| Gaston Tong Sang | |
Gaston Tong Sang en 2018. | |
| Fonctions | |
|---|---|
| Maire deBora-Bora | |
| En fonction depuis le (36 ans, 4 mois et 16 jours) | |
| Élection | 19 mars1989 |
| Réélection | |
| Prédécesseur | Taratua Teriirere |
| Président de l'Assemblée de la Polynésie française | |
| – (4 ans, 11 mois et 24 jours) | |
| Élection | |
| Législature | XVIIe |
| Prédécesseur | Marcel Tuihani |
| Successeur | Antony Géros |
| Président de la Polynésie française | |
| – (1 an, 4 mois et 8 jours) | |
| Vice-président | Édouard Fritch Tearii Alpha |
| Gouvernement | Tong Sang III et IV |
| Prédécesseur | Oscar Temaru |
| Successeur | Oscar Temaru |
| – (9 mois et 27 jours) | |
| Vice-président | Jules Ienfa |
| Gouvernement | Tong Sang II |
| Prédécesseur | Gaston Flosse |
| Successeur | Oscar Temaru |
| – (8 mois et 18 jours) | |
| Vice-président | Temauri Foster |
| Gouvernement | Tong Sang I |
| Prédécesseur | Oscar Temaru |
| Successeur | Oscar Temaru |
| Biographie | |
| Nom de naissance | Gaston Tong Sang |
| Date de naissance | (76 ans) |
| Lieu de naissance | Bora-Bora (Polynésie française) |
| Nationalité | Française |
| Parti politique | Tahoeraa huiraatira(jusqu'en 2007) O Porinetia To Tatou Ai'a(2007-2013) A Ti'a Porinetia(2013-2016) Tapura huiraatira |
| Profession | Ingénieur |
| Distinctions | Distinctions |
| Présidents de la Polynésie française Présidents de l'Assemblée de la Polynésie française | |
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Gaston Tong Sang, né le àBora-Bora, est unhomme politiquefrançais. Maire deBora-Bora depuis 1989, il est au cœur de l'instabilité politique que connaît laPolynésie française de 2004 à 2011. Il est trois foisprésident de lacollectivité d'outre-mer, en proie à des luttes politiques chroniques.
À la suite du renversement d'Oscar Temaru par son parti politique en 2006, leTahoeraa huiraatira, dirigé parGaston Flosse, il est éluprésident de la Polynésie française le. Après une rupture avec Flosse, il quitte le Tahoeraa huiratiraa et est renversé par ce dernier à la suite d'unemotion de défiance le. Avec des dissidents du Tahoeraa huiratiraa, il crée son propre parti politique, leTo Tatou A'ia et se revendique comme incarnant une nouvelle formation politique autonomiste en Polynésie française faisant barrage à Flosse.
En, son parti parvient à renverser le gouvernement de Gaston Flosse et il revient au pouvoir en tant que président du au, date à laquelle il est contraint de démissionner, ayant perdu sa majorité à l'Assemblée de la Polynésie française, afin d'éviter unemotion de défiance. Il est cependant réélu à ce poste le, grâce à une alliance avec le Tahoeraa huiratiraa, mais est de nouveau renversé le par l'oppositionindépendantiste, à la suite de la dixième motion de défiance adoptée depuis lesélections territoriales de 2004.
En 2013, il dissout son parti et rejointA Ti'a Porinetia, une nouvelle formation politique autonomiste créée lors desélections territoriales de 2013. En, il rejoint leTapura huiraatira d'Édouard Fritch, dont il est vice-président. Gaston Tong Sang estprésident de l'Assemblée de la Polynésie française de 2018 à 2023.
Né à Bora Bora, Gaston Tong Sang est le fils d'une Polynésienne et d'un cordonnier d'origine chinoise ayant quitté le foyer conjugal, remplacé par l'arrivée d'un beau-père pêcheur et cultivateur decoprah. À l'âge de dix ans, il quitte son île natale pour le collège et la pension àTahiti[1].
Après des études secondaires aulycée-collège La Mennais dePapeete, il obtient sonbac en1968. Il poursuit alors des études supérieures dansl'Hexagone en intégrant les classes de mathématiques supérieures duLycée Montaigne deBordeaux. Il est ensuite admis à l'HEI deLille, section construction civile, d'où il sort diplôméingénieur en1973. Il termine sa formation en se spécialisant au CHEC deParis[2], dans la section de CHEBAP[3].
Il retourne enPolynésie française pour entrer dans le monde professionnel. Il est d'abordingénieur du bureau d'études degénie civil au service de l'équipement en1976, puis chef du bureau des travaux maritimes en1980.
Membre duTahoeraa huiraatira, parti polynésien d'inspiration gaulliste dirigé par Gaston Flosse, il en est le troisième vice-président ainsi que le président de la fédération desîles Sous-le-Vent. Au gouvernement, il est d'abord chargé de mission auprès du conseiller de gouvernementBoris Léontieff de juin1982 à juillet1984 puis du conseiller de gouvernementÉdouard Fritch en juillet et avant de devenir ledirecteur de cabinet de ce dernier devenu ministre de l'Équipement de1984 à1986. Il est par ailleurs le suppléant dessénateursDaniel Millaud en1989 etGaston Flosse en1998.
Succédant à Édouard Fritch au gouvernement, il dirige le ministère de l'Équipement de l'Aménagement d'avril 1986 àdécembre 1987 puis d' àmai 2001. Il détient ensuite le ministère des Affaires foncières entremai 2001 etoctobre 2004 ainsi que celui des petites et moyennes entreprises, de l'Industrie, du Commerce et de l'Énergie d'octobre 2004 àfévrier 2005.
Il est mis en examen, avecGaston Flosse, en pour détournements de fonds publics et prise illégale d’intérêts dans une affaire de vente d’un atoll à un milliardaire proche du sénateur[4]
Il est désigné comme candidat aux élections sénatoriales du pour son partiTo Tatou Ai'a aux côtés deBéatrice Vernaudon. Ayant reçu l'étiquette officielle « majorité présidentielle », ils sont tous deux battus par les candidats de l'UDSP :Gaston Flosse, se présentant comme "divers droite", il adhère ensuite à laréunion administrative des sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe, et l'indépendantisteRichard Tuheiava, qui s'apparente augroupe socialiste, par 318 voix de grands électeurs pour Gaston Tong Sang et 308 pourBéatrice Vernaudon contre 361 àRichard Tuheiava et 372 àGaston Flosse[5].
Il est maire de la commune deBora-Bora depuis le et est élu conseiller territorial desîles Sous-le-Vent en, réélu à chaque renouvellement de l'Assemblée de la Polynésie française. Il est également élu président du Syndicat pour la promotion des communes le mais est battu en.
En, Gaston Flosse, alors président de la Polynésie française, est renversé par l'opposition indépendantiste incarné par Oscar Temaru. Celui-ci est élu président de la Polynésie par l'Assemblée grâce à une coalition politique. Toutefois, une instabilité politique se met rapidement en place et Gaston Flosse retrouve son poste avant d'être à nouveau renversé en 2005, Oscar Temaru reprenant pour la deuxième fois le poste de Président.
Cependant, à la suite de lamotion de censure adoptée le par l'Assemblée de la Polynésie française entraînant la chute d'Oscar Temaru, Gaston Tong Sang est élu président de la Polynésie française le26 décembre par 27 voix contre 26 voix au premier tour et par 31 voix contre 26 au second tour à Temaru. Son élection est permise par la constitution d'une coalition dite "plate-forme autonomiste" regroupant le Tahoeraa huiratiraa et plusieurs partis autonomistes, notammentRautahi etAi'a Api, ainsi que des non inscrits.
Mais une rupture se produit au Tahoeraa entreGaston Flosse et Gaston Tong Sang. Pour faire chuter son ancien allié, Gaston Flosse établit des contacts avec son adversaire de toujours, Oscar Temaru. Le, leur coalition fait voter unemotion de censure qui entraîne la chute de Tong Sang huit mois après son élection[6].
À la suite de son renversement, il quitte leTahoeraa huiraatira avec quelques fidèles de son gouvernement démissionnaire et, le, il crée son propre parti, leO Porinetia To Tatou Ai'a (Polynésie, notre patrie). Ce parti rassemble ensuite derrière lui les principaux partis autonomistes, notamment ceux représentés à l'Assemblée de la Polynésie française où le groupe To Tatou Ai'a dispose de 13 élus sur 57. Pour les élections territoriales des27 janvier et, cette coalition de huit formations autonomistes forme une liste unique, appelée elle aussi To Tatou Ai'a.
Au1er tour, cette liste arrive en tête dans toutes les circonscriptions, devant la coalition indépendantiste de l'Union pour la démocratie (UPLD) menée par leTavini Huiraatira d'Oscar Temaru et surtout devant leTahoeraa deGaston Flosse. Dans lesîles du Vent, la circonscription la plus importante (37 sièges sur 57), la liste de Gaston Tong Sang obtient ainsi, selon les premières estimations duHaut-commissariat de la Polynésie française, 34,74 % des suffrages contre 33,87 % à l'UPLD et 21,79 % au Tahoeraa[7].
Au second tour, le, les électeurs élisent 27 représentants To Tatou Ai'a, 10 élusTahoeraa et 20 élus de l'UPLD à la nouvelleAssemblée de Polynésie française. Le, Gaston Tong Sang est cependant battu parGaston Flosse, qui a recueilli 29 voix, pour la présidence de la Polynésie en raison du soutien de l'UPLD d'Oscar Temaru. Cette alliance est désavouée par les dirigeants nationaux de l'UMP et vaut àGaston Flosse d'être exclu de ce parti[8] tandis que Gaston Tong Sang est reconnu comme le nouveau secrétaire territorial de la fédération locale du parti de la droite nationale[9].
Le, lui et son groupe du To Tatou Ai'a déposent une motion de défiance envers le gouvernement Flosse, afin de se faire élire à la présidence en cas de succès et conformément à la réforme statutaire réalisée avant les élections. La motion est votée le 15 avril par 29 élus de l'Assemblée sur 57, soit les 21 élus de To Tatou Ai'a, les 6 élus du tout nouveau groupeTe Mana o te Mau Motu ou « La voix des Archipels » regroupant des « îliens » alliés à Gaston Tong Sang et 2 dissidents de la majoritéTahoeraa-UPLD[10]. Gaston Tong Sang revient ainsi à la tête de l'exécutif local mais il dispose alors d'une majorité relative qui ne tient qu'à une voix.
Le, les trois élusRautahi deJean-Christophe Bouissou quittent la coalition To Tatou Ai'a pour s'allier à l'UDSP, l'alliance Tahoeraa-UPLD. Le même jour, devançant le dépôt d'une motion de censure par l'opposition devenue majoritaire, Gaston Tong Sang présente sa démission[11],[12]. Le11 février suivant, les trois conseillersRautahi sont rejoints par trois autres dissidents de To Tatou Ai'a (les deux duTiatau-Mouvement citoyen deBéatrice Vernaudon et Armelle Merceron) en un nouveau groupe à l'Assemblée de la Polynésie française sous le nom deIa ora Te Fenua afin de soutenir la candidature d'Oscar Temaru à l'élection du président.
Au premier tour, le leader indépendantiste obtient 24 voix (18 UPLD et 6Ia ora Te Fenua), Gaston Tong Sang 20voix (14 des 17 membres qui lui restent dans To Tatou Ai'a et les 6 voix deTe Mana o te Mau Motu),Édouard Fritch 12 voix (en plus des 9 bulletins duTahoeraa, il obtient 3 bulletins deTo Tatou Ai'a, à savoir les deux dissidents UPLD d'avril 2008 ainsi que l'élue de l'Ai'a Api Heifara Izal, compagne d'Émile Vernaudon) et une pour la seule non inscrite. Au second tour, opposant seulement Gaston Tong Sang à Oscar Temaru, les autres candidats se désistent tous en faveur de ce dernier qui se retrouve donc pour la quatrième fois à la tête de la collectivité, avec 37 voix contre 20[13].
À la suite de ce scrutin, les groupes To Tatou Ai'a etTe Mana o te Mau Motu passent dans l'opposition, et le groupeTahoeraa huiraatira est recréé, tout en restant solidaire de l'UDSP et de la nouvelle majorité soutenant Oscar Temaru, avec les 12 élus ayant voté pourÉdouard Fritch au premier tour. Une autre membre de To Tatou Ai'a,Joëlle Frébault, rejoint quant-à-elle à son tourIa ora Te Fenua, mais ce groupe perdArmelle Merceron, nommée au gouvernement et remplacée à l'Assemblée par le suivant de la liste sur laquelle elle a été élue en2008 et donc un membre duTahoeraa dont le groupe est donc porté à 13.
Un nouveau retournement de situation a lieu lorsque, à la suite d'une série de tensions s'accumulant tout au long du mois demars2009 entreGaston Flosse et Oscar Temaru, ce dernier se rapproche de Gaston Tong Sang et du To Tatou Ai'a à partir du. Rapidement, les 10 élusTahoeraa huiraatira rejoignent l'opposition. Les deux anciens dissidents UPLD d'avril2008, Justine Teura et Michel Yip, décident quant-à-eux le7 avril de quitter le groupe Tahoeraa pour rejoindre leur famille politique d'origine et rester dans la majorité[14]. Toutefois, cinq des vingt élus de l'UPLD ne votent pas pour le candidat de la nouvelle majorité à la présidence de l'Assemblée,Philip Schyle (de To Tatou Ai'a. il obtient 40 voix, soit 15 UPLD, les 13 de son propre groupe, les 6 deTe Mana o te Mau Motu et les 6Ia ora Te Fenua). Un absent, deux bulletins blancs et deux votent pour le président sortant et candidat duTahoeraa huiraatira,Édouard Fritch.
Le, Gaston Tong Sang signe àParis avecXavier Bertrand une « convention de partenariat » entre O Porinetia To Tatou Ai'a et l'UMP. Cet accord consacre le soutien du principal parti de la majorité présidentielle nationale apporté à Tong Sang depuis 2008 en faisant de son parti son extension officielle dans l'archipel, statut qui avait à l'origine appartenu auTahoeraa huiraatira jusqu'à son alliance avec les indépendantistes, alors jugée « contre nature » parPatrick Devedjian, en février 2008, et cela bien que To Tatou Ai'a soit lui-même alors associé à l'UPLD d'Oscar Temaru[15].
Signe de l'instabilité persistante de la situation politique enPolynésie française, une nouvellemotion de défiance contre le gouvernement d'Oscar Temaru, couplée à la candidature pour lui succéder de Gaston Tong Sang, est votée le par 29 voix sur 56 votants (l'absent étantGaston Flosse, en détention provisoire au centre pénitentiaire de Nuutania), soit les 13 deTo Tatou Ai'a, les 6 îliens deTe Mana o te Mau Motu et 10 sur les 11 duTahoeraa huiraatira[16].
Gaston Tong Sang a notamment critiqué les jours précédents le projet de budget pour 2010 d'Oscar Temaru, notamment sa volonté de créer une taxe intérieure de solidarité, farouchement combattue par Gaston Tong Sang[17]. L'alliance renouée avec son ancien parti, leTahoeraa huiraatira, semble également être favorisée par la mise à l'écart relative deGaston Flosse due à ses ennuis judiciaires et sa succession à la tête du parti orange d'Édouard Fritch avec qui Gaston Tong Sang entretient des relations moins conflictuelles[18]. Il dispose, quoi qu'il en soit, d'une majorité particulièrement faible de 30 élus, dont Gaston Flosse sur 57.
L'élection d'Oscar Temaru comme président de l'Assemblée le marque le début d'une nouvelle crisepolitique en Polynésie française. Gaston Tong Sang envisage une dissolution anticipée, refusée par le gouvernement français. Le leader indépendantiste parvient à réunir une nouvelle majorité à l'Assemblée de la Polynésie, 30 voix sur 57, et dépose une motion de censure à l'encontre de Gaston Tong Sang le1er avril2011. Gaston Tong Sang est renversé pour la troisième fois et Oscar Temaru redevient président de la Polynésie française[19].
Désigné comme candidat par le Tapura Huiraatira, il est éluprésident de l'Assemblée de la Polynésie française le avec 38 voix contre 11 voix pour la candidate duTahoeraa Huiraatira[20].