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| Gaston | |
| Série | |
|---|---|
Portrait de Gaston Lagaffe dans lastation de métro Janson àCharleroi, Belgique. | |
| Scénario | André Franquin |
| Dessin | André Franquin Jidéhem Delaf |
| Genre(s) | Franco-Belge Humour |
| Personnages principaux | Gaston Lagaffe Fantasio Prunelle |
| Éditeur | Dupuis Marsu Productions |
| Nombre d’albums | 1re série (1960-1967) : 6 2e série (1968-1996) : 15 3e série (1997-1999, 2013) : 19 4e série (2018) : 22 (du tome 0 à 21) 23e album (tome 22) (2023) |
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Gaston est une série debande dessinée franco-belge humoristique créée en parAndré Franquin. La série met en scène un employé de bureau nomméGaston Lagaffe travaillant auJournal de Spirou, un grand paresseux qui commet chaque semaine toutes sortes de gaffes, aussi nombreuses (913 au total[1]) que variées : explosions, sabotage des contrats de l'homme d'affairesDe Mesmaeker, inventions de machines qui ne sont pas au point et qui provoquent des désastres, etc.
La série est d'abord publiée chaque semaine dans leJournal de Spirou, puis éditée en albums chezDupuis jusqu'en 1992. Depuis lors, elle est publiée parMarsu Productions, maisonmonégasque d'édition de bandes dessinées. L'ordre de publication, chronologiquement illogique, de la série originale des albums (0, 2, 3, 4, 1, 5, 6, 7, 8, R1, 9, R2, 10, R3, 11, R4, 12, 13, 14, R0, R5, 15) est dû à la non-réédition des premiers albums de la série sortis au format à l'italienne. Cette décision a amené la série à ne pas avoir deno 5 (au format standard) pendant20 ans ; c'est là l'origine de la légende del'album fantôme. En 1997, lesplanches sont triées chronologiquement et publiées dans18 albums (plus un dix-neuvième sorti plus tard et inédit dans l'édition originale), constituant ainsi l'édition définitive (également appeléeédition spéciale quarantième anniversaire). Malgré son titre, elle ne signera pas la fin des rééditions car 20 ans plus tard, une nouvelle numérotation en 22 albums (numérotés 0 à 21) est mise en place.
Le supérieur de Gaston est d'abordFantasio, qui disparaît de la série quand Franquin arrête de dessiner les aventures deSpirou et Fantasio. Il est alors remplacé parPrunelle jusqu'à la fin de la série. Parmi les gags récurrents, il y a legaffophone, les contrats non signés avecM. de Mesmaeker, le Gaston-Latex-Géant, sa voiture, lesappeaux pour animaux (et autres créatures) ou encore la « chimie amusante ».Bricoleur etinventeur remarquable, Gaston conçoit de nombreux dispositifs et machines qui échouent la plupart du temps, souvent à la suite d'une gaffe de son auteur.
En 2018, Dupuis publie une nouvelle version de la sérieGaston rangée complètement dans l'ordre de parution des planches dans le journal, accompagnée de nombreux gags inédits, expliquant les vingt et un tomes que comprend la série (plus le tome 0 présentant les premiers dessins de Franquin avant les premiers gags parus dans letome 1).
Le, leséditions Dupuis annoncent, à l'occasion dufestival de la BD d'Angoulême, la sortie d'un nouvel album deGaston dessiné par le québécoisDelaf. Le, Isabelle Franquin, fille du dessinateur, saisit la justice belge en urgence pour empêcher toute publication d'un nouvel album en faisant valoir les volontés de son père.








André Franquin donne naissance à Gaston Lagaffe au cours de l'année1957[2].
À l'époque, il dessine dans leJournal de Spirou la sérieSpirou et Fantasio, les illustrations du rédactionnel automobileStarter, ainsi que de la plupart des couvertures du magazine[3]. De plus, il produit chaque semaine dans leJournal de Tintin une planche de la sérieModeste et Pompon[4].
Il a alors l'idée de créer un personnage debande dessinée qui n'en serait pas un, un personnage qui n'aurait aucune qualité, qui serait bête, pas fort et moche, un« héros sans emploi »[5]. Il soumet l'idée àYvan Delporte, alorsrédacteur en chef deSpirou, qui la trouve excellente[6]. À cette époque, Delporte encourage les membres de son équipe à collaborer. Dès qu'un auteur comme Franquin,Peyo,Will ouRoba est « bloqué » dans une histoire, il fait appel aux autres membres de l'équipe. Delporte se trouve au centre de cette collaboration et ses avis sont toujours très importants[C.Œ 1]. Au départ, ce personnage qui émerge de la tête de Franquin est uniquement là pour faire de l'animation« à la petite semaine »[7] dans leJournal de Spirou.
La forme graphique de Gaston est élaborée par Franquin, alors que sa personnalité est créée avec l'aide d'Yvan Delporte. Le nom de Gaston, lui aussi, est trouvé par Delporte, d'après celui de l'un de ses amis — un certain Gaston Mostraet, qui était gaffeur lui aussi[8]. Ce que Franquin oublie au moment du « baptême » de son nouveau personnage, c'est que son beau-père porte le même prénom : ce choix lui posera plus tard quelques problèmes familiaux[C.Œ 2].
Gaston fait son entrée àSpirou le, dans leno 985. Cette première apparition n'est accompagnée d'aucun mot d'explication ni de titre : ce n'est qu'un dessin en noir et blanc dans un quart supérieur de la page, entouré de traces de pas, où le personnage se tient timidement devant une porte ouverte sur laquelle est écrit « Spirou rédaction ». Il porte des cheveux courts et lisses, un pantalon noir à revers, une veste, une chemise blanche et un nœud papillon qu'il réajuste nerveusement. Il a la bouche légèrement ouverte, ce qui sera effacé par erreur dans les publications en albums, les correcteurs pensant qu'il s'agit d'une tache d'encre[A 1],[C.Œ 1].
La semaine suivante, toujours un seul dessin, un titreGaston et les traces de pas l'accompagnant. Plus détendu, il se tient les mains dans les poches devant la porte fermée de la rédaction. S'il garde le même costume que la semaine précédente, sa veste par contre est déboutonnée. Il regarde autour de lui, un petit sourire aux lèvres[A 2].
Sept jours plus tard, dans le Spirouno 987, il laisse tomber le costume pour ses légendaires vêtements. Seules les espadrilles manquent : pour l'instant il a gardé les chaussures des semaines précédentes. Assis sur une chaise, l'air nonchalant, il allume sa première cigarette[A 3].
Les semaines suivantes, le mystère s'épaissit. Dans le Spirouno 989, un communiqué deFantasio (écrit parYvan Delporte[C.Œ 2]) met en garde contre ce personnage« Attention ! Depuis quelques semaines, un personnage bizarre erre dans les pages du journal. Nous ignorons tout de lui. Nous savons simplement qu'il s'appelle Gaston. Tenez-le à l'œil ! Il m'a l'air d'un drôle de type[A 4]. » Puis, la semaine suivante, c'est le célèbre dialogue entre Gaston etSpirou[A 5] :
– Qui êtes-vous ?
– Gaston.
– Qu'est-ce que vous faites ici ?
– J'attends.
– Vous attendez quoi ?
– J'sais pas… J'attends…
– Qui vous a envoyé ?
– On m'a dit de venir…
– Qui ?
– Sais plus…
– De venir pour faire quoi ?
– Pour travailler…
– Travailler comment ?
– Sais pas… On m'a engagé…
– Mais vous êtes bien sûr que c'est ici que vous devez venir ?
– Beuh…
Gaston devient cependant partie intégrante du journal belge, où il est présenté comme une sorte de métapersonnage surnuméraire (le« héros sans emploi ») que l'on ne parviendrait à intégrer dans aucune série de l'univers Dupuis. Avant d'avoir sa propre série officielle, il est représenté dans le magazine sous forme de dessin dans les marges, ou bien rajouté dans diverses rubriques dont il bouleverse parfois la mise en page. Les gaffes commencent dès le numéro suivant son dialogue avec Spirou (no 991) : sur un dessin en deux pages, Gaston renverse de l'encre sur le courrier de la semaine[A 6].
Au cours des semaines suivantes Gaston effectue plusieurs tâches au sein de la rédaction. Dans le Spirouno 992, il est coursier à vélo mais, victime de trois accidents, il rentre à pied et couvert de bleus[A 7]. Dans leno 994, il travaille aux rotatives où il arrive à fourrer son doigt entre deux cylindres[A 8]. La semaine d'après, il perturbe pour la première fois le journal, où il sape la rubrique rédactionnellele Fureteur en glissant sa tête au moment de la photographie de la page[A 9]. Et ce n'est que le début : il remplace ensuite le nom du journal par le sien[A 10], il tache plusieurs chroniques ou les fait même exploser, grâce à la boite de « chimie amusante »[A 11]. Dans leno 1003, il laisse échapper les souris blanches de son élevage, qui se retrouvent alors sur presque toutes les pages du journal[A 12].
La première planche de gag de Gaston est publiée dans leno 1000 deSpirou[A 13] : sur la couverture de ce numéro, Franquin dessine 999 têtes deSpirou et une seule de Gaston[A 14]. À l'époque,Franquin dessine le personnage et trouve les idées de gag avecYvan Delporte, mais quand tous deux arrivent au bout des fantaisies qu'ils peuvent imaginer à travers les pages du journal, ils décident d'attribuer à Gaston sa proprebande dessinée[9].
L'annonce de l'apparition enbande dessinée de Gaston intervient dans leno 1025 duJournal de Spirou, et c'estFantasio qui s'en charge[A 15]. Dès le commencement de la série,Jidéhem, qui vient d'intégrer l'atelier deFranquin, aide beaucoup ce dernier avec le dessin. Alors âgé de vingt-deux ans seulement, Jidéhem est arrivé à Spirou envoyé parCharles Dupuis. Il a auparavant travaillé avecGreg etMaurice Tillieux dans le journalHéroïc-Albums, jusqu'à ce que ce dernier fasse faillite[C.Œ 3].
En ce qui concerne le dessin du personnage, Franquin fait un crayonné assez poussé, voire très poussé, et Jidéhem encre presque toute la page[10]. Dans l'esprit de Franquin, Gaston est une série destinée à être reprise par Jidéhem[10], mais celui-ci avoue un jour à l'auteur que« Gaston, finalement, je ne le sens pas : il est trop souple pour moi ! »[10]. Franquin garde alors Gaston pour lui-même, Jidéhem se contentant de dessiner les décors[10]. Les idées sont entièrement trouvées par Franquin, sauf pour un unique gag trouvé par Jidéhem[11].
Jidéhem inspire quelques traits de caractère de Gaston : les « Bof » et « M'enfin » viennent de la façon de parler de Jidéhem à l'époque, et, quand Franquin raconte les gags de Gaston, il prend la voix de son assistant[C.Œ 4]. Jidéhem donne également son nom àun des personnages de la série, puisque « Jidéhem » est l'acronyme desinitiales de son vrai nom, « Jean De Mesmaeker ».
Après deux années passées dans les bas de pages du journal de Spirou, Gaston passe en demi-planche dans leno 1119 du[C.Œ 5]. Mais dans leno 1183 du, coup de théâtre, Gaston est licencié et disparaît du journal de Spirou[A 16].
Tout commence sur la couverture duno 1175 du journal de Spirou daté du. Gaston fait entrer une vache dans la rédaction, en disant :« Avec ça, je serai vite le champion des brigadiers M ». En fait, il s'agit là d'une campagne pour le lait enBelgique[A 17], à laquelle participent beaucoup de personnalités belges commeHergé,Jacques Brel ou le pèreDominique Pire (prix Nobel de la paix en1958) et, bien sûr, Franquin[A 18]. Les lecteurs français, non concernés par la campagne, trouvent eux la phrase :« Elle est bien, hein ! Et comme laitière, il paraît qu'elle est championne[A 19]. »
« Inouï ! il y a une vache dans les bureaux de la rédaction ! », commente le journal. Pas si incroyable que ça, l'histoire est tout à fait authentique. Sur une proposition de Franquin, Dupuis acheta une vache qu'il garda un an et demi, l'artiste ne se décidant pas à la dessiner. La vache eut même un veau, et Dupuis finit par les vendre tous deux. Il dut pourtant en racheter une seconde quand, quelques mois plus tard, Franquin se décida enfin à la dessiner. La vache fut gagnée peu après lors d'un concours[12].
Après plusieurs semaines dans la rédaction (et de nombreux gags), la catastrophe se produit : de retour d'un voyage d'affaires,M. Dupuis tombe nez à nez avec la vache dans ses locaux et congédie Gaston sur-le-champ. L'éditorial est signéYvan Delporte, sous la plume deFantasio :« Après avoir hâtivement rassemblé ses objets personnels, Gaston Lagaffe s'en est allé, l'oreille basse, son Gaston géant en latex sous le bras avec le sentiment profond d'être la victime d'une monstrueuse incompréhension[C.Œ 6]. » Gaston disparaît donc du journal pendant une courte période. Par la suite, Fantasio donne des nouvelles du « héros-sans-emploi ». Dans leno 1185, il dit« l'avoir croisé dans la rue tout triste[A 20]. » Dans le numéro suivant, Fantasio prend les choses en main et demande aux lecteurs du journal de Spirou d'écrire à l'éditeur pour« sauver Gaston[A 21]. » La semaine suivante, on apprend que« des milliers de lettres en faveur de Gaston » sont déjà arrivées à la rédaction du journal[A 22].
Finalement, dans le numéro suivant, leno 1188, l'éditeur cède et réembauche Gaston. La nouvelle est publiée sous forme d'unfaire-part de décès[A 23]. Le retour de Gaston se fait dès le numéro suivant, annonce faite sur la couverture, avec un Gaston qui promet à Fantasio de ne plus jamais être en retard pour le courrier[A 24]. Le premier boulot de Gaston est justement de répondre aux sept mille[C.Œ 7] lettres de soutien envoyées à la rédaction[A 25]. Dans leno 1190, Gaston lui-même déclare qu'il répondra personnellement aux milliers de lecteurs qui ont écrit pour réclamer son retour[A 26].
La série se développe de plus en plus, et de nouveaux personnages font leur apparition.M. De Mesmaeker apparaît dans le gag 109 : c'estGreg qui souffle à Franquin l'idée de créer unhomme d'affaires. Mais c'est au cours de l'année 1962 que sont créés les personnages qui deviendront plus tard des piliers de la série[13].
L'agent Longtarin (Lontarin au début) est créé dans le gag 191[14], il ne porte à ce moment-là pas encore de nom, et il faudra attendre plusieurs années avant qu'il ne devienne un personnage récurrent de la série. Viennent ensuite Yves Lebrac et Léon Prunelle, créés en même temps dans le gag 207[15],[16] : ce ne sont au départ que de simples membres de la rédaction, et il faudra attendre le départ deFantasio, quelques années plus tard, pour qu'ils jouent un véritable rôle dans la série. Après eux, c'estJules-de-chez-Smith-en-face qui est créé, bien qu'il ne soit pas visible pour sa première apparition : en effet, à ses débuts, c'est un personnage qu'on ne voit jamais, et qui aide Gaston à commettre des gaffes par téléphone ou en communiquant d'une fenêtre à l'autre. Sa première apparition visible a lieu dans le gag 458, lors de sa cinquième intervention[17]. Enfin, dans le gag 224[18], c'est au tour deMademoiselle Jeanne d'apparaître dans la série, presque par hasard, juste pour les besoins d'un gag : Gaston a besoin de sa queue de cheval pour son costume debal masqué[C.Œ 8].
Dans le Spirouno 1312, Franquin et Delporte inventent une rédaction fictive dans un rédactionnel intitulé « Spirou, comment c'est fait ? », où sont présentés tous les personnages de la série travaillant pour le journal, avec leur nom complet et leur fonction dans la rédaction. Ce rédactionnel est, pour certains personnages de la série, le seul endroit où l'on découvre leur véritable nom, prénom ou fonction. On y apprend d'ailleurs que la fonction de Gaston est « ... ? »[19].
En1963, Franquin tombe malade. En repeignant la cabane de son jardin, il utilise sans aérer la pièce un produit dont l'inhalation est nocive. L'hépatite va se doubler d'une remise en question professionnelle. Alors queQRN sur Bretzelburg (QRM sur Bretzelburg à l'époque de la publication dans Spirou) disparaît du sommaire du journal, Gaston est, lui, toujours au rendez-vous chaque semaine, malgré les recommandations des médecins qui conseillent à Franquin un repos complet. Mais celui-ci aime trop son métier pour l'arrêter définitivement[C.Œ 9].

En1966, les services commerciaux de Dupuis sortent un albumno 1 de Gaston,Gare aux gaffes, censé être une réédition de l'albumGaston sorti six ans auparavant. Il contient en fait des gags plus récents, publiés les semaines précédentes dans Spirou. Cette décision anodine, prise pour donner une cohérence commerciale à la série, sera à la base d'une belle pagaille dans la numérotation des futurs albums[C.Œ 10].
Cet album constitue pourtant une étape importante de la série. Pour la première fois dans unebande dessinée destinée à la jeunesse, un sentiment amoureux est sous-entendu entre deux personnages[C.Œ 11]. C'est aussi l'arrivée de laFiat 509, rapidement redécorée par Gaston avec des grilles de mots croisés pour lui donner un air plus sport, voiture qui permettra aussi une exploitation plus poussée du personnage de Longtarin apparu peu avant. Gaston adopte un nouvel animal, un homard sauvé de l'ébouillantage[C.Œ 12].
Le véritable albumno 5,Les Gaffes d'un gars gonflé, sort l'année suivante. Gaston sort de plus en plus de la rédaction pour découvrir le monde extérieur. C'est aussi la période de la contre-culture de la jeunesse dont Gaston, apparu dix ans plus tôt, semble être un précurseur[C.Œ 13].
Le gag 414 sera le dernier en demi-planche avant une dizaine d'années, où désormais les gags font une page entière à quelques exceptions près. Il faudra attendre le gag 794 pour voir le retour en gag en demi-planche.
Le passage de Gaston au format standard pleine page est vite suivi par l'abandon deSpirou et Fantasio par Franquin. Ce dernier éprouve en effet de plus en plus de lassitude à animer Spirou, dont il n'est pas le créateur (il a été inventé, entre autres, parJean Dupuis etRob-Vel) et auquel il ne peut pas faire faire ce qu'il souhaite car le héros-groom appartient légalement aux éditions Dupuis. Parallèlement, Franquin s'enthousiasme de plus en plus pour le personnage de Gaston, avec lequel il jouit de toute sa liberté[C.Œ 14].
La dernière histoire de Spirou et Fantasio par Franquin s'intitulePanade à Champignac. Le début de l'aventure se situe dans l'univers de Gaston, ce dernier étant même la cause du départ de Fantasio pourChampignac. La seconde aventure de l'album, intituléeBravo les Brothers, se déroule entièrement dans l'univers de Gaston[20].
Lorsque Franquin décide d'abandonner définitivement la sérieSpirou et Fantasio àFournier en 1969,Fantasio cesse d'apparaître régulièrement dans Gaston, l'auteur ne souhaite pas que deux versions du même personnage par deux dessinateurs coexistent dans le journal de Spirou[21]. Pour le remplacer, Franquin met au premier plan un personnage apparu depuis longtemps dans la série mais jusqu'ici confiné à un second rôle, un certainLéon Prunelle. Désormais, le rôle de Fantasio est réduit à celui de touriste, jusqu'à disparaître définitivement de la série. La couverture de l'albumno 6Des gaffes et des dégâts illustre parfaitement ce changement : Gaston, en touchant une corde d'unGaffophone miniature, fait tomber du mur un portrait de Fantasio dont le sous-verre se brise en touchant le sol, comme s'il n'était déjà plus qu'une image du passé[C.Œ 15].
Or entre-temps,Jidéhem, l'assistant de Franquin depuis les débuts de Gaston, prend son envol pour animer sa propre série,Sophie, dont il est le créateur : par conséquent, Franquin se retrouve seul face aux décors de Gaston, alors que cela fait longtemps qu'il ne les dessine plus lui-même. En effet, jusqu'à cette période, que ce soit pourGaston ou pourSpirou et Fantasio, ses assistants —Roba,Will ou Jidéhem — le secondaient, afin de répondre aux contraintes et aux délais de production. Ce retour aux sources imprévu lui permet donc de s'exprimer totalement dans le dessin : le décor n'est désormais plus fonctionnel, il participe au gag[C.Œ 16].
Franquin, débarrassé de Spirou, peut donner libre cours à son imagination.
Franquin, désormais libre de tout autre engagement, peut se consacrer entièrement à Gaston et cela se traduit notamment par les inventions loufoques du personnages, déjà présentes du temps deFantasio, mais qui désormais prennent davantage d'importance.
Parmi les créations les plus marquantes signées par le célèbre gaffeur tout au long de sa carrière, la plus célèbre est legaffophone, instrument de musique dont la puissance est source de nombreux soucis au sein de la rédaction. Parmi ses autres inventions, on peut citer lecosmo-coucou (« L'horloge en avance sur son temps »), inventé en pleine guerre de l'espace entreAméricains etSoviétiques, qui est unehorloge murale sous forme de réplique exacte de lacapsule Apollo dont lecosmonaute sort toutes les heures comme uncoucou suisse ; il permet à Gaston etM. De Mesmaeker de signer un contrat pour une fabrication en série. Mais également leMastigaston qui permet de mâcher sans se mordre les joues, la piste deski pourescalier, la machine à jouer dubilboquet (qui finit par se suicider) ou encore l'insecticide qui fait fondre les vêtements.
« Je suis un bricoleur refoulé. Je bricole donc par Gaston interposé », dit Franquin. Gaston lui permet de toucher à toutes les disciplines scientifiques ou technologiques. Franquin est un perfectionniste, il invente par l'intermédiaire de Gaston des machines complètement loufoques, mais des machines qui pourraient quand même fonctionner.« J'aime bien la crédibilité, le gag porte mieux. Si Gaston invente une machine, je dois l'étudier pour que le lecteur n'y puisse rien détecter qui devrait l'empêcher de marcher, sinon je ne serais pas content. » Une des plus loufoques de ces inventions, la « main-fauteuil », est née des lectures de jeunesse de Franquin, en l'occurrence la bande dessinée américaineSmokey Stover, où les personnages s'asseyaient dans de grandes mains[C.Œ 17].
Une autre création de Franquin est le renouvellement de l'onomatopée. Traditionnellement pour contourner la censure, les auteurs de bande dessinée utilisaient des injures purement graphiques, un nuage noir traversé d'un éclair, unetête de mort, unsinge ou uncochon. Franquin, lui, invente le juron-onomatopée, le premier est poussé parPrunelle dans la planche 564 « Grrdidjiiii ! ». Cette première tentative est suivie à la planche 569 du désormais légendaire « Rogntudju ! » qui reste comme le juron préféré de Prunelle. Celui-ci devient ainsi le premier personnage de bande dessinée à jurer ouvertement sans que la censure puisse s'y opposer[C.Œ 18].
La ménagerie de Gaston s'agrandit de deux nouveaux pensionnaires qui deviennent récurrents dans la série, lechat dingue et lamouette rieuse. Apparus ensemble dans la planche 613[22], ils ne veulent plus quitter Gaston, le chat depuis qu'il a goûté la cuisine du héros, la mouette après avoir passé l'hiver dans la rédaction. Pour ce qui est du graphisme du chat, Franquin s'est inspiré de son propre chat,César, avec quelques influences de chats de dessins animés comme le chat de laMetro-Goldwyn-Mayer ouGrosminet. Le chat César a même inspiré plusieurs gags, comme le gag de la ficelle déroulée dans toute la pièce : c'est l'épouse de Franquin qui en rentrant un jour découvrit que César, en jouant avec un rouleau cylindrique de ficelle, l'avait déroulé et noué dans tous les pieds de tables, chaises et fauteuils. Le choix du second animal de Gaston est plus surprenant, c'est en se promenant auxÉtangs d'Ixelles que Franquin opta pour une mouette ; cet animal capable de déprimer les gens uniquement avec son air de mauvaise humeur et qui pique des crises de colère en distribuant à tout le monde des coups de bec sur le crâne est une source récurrente de gags. Graphiquement, Franquin, bien qu'y prenant un certain plaisir, a toujours eu du mal à la dessiner correctement. Contrairement aux animaux précédents (hérisson,perroquet,vache,lionceau,homard) qui disparurent au bout de quelques gags, la mouette et le chat restèrent jusqu'à la fin, Franquin pensa queleur aspect trop banal serait remarqué[pas clair] en cas de disparition soudaine de la série et que la personnalité de Gaston pourrait s'en trouver changée[C.Œ 19].
Nouvelle révolution dans la bande dessinée à la planche 658, la signature de l'auteur participe désormais pleinement au gag. Gaston teste une nouvelle invention, lacigarette-alcootest qui finit par lui exploser à la figure. Sous la dernière case, à la place de la signature, se trouve une espadrille de Gaston brûlée. Un premier essai avait déjà eu lieu lors de la planche 644 où Franquin avait signé « Franqrrrheuh ». Cette signature spéciale, Franquin en a l'idée depuis l'époque de Jidéhem, où Franquin avait imaginé donner vie à leurs deux signatures qui se battent jusqu'à s'esquinter mutuellement. Cette idée de signature-gag vient du fait que Franquin craignait toujours de ne pas faire rire : il rajoutait en conséquence des gags pour être sûr. De même, dans le décor, il rajoute parfois un nom comique en arrière-plan (unemoto de la marque « Sapetoku » ou un petit chien). Franquin pensait toutefois cette trouvaille trop facile et craignait que le lecteur ne s'en lasse rapidement. Aussi a-t-il cherché en vain une idée pour la remplacer, idée qu'il ne trouva jamais[C.Œ 20].
De plus en plus fréquemment, Franquin balade Gaston en dehors de la rédaction. L'albumGaffes, bévues et boulettes compte vingt-et-une planches sur quarante-trois se déroulant à l'extérieur. Franquin est un perfectionniste : il veut dessiner un monde qui se rapproche le plus possible de la réalité. Ainsi, quand la planche 726 se déroule dans unepoissonnerie, l'auteur décide d'aller prendre comme modèle une poissonnerie au sud deBruxelles. Armé de son crayon et de son carnet, il dessine l'étalage, assis dans le fond de la boutique, sous les yeux du poissonnierflamand qui ne parle pas bien le français et qui n'a pas compris le but de l'opération[23].
Par ailleurs, les amis de Gaston prennent de plus en plus d'importance dans l'histoire. C'est ainsi queJules-de-chez-Smith-en-face, apparu depuis longtemps dans la série, devient un personnage principal. Quant àBertrand Labévue, il apparaît un jour, le temps d'une demi-planche, pour remplacer Gaston qui ne peut pas venir au bureau. Évidemment, il ne lui faut pas longtemps pour renverser une bouteille d'encre de Chine sur Fantasio. Par la suite, il a un rôle mineur, celui de profiter des talents de bricoleur de Gaston, comme le jour où ce dernier lui construit une boite aux lettres aspirante. Mais c'est dans l'albumno 11 qu'il remplit un véritable rôle, en formant avec Jules et GastonLe Gang des gaffeurs. Contrairement à Jules, Franquin attribue un caractère précis à Bertrand, en faisant du personnage un éterneldéprimé, au point que l'auteur dit qu'il est une des facettes de sa personnalité[C.Œ 21].
Gaston s'évade aussi de la rédaction enrêvant : en pleine mer, unpaquebot fait naufrage ; parmi les passagersMademoiselle Jeanne etGaston ; ce dernier, après avoir affronté un banc derequins avec unelime à ongle, dompte l'un d'entre eux pour échouer avec sa belle sur une île déserte, tous deux se voyant déjà comme les « Robinsons de l'amour ». Malheureusement,Prunelle, cherchant les contrats ou amenant un sac de courrier en retard, le fait brutalement revenir à la réalité. Désormais, Gaston ne cache plus son amour pour sa collègue et leur relation est devenue beaucoup plus explicite. À présent, Franquin dessine Jeanne beaucoup moins laide, voire carrément sexy : quand elle sort de l'eau, elle est même « appétissante », selon l'auteur[C.Œ 22].
L'albumLe Gang des gaffeurs est le dernier à être publié de manière régulière — depuis1965 un album de Gaston sort chaque année. Le ralentissement amorcé en1974 s'explique par les différents projets deFranquin pendant cette période.Le Trombone illustré — supplément pirate duJournal de Spirou fabriqué dans la cave de la rédaction et animé par Franquin — lui permet d'exprimer sa désapprobation par rapport au contenu du journal de l'époque. Et cette critique peut s'avérer très violente : c'est ainsi que, dans le gag 827, il n'hésite pas à dessiner unavion miniatureallemand de laSeconde Guerre mondiale, monté parGaston, qui bombarde le bureau du rédacteur en chef, incarné parPrunelle. Par ce gag, Franquin exprime toute son hostilité vis-à-vis de la rubrique « Mister Kit », consacrée aux maquettes, laquelle, sous la pression des lecteurs, présente le plus souvent des engins militaires allemands[C.Œ 23].
Au cours de cette période, Franquin prend des libertés avec le rythme de parution. Par réaction, le rédacteur en chef de l'époque trouve une solution pour faire paraître infailliblement un gag de Gaston chaque semaine : lorsque Franquin ne livre aucune planche, un gag ancien réapparaît dans le journal sous le titreLe coin des classiques. Comme Franquin déteste voir d'« anciens trucs », « parce que le dessin a vieilli », il s'efforce de fournir une nouvelle planche pour chaque numéro dumagazine. Des libertés, Franquin en prend aussi sur le format des gags : c'est ainsi que le gag « en demi-planche » ou « en strip » fait son retour, mais également le gag en un seul dessin[C.Œ 24].
Cependant, Franquin reprend du poil de la bête à la suite d'unfestival de bande dessinée d'Angoulême où il rencontre des élèves de onze à quatorze ans. Ils dessinent ensemble et, très vite, évoquent des gags vieux de dix ou quinze ans, qui les amusent toujours. Après cet échange encourageant, Franquin revient d'Angoulême avec une nouvelle motivation : faire plaisir aux lecteurs et sortir au moins un quatorzième album[C.Œ 25].
Franquin avait une véritable haine pour lesparcmètres ; il ne supportait pas qu'en ville, où lestrottoirs sont très étroits, soient placés ces appareils qui en plus de prendre une grande place sont là pour soutirer de l'argent[24]. Franquin exprime son mépris de ces appareils à travers Gaston, qui va soit éviter de payer, soit ridiculiser ou détruire les parcmètres, à la grande colère de l'agent Longtarin. Plus d'une quinzaine de gags de l'album 14 sont consacrés à cette guerre.
Le journal Spirou suit le mouvement : le numéro 2169 du annonce la mobilisation générale, desautocollants « T'as payé pour rouler, maintenant paie pour t'arrêter... » sont offerts, les lecteurs sont invités à photographier des parcmètres déguisés enœufs de Pâques et un parcmètre est promis en cadeau à l'auteur de la photo la plus drôle, un gag dansBoule et Bill et dansGermain et nous... porte aussi sur le sujet. Les semaines suivantes, la lutte continue avec des gags de Gaston en couverture du journal avant de retomber jusqu'au numéro 2177 où une trêve de Noël est annoncée. C'est en fait la dernière annonce de la guerre des parcmètres dans Spirou.
Cette lutte montre une nouvelle dimension de Gaston, celui de l'engagement sur une certaine vision du monde. Dans quelques gags précédents, Gaston avait montré ses idéesécologistes etpacifistes en s'en prenant à deschasseurs et desmilitaires, mais désormais il passe à l'activisme politique. Ainsi dans le gag 866, il participe à une manifestation contre les armements, et dans le gag 870 à une manifestation écologiste. Dans le gag 890 sur deux pages, il part (oniriquement) en guerre contre leschasseurs de baleine, qu'il bombarde à l'aide d'une bombe composée d'une super-colle. Le même équipage de baleinier sera mis en échec dans le gag oùGreenpeace engage Gaston pour éloigner les baleines à l'aide de son gaffophone. Ce militantisme en faveur des baleines reflète l'opinion de Franquin, qui trouvait les baleines magnifiques et ne supportait pas qu'on les massacre. L'organisation Greenpeace utilisa Gaston pour mettre en lumière ses propres actions de sauvegarde. Plus tard, ce fut pour les organisationsUNICEF etAmnesty International que Franquin dessina une planche de Gaston[C.Œ 26] (inédite en album jusqu'àGaston 19).
Les lecteurs durent attendre quinze ans avant de voir un nouvel album de Gaston : le numéro 15,Gaffe à Lagaffe !, sort endécembre1996, sous le labelMarsu Productions qui a racheté les droits de Gaston auprès de Franquin. C'est le dernier triomphe de Franquin, qui s'éteint le à l'âge de 73 ans. Il avait déjà abandonné la production régulière de Gaston, la dernière planche inédite dans Spirou étant parue le dans le numéro 2776. Franquin se contente de tenter de dessiner une planche de temps en temps. Longtemps, le dessinateur a eu le désir d'atteindre le millième gag de Gaston ; mais à la sortie de l'album, il doit admettre qu'il n'atteindra probablement jamais ce chiffre[C.Œ 27].
En 1996, André Franquin explique cette longue absence par le projetLes Tifous pour lequel il s'est beaucoup investi pendant trois ans et qui lui a fait perdre le rythme de Gaston. Il déclare notamment à ce sujet :« Je le regrette. Dans ma carrière, ce fut une erreur. Par la suite, j'ai repris un petit peu. J'ai trouvé plusieurs gags que je n'ai pas terminés. Je trouve encore des gags. L'instinct de faire une planche, de la concevoir, est toujours là. Mais plus le rythme. Cela dit, je suis très content de voir paraître dansGaffe à Lagaffe les dernières planches que j'ai réalisées à ce jour[25]. »
Peu après la mort de l'auteur, à l'occasion des quarante ans de Gaston, les éditions Dupuis publient une édition ditedéfinitive de dix-huit albums. Il s'agit d'une réédition destinée à remplacer la collection originale, afin de mettre de l'ordre dans les planches de la série (voir plus bas, notamment la question de l'albumno 5). Deux ans plus tard, une surprise s'affiche aux devantures des librairies : un nouvel album de Gaston. Il est constitué d'inédits, duBal à Gaston et de planches publicitaires publiés avec l'accord de Liliane Franquin, l'épouse du maître[C.Œ 28]. En 2013, cette série ressort avec chacun un titre et une couverture, remplaçant le gag d'aperçu en demi-planche.
En 2018, Dupuis décide de publier une nouvelle série Gaston remastérisée, triée par planche selon l'ordre de parution dans le journal, et augmentée de planches inédites non parues en album. Cette série se compose de vingt-deux tomes (de 0 à 21). Toutefois, il existe un décalage entre les couvertures et le contenu par rapport aux albums de la première série et certains gags sont décalés dans d'autres albums. Entretemps, l'univers de la rédaction du journal Spirou avec les différents personnages présents dans Gaston apparaissent à partir de l'albumLa Colère du Marsupilami dans la sérieSpirou et Fantasio.
| Image externe | |
| Une planche de l’album[26]. | |

Le 17 mars 2022, en marge duFestival d'Angoulême, les éditions Dupuis annoncent au cours d'une conférence de presse donnée en direct surYouTube[27] la publication après trente ans d'absence[28] d'un nouvel album de44 pages[29] des aventures de Gaston pour octobre de la même année avec un tirage de1,2 million d'exemplaires[30], son premier gag devant êtreprépublié dans leJournal de Spirou« dès le 6 avril[28] ».
Cette reprise est due à l'auteur et dessinateurquébécoisDelaf qui avait déjà créé de nouveaux gags du héros en espadrilles, notamment dans un recueil de BD collectif consacré aux héros célèbres duJournal de Spirou publié en 2013 par les éditions Dupuis,La Galerie des illustres[30],[31],[32], mais également dansLa Galerie des gaffes, un autre album collectif publié en 2017 par Dupuis pour les soixante ans de la BDGaston[33],[34].
Ces contributions sont remarquées[28] et Dupuis sollicite Delaf en 2017[29] pour dessiner un nouvel album deGaston. Il faudra un an au dessinateur pour dire oui — il commence à travailler sur le projet de reprise dès 2018 — et quatre ans pour réaliser l'album en mettant au point une technique qui consiste àtaguer numériquement chaque case des 900 gags publiés par Franquin. Des mots-clés par centaines, désignant des attitudes (Gaston sous toutes les faces, De Mesmaeker piquant une grosse colère…), ou encore du mobilier tel que des fauteuils, des tables ou des chaises, l'aideront à créer son univers[29].
Isabelle Franquin, fille etayant droit d'André Franquin, avait pourtant déjà fait savoir à l'éditeur, qui lui avait présenté le projet en décembre 2021, qu'elle s'opposait « par principe » à cette reprise :« Mon père ne voulait pas queGaston existe après lui. C’était implicite. Ni moi ni mes enfants ne nous souvenons de l’avoir entendu dire le contraire[30]. » En 1986, dans une interview pour lefanzineliégeoisSaucysson Magazine, André Franquin s'opposait également à la reprise de sa série, bien que le directeur éditorial de Dupuis, Stéphane Beaujean, assure que la position de Franquin à ce sujet a ensuite évolué[35].
À la suite de la conférence de presse de Dupuis, et outrés par ce que beaucoup considèrent comme un« sacrilège pur et simple »[36], de nombreux auteurs de bande dessinée — dontFrançois Boucq,Frank Le Gall,Eric Maltaite,Zep,Philippe Geluck,Caza,Étienne Davodeau,Benoît Peeters,Jean-Christophe Menu,Dany, ou encoreThierry Van Hasselt — signent sur Internet une lettre ouverte[37] àMédia-Participations, la maison-mère de Dupuis, qui compte déjà plus de huit cents signatures[36].
Bien que Franquin ait cédé en 1992 tous les droits associés à son personnage à la sociétéMarsu Productions, droits que Dupuis, aujourd'hui détentrice de cette dernière, a rachetés en 2013[29], Isabelle Franquin, saisit le 25 mars 2022[38] le juge des référés du tribunal de première instance de Bruxelles pour s'opposer à la diffusion, la prépublication et la promotion de cette reprise[39] qui s'est effectuée sans son accord et qu'elle considère comme unplagiat, compte tenu des techniques numériques utilisées par Delaf citées plus haut[29],[40]. Dans le contrat signé à Marsu Productions, affirme-t-elle, bien décidée à faire usage dudroit moral qu'elle détient sur l'œuvre de son père, une clause précise qu'« aucune adaptation [...] ne peut avoir lieu sans l’accord de l’auteur qui ne pourra le refuser que pour des motifs éthiques ou artistiques. Il en est de même pour toute création d’une œuvre nouvelle[29],[40] ».
Alain Berenboom, l'avocat de Dupuis, assure quant à lui que« le principe même de faire un nouvel album n'est pas contraire au droit moral » parce qu'en cédant ses droits surGaston, Franquin a également signé une clause prévoyant la poursuite de ses aventures avec un autre auteur[41]. À quoi Dupuis ajoute que leGaston de Delaf est« tout à fait respectueux de l'œuvre d'André Franquin[28]. [...] Nous avons respecté l’œuvre sur tous les plans.Gaston n’est pas devenu un affreux militaire dans cette suite, et le dessin de Delaf s’inscrit dans l’esthétique de son créateur ». Isabelle Franquin rétorque alors, opposée à cette opération éditoriale à10 millions d'euros[42] :« Toute œuvre a une fin. Celle-ci a été imprimée et reste le reflet de son époque. Qui oserait s’amuser à refaire des chansons des Beatles ? »[30]
Le paraît néanmoins en dernière page deSpirou une première planche du nouvel album deGaston par Delaf, cette prépublication amplifiant encore l'imbroglio juridique[43],[44]. Les avocats d'Isabelle Franquin déplorant la chose, Dupuis explique à l'AFP que l'hebdomadaire étant imprimé très en avance, la planche en question n'a pu être supprimée à temps du journal et ajoute :« Par souci d'apaisement, nous avons pris l'initiative de suspendre la suite de la prépublication en attendant la décision judiciaire[45]. »
Le 16 mai 2022, en réponse à l'action en référé intentée par Isabelle Franquin, la justice ordonne la suspension de toute prépublication jusqu'en 2023[46]. Selon le contrat de 1992 disposant que toute contestation doit être tranchée dans le cadre d'une procédure d'arbitrage entre les deux parties, seule la prépublication de Gaston dans le journalSpirou est concernée par la procédure en référé, tandis que l'arbitrage sur le fond (Dupuis a-t-il le droit de publier de nouveaux gags de Gaston?) aura lieu fin septembre 2022[47].
Dans la foulée, les éditions Dupuis décident de reporter la publication de l'album afin, selon leur avocat,« de préserver la qualité des relations avec Mme Franquin en attendant la décision judiciaire sur le fond qui devait initialement avoir lieu en septembre 2022[47] », mais également car elles ne peuvent prendre le risque d'en imprimer1,2 million d'exemplaires sans être certains de gagner le procès qui leur est intenté. Dans un communiqué, elles assurent par ailleurs chercher« une solution qui permette à l’œuvre de Franquin de continuer à vivre pour pérenniser l’héritage de ce génie de la bande dessinée[47] ».
Reportée au 30 mai 2023, la procédure d'arbitrage prononcée à Bruxelles par maître Jean-Ferdinand Puyraimond et qui n'autorise aucun recours autorise finalement les éditions Dupuis à publier le nouvel album[48],[49],« à condition de solliciter l'approbation préalable d'Isabelle Franquin selon les formes prévues dans un contrat conclu entre parties en 2016 » précise l'arbitre de la procédure[50].« Le projet de Gaston par Delaf n'a pas été approuvé par Isabelle Franquin » et son droit moral« ressort intact » est-il souligné.« Son accord est indispensable pour toute nouvelle création, en ce compris sur le choix de l'auteur » mais« tout refus de sa part doit être justifié par des motifs éthiques ou artistiques ».
Le lendemain de l'arbitrage, Julie Durot, la directrice générale de Dupuis, s'empresse d'annoncer la sortie de l'album :« La décision arbitrale vient confirmer notre respect du contrat signé par André Franquin. [...] Dupuis a toujours eu la plus grande considération pour le travail et le droit moral de Franquin. [...] Les éditions Dupuis se réjouissent de pouvoir continuer à faire vivre le personnage légendaire de Gaston Lagaffe avec ce nouvel album dessiné et scénarisé par Delaf[51]. »
Annonce aussitôt désavouée par les avocats d'Isabelle Franquin, Maîtres Katz et Berwette, qui apportent d'importantes nuances :« L'arbitre en conclut que le projet de Gaston par Delaf n’a pas été approuvé par Isabelle Franquin et qu’elle est toujours en droit de faire valoir ses observations sous l’angle éthique ou artistique[49]. » Dupuis avait l'autorisation de publier de nouvelles aventures de Gaston, mais à la condition de prévenir la fille de Franquin de l'avancée de chaque projet au moins tous les six mois afin qu'elle puisse demander la révision de certains éléments en se basant sur des arguments « éthiques et artistiques », tandis qu'à la fin de chaque projet, elle devait bénéficier d'un délai pour approuver celui-ci[52]. Ils estiment que Dupuis n'a pas respecté ces conditions, l'éditeur ayant caché durant cinq ans le projet de reprise de Gaston[49] alors que ce dernier a démarré en 2017[29] :« Isabelle Franquin n’a reçu des planches qu’en décembre 2021. Certaines avaient des notes, d’autres étaient du crayonné » ont-ils affirmé le lendemain de l'arbitrage. Ils confirment également que toute action reste possible en cas de publication de l'album sans l'accord préalable de la fille de Franquin, ne rejetant pas la possibilité d'une nouvelle action en référé, comme ce fut déjà le cas en mai 2022[52].
En, les éditions Dupuis confirment la sortie du nouvel album pour le. Isabelle Franquin aura cependant accès aux« planches définitives » avant la publication[53]. Par ailleurs, une première planche est publiée dans le numéro deSpirou du 23 août 2023[54].

Gaston Lagaffe est engagé comme garçon de bureau à la rédaction de Spirou. Il est à la foisinventeur,chimiste,bricoleur,musicien etcuisinier. Sa principale occupation est pourtant la sieste, en raison de sa très grandeparesse.
Gaston est aussi un grand ami de la nature : il possède plusieurs animaux et plantes en tout genre (chat,mouette rieuse,souris,poisson rouge, sonhérisson appelé Kissifrott, un grandcactus). C'est enfin un anti-parcmètre qui le conduira à menerla guerre des parcmètres.
La rédaction duJournal de Spirou, qui présente la série, est entièrement née de l'esprit deFranquin. Elle ne repose sur rien de réel[55].Franquin passait d'ailleurs rarement à la rédaction du journal[56] et il regrettera plus tard de ne pas avoir fait une satire de la véritable rédaction du journal[57]. La rédaction se situe entre laBelgique et laFrance. Les éditionsDupuis qui souhaitaient toucher un public français avaient demandé àFranquin de dessiner une villefrançaise,Franquin quant à lui préférait une villebelge ce qui explique que la ville de la rédaction ressemble à un peu des deux pays[58]. L'immeuble de la rédaction est organisé en six étages, plus le rez-de-chaussée et les caves[59] ainsi qu'un grenier de belle taille.
Gaston est d'abord subordonné à Fantasio, qui tente de le faire travailler sans succès et est la victime récurrente de ses gaffes. Plus tard dans la série, Fantasio sera remplacé par Léon Prunelle qui tiendra sensiblement le même rôle. Mais Gaston a de nombreux autres collègues : Lebrac le dessinateur, Mademoiselle Jeanne la secrétaire dont il est épris…
Gaston a une bande de copains (Jules, Bertrand, Manu, Lapoire...) qui se nommeLe gang des gaffeurs. Ensemble, ils font les quatre cents coups (« Non, pas quatre cents, SIX CENTS ! »). Ils forment également plusieurs groupes de musique :
Ils se réunissent souvent pour inventer des tas de jeux loufoques, comme du tennis avec des poubelles à pédale[63], ou inventer de nouvelles formes dejokari comme le jokari avec élastique et super-balle, surnommé par Prunelle le JSV (Jokari Sans Visibilité)[64]. Ensemble ils mènent aussi la guerre desparcmètres contre l'agent de policeLongtarin.
Les gaffes de Gaston font, involontairement de la part de ce dernier, des « victimes » récurrentes : Prunelle etM. De Mesmaeker qui ne parviennent pas à signer les fameux « contrats », les collègues de bureau gênés dans leur travail, les pompiers, concierge et femme de ménage qui doivent réparer les dégâts… Mais Gaston s'en prend aussi volontairement à l'agent Longtarin, policier zélé qui surveille les parcmètres que Gaston a en horreur.

Les albums de Gaston Lagaffe sont très particuliers. En effet, quinze albums principaux ont été édités entre 1963 et 1996, et en 1997 a eu lieu une réédition complète, en dix-neuf albums, de tous les gags parus dans lejournal de Spirou, classés par ordre chronologique. En 2006, les albums EO sont réédités par leséditions Dupuis etMarsu Productions.
En 2018, une nouvelle série regroupant l'intégralité des gags de Gaston est publiée en 21 albums accompagnés du tome 0 (soit un total de 22 albums).
Il existe aussi de nombreuxhors-séries (albums pirates, parodies de Gaston Lagaffe ou encore albums commémoratifs) etalbums publicitaires.
La première édition des albums de 1 à 5 était en petit format. C'est à partir du numéro 6 que le format A4 fut adopté. Des albums A4 reprenant les gags des albums 1 à 5 parurent ensuite, avec des numéros commençant par R comme « rétrospective » ou « réédition », si bien que le numéro R1 est paru après le numéro 2 original. Comme le matériel présent dans les cinq albums petit format était insuffisant, il fallut compléter par des inédits et des gags en texte pour publier quatre albums, et il n'existait pas de recueil R5, laissant un trou dans la collection. Ce fut la base de diverses spéculations et de nombreux gags, ainsi que d'une page explicative présentée par Prunelle dans l'édition originale deLagaffe mérite des baffes expliquant qu'il n'y aura jamais de Gastonno 5. Même quand un album fut consacré à la genèse du personnage (reprenant des textes et dessins parus uniquement dans le journalSpirou ainsi que dans le tout premier mini-album de la série, intituléGaston et qui ne portait pas de numéro), il fut numéroté 0 et non 5 ou R5.
Cette légende duno 5 a même été la source d'une histoire deSpirou et Fantasio parTome etJanry (Vilain faussaire !) présente dans l'albumLa Jeunesse de Spirou, où l'on voit un trafiquant tentant de vendre aux collectionneurs un faux numéro 5 de Gaston. Le titre du fauxno 5 dans l'histoire estLagaffe plein le paf[65].
À cause de ce trou, l'album parodiqueBaston est numéroté 5 (Bastonno 5 : La Ballade des baffes). Il comprend une page explicative parodiant celle de Gaston, expliquant « qu'il n'y aura jamais de Bastonno 1, 2, 3, 4 et 6 ».
Cependant, en1986, les éditionsDupuis ont publiéLe Lourd Passé de Lagaffe, un album de gags de Gaston jusque-là jamais recueillis en album. À ce moment-là, le problème s'inverse : le journal de Spirou doit régulièrement expliquer aux lecteurs que l'album est authentique, malgré les nombreux avertissements « il n'existe pas de Gastonno 5 » qu'ils trouvent dans les anciennes éditions.
En1997, la nouvelle collection d'albums, employant simplement des numéros, comprend un numéro 5 sans qu'aucun gag n'ait été fait à son sujet. Ce ne sera pas plus le cas pour les éditions suivantes.

Les six premiers albums (première série,no 0 àno 5, 1960-1967) sont au format « à l'italienne ». À partir de 1970, les albums à l'italienne sont remplacés par des rééditions.
La deuxième série se compose d'une réédition des albums de la première série (albums R1 à R5, 1970-1986), ainsi que des albums originauxnos 6 à 15 (1996).
La troisième série est une réédition en 18 tomes des albums précédents, auxquels s'ajoute un albumno 19 inédit. Elle est publiée parMarsu Productions entre 1997 et 1999. Cette série est ressortie en 2013 avec un titre et une couverture, remplaçant la demi-planche d'aperçu.
La collection complète et originale de Gaston, c'est-à-dire sans tenir compte des rééditions ou réorganisations postérieures, se compose ainsi :
Toutefois, cette collection devient obsolète en 2018 avec la publication de la nouvelle série composée de 22 albums allant du tome 0 (Les Archives de Lagaffe) — comportant les premiers dessins de Gaston avant le premier gag en planche qui apparait dans le tome 1 (Premières gaffes) — au tome 21 (Ultimes bévues). En effet, ici, les planches sont toutes remastérisées et triées selon l'ordre de parution dans le journal (et non selon les albums des autres séries), accompagnées d'inédits. Par exemple, le gag 13 (provenant du tome 19 des autres séries et non du 1) est présent entre les gags 12 et 14 de l'albumPremières gaffes.
Le matériel de Franquin[67] :
La série fait partie descent livres du siècle préférés des français.
Dans leno 2560 duJournal de Spirou — numéro spécial publié à l'occasion de la sortie duJournal de Gaston —, paraissent cinq planches se déroulant dans l'univers de Gaston et attribuées àLebrac[68]. Dans ce numéro se trouvent aussi des séries commeLes gaffes des autres ainsi que plusieurs articles rédactionnels sur Gaston[69].
Dans les numéros parus aux alentours du premier, les journauxTintin etSpirou s'échangent despoissons d'avril, la première page deSpirou représentantGil Jourdan,Libellule etCrouton poursuivis par une voiture remplie de héros du journalTintin, tandis que la première page deTintin est à demi occupée par un gag de « Tonton Lagace », une parodie de Gaston.
En1980, dans un album deRoger Brunel publié chezGlénat, appelé simplementPastiches 1, mettant en scène plusieurs héros de bande dessinée traditionnelle, Gaston est le seul à bénéficier de deux planches nomméesGafton Lagasse ; ces deux pastiches ont une orientation sexuelle[70]. En1989, dans l'albumPastiches 5, du même auteur — qui contient cette fois une histoire de 44 planches où interviennent beaucoup de héros de bande dessinée traditionnelle —, Gaston fait une apparition dans la plancheno 1[71]. Il est aussi parodié dans l'albumParodies 3 : vingt ans après, qui met en scène les héros de bande dessinée plus âgés de vingt ans. La parodie de Gaston, nomméOthon Lagraffe, est signéeSerge Carrère etArleston[72]. Gaston est aussi parodié parAl Voss dans son albumParodies qui regroupe toutes les parodies publiées dans lemagazineMétal hurlant[73]. Un album collectifBaston n°5 : La Ballade des baffes est également publié (il va de soi que seul le tome 5 existe).
Francisco Ibañez, auteur de bande dessinéeespagnol, créateur notamment de la sérieMortadelo y Filemón, crée dans lesannées 1970 un personnage en partie inspiré de Gaston. NomméSacarino, il est habillé en groom (commeSpirou), son visage est une copie conforme de celui de Gaston (à la différence queSacarino est chauve). Comme Gaston, il commet des gaffes dans un bureau, comme Gaston, il a un chat, comme Gaston, il ne fait que manger. Les gags sont les mêmes que ceux deFranquin (expédition d'unfromage de chèvre àNew York, Sacarino latex, la boule debowling, lebilboquet, la guerre des boites de conserves...). La différence entre Gaston et Sacarino est la violence des gags de ce dernier qui rappelle plus lecartoon que la véritablebande dessinée franco-belge. Ce plagiat s'explique en partie par le fait que dans l'Espagne des années 1970 la plupart des séries debande dessinée franco-belge sont inconnues : Gaston n'est traduit que plus tard[74].
Dans sa série phareMortadelo y Filemón,Francisco Ibañez copie aussi un gag de Gaston : le gagno 215 est ainsi quasiment le même que la planche parue dans la revuePulgarcito le[75].
Le,Marsu Productions, propriétaire des droits surGaston Lagaffe[76], lance les aventures deGastoon, neveu de Gaston. Réalisée parJean Léturgie,Yann etSimon Léturgie[77], la série provoque unepolémique chez les fans de Gaston, avant même sa sortie[78]. Isabelle Franquin, la fille d'André Franquin, entre en conflit avec Marsu Productions pour s'opposer à cespin-off. Le litige est réglé à l'amiable, sans passer par les tribunaux, selon Claude Katz, avocat d'Isabelle Franquin[39].
Gaston Lagaffe est un personnage très populaire qui fait plusieurs apparitions dans des bandes dessinées d'autres auteurs.
En1981, la bande dessinée est adaptée dans unfilm livefrançais intituléFais gaffe à la gaffe !, réalisé parPaul Boujenah, avecRoger Miremont dans le rôle deGaston Lagaffe etLorraine Bracco (Les Soprano). Le film est un échec critique et commercial. En2018, il est une nouvelle fois adapté — cette fois officiellement, sous le nomGaston Lagaffe — parPierre-François Martin-Laval, avecThéo Fernandez dans le rôle titre.
En1983, est publiéGaston Lagaffe, unlivre-disque contenant deuxchansons et vingt pages de bandes dessinées. Les chansons de Gaston (Petite souris qui m'sourit etÇa casse tout le rock à Gaston[83]) sont chantées parHenri Seroka.
En1989, surRTL-TVI etAntenne 2 et au cours de l'émissionCroque-Matin, est diffusée la sérieMerci Gaston !. Différents gags de Gaston y sont adaptés par des acteurs portant masques, costumes et prothèses pour ressembler le plus possible auxpersonnages originaux.
À partir du, la sérieGaston est diffusée surFrance 3, en 78 épisodes, au format 7 minutes. Réalisée par les studios Normaal, cetteadaptation est basée sur les dessins et les dialogues originaux deFranquin. Les dessins sont repris, puis animés, ce qui donne l'impression de voir la BD prendre vie. Chaque épisode est construit autour d'un même thème et regroupe environ cinq extraits de bande dessinée évoquant un domaine précis (chimie, boule de bowling, noix, animaux…).
Sorti en 1987 sur Amstrad CPC, le jeu vidéoM'enfin est uncluedo dans l'univers de Gaston. Le joueur doit retrouver qui a détruit songaffophone, où et comment, en se baladant dans la rédaction.
Les albums de Gaston sont traduits dans plusieurs langues, dépassant parfois les frontières de l'Europe.
Les albums sont traduits et édités dans différents pays, soit par les éditionsDupuis (Croatie,Danemark,Espagne,Italie,Pays-Bas,Pologne,Portugal etSerbie), soit par d'autres éditeurs. Le personnage change de nom dans certaines langues.
Après avoir édité un premier « Gaston » en breton, l'éditeurYoran Embanner signe un contrat avec Dupuis afin de traduire l'albumno 10 de la nouvelle collection en septlangues régionales : lewallon, l'alsacien, lebasque, lebreton, lecorse, l'occitan et lesavoyard.
L'albumno 10 reprend des gags des albumsUn gaffeur sachant gaffer,Lagaffe nous gâte etEn direct de la gaffe. Il est édité à 4 000 exemplaires en wallon, à 1 500 exemplaires en corse et à 2 000 exemplaires dans les autres langues. La version wallonne, dont le traducteur estYannick Bauthière, est la première BD éditée enWallon unifié.
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.« Je hais les parcmètres !... Mais d'un autre côté, les gags me viennent si facilement, grâce à eux ! Ce que je ne supporte pas, c'est qu'en ville, on a parfois des trottoirs très étroits, et qu'ils parviennent malgré tout à te mettre un parcmètre au milieu ! Et puis, c'est un appareil tellement fait pour soutirer le fric ! »
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