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Gaston Eyskens

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Pour les articles homonymes, voirEyskens.

Gaston Eyskens
Illustration.
Gaston Eyskens (1969)
Fonctions
Premier ministre de Belgique

(4 ans, 6 mois et 9 jours)
MonarqueBaudouin
GouvernementEyskens IV etV
CoalitionPSC -CVP -PSB
PrédécesseurPaul Vanden Boeynants
SuccesseurEdmond Leburton

(2 ans, 9 mois et 30 jours)
MonarqueBaudouin
GouvernementEyskens II,III etIII
CoalitionPSC-CVP(1958)
PSC-CVP – Libéral(1958-1961)
PrédécesseurAchille van Acker
SuccesseurThéo Lefèvre

(9 mois et 28 jours)
MonarqueCharles de Belgique(régent)
Léopold III(roi)
GouvernementEyskens I
CoalitionPSC-CVP – Libéral
PrédécesseurPaul-Henri Spaak
SuccesseurJean Duvieusart
Biographie
Nom de naissanceGaston François Marie Eyskens
Date de naissance
Lieu de naissanceLierre (Belgique)
Date de décès (à 82 ans)
Lieu de décèsLouvain (Belgique)
Nationalitébelge
Parti politiquePSC-CVP
CVP
ConjointGilberte De Petter
EnfantsMark Eyskens
Erik Eyskens
Diplômé deUniversité catholique de Louvain
ProfessionProfesseur d'université
ReligionCatholicisme

Image illustrative de l’article Gaston Eyskens
Premiers ministres de Belgique
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Le vicomteGaston Eyskens est unhomme d'Étatbelge né le àLierre et décédé àLouvain le[1],[2],[3],[4].

Professeur à l'Université catholique de Louvain (1931), il commence sa carrière politique en tant que député du Parti catholique pour l'arrondissement deLouvain en 1939. Plusieurs fois ministre des Finances en 1945 puis en 1947 et une fois encore en 1965 (dans les gouvernements de MessieursAchille van Acker,Paul-Henri Spaak etPierre Harmel), il est nomméministre d'État en 1963.

En 1949, pendant laQuestion royale, il forme son premier gouvernement en coalition avec leslibéraux qui ne tient que jusqu'en 1950. Revenu à la tête d'un gouvernement en juin 1958, d'abord avec uniquement des membres du PSC-CVP puis à partir de novembre en coalition avec le Parti Libéral. Avec lePacte scolaire, son gouvernement a jeté les bases de la paix en matière d'enseignement. Autres moments importants de sa carrière politique : les lois d'expansion de 1959 et l'indépendance duCongo le., il remanie son gouvernement en septembre 1960 et à la suite des réactions négatives (notamment les grèves) contre la «Loi unique» qui font tomber son gouvernement en mars 1961. Entre 1968 et 1972, il est à nouveau Premier ministre, dans une coalition entre Sociaux-Chrétiens et Socialistes. Là, Il mena à bien le grand projet de révision de laConstitution. Tombé fin de l'année 1971 et après les élections législatives du 7 novembre 1971, il préside une dernière fois le gouvernement à partir entre le jusqu'au 22 novembre de la même année. Ce gouvernement a été contraint de s'incliner devant la polémique entourant l'article 3 (ancien article 107quater) de laConstitution (issu de la réforme de 1969-1971) et le problème deFourons.

Leroi Baudouin lui confère le titre devicomte (transmissible par ordre de primogéniture) le.

Biographie

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Famille

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Gaston Eyskens est le fils d’Antonius Frans Eyskens (1875-1948), représentant des ventes dans une entreprise familiale pour l’industrie textile, et de  Maria Voeten (1872-1960). En 1931, il se marie avec Gilberte De Petter (1902-1981) avec qui il aura deux enfants :Mark Eyskens, qui est Premier ministre deBelgique du au et Erik Eyskens né àLouvain le et décédé en 2008[5].

Études et engagement politique

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Il fait ses études secondaires à la Koninklijk Atheneum deLouvain,  où il ne suit pas le cours de religion[6]. À dix-huit ans, à la fin de ses études secondaires, il se convertit au catholicisme[6], religion à laquelle il est fidèle tout au long de sa vie[7]

En 1923 il passe le concours pour entreprendre des études de sciences commerciales et consulaires à la Katholieke Universiteit Leuven. Il suivit également des cours à la faculté de Sciences politiques et sociales[8].

Déjà étudiant, Gaston Eyskens voue un grand intérêt pour la politique et en particulier, lemouvement flamand. Il est notamment membre de laKatholiek Vlaams Hoogstudentenverbond (KVHV). Il entre en tension avec l’épiscopat, qui est très peu porté sur la cause flamande, et aussi avec les organisations étudiants belgicisistes. Bien qu’il participe aux activités du KVHV, il n’est pas pour autant attiré par lenationalisme flamand. Il trouve levolksnationalisme, le nationalisme populaire trop étroit et trop limité. Les questions qui intéressent le plus Gaston quand il est étudiant sont les problèmes internationaux et la coopération entre les peuples[9]

Il plaide pour une paix universelle et soutient l’idée d’une coopération européenne. Il y voit un moyen pour l’Europe de devenir plus forte tant politiquement qu’économiquement. En 1926, voit le jour unmouvement paneuropéen dontRichard Coudenhove-Kalergi est le fondateur. Eyskens devient l’un de ses adeptes. À la suite de ses préoccupations internationales, lors de ses études, il entre en contact avec l’Union Belge pour laSociété des Nations. Il y rencontre par exemplePaul Struye etHenri Rolin[10] .

C’est sur les instances d’Albert-Edouard Janssen (l’un de ses professeurs à la faculté, qui l’entraine plus tard à Genève pour des négociations monétaires[6]) qu'il fonde, à l’Université de Louvain, durant l’année académique de 1929, l’Association des étudiants flamands de la Société des Nations, dans laquelle il organise principalement des conférences sur divers problèmes internationaux[10]. Au vu de son engagement considérable auprès de l’Union belge pour la Société des Nations, Albert-Edouard Janssen, en sa qualité de président de l’Union fait de Gaston son secrétaire. À la suite de cela, il a l’occasion d’assister aux assemblées générales de la Société des Nations depuis la tribune, d’où il peut entendre les discours des ministres des Affaires étrangères[10]

En 1926, Gaston Eyskens est sélectionné pour poursuivre ses études auxÉtats-Unis, où il obtient le titre deMaster of Science à la Colombia University deNew York. De retour àLouvain, il poursuit ses études en sciences économiques et obtient le titre de doctorat en sciences commerciales en 1930. Un an après, il obtient également le titre de doctorat en sciences politiques et sociales. La même année, il devient assistant à l’Institut pour Sciences économiques et termine comme professeur à la Katholieke Universiteit Leuven en 1934 où il enseignera jusqu’en 1975[11].

Eyskens est également préoccupé par les problèmes sociaux. Il est membre du Cercles d’études sociales des étudiants flamands[10]. Dans le cadre de ce groupe d’étude, il prend connaissance de la« Vaarstraat », le quartier général duMouvement ouvrier chrétien àLouvain[10]

Gaston Eyskens

En 1930, il est d’autant plus engagé dans le mouvement ouvrier chrétien du fait de son activité parallèle d’enseignant à l’École sociale des travailleurs chrétiens. En apprenant à connaitre des élèves de conditions sociales différentes dans les villages flamands, il prend conscience de la nécessité d’établir un système social qui garantit de bonnes conditions de vie à un grand nombre d’individus. Gaston garde cette volonté tout au long de sa vie politique[10]

Il se rallie au Christene Volkspartij – Parti Social-chrétien (C.V.P. - P.S.C.).

Débuts en politique

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À la suite des élections législatives du, il entre dans le Mouvement ouvrier chrétien grâce à ses contacts. La même année, il se voit proposer la fonction de député suppléant de Louvain[12]. Gaston accepte la proposition malgré le fait que le recteur de l’UCLouvain lui a demandé de choisir entre son investissement dans l’université et son entrée dans le Mouvement ouvrier[13]. Il devient ensuite président de l’Algemeen Christelijk Werknemersverbond (ACW) pour l’arrondissement de Louvain, membre du Conseil central national et du Comité national de l’ACW. Grâce à ses contacts dans ce mouvement, il peut participer aux rencontres de l’Union internationale des chrétiens démocrates[13].

Eyskens est d’abord nommé enchef de cabinet du ministrePhilip Van Isacker au Travail et à la Prévoyance sociale[13]. Cependant, il ne reste que quelques mois au sein du cabinet de Van Isacker car legouvernement de Brocqueville démissionne le[13].

Dans legouvernement Theunis, Eyskens reste au Travail et à la Prévoyance sociale et il devient le chef de cabinet du ministreEdmond Rubbens[14].

En 1939, Eyskens devient représentant de la ville deLouvain, poste qu'il conserve jusqu'en 1965.

Seconde guerre mondiale[15]

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Pendant l’entre-deux-guerres, il fait déjà partie du monde politique. Il a été nommé chef de cabinet du ministre du Travail, membre du Conseil supérieur des Finances et est professeur à l’UCLouvain[16]. Aux élections législatives du, Eyskens est élu en tant que député pour l’arrondissement deLeuven. Il est également secrétaire du « Katholieke Vlaamse Kamergroep ». 

Sous l’occupation allemande, Gaston Eyskens reste en Belgique. Mais 15 jours avant l’invasion, il prend la route pour la France accompagné de sa famille[17]. ÀLimoges, il prend part à des réunions parlementaires[18]. Le, comme la plupart des membres du gouvernement, il vote la motion « flétrissant la capitulation dontLéopold III a pris l’initiative et dont il porte la responsabilité devant l’histoire »[18]. Plus tard, Eyskens regrettera ce choix. Il dira qu’il a été impressionné par les propos tenus àWynendaele et que son choix s’explique également par la grande confiance qu’il avait enPierlot. Après la guerre, Eyskens présente ses excuses au Roi[19]. Il rentre en Belgique au mois de. Gaston Eyskens veut reprendre son activité d’enseignant mais il en est empêché. Il est interdit d’enseignement par les Allemands pendant deux ans[20]. Cependant, il n'est finalement suspendu que pour quelques mois[21]

Durant laSeconde Guerre mondiale, il a, entre autres, régulièrement pris part à des réunions clandestines avec des gens de confiance de l’ACW et participe discrètement à laRésistance. Il a notamment une longue discussion avec leCardinal van Roey. Celui-ci confie à Eyskens la charge d’exercer son influence sur ses étudiants flamands afin d’éviter que ceux-ci penchent vers lacollaboration[22]. A la fin de la guerre, il participe, en outre, à de nombreuses réunions, toujours clandestines, ayant conduit à la fondation duParti social chrétien (CVP-PSC)[22] et collabore à la préparation de réformes financières d’après-guerre comme « l’opérationGutt »[23].

Durant toute la Seconde Guerre mondiale, il a l’image d’un patriote irréductible[23] . Cette position peut s’expliquer par le fait que son père avait combattu, de son propre gré, durant laPremière Guerre mondiale. Cet engagement, et la guerre en général, lui laissent une impression considérable. À la suite de cela, il garde une véritable haine du militarisme allemand[24]

En 1949, à lalibération de la Belgique, il participe directement au pouvoir politique restauré[23]. Sa compétence en matière monétaire lui permet d’obtenir le poste de Ministre des Finances durant legouvernement Van Acker 1 (12.02.1945-02.08.1945)[25].

Ministre

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Le, Gaston Eyskens est nommé Ministre des Finances au sein du Gouvernement Van Acker I, poste qu'il occupe jusqu'au. Il retrouve ce poste du au au sein desGouvernements Spaak III &IV.

Il forme le leGouvernement Gaston Eyskens I, coalition sociale-chrétienne/libérale qui dure jusqu'au. Il doit alors gérer la question du retour du roiLéopold III sur le trône.

À l'issue de son mandat de premier ministre, Eyskens devient Ministre des Affaires économiques au sein duGouvernement Duvieusart (). L'alternance politique le fait alors entrer dans l'opposition.

Rappelé au poste de premier ministre, il compose legouvernement Eyskens II le, gouvernement social-chrétien qui dure jusqu'au et qui est suivi par legouvernement Eyskens III, coalition sociale-chrétienne/libérale qui gère l'indépendance du Congo belge.

Ce gouvernement dure jusqu'au ; à cette date, le gouvernementest remanié (gouvernement Eyskens III) et dure jusqu'au.

Eyskens devient ensuite Ministre des Finances du au au sein duGouvernement Harmel.

Il forme ensuite lesGouvernements Gaston Eyskens IV (du au) etGouvernement Gaston Eyskens V (du au). Ce dernier gouvernement signe la fin de sa carrière politique, il remet sa démission le.

Sénateur

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Il est sénateur deLouvain de 1965 à 1973[26],[2].

Blason de la famille Eyskens

Hommage

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Gaston Eyskens est un homme politique important enBelgique. Il traverse de grandes périodes de troubles: laSeconde Guerre mondiale, laQuestion royale, les grandes grèves d'hiver, l'indépendance du Congo belge, la fédéralisation de l'état belge, etc.

Après sa mort, de nombreuses personnes et institutions commencent à manifester un certain intérêt pour ses archives et sa documentation. Gaston Eyskens a laissé une lettre à sonfils lui demandant que ses écrits soient regroupés. C’est ainsi que voient le jour ses Mémoires[27]

Leo Tindemans,Herman Van der Wee, Robert Vandeputte etPierre Harmel rendent hommage à Eyskens en parcourant tout le long de sa vie politique, ses cinquante ans d’histoire économique et l’assainissement monétaire d’après-guerre[28], lors d’un colloque d’hommage organisé le à Bruxelles[29]

Pour son efficacité politique leroi Baudouin lui a conféré le titre de vicomte.

En 1963 il est nommé ministre d'état[30].

Distinctions

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Mandats gouvernementaux

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Ministères 

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Gaston Eyskens a été quatre fois ministre[33],[2] :

Premier ministre

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Gaston Eyskens est cinq foispremier ministre de Belgique, à la tête de six gouvernements.

Gouvernement Gaston Eyskens I du au, coalition sociale-chrétienne/libérale;
La grande problématique de cette période est celle de laQuestion royale. Quand les Américains délivrent le roiLéopold III, la question se pose de savoir si oui ou non il peut revenir sur le trône. Les socialistes sont contre, les libéraux divisés et les catholiques sont pour[34]. Gaston Eyskens, quant à lui, a pris du recul et émet des réserves face à cette question. Il ne participe pas aux débats ayant lieu au parlement et se fait remarquer pour ses absences aux manifestations[35]. Même s’il n’est pas vraiment impliqué dans cette question, en tant que Premier ministre, il doit présider laconsultation populaire sur la Question royale[36]. Pour Eyskens, la consultation serait favorable au retour duroi si celle-ci obtenait un pourcentage raisonnable de votes positifs dans tout le pays. Au contraire, les libéraux exigent une majorité dans lestrois régions du pays[37]. C’est en qualité de Premier ministre qu’Eyskens entreprend une consultation populaire. Le, 57,68% de la population se prononce pour le retour du roi[5]. Cependant ceci met le conflit communautaire en exergue car laFlandre, étant majoritaire, est pour le retour du roi, alors que laWallonie, minoritaire, est contre son retour. Ce conflit engendre la dissolution du parlement, ce qui donne lieu à des élections anticipées[38]
Gouvernement Gaston Eyskens II du au, social-chrétien;
Après quatre ans dans l’opposition, Eyskens revient au sein du gouvernement. Il est nommé formateur et appelé à former une nouvelle coalition. Il dispose d'une majorité absolue au sein de laChambre mais pas auSénat. Sa tentative de former unecoalition avec lessocialistes et leslibéraux se solde par un échec. Le, Eyskens décide donc de former un gouvernementPSC-CVP homogène[39]. La problématique centrale de cegouvernement est celle duPacte scolaire. La Commission permanente du Pacte scolaire a reçu l’ordre de transposer le contenu de ce pacte dans une loi. Cependant, un accord doit d’abord être conclu entre les trois grands partis. Des négociations aboutissent à cet accord le[40]. Le même jour, le gouvernement Eyskens II, annonce sa future démission. Le, Gaston Eyskens se retire pour laisser la place au ministre de l’instruction publique,Maurice Van Hemelrijck qui réussit à faire adopter le Pacte scolaire[41]. Simultanément, se forme un gouvernement PSC-Libéral. Le gouvernement Eyskens II ne dure donc que quelques mois[42]
Le Pacte scolaire est approuvé par la Chambre le et par le Sénat le, date à laquelle il est promulgué. Ce texte mentionne l’obligation pour l’état de créer des écoles neutres là où elles n’existent pas encore. Pour que la population ait le choix entre l’enseignement catholique et celui de l’Etat[11]
Gouvernement Gaston Eyskens III du au, coalition sociale-chrétienne/libérale;
Création d’un gouvernement composé d’une coalitionCVP-PSC/LP-PL: Eyskens-Lilar. Pendant son mandat, la politique est d’abord axée sur l’économie du pays. Les crises wallonnes du charbon et les fermetures des mines sont la cause de grandes crises dans leBorinage en 1959. EnFlandre également les ouvriers font la grève pour protester contre la fermeture des entreprises de textile. En 1960 le climat s’apaise avec le pacte social conclu le.
La question duCongo est une problématique majeure pour le gouvernement Eyskens[43]. Lors de son troisième mandat en tant que Premier ministre, il doit affronter cette problématique qu’il sait inévitable[44]. Eyskens souligne l’impératif de s’attarder sur l’avenir politique du Congo. Il décide alors d’entreprendre des changements radicaux concernant la politique coloniale. Le but final de ces réformes est d’atteindre l’indépendance totale vis-à-vis de la Belgique[45]. Plus tard, son gouvernement annonce le, une prochaine déclaration primordiale pour l’avenir politique du Congo, qui est suivie par destroubles sanglants àLéopoldville[45]. Les partis politiques belges exigent que la déclaration se fasse immédiatement pour mettre fin aux émeutes. Gaston Eyskens accepte cette requête[45]. La déclaration gouvernementale du acquiert un poids conséquent à la suite des incidents de Léopoldville[45]. Il présente la déclaration devant la Chambre. Son plus grand souhait est de mettre en place une démocratie qui mènerait vers l’indépendance[45]. Faisant partie du cabinet, Gaston Eyskens est l’un des premiers à être informé du discours royal du et à en prendre la responsabilité politique[45]. Gaston Eyskens envisage trois possibilités pour le gouvernement. La première solution consiste à installer une assemblée constituante. Selon lui, cette solution donne l’image d’une Belgique lâchant le Congo. La deuxième, est d’établir immédiatement un gouvernement congolais provisoire. La troisième possibilité est de respecter la déclaration du. Il opte pour cette dernière. Selon lui, l’indépendance doit être progressive[46]. Lors de laTable ronde du, Eyskens prononce lui-même le discours d’ouverture[47]. On y fixe la date d’indépendance. Le lendemain, le roi convoque leConseil de la Couronne[47]. Eyskens prend la parole après le roi. Dans son discours, il met l’accent sur le futur du Congo. Il rappelle la nécessité de concrétiser les relations entre la Belgique et le Congo dans un traité[47]. Eyskens est satisfait des résultats de la Table ronde[47]. Enfin, il précise que le temps ducolonialisme est définitivement passé[47]
Le Premier ministre congolaisPatrice Lumumba signe la déclaration d'indépendance du Congo aux côtés du Premier ministre belge Gaston Eyskens
Il quitte la Belgique pour Léopoldville le afin d’assister aux cérémonies de l’indépendance[48]. Le jour suivant, il signe le Pacte d’amitié, d’assistance et de coopération entre la Belgique et le Congo. Puis il signe la déclaration d’indépendance du Congo, le 30 juin 1960. Il rentre en Belgique le jour même[48].
Les 6 et, des difficultés apparaissent au sein de laForce publique. Il dit « ce sont là de petites convulsions inévitables dans un jeune état »[48]. Plus tard, quand la situation s’envenime, on lui reproche vivement cette déclaration. Le, des incidents graves ont lieu. Quand les violences éclatent, le gouvernement décide d’envoyer des renforts militaires. Il affirme que l’objectif de la Belgique n’est aucunement politique mais uniquement dans le but de sauver les ressortissants belges[49]. Cette décision est fortement critiquée par lesNations unies à tel point que le gouvernement Eyskens envisage la démission. Sa position est considérablement affaiblie. Il opte finalement pour le maintien du gouvernement[50]
Gouvernement Gaston Eyskens III (remanié) du au, coalition sociale-chrétienne/libérale;
La loi d’expansion économique, de progrès social et de redressement financier, dite « loi unique », fait partie du plan d’assainissement budgétaire conduit par Gaston Eyskens dans les années 1960[51]. Cette loi est le fruit de conversations entre Eyskens et Vanaudenhove,van HoutteVan der Schueren,Vanden Boeynants[52]. Elle amène Gaston Eyskens à lutter sur plusieurs fronts : contre les libéraux et les catholiques qui sont contre le précompte sur les revenus mobiliers à l’impôt[52] et contre lessocialistes qui provoquent lesgrandes grèves d’hiver de 1960-1961[53]. La loi unique est votée malgré une période de grèves qui dure plus d’un mois[54]. Le gouvernement Eyskens III (remanié) tient bon. Lors des élections du le CVP connait une grave défaite[55], ce qui sonne la fin du gouvernement Eyskens.
Gouvernement Gaston Eyskens IV du au, coalition sociale-chrétienne/socialiste;
Le gouvernement social-chrétien-socialiste de Gaston Eyskens juge qu’il est temps de mettre fin auxaffrontements communautaires par des réformes institutionnelles[56]. Déjà à la fin desannées 1970, Eyskens réussit à faire voter une réforme constitutionnelle en obtenant l’appui de l’opposition libérale. Cette réforme créequatre régions linguistiques en Belgique[56], mais il veut aller plus loin. Celui-ci veut mettre fin à l'État unitaire en créanttrois régions[36]. À cette occasion, il crée le « groupe des 28 ». Le « groupe des 28 » n’étant rien d’autre que les partis politiques rassemblés, se réunissant au sein d’un groupe de travail sur la demande de Gaston Eyskens. On y aboutit à d'amples arrangements, mais la question du statut deBruxelles et descommunes de la périphérie pose toujours problème[57]. Le projet de la révision peut se résumer dans cette formule attribuée à Gaston Eyskens :  « La Belgique de papa a vécu »[57]. Le 18 février 1970, le Premier ministre Gaston Eyskens peut tenir son célèbre discours à la Chambre des représentants : « l’État unitaire, tel que les lois le régissent encore dans ses structures et dans son fonctionnement est dépassé par les faits. Les Communautés et les Régions doivent prendre leur place dans les structures rénovées de l’État, mieux adaptées aux situations spécifiques du pays »[58][59]
Durant cette période il réussit tant bien que mal à mener à bien larévision de la constitution de 1970 qui crée trois régions en Belgique[60] : laRégion flamande, laRégion wallonne et laRégion de Bruxelles-Capitale[2]. A la demande du Gouvernement, leParlement est dissous huit mois avant la date des élections. Eyskens attribue cette dissolution anticipée à lacrise monétaire, auchômage qui ne cessait d’augmenter et aux problèmes desFourons[61].
Gouvernement Gaston Eyskens V du au, coalition sociale-chrétienne/socialiste
La difficulté réside ici en l’application de l’article 3 de laConstitution. La difficulté est l’attribution des compétences à ces Régions, surtout en ce qui concerneBruxelles. L’éparpillement des forces politiques rend cette problématique encore plus difficile à résoudre[56]. Les socialistes ne veulent pas travailler avec les libéraux. Mais la véritable source du problème est encore une fois, les problèmes communautaires[62]. Eyskens ne parvient pas à un compromis. Ces difficultés prennent une telle ampleur que Gaston Eyskens prend la décision de présenter la démission de son gouvernement au Roi. Le 22 novembre 1972[63], il annonce qu’il quitte définitivement la vie politique[64]

Galerie

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  • Gaston Eyskens
    Gaston Eyskens
  • Gaston Eyskens à une conférence du gouvernement Benelux dans le bâtiment du Congrès, La Haye, 28 avril 1969
    Gaston Eyskens à une conférence du gouvernement Benelux dans le bâtiment du Congrès, La Haye,
  • De gauche à droite: Joseph Luns (ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas), Piet de Jong (Premier ministre des Pays-Bas), Gaston Eyskens (Premier ministre de Belgique) et Pierre Harmel (ministre des Affaires étrangères de Belgique)
    De gauche à droite: Joseph Luns (ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas), Piet de Jong (Premier ministre des Pays-Bas), Gaston Eyskens (Premier ministre de Belgique) et Pierre Harmel (ministre des Affaires étrangères de Belgique)
  • Le Premier ministre congolais Patrice Lumumba signe la déclaration d'indépendance du Congo aux côtés du Premier Ministre belge Gaston Eyskens
    Le Premier ministre congolais Patrice Lumumba signe la déclaration d'indépendance du Congo aux côtés du Premier Ministre belge Gaston Eyskens
  • La délégation belge, conférence Benelux, La Haye mars 1949
    La délégation belge, conférence Benelux, La Haye

Références

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  62. De Winter 1991,p. 168.
  63. Gaus 1989,p. 424.
  64. Lemaitre 1982,p. 98.

Bibliographie

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Liens externes

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v ·m
SousLéopoldIer
SousLéopoldII
SousAlbert Ier
SousLéopoldIII
SousBaudouin
SousAlbertII
SousPhilippe
v ·m
Gouvernement van Acker I (12 février 1945 - 15 juin 1945)
Sous le règne deLéopold III (régence duprince Charles)
PSB-BSP
Premier ministre et ministre du Charbon
Ministre des Affaires étrangères et du Commerce extérieur
Ministre des Communications
Ministre des Travaux publics
Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale



Achille Van Acker
PL-LP
Ministre sans portefeuille
Ministre de l'Intérieur
Ministre de l'Instruction publique
Ministre de la Défense nationale
Union catholique
Ministre de l'Information
Ministre de la Justice
Ministre de l'Agriculture
Ministre des Finances
Ministre des Colonies
PCB-KPB
Ministre de la Santé publique
Ministre du Ravitaillement
Techniciens
Ministre des Affaires économiques
Ministre des Victimes de la guerre
(← PIERLOT VI) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (VAN ACKER II →)
v ·m
Gouvernement Gaston Eyskens I (11 août 1949 - 6 juin 1950)
Sous le règne deLéopold III (Régence duprince Charles)
Parti social-chrétien
Premier ministre
Ministre des Affaires économiques et des Classes moyennes
Ministre de l'Agriculture
Ministre des Colonies
Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale
Ministre des Affaires étrangères et du Commerce extérieur
Ministre de l'Intérieur
Ministre des Communications
Membre du Conseil des ministres



Gaston Eyskens
Parti libéral
Ministre de la Défense nationale
Ministre de la Justice
Ministre des Finances
Ministre des Travaux publics
Ministre de l’Instruction publique
Ministre de la Santé publique et de la Famille
Ministre de la Reconstruction
Membre du Conseil des ministres
(← SPAAK IV) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (DUVIEUSART →)
v ·m
Gouvernement Duvieusart (8 juin 1950 - 16 août 1950)
Sous le règne deLéopold III (Régence duprince Charles)
Parti social-chrétien
Premier ministre
Ministre des Affaires économiques et des Classes moyennes
Ministre de la Justice
Ministre des Affaires étrangères et du Commerce extérieur
Ministre de l'Intérieur
Ministre des Communications
Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale
Ministre de l'Agriculture
Ministre des Colonies
Ministre de la Défense nationale
Ministre des Finances
Ministre des Travaux publics
Ministre de l’Instruction publique
Ministre de la Santé publique et de la Famille
Ministre de la Reconstruction



Jean Duvieusart
(← GASTON EYSKENS I) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (PHOLIEN →)
v ·m
Gouvernement Gaston Eyskens II (26 juin 1958 - 6 novembre 1958)
Sous le règne deBaudouin
Parti social-chrétien
Premier ministre
Ministre du commerce extérieur
Ministre de l'Agriculture
Ministre de la Défense nationale
Ministre de la Justice
Ministre de l'Intérieur
Ministre de la Santé publique
Ministre des Travaux publics et de la Reconstruction
Ministre des affaires économiques
Ministre des communications
Ministre du travail et de la prévoyance sociale
Ministre des classes moyennes
Ministre de l’Instruction publique
Ministre des finances
Ministre des Affaires étrangères



Gaston Eyskens
(← VAN ACKER IV) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (GASTON EYSKENS III →)
v ·m
Gouvernement Gaston Eyskens III (6 novembre 1958 - 3 septembre 1960)
Sous le règne deBaudouin
Parti social-chrétien
Premier ministre
Ministre de l'Agriculture
Ministre de la Défense nationale
Ministre des communications
Ministre de la prévoyance sociale
Ministre des classes moyennes
Ministre du Congo belge et du Ruanda-Urundi
Ministre des finances
Ministre des Affaires étrangères
Ministre du travail
Ministre des affaires culturelles
Ministre sans portefeuille, chargé des affaires économiques et financières du Congo belge et de Ruanda-Urundi



Gaston Eyskens
Parti libéral
Vice-premier ministre, ministre de l'administration générale et des réformes administratives
Ministre de l'Intérieur
Ministre des Travaux publics et de la Reconstruction
Ministre de la Justice
Ministre de l’enseignement publique
Ministre des affaires économiques
Ministre du commerce extérieur
Technicien
Ministre sans portefeuille chargé des affaires générales en Afrique
(← GASTON EYSKENS II) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (GASTON EYSKENS III (REMANIÉ) →)
v ·m
Gouvernement Gaston Eyskens III (remanié) (3 septembre 1960 - 27 mars 1961)
Sous le règne deBaudouin
Parti social-chrétien
Premier ministre
Ministre de la Coordination économique
Ministre de la Défense nationale
Ministre de l’Éducation publique
Ministre de la Santé publique et de la Famille
Ministre des Communications et de la Coordination sociale
Ministre de la Prévoyance sociale
Ministre des Classes moyennes
Ministre des Finances
Ministre des Affaires étrangères
Ministre des Affaires africaines
Ministre de l'Emploi et du Travail
Ministre de l'Agriculture
Ministre-sous-secrétaire d'État aux Postes, Télégraphes et Téléphones
Ministre-sous-secrétaire d'État aux Affaires culturelles



Gaston Eyskens
Parti libéral
Vice-président du Cabinet etministre de l'Intérieur
Ministre de la Justice
Ministres de la Coordination des Réformes institutionnelles
Ministre des Travaux publics et de la Reconstruction
Ministre de l’Instruction publique
Ministre des affaires économiques
Ministre du commerce extérieur
Ministre-sous-secrétaire d'État au Budget
Ministre-sous-secrétaire d'État à l’Énergie
(← GASTON EYSKENS III) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (LEFÈVRE →)
v ·m
Gouvernement Harmel (28 juillet 1965 - 19 mars 1966)
Sous le règne deBaudouin
Parti social-chrétien
Premier ministre, chargé de la Coordination de la Politique scientifique
Ministre des Finances
Vice-Premier ministre, chargé de la Coordination de la Politique sociale
Ministre de la Justice
Ministre de l'Agriculture
Ministre de la Défense nationale
Ministre de l'Emploi et du travail
Ministre des Communications
Ministre de la Santé publique
Ministre des Travaux publics
Ministre de la Famille et du Logement
Ministre des Classes moyennes
Ministre-secrétaire d'État pour la Culture néerlandaise
Ministre-secrétaire d'État pour la Coopération au Développement et le Commerce extérieur, adjointaux Affaires étrangères
Ministre-secrétaire d'État de la Culture française



Pierre Harmel
Parti socialiste belge
Vice-Premier ministre, chargé de la Coordination de la Politique économiqueet ministre au Ruanda-Urundi
Ministre des Affaires étrangères, chargé de la Coordination de la Politique étrangère
Vice-Premier ministre, chargé de la Coordination de la politique de l'Infrastructure
Ministre des PTT
Ministre de l’Éducation publique
Ministre de l'Intérieur
Ministre des Affaires économiques
Ministre de la Prévoyance sociale
Ministre-secrétaire d'État des Affaires européennes, adjoint aux Affaires étrangères
Ministre-secrétaire d'État, adjoint au Premier ministre pour la Fonction publique
Ministre-secrétaire d'État, adjoint à l'Éducation nationale
Ministre-secrétaire d'État, adjoint aux Finances
(← LEFÈVRE) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (VANDEN BOEYNANTS I →)
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