Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Gaston Doumergue

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirDoumergue.

Gaston Doumergue
Illustration.
Portrait officiel de Gaston Doumergue (1924).
Fonctions
Président du Conseil des ministres

(8 mois et 30 jours)
PrésidentAlbert Lebrun
GouvernementDoumergue II
LégislatureXVe(Troisième République)
CoalitionAD-RI-RRRS-PRS-FR
PrédécesseurÉdouard Daladier
SuccesseurPierre-Étienne Flandin

(5 mois et 24 jours)
PrésidentRaymond Poincaré
GouvernementDoumergue I
LégislatureXe(Troisième République)
CoalitionRRRS-RI-SI-RG-UR
PrédécesseurLouis Barthou
SuccesseurAlexandre Ribot
Président de la République française

(7 ans)
Élection13 juin 1924
Président du ConseilÉdouard Herriot
Paul Painlevé
Aristide Briand
Raymond Poincaré
André Tardieu
Camille Chautemps
Théodore Steeg
Pierre Laval
PrédécesseurAlexandre Millerand
SuccesseurPaul Doumer
Président duSénat

(1 an, 3 mois et 22 jours)
PrédécesseurLéon Bourgeois
SuccesseurJustin de Selves
Ministre des Colonies

(2 ans, 6 mois et 22 jours)
PrésidentRaymond Poincaré
Président du ConseilRené Viviani
Aristide Briand
GouvernementViviani II
Briand V etVI
PrédécesseurMaurice Raynaud
SuccesseurAndré Maginot

(2 ans, 7 mois et 17 jours)
PrésidentÉmile Loubet
Président du ConseilÉmile Combes
GouvernementCombes
PrédécesseurAlbert Decrais
SuccesseurÉtienne Clémentel
Ministre des Affaires étrangères

(23 jours)
PrésidentRaymond Poincaré
Président du ConseilRené Viviani
GouvernementViviani I
PrédécesseurRené Viviani
SuccesseurThéophile Delcassé
Ministre de l'Instruction publique et
des Beaux-arts

(2 ans, 9 mois et 30 jours)
PrésidentArmand Fallières
Président du ConseilGeorges Clemenceau
Aristide Briand
GouvernementClemenceau I
Briand I
PrédécesseurAristide Briand
SuccesseurMaurice-Louis Faure
Ministre du Commerce et de l'Industrie

(1 an, 9 mois et 21 jours)
PrésidentArmand Fallières
Président du ConseilFerdinand Sarrien
Georges Clemenceau
GouvernementSarrien
Clemenceau I
PrédécesseurGeorges Trouillot
SuccesseurJean Cruppi
Titulaire du fauteuil 3 de la Section 6
de l'Académie des sciences morales
et politiques

(3 ans)
PrédécesseurFernand Laudet
SuccesseurÉtienne Bandy de
Nalèche
Sénateur français

(14 ans, 3 mois et 11 jours)
CirconscriptionGard
SuccesseurFrédéric Desmons
Député français

(16 ans, 9 mois et 11 jours)
Élection31 décembre 1893
Réélection8 mai 1898
27 avril 1902
6 mai 1906
CirconscriptionGard
LégislatureVIe,VIIe,VIIIe etIXe(Troisième République)
Groupe politiqueRRRS
PrédécesseurÉmile Jamais
SuccesseurHubert Rouger
Biographie
Nom de naissancePierre Paul Henri Gaston Doumergue
SurnomGastounet
Date de naissance
Lieu de naissanceAigues-Vives (Gard)
Date de décès (à 73 ans)
Lieu de décèsAigues-Vives (Gard)
Nature du décèsEmbolie pulmonaire
SépultureCimetière d'Aigues-Vives
NationalitéFrançaise
Parti politiqueParti radical
ConjointJeanne Gaussal
Diplômé deFaculté de droit de Paris
ProfessionAvocat
Juge de paix
ReligionProtestantisme

Image illustrative de l’article Gaston Doumergue
Présidents de la République française
modifier 

Gaston Doumergue, né le àAigues-Vives (Gard) et mort le dans la même ville, est unhomme d'Étatfrançais. Il estprésident de la République française du au.

Chargé d'importants portefeuilles ministériels, il est, une première fois, nomméprésident du Conseil en1913, mais est contraint de laisser le pouvoir quelques mois après sa nomination. Éluprésident du Sénat en 1923, il est l'année suivante éluprésident de la République pour un mandat de sept ans ; il succède àAlexandre Millerand, démissionnaire.

À l'issue de son mandat, refusant de concourir à sa succession, Doumergue se retire mais préside ensuite ungouvernement d'union nationale lors de la crise créée par lesémeutes du 6 février 1934.

Situation personnelle

[modifier |modifier le code]

Origines protestantes

[modifier |modifier le code]

Gaston Doumergue est issu d'une famille d'agriculteursprotestante languedocienne relativement modeste. Son père, Pierre Doumergue, est propriétairevigneron àAigues-Vives. Sa mère, Françoise Pattus[i 1], l'élève dans la foi protestante[c 1] et l'admiration des idées républicaines[a 1],[1].

Il est le grand-oncle de la dramaturgeColette Audry[2] et de la réalisatrice de filmsJacqueline Audry.

Gaston Doumergue est scolarisé au lycée de garçons deNîmes, futurlycée Alphonse-Daudet[3].

Élève brillant, il affirme avoir appartenu à la« génération de la revanche, animée d'une belle ardeur patriotique », après ladéfaite de 1870[i 2].

Rien ne le destine à la politique mais un de ses ancêtres était activement engagé dans les affaires communales. En 1836 son grand-père avait refusé sa nomination comme maire du village en raison de la modestie de sa fortune à cette époque où le suffrage était censitaire[i 3].

Magistrature

[modifier |modifier le code]

Après une licence et un doctorat de droit à lafaculté de droit de Paris, il s'inscrit en 1885 au barreau de Nîmes et participe au procès retentissant du député-maire socialiste de NîmesNuma Gilly[4],[a 2] (poursuivi pour avoir accusé de corruption - mais sans preuves tangibles - la majorité des membres de la commission du budget) avant d'entrer en 1890 dans la magistrature et être affecté en tant que substitut àHanoï, enIndochine[5].

Son séjour est bref car à la mort de son père en 1891, il revient en métropole[a 3],[note 1], avant d'être nomméjuge de paix enAlgérie française, dans le canton d'Aïn El Arbaa[6].

Parcours politique

[modifier |modifier le code]

Débuts au Parlement (1893-1901)

[modifier |modifier le code]

En 1893, Gaston Doumergue revient dans son lieu de naissance àAigues-Vives. Encouragé par sa mère qui suit pas à pas sa carrière[i 4], il se porte candidat à une élection législative partielle en décembre 1893, destinée à pourvoir avant l'ouverture de la prochaine session parlementaire le siège d'Émile Jamais, ami de longue date, certes réélu enaoût 1893 mais mort subitement le.

Gaston Doumergue.

Gaston Doumergue est élu députéradical deNîmes, battant au second tour, avec 10 101 voix, le maire deNîmes,Gaston Maruéjol, qui n'en obtient que 24[7],[a 4],[c 1].

Il assiste au banquet donné àLyon par le présidentSadi Carnot le lors duquel ce dernier est mortellement poignardé par l'anarchiste italienCaserio. Cet événement lui fait prendre conscience du sérieux et du danger de l'exercice du pouvoir[a 5].

Gaston Doumergue est réélu député le, au premier tour duscrutin, par 11 514 voix contre le conservateur Albert de Nesmes-Desmarets. Très impliqué dans la politique coloniale de la France, ses interventions à la tribune sont bien accueillies sur les bancs de gauche, car il reproche aux gouvernements successifs leurinterventionnisme militaire[c 1], notamment l'occupation deMadagascar[j 1]. Dès 1894, il avait dénoncé la« bienveillante indifférence et non la sympathie prononcée » de l'opinion publique vis-à-vis des dérapages de la politique coloniale, masquant selon lui des pillages dans les territoires conquis et une certaine violence de l'administration[j 2].

Ses convictions laïques et républicaines lui font prendre fait et cause pour lecapitaineAlfred Dreyfus. Ses mandats successifs sont aussi l'occasion pour lui de défendre les petits producteurs agricoles. Son influence au sein de la gauche grandit. Gaston Doumergue est élu député pour la troisième fois le, dès le premier tour.

Franc-maçon depuis 1901, Gaston Doumergue a été initié au sein de la logeL'Écho du Grand Orient à l'Orient de Nîmes,Grand Orient de France[8].

Portefeuilles ministériels (1902-1910)

[modifier |modifier le code]

Sous la présidence d'Émile Loubet, Gaston Doumergue est nomméministre des Colonies dans legouvernement dirigé par Émile Combes, de 1902 à 1905.

Il sera ministre sans interruption de1906 à1910, d'abord au Commerce et à l'Industrie, où il crée la direction de la marine marchande, puis à l'Instruction publique et aux Beaux-Arts, à partir de 1908, en remplacement d'Aristide Briand. À ce titre, Gaston Doumergue prononce le un discours, au nom dugouvernement, lors dutransfert des cendres d'Émile Zola auPanthéon, louant l'« héroïsme » de l'écrivain[j 3], de même qu'il a, le précédent, défendu l'organisation de la cérémonie de translation à la tribune de l'Assemblée, contre lesanti-dreyfusards[9].

Fervent partisan de l'école laïque, il déclenche laguerre scolaire la plus violente de l'histoire de France en déposant en juin 1908 deux projets de« défense laïque » visant à punir les familles qui empêchent leurs enfants de suivre un enseignement, mêmeanticatholique. Il reçoit à cette occasion du polémisteÉdouard Drumont le surnom d'« échappé de laSaint-Barthélemy »[10]. Dans le domaine scolaire, Gaston Doumergue plaide en faveur de l'enseignement de l'arabe enAlgérie[11].

Gaston Doumergue devient par ailleurs vice-président de la Chambre des députés durant une année, de à, entre ses deux ministères. En 1910, il est élu sénateur du Gard[12], après le décès deFrédéric Desmons. Gaston Doumergue est réélu en 1912 et en 1921[13].

Premier gouvernement (1913-1914)

[modifier |modifier le code]
Gaston Doumergue,président du Conseil.

Du au, il estprésident du Conseil etministre des Affaires étrangères à la demande du présidentPoincaré, qui cherche en Doumergue un conciliateur capable de former un cabinet « d'entente républicaine »[a 6]. Dès lors, il s'attache à concilier les revendications duparti radical et l'intérêt du pays, dans un horizon international qui s'obscurcit : l'homme d'État prend le pas sur l'homme de parti[a 7],[c 2]. Gaston Doumergue doit défendre laloi du service militaire de trois ans, qu'il a votée, non sans scrupule, en :« Nul d'entre vous n'attend que nous rouvrions le débat : c'est la loi »[h 1]. La proposition de création d'un impôt sur le revenu par son ministre des financesJoseph Caillaux déclenche une polémique au sein des conservateurs, mais est finalement votée en par un Sénat qui y était hostile depuis cinq ans. L'« affaire Calmette » qui aboutit à la démission du ministre met en difficulté le gouvernement alors que se termine laXe législature et que s'amorce une campagne électorale délicate. Doumergue avait cependant prévenu qu'il ne« resterait en aucun cas après les élections »[a 8].

L'heure est à la politique de réarmement et de resserrement des alliances, que mènent à bien Poincaré et Doumergue[h 2]. Il ne perd pas pour autant de vue la situation internationale et les chancelleries sont continuellement tenues en alerte[a 9]. Leparti radical arrive largement en tête desélections législatives du printemps 1914 et cette majorité de gauche, élue sur le thème de la paix, occasionne au Président un grand embarras pour constituer un cabinet pouvant succéder à Doumergue[h 3]. Ce dernier profite de la fin de ses fonctions pour entreprendre un voyage en Haute-Autriche[a 10].

Le, le jour même de ladéclaration de guerre de l'Allemagne à la France, marquant le début de laPremière Guerre mondiale, le nouveau président du ConseilRené Viviani fait appel à lui pour le remplacer au ministère des Affaires étrangères, lors de la composition de son éphémèrepremier gouvernement. Puis, il est ministre des Colonies dans les gouvernements qui se succèdent du au (gouvernements Viviani II,Briand V etVI). Durant ce mandat, en pleine guerre, il assure la sécurité des possessions françaises et met en place avec le tsarNicolas II de Russie un traité de paix — qui devient cependant caduc à la suite de larévolution d'Octobre.

En, il est éluprésident du Sénat, en remplacement deLéon Bourgeois.

Président de la République (1924-1931)

[modifier |modifier le code]

Élection à la présidence

[modifier |modifier le code]
Gaston Doumergue lors de sa parade d'investiture, en, à bord d'uneRenault 40CV[14].

Sa carrière culmine avec sonélection à laprésidence de la République, le, pour unmandat de sept ans[15]. Cette accession à la tête de l'État est le résultat de plusieurs événements politiques successifs. Les 11 et qui précédent voient la victoire auxélections législatives duCartel des gauches, malgré un nombre de voix supérieur pour la droite et grâce à une loi électorale accordant une prime aux alliances[h 4].Raymond Poincaré,président du Conseil depuis 1922, désavoué, remet sa démission auprésident Millerand. Lescartellistes réclament le pouvoir dans les« moindres rouages de l'administration »[h 5].Paul Painlevé est porté à la tête de la Chambre grâce aux voix du Cartel emmené aussi parBlum,Herriot etBriand, contre le candidat des droites,André Maginot. La nomination deFrançois-Marsal est prise comme une provocation et songouvernement ne tient que deux jours.

Ainsi, la gauche, qui a obligé Alexandre Millerand à démissionner, croit alors pouvoir porterPainlevé à la présidence, mais les modérés déjouent ses ambitions en se reportant massivement sur Gaston Doumergue, qui bénéficie déjà d'une partie des voix de gauche. Il obtient 515 voix sur 815 votants, contre 309 à Painlevé et 21 àCamélinat, premier candidatcommuniste à une élection présidentielle.

Politique intérieure

[modifier |modifier le code]

Sans surprise, il nomme lemaire de Lyon,Édouard Herriot, à la tête dugouvernement et le charge d'établir une politique de changement symbolique pour satisfaire l'électorat[h 6]. L'Étatcartelliste est installé, les présidences des commissions parlementaires étant majoritairement tenues par ses membres, de même que les grands postes de l'administration[h 7]. Le scandale des irrégularités de laBanque de France renverse le gouvernement et Doumergue se résout à nommerPaul Painlevé à laprésidence du Conseil afin de souder les voix radicales et socialistes[h 8], jouant habilement des désignations selon le balancier parlementaire.

Le, Gaston Doumergue proclame l'ouverture officielle desJeux de laVIIIe Olympiade - Paris 1924, lors de la cérémonie d'ouverture se tenant auStade de Colombes, en présence du président duComité international olympiquePierre de Coubertin, des membres du CIO, du président duComité olympique françaisJustinien Clary, des membres du COF, des 44 délégations participantes et de 40 000 spectateurs[16].

Le septennat de Doumergue est marqué par la prospérité de la France d'entre-deux-guerres et lesannées folles, mais aussi par une forte instabilité ministérielle et des difficultés financières engendrées par la chute du franc. Appelé auministère des Finances en,Poincaré instaure une politique d'austérité en ramenant lefranc à sa valeur réelle par une forte dévaluation, ramène la confiance et parvient à doper une économie en berne. Cette politique néo-libérale engendre aussi une période de prospérité économique et financière, à l'heure où les États-Unis sont touchés de plein fouet par l'effondrement boursier de 1929. Les progrès de l'industrie technique, en particulier dans la sidérurgie et l'automobile, contribuent à la croissance du pays. La capacité de production augmente ainsi de 45 % sur la décennie 1920. Pour accompagner ce développement, Doumergue renforce une politique centriste et institue les assurances sociales ouvrières[réf. nécessaire].

En, il se rend dans lesdépartements d'Algérie, sur les terres qu'il a connues dans les premières années de sa carrière, pour les commémorations duCentenaire de l'Algérie française, accompagné d'une délégation de huit ministres et de plusieurs dizaines de députés[17]. L'année suivante, à quelques semaines de la fin de son mandat, il commémore enTunisie le cinquantenaire duprotectorat français.

Politique extérieure

[modifier |modifier le code]
Gaston Doumergue et le roi d'Afghanistan,Amanullah Khan (1928).

En politique extérieure, il se déclare partisan d'une politique de fermeté vis-à-vis de l'Allemagne face au nationalisme renaissant dans une partie de l'Europe, mais aussi en France. Il se heurte à des difficultés : lesAlliés ne parviennent pas à s'entendre sur l'Allemagne. Forcée d'évacuer laRuhr, laSarre et laRhénanie entre 1925 et 1930, la politique étrangère de son inamovible ministre des affaires étrangèresAristide Briand joue une complexe relation de conciliation avec le chancelier allemandStresemann, en particulier lors dupacte de sécurité collective de Locarno qui peut être perçu comme un recul du contrôle sur le vaincu.

Les désaccords avec son ministre des Affaires étrangères ne font qu'aggraver les crises coloniales enSyrie et auRif. Après l'échec des tentatives de concertation menées par le préfet en place auMaroc, Doumergue décide d'y envoyer lemaréchal Pétain, qui remporte rapidement laguerre du Rif. Au même moment, il participe à l'inauguration de lamosquée de Paris, avec le sultan marocainMoulay Youssef, en visite officielle en France. À cette occasion, il devient le premier président français à citer unhadith :« Le meilleur musulman, c'est celui dont les croyants n'ont à redouter ni la main, ni la langue[18]. » EnIndochine, lesnationalistes vietnamiens duVNQDD entretiennent dans les années 1920 une agitationindépendantiste (assassinat de Bazin,mutinerie de Yên Bái, etc.) que les autorités coloniales répriment à coups de fusil et en faisant un fréquent usage de laguillotine.

EnAmérique du Sud, il aideMarcel Bouilloux-Lafont, dirigeant de laCompagnie générale aéropostale, à obtenir auprès duBrésil et de l'Argentine les contrats postaux et les droits de survol nécessaires à l'exploitation d'une ligne de transport aérien[19].

Particularités de sa présidence

[modifier |modifier le code]
Gaston Doumergue en une duTime (1924).

Au sein d'un monde politique aussi instable, Doumergue s'évertue à soutenir la gestion des affaires publiques en proclamant des valeurs de gauche et en soutenant une ligne directrice conservatrice. Homme affable et courtois, il séduit depuis le début de sa carrière politique par sa bonhomie et son accent[i 5]. Après son élection à la présidence de la République, sa simplicité continue de lui valoir dans l'opinion publique une popularité qui se traduit notamment par le surnom familier de « Gastounet »[20].

Par ailleurs, l'accession de Gaston Doumergue à la présidence de la République fait de lui le seul chef de l'Étatprotestant qu'ait connu la France depuis l'abjuration d'Henri IV, le[21].

Il est aussi, aprèsLouis-Napoléon Bonaparte, le deuxième président de la République françaisecélibataire au moment de son entrée en fonction[22]. Bien que« vieux garçon », il n'en est pas moins, selonAdrien Dansette,« sensible au charme féminin »[i 6] mais ses fréquentes liaisons passagères ne sont que les« mœurs parisiennes d'hommes politiques »[i 7]. Il entretient une liaison de longue durée avecJeanne-Marie Gaussal, veuve Graves, agrégée de l'Université. Durant son mandat présidentiel, il va tous les matins prendre son petit déjeuner avec elle à son ancien domicile du 73 bisavenue de Wagram, où il se rend à pied depuis l'Élysée[23]. Le, douze jours avant la fin de son mandat, il épouse sa compagne devant le maire du8e arrondissement, Gaston Drucker, venu spécialement à l'Élysée ; le secrétaire général de la présidence,Jules Michel, est son témoin. Gaston Doumergue devient ainsi le premier président de la République à se marier au cours de son mandat[24],[25],[26].

Son mandat présidentiel s'achève le et il se retire de la vie politique dans la demeure de son épouse àTournefeuille, dans laHaute-Garonne[27].

Retour à la présidence du Conseil (1934)

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Projet de réforme de l'État de Gaston Doumergue.

Toujours populaire, il est rappelé commeprésident du Conseil, après les événements sanglants du6 février 1934, pour former un gouvernement d'union nationale où se côtoientAndré Tardieu etÉdouard Herriot. Après s'être positionné au centre gauche de l'échiquier politique pendant son premier mandat, il se rapproche progressivement des radicaux indépendants de centre droit au cours de sa présidence.

Le but était de réformer les institutions pour diminuer l'instabilité ministérielle. Cette tentative ne réussit pas : en mauvaise santé, il lui est difficile d'arbitrer à l'intérieur d'un de ces cabinets dans lesquels on met généralement les plus grands espoirs parce qu'ils symbolisent l'unité de la nation, mais qui sont en réalité composés de ministres venus de tous les bords de l'échiquier politique et qui ne s'entendent pas. Il y a cependant un redressement des finances publiques, qui permet au cours des emprunts d'État de gagner dix à douze points entre mars et juin[28]. Il est par ailleurs affaibli par l'assassinat deLouis Barthou, le, et préfère démissionner peu après, le.

René Viviani, mort en 1925, disait de lui : « Dans une démocratie bien organisée, Doumergue serait juge de paix en province[29]. ».

Mort et obsèques

[modifier |modifier le code]

Il meurt le, dans sa maison d'Aigues-Vives, à l'âge de 73 ans[30].

Le gouvernement décide de lui organiser desobsèques nationales, qui se déroulent àNîmes. Sa tombe se situe dans le petitcimetière d'Aigues-Vives, où son épouseJeanne (née Gaussal) est inhumée à ses côtés en 1963.

Détail des mandats et fonctions

[modifier |modifier le code]

Fonctions exécutives

[modifier |modifier le code]
  •  :ministre des Colonies
  •  :ministre du Travail
  •  : ministre du Commerce et de l'Industrie
  •  : ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts
  •  :président du Conseil etministre des Affaires étrangères
  • - : ministre des Affaires étrangères
  •  : ministre des Colonies
  •  : président duSénat
  •  :président de la République
  •  : président du Conseil

Mandats électifs

[modifier |modifier le code]

Autres

[modifier |modifier le code]

Décorations

[modifier |modifier le code]

Hommage

[modifier |modifier le code]

Un buste de Gaston Doumergue est exposé dans la salle des présidents de la République dumusée de la Révolution française, rappelant qu'il a été le premier président accueilli dans cette ancienne résidence d'été présidentielle[31]. En 2023, 23 rues, places (etc.) portent le nom de Gaston Doumergue[32].

Notes et références

[modifier |modifier le code]

Notes

[modifier |modifier le code]
  1. Sa mère est morte en 1920.

Références

[modifier |modifier le code]
  1. Patrick Cabanel, « Protestant et chef de l'État »,Réforme (hebdomadaire),‎(lire en ligne)
  2. Madeleine Chapsal,Ces voix que j'entends encore,Fayard,, 340 p.(présentation en ligne).
  3. « Nîmes, la ville dont le prince est un lycée », surfranceinter.fr(consulté le)
  4. « Notice biographique de Numa Gilly », surwww.assemblee-nationale.fr(consulté le) sur le site de l'Assemblée nationale.
  5. Patrick Cabanel,« Doumergue Gaston », dansAndré Encrevé et Patrick Cabanel (dir.),Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours,t. II : D-G, Paris, Max Chaleil,(ISBN 978-2-8462-1288-5),p. 264-265.
  6. « Annuaire rétrospectif de la magistrature », surannuaire-magistrature.fr(consulté le).
  7. Gaston Maruéjol (1847-1912), Imprimerie coopérativela Laborieuse, Nîmes, 1921, 204 pages.
  8. Journal de la GLDF, novembre 2008 etDictionnaire de la franc-maçonnerie, sous la direction de Daniel Ligou, PUF, Paris.
  9. « Zola au Panthéon », surassemblee-nationale.fr(consulté le).
  10. Yves Déloye,École et citoyenneté : l'individualisme républicain de Jules Ferry à Vichy : controverses, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques,(ISBN 2-7246-0655-8)
  11. Édouard Herriot (préf. Gérard Collomb),Jadis : D'une guerre à l'autre, 1914-1936,t. I :1914-1934, Paris, Metvox Publications,, 384 p.(ISBN 979-10-94787-51-9,OCLC 1153577182,lire en ligne),chap. I (« Premiers aspects du drame »),p. 28
  12. « Anciens sénateursIIIe République : DOUMERGUE Gaston », sursenat.fr(consulté le)
  13. « Gaston DOUMERGUE (1924-1931) », surelysee.fr,(consulté le)
  14. Serge Bellu,« 1924, la Bugatti 35. Une folie pour gentlemen drivers »,Le Figaro, 4 août 2014, p. 14.
  15. Le Petit Parisien, 13 juin 1924,« lire en ligne », surgallica.bnf.fr(consulté le).
  16. [PDF]Le déroulement de la cérémonie d'ouverture, Rapport officiel des Jeux de 1924, p. 79
  17. [PDF]« Célébration du centenaire de l'Algérie française », suralger-roi.fr(consulté le), Jacques Vidal.
  18. Sadek Sellam (préf. Jacques Berque),L'islam et les musulmans en France, Paris, Éditions Tougui,, 485 p.(ISBN 2-7363-0008-4,978-2-7363-0008-1 et2-7363-0007-6,OCLC 18445345),p. 270
  19. NicolasNeiertz, « Argent, politique et aviation. L'affaire de l'aéropostale (1931-1932) »,Vingtième Siècle. Revue d'histoire,vol. 24,no 1,‎,p. 29-40(DOI 10.3406/xxs.1989.2183,lire en ligne, consulté le)
  20. Jean Vanwelkenhuyzen,Le gâchis des années 1930 : 1933-1937, Volume 1, Racine, 2008,p. 130
  21. Daniel Amson,La République du flou, Paris, O. Jacob,, 252 p.(ISBN 2-7381-1065-7,lire en ligne),p. 78
  22. « Gaston Doumergue Premier célibataire et jeune marié de l'Élysée », surlinternaute.com(consulté le)
  23. Jacques Chabannes,Devenir "Monsieur le Président" : de Adolphe Thiers à François Mitterrand, France-Empire, 1986, p. 112
  24. Le suivant estNicolas Sarkozy, soixante-seize ans plus tard, lui aussi marié devant le maire de l'arrondissement (source :Patrice Duhamel etJacques Santamaria,L'Élysée : coulisses et secrets d'un palais, Paris, Plon,, 395 p.(ISBN 978-2-259-21606-7),p. 194).
  25. « Gaston Doumergue »(consulté le)
  26. « Seul Doumergue s'était marié en cours de mandat, avant Sarkozy », surladepeche.fr(consulté le)
  27. « Biographie sur le site de l'Assemblée nationale », surassemblee-nationale.fr(consulté le)
  28. Alfred Colling (préf. Marc Desaché),La Prodigieuse histoire de la Bourse, Paris, S.E.F.,(BNF 32019370),p. 382
  29. Christian Delporte,Come back ! Ou l'art de revenir en politique, Flammarion, 2014.
  30. « Mort subite à Aigues-Vives de M. Gaston Doumergue »,Le petit Dauphinois,no 170,‎,p. 1(lire en ligne[PDF]).
  31. CNDP.fr, La République dans ses murs, Les Présidents au Château de Vizille 1925-1960.
  32. « https://rues.openalfa.fr/rues?q=Gaston+Doumergue », surrues.openalfa.fr(consulté le)

Voir aussi

[modifier |modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  1. Lafue,p. 21
  2. Lafue,p. 24
  3. Lafue,p. 17
  4. Lafue,p. 34
  5. Lafue,p. 36
  6. Lafue,p. 44
  7. Lafue,p. 48
  8. Lafue,p. 74
  9. Lafue,p. 58
  10. Lafue,p. 81
  1. ab etcJolly,p. 1477
  2. Jolly,p. 1478
  1. Miquel,Empl.9057
  2. Miquel,Empl.9074
  3. Miquel,Empl.9091
  4. Miquel,Empl.10228
  5. Miquel,Empl.10245
  6. Miquel,Empl.10327
  7. Miquel,Empl.10341
  8. Miquel,Empl.10516
  1. Rives,p. 8
  2. Rives,p. 15
  3. Rives,p. 10
  4. Rives,p. 11
  5. Rives,p. 22
  6. Rives,p. 253
  7. Rives,p. 13
  1. Duclert,p. 590
  2. Duclert,p. 562
  3. Duclert,p. 341

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]
Notices et ressources
v ·m
IIe République
IIIe République
IVe République
Ve République
v ·m
IIIe République
(1870-1940)


IVe République
(1946-1958)
Ve République
(depuis1958)
Sous laIVe République, le Sénat est remplacé par le Conseil de la République.
v ·m
Présidence de
Adolphe Thiers
Patrice de Mac Mahon
Jules Grévy
Sadi Carnot
Jean Casimir-Perier
Félix Faure
Émile Loubet
Armand Fallières
Raymond Poincaré
Paul Deschanel
Alexandre Millerand
Gaston Doumergue
Paul Doumer
Albert Lebrun
v ·m
IIIe République
(1871-1940)
Régime de Vichy
(1940-1944)
France libre
(1941-1944)
IVe République
(1946-1959)
Ve République
(depuis 1959)
v ·m
Troisième République
(1871-1940)
Régime de Vichy
(1940-1944)
GPRF
(1944-1946)
Quatrième République
(1946-1959)
Cinquième République
(depuis 1959)
v ·m
IIIe République
(1906-1940)
Seconde Guerre mondiale
(1940-1944)
Régime de Vichy
CNF etCFLN
GPRF etIVe République
(1944-1958)
Ve République
(depuis 1959)
t Ministre du Travail ;a Ministre des Affaires sociales ;e Ministre de l'Emploi ;s Ministre de la (des) Solidarité(s)
Articles connexes :Ministère du Travail ;Ministère des Affaires sociales
Gouvernements dont Gaston Doumergue fut membre
v ·m
Gouvernement Doumergue II (9 février 1934 - 8 novembre 1934)
Sous la présidence d’Albert Lebrun
Ministres d'État


Gaston Doumergue
Président du Conseil
GuerrePhilippe Pétain
Affaires étrangères
Éducation nationaleAimé Berthod
Intérieur
Justice
AgricultureHenri Queuille
FinancesLouis Germain-Martin
Travaux publicsPierre-Étienne Flandin
Colonies
TravailAdrien Marquet
Postes, Télégraphe et TéléphoneAndré Mallarmé
Santé publique et Éducation physiqueLouis Marin
Marine militaireFrançois Piétri
PensionsGeorges Rivollet
AirVictor Denain
Marine marchandeWilliam Bertrand
Commerce et IndustrieLuciel Lamoureux
(← DALADIER II) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (FLANDIN I →)
v ·m
GouvernementsBriand V etVI (29 octobre 1915 - 17 mars 1917)
Sous la présidence deRaymond Poincaré
Affaires étrangèresAristide BriandAristide Briand
Aristide Briand
Président du Conseil
Guerre
Instruction publique et Beaux-Arts
IntérieurLouis Malvy
JusticeRené Viviani
MarineLucien Lacaze
Agriculture
FinancesAlexandre Ribot
Travaux publics
Commerce, Industrie etPTTÉtienne Clémentel
ColoniesGaston Doumergue
Travail et Prévoyance sociale
Armement et Fabrications de guerreAlbert Thomas (1916-1917)
Ministres d'État
Liste des sous-secrétaires d’État
(← VIVIANI II) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (RIBOT V →)
v ·m
GouvernementsRené Viviani I etII (13 juin 1914 - 29 octobre 1915)
Sous la présidence deRaymond Poincaré
Affaires étrangères


René Viviani
Président du Conseil
Guerre
Instruction publique et Beaux-Arts
IntérieurLouis Malvy
Justice
Marine
AgricultureFernand David
Finances
Travaux publics
Commerce, Industrie etPTTGaston Thomson
Colonies
Travail et Prévoyance sociale
Ministre sans portefeuilleJules Guesde
Liste des sous-secrétaires d’État
(← RIBOT IV) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (BRIAND V →)
v ·m
Gouvernement Doumergue I (22 décembre 1913 - 2 juin 1914)
Sous la présidence deRaymond Poincaré
Affaires étrangèresGaston Doumergue


Gaston Doumergue
Président du Conseil
GuerreJoseph Noulens
Instruction publique et Beaux-ArtsRené Viviani
Intérieur
JusticeJean-Baptiste Bienvenu-Martin
Marine
AgricultureMaurice Raynaud
Finances
Travaux publicsFernand David
Commerce etPTT
ColoniesAlbert Lebrun
Travail et Prévoyance socialeAlbert Métin
Liste des sous-secrétaires d’État
(← BARTHOU) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (RIBOT IV →)
v ·m
GouvernementsBriand I etII (24 juillet 1909 - 2 mars 1911)
Sous laprésidence d'Armand Fallières
Intérieur et CultesAristide Briand


Aristide Briand
Président du Conseil
Justice
Affaires étrangèresStephen Pichon
Finances
Guerre
MarineAuguste Boué de Lapeyrère
Instruction publique et Beaux-Arts
Travaux publics etPTT
Commerce et IndustrieJean Dupuy
Agriculture
Colonies
Travail et Prévoyance sociale
Liste des sous-secrétaires d’État
(← CLEMENCEAU I) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (MONIS →)
v ·m
Gouvernement Clemenceau I (25 octobre 1906 - 20 juillet 1909)
Sous laprésidence d'Armand Fallières
IntérieurGeorges Clemenceau


Georges Clemenceau
Président du Conseil
Affaires étrangèresStephen Pichon
GuerreMarie-Georges Picquart
FinancesJoseph Caillaux
Travail et Prévoyance socialeRené Viviani
Justice
MarineGaston Thomson
Instruction publique, Cultes et Beaux-Arts
AgricultureJoseph Ruau
ColoniesRaphaël Milliès-Lacroix
Travaux publics,Postes et TélégrapheLouis Barthou
Commerce et Industrie
Liste des sous-secrétaires d’État
(← SARRIEN) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (BRIAND I →)
v ·m
Gouvernement Sarrien (14 mars 1906 - 20 octobre 1906)
Sous laprésidence d'Armand Fallières
JusticeFerdinand Sarrien


Ferdinand Sarrien
Président du Conseil
Affaires étrangèresLéon Bourgeois
IntérieurGeorges Clemenceau
FinancesRaymond Poincaré
GuerreEugène Étienne
MarineGaston Thomson
Instruction publique, Cultes et Beaux-ArtsAristide Briand
Travaux publics,Postes et TélégrapheLouis Barthou
Commerce, Industrie etTravailGaston Doumergue
AgricultureJoseph Ruau
ColoniesGeorges Leygues
Liste des sous-secrétaires d’État
(← ROUVIER III) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (CLEMENCEAU I →)
v ·m
Gouvernement Combes (7 juin 1902 - 18 janvier 1905)
Sous la présidence d'Émile Loubet
Intérieur et CultesÉmile Combes


Émile Combes
Président du Conseil
JusticeErnest Vallé
Affaires étrangèresThéophile Delcassé
FinancesMaurice Rouvier
Guerre
MarineCamille Pelletan
Instruction publique et Beaux-ArtsJoseph Chaumié
Travaux publicsÉmile Maruéjouls
Commerce, Industrie,Postes et TélégraphesGeorges Trouillot
AgricultureLéon Mougeot
ColoniesGaston Doumergue
Liste des sous-secrétaires d’État
(← WALDECK-ROUSSEAU) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (ROUVIER II →)
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Gaston_Doumergue&oldid=230434742 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp