancePhilippe-Auguste, dont il était lecousin germain et un des proches, siégeant souvent à lacour et combattant souvent à ses côtés ou pour ses intérêts. En retour, il a parfois pu bénéficier de faveurs royales. Ainsi, il est probable que ce soit le roi lui-même qui ait favorisé son mariage avecÉlisabeth Candavène, lui apportant ainsi lecomté de Saint-Pol[9].
En outre, lorsque le roi convoite son château dePierrefonds, Gaucher le lui cède et reçoit en échange parapanage royal la seigneurie deClichy et devient ainsi le premierseigneur féodal de cette ville[19].
Gaucher III de Châtillon apparait dans l’œuvre deWilliam ShakespeareLa Vie et la Mort du roi Jean, écrite en 1598 ou peu avant, dans laquelle il est l'ambassadeur du roi de FrancePhilippe-Auguste qui le charge de rencontrer le prince d'AngleterreJean sans Terre afin de lui demander de reconnaître les droits d’Arthur Plantagenêt, héritier désigné au trône d’Angleterre devant succéder àRichard Cœur de Lion. Le prince Jean refuse et Gaucher lui déclare alors la guerre au nom de son roi[20].

En 1196, il épouse en tant que premier mariÉlisabeth de Saint-Pol, fille et héritière d'Hugues IV de Campdavaine, comte de Saint-Pol, et de son épouse Yolande de Hainaut, avec qui il a quatre enfants[2],[3] :
Devenue veuve en 1219,Élisabeth de Saint-Pol se marie en secondes noces en 1231 avec Jean de Béthune, fils de Guillaume III de Béthune,seigneur de Béthune, et de son épouse Mathilde van Dendermonde, dont le frère aîné Daniel a déjà épousé Eustachie, la propre fille d'Élisabeth. Elle meurt entre 1240 et 1247[9].
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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