La Gascogne est située grosso modo dans le territoire compris entre la Garonne et les Pyrénées :Grand Sud-Ouest français etVal d'Aran en Espagne (Généralité de Catalogne). Philippe Lartigue a synthétisé les différences entre le territoire historique et les limites linguistiques telles que définies à la fin du XIXe siècle[5].
La géographie de la Gascogne est profondément marquée par ses limites naturelles que sont l'océan Atlantique, de la frontièreespagnole à l'estuaire de la Gironde à l'ouest, le cours de laGaronne au nord, son sous-affluent laLèze à l'est et les contreforts desPyrénées au sud.
D'autre part,Serge Brunet rappelle que laforêt de Bouconne, sur les hautes terrasses alluviales de la rive gauche de la Garonne, est une frontière pluriséculaire entre Gascons et Languedociens[6].
LeVal d'Aran, bien qu'appartenant à l'Espagne, fait partie linguistiquement de la Gascogne, et à ce titre, bénéficie au sein de la Catalogne, dont il dépend administrativement, d'une autonomie linguistique faisant de cette région gasconne la seule dont la langue aquitano-romane et son parleraranais bénéficie d'un statut officiel. Les langues officielles de la Catalogne sont le catalan, l'« occitan gascon » et l'espagnol.
Concernant l'Ariège, affluent oriental de laGaronne situé en amont deToulouse : la limite de la Gascogne linguistique s'éloigne progressivement (d'une trentaine de kilomètres au maximum) vers l'ouest du cours de l'Ariège jusqu'auxPyrénées[7], dans la région appeléeCouserans.
Les coteaux de Gascogne s'étendent sur leGers et (au nord et à l'est) jusqu'à la vallée de laGaronne, surChalosse etTursan (département desLandes) au sud de l'Adour, ainsi que sur le nord duBéarn et de laBigorre.
La Gascogne était uneprincipauté au sud-ouest de laGaule auHaut Moyen Âge[12]. Le nom de Gascogne fait référence à cette principauté (VIIe au XIe siècle) qui vit l'apogée unitaire de la région[13]. Elle a disparu en tant qu'entité politique en1063, lorsque lecomte de GascogneBernard II Tumapaler a dû abandonner la Gascogne à l'Aquitaine après sa défaite devant le duc d'AquitaineGuillaume VIII à la bataille de La Castelle. Après letraité de Paris de1259, leduché d'Aquitaine a pris le nom de duché deGuyenne, terme désignant alors l'ensemble des possessions continentales du roi d'Angleterre.
Avec ces différentes dominations, la Gascogne a émergé comme un État indépendant pendant un temps et, à ce jour, la Gascogne a gardé la réputation d'être habitée par un peuple têtu et indépendant. Malgré ces évolutions, uneidentité gasconne culturelle et linguistique a subsisté à travers tout l'Ancien Régime jusqu'à nos jours.
En51 av. J.-C., César se rend lui-même en Aquitaine dans l'objectif de « pacifier » la contrée avec l'appui de deuxlégions et une prise d'otages parmi les« turbulents » peuples aquitains incomplètement soumis par Publius Crassus[15],[13].
Les populations empruntèrent beaucoup de choses aux vainqueurs romains et notamment leur langue. Ils finirent par adopter donc lelatin, mais en le déformant en fonction de leur langue d'origine et donnèrent ainsi naissance à une langue nouvelle : legascon. Parti des villes, le latin gagna de proche en proche les campagnes. Seules les populations des vallées des Pyrénées échappèrent à la contagion et leurs descendants parlent encore la langue d’origine : lebasque. L’administration romaine assura l’ordre et la paix en Novempopulanie durant deux siècles environ. Puis, la décadence de l’Empire Romain entraîna celle de la Gaule entière, préparant ainsi les invasions barbares.
LesVandales, lesAlains et lesSuèves, poussés à l’est par lesHuns, traversent la frontière duRhin dans les derniers jours de 406. Ils ne font que passer en Novempopulanie qu’ils abandonnent, après l’avoir dévastée, en409 pour s’installer enEspagne. Ils sont remplacés par les Wisigoths.
En412, le roiwisigoth,Athaulf, successeur d'Alaric Ier, obtient de l’empereur romainHonorius, en échange de ses services, un établissement en terre gauloise (voirJordanès). Athaulf est assassiné àBarcelone en septembre415 et est remplacé parWallia qui régnera de 415 à 418. Ce dernier négocie avec l’empereur Honorius qui lui donne l'Aquitaine seconde et des villes voisines. Le nouveau royaume wisigoth qui avait pour capitale Toulouse comprenaitPoitiers,Angoulême,Saintes,Périgueux, Bordeaux et la Novempopulanie.
Il semble que les rois wisigoths comprirent qu’il valait mieux ménager les populations autochtones qu’ils appelaient « les Romains ». Ainsi, l’organisation wisigothe se mit en place et, sans les problèmes de religion, tout aurait été parfait entre Goths et « Romains ». Appelé par les évêques de Novempopulanie,Clovis vint au secours des populations. En507, lesFrancs battirentAlaric II, roi des Wisigoths, à labataille de Vouillé. Les Goths ne conservèrent que laGaule narbonnaise et la Novempopulanie passa sous contrôle franc.
Dagobert, devenu seul maître de la Vasconie, eut à combattre en635 une révolte des Vascons qui, battus, lui firent alors allégeance. Lesrois fainéants qui lui succédèrent ne s’intéressèrent guère à la Vasconie qui, avec l’Aquitaine, reprit peu à peu son autonomie. Le pouvoir franc, trop occupé à se battre contre l'Austrasie, puis contre lesGermains laissa s’installer un nouvel ordre.
Entre660 et670, à la suite de l'alliance entreAquitains et Vascons, le royaume de Toulouse reparut quoique en cachant son nom, par le choix comme chef deFélix,patrice deToulouse. Il fut remplacé parLoup Ier (Lupus), couronné duc d’Aquitaine et deWasconia en672. Ce dernier, fils de Bogue (Boggis) de Comminges et de Ode d'Aquitaine (fille de Caribert II et de Gisèle de Saint-Amand d'Elnone), mourut en710 (Bogue de Comminges étant le fils de Eudes de Comminges lui-même fils de Bertrand de Bordeaux, comte-Évêque de Bordeaux).
Son successeur,Eudes d'Aquitaine, alias Yon roi de Vasconie, père deHunald Ier dit Huon de Bordeaux, était sans doute le fils deLupusIer. Son avènement coïncida avec l’arrivée des Arabes en Espagne. Eudes arrête l’invasion arabe à Toulouse le 9 juin721. C’est la première résistance chrétienne en Occident. Eudes est d’ailleurs déclaré le « héros sauveur de chrétienté » par le pape Grégoire II (inLiber Pontificalis). Il va retenir l’invasion arabe jusqu’en 731 oùCharles Martel l’attaquera du nord instrumentalisé par les rumeurs répandues par les Sarrasins d’Abd al-Rahman. Eudes abandonne alors les défenses de sud pour soutenir l’attaque de Martel. Les Arabes vont en profiter pour détruire, dans un raid fulgurant, Bordeaux (732) et se lancer à l’assaut de Poitiers. Grâce au sacrifice de l’armée vasconne d’Eudes (et à la bataille de Brioude qui arrête les renforts arabes), Abd al-Rahman arrive à Poitiers dans un état lamentable et Martel n’aura qu’à porter le coup de grâce (25/10/732) et à ramasser ainsi la gloire facile du sauveur de la Chrétienté (et de la France) qu’il faillit pourtant mettre en danger mortel par sa conduite irréfléchie (voir la lettre 740 du pape Grégoire III). Mais l’alliance avecCharles Martel permit de battre les envahisseurs à labataille de Poitiers et de les repousser jusqu’en Espagne.
Eudes d'Aquitaine meurt en735. Il eut, semble-t-il, cinq enfants : une fille,Lampegia[16] et quatre fils :Hunald Ier ou Hunaud, l’aîné, premier duc d'Aquitaine et de Vasconie, mort à Pavie en 774,Loup II,duc de Vasconie de769 à778,Remistan, décapité sur ordre dePépin le Bref[17], marquis du Limousin, dont l’histoire n’a gardé que quelques traces etHatton, mort après avoir été aveuglé sur ordre de son frère HunaldIer[18], comte de Poitiers et qui semble avoir possédé le Poitou.
À sa mort, en735, sa dépouille fut enterrée au monastère de l’île de Ré qu'il avait fondé, etHunald lui succéda, refusant de prêter serment de fidélité àCharles Martel. Une longue lutte s’ensuivit, obligeant Hunald à abdiquer en745. Il restera de nombreuses années à Rome pour plaider la cause des Aquitains mais les pontifes avaient déjà choisi entre les Pippinides, puissance de tout l'Occident et les Mérovingiens d'Aquitaine, simple puissance locale... son filsWaïfre (dit Gaifier) reprit le flambeau, mais il fut trahi et assassiné en768, quand il fut en passe de rendre les armes àPépin le Bref. Pépin, oint roi des Francs en 751, divise la Vasconie en duché d’Aquitaine (entre la Loire et la Garonne) etduché de Vasconie (au sud de la Garonne).
L'Aquitaine repassait sous domination franque et les Vascons élisaientLoup II, fils d’Eudes, alors âgé d’environ 53 ans, comme duc.Hunald II, fils deWaïfre, ayant tenté de soulever l’Aquitaine contre Charlemagne, et Loup II lui ayant donné refuge en769, ce dernier fut obligé parCharlemagne de lui livrer le fugitif pour éviter l’invasion de la Vasconie. Charlemagne devenait ainsi maître de l'Aquitaine et de la Vasconie, du moins le pensait-il puisque c’est à cette époque, en778, que se situe l’épisode deRoncevaux où l’arrière-garde de son armée qui revenait, après avoir détruit les murailles dePampelune (Iruñea) – laissant ainsi la ville à la merci des Maures -, fut décimée par les Vascons.
Les Vascons avaient élevé au pouvoir, après la mort deLoup II, l’un de ses fils,Sanche Ier Loup qui reconnut la suzeraineté de Charlemagne et prit part, contre son sentiment mais par fidélité, à l’expédition organisée par le roi d'Aquitaine contre Barcelone en801. Mais cette reconnaissance fut de courte durée puisqu'en802Pampelune avait fait allégeance à l'émir de Cordoue. Toujours est-il qu'en812, après une révolte vasconne contre les Francs menée parSemen Ier Loup, frère aîné de Sanche Ier Loup qui l’avait remplacé à sa mort, une nouvelle expédition deLouis le Débonnaire, fils de Charlemagne, arriva jusqu’àPampelune en passant parDax pour y raffermir son autorité chancelante. Louis prit la précaution, cette fois-ci, afin de ne pas répéterla défaite de 778, au retour parRoncevaux de s’emparer de femmes et d'enfants vascons qu’il ne libéra qu’une fois arrivé dans une zone sûre où son armée ne risquait plus d’embuscade.
À la mort de Charlemagne, Louis le Débonnaire (ou le Pieux) devint empereur et associa ses fils au gouvernement. En817, il donna à PépinIer d’Aquitaine, la Vasconie, lamarche (juridiction) de Toulouse et une partie de laSeptimanie et de la Bourgogne. Pendant ce temps, dans le duché de Vasconie,Garcia Semen, le fils aîné de Semen Loup avait succédé à son père mort en816. Mais Garcia Semen mourut en818 et fut remplacé, à son tour, par un cousin germain,Loup III. En 819, ce dernier fut dépouillé de ses biens parPépinIer qui le bannit. Cependant, pour se concilier les Vascons, il leur donna pour chefAznar Sanche, fils de Sanche qui l’aida à combattre les révoltes vasconnes. C’est l’époque du comté de Vasconie qui sera érigé en duché de Vasconie en852.
Bernard Guillaume, duc de Gascogne et comte de Bordeaux, étant mort le 25 décembre1009 sans laisser de postérité, le pouvoir échut à son frèreSanche Guillaume qui le garda jusqu’à sa mort, le 4 octobre1032.
Son neveu, Eudes ou Odon de Poitiers hérita du duché de Gascogne puis du comté de Bordeaux. Il mourut en1039 etBernard dit Tumapaler,comte d’Armagnac fut reconnucomte de Gascogne
Bernard (Bernat) était, en effet, le petit-fils deBrisque de Gascogne et était donc le descendant le plus direct de Guillaume-Sanche au sens de la coutume. Mais le frère d'Eudes, Guy-Geoffroy ouGuillaume VIII, duc d’Aquitaine, lui contesta le pouvoir, étant devenu comte de Bordeaux vers1044. Après nombre de péripéties, lesPoitevins l’emportèrent à laBataille de La Castelle en1063. Guy-Geoffroy, plus connu sous le nom de Guillaume VIII, fut suivi parGuillaume IX, le fameux troubadour, puis parGuillaume X d'Aquitaine qui mourut en1137, laissant la couronne d'Aquitaine à sa filleAliénor.
La Gascogne deSanche II Sanche de Vasconie a connu des partages successifs entre les descendants du Courbé et la création d'une mosaïque de fiefs. Leurs titulaires, d'abord vassaux du duc de Gascogne, utilisèrent la situation créée par les circonstances (tel le passage du duché aux mains des comtes de Poitou) ou les alliances ultérieures.
On pourrait dire qu'au niveau politique, il y aura des « Gascognes », surtout après la période des ducs de Gascogne, chaque seigneur (comte, vicomte) menant une politique autonome.
La principale division sera, pendant laguerre de Cent Ans, celle entre une Gascogne occidentale, située autour deBordeaux, deDax et deBayonne, unie à l'Angleterre (jusqu'en1451/1453) et une Gascogne orientale située autour des comtésd'Armagnac et deBigorre, ainsi que les premiersFoix-Béarn, qui sera pro-française. Par contre le comte de Foix et seigneur de BéarnGaston III de Foix-Béarn, dit Fébus, revendiquera la neutralité et sa souveraineté sur le Béarn[21] (XIVe siècle).
Sur le plan ecclésiastique l'Archevêché d'Auch, composé (à l'origine) d'une douzaine de diocèses[22] issus des cités (civitas) duBas-Empire romain, survécut jusqu'en2002. Mais les frontières de ces diocèses sont encore utilisées pour tracer les limites des cités deNovempopulanie.
Pour autant, l'ordonnance précise que la division ne vaut encore que pour l'exercice du pouvoir administratif, les anciennes divisions relatives à la perception des impôts et au pouvoir judiciaire subsistant jusqu'à nouvel ordre. Il s'agit par conséquent de la liste, non pas des « provinces » qui sont au nombre de trente-deux (gouvernements militaires), ni de celle desdiocèses ou des ressorts desparlements, mais de celle descirconscriptions fiscales ou celle despays decoutumes (bailliages et sénéchaussées)[23],[24].
Des régionalistes (fédéralistes, provincialistes) avaient déjà émis alors les idées d'une plus grande décentralisation ou d'un échelon régional. Uneassociation régionaliste du Béarn, du Pays basque et des contrées de l'Adour est ainsi créée en 1917. Le souvenir des anciennes provinces est présent, l'Escole Gastoû Febus en Gascogne (plus dans le domaine culturel) est fondée en 1896.
C'est à partir des années 1980 que les lois de décentralisation dotèrent d'un conseil élu, et de compétences effectives, 22 régions enFrance métropolitaine. Dans ces lois, les départements (en tout ou partie) de Gascogne sont séparés entre deuxrégions françaises, dont ils ne forment qu'une part.Depuis, larégion naturelle et ancienne province Gascogne reste partagée : aux régionsAquitaine (ancienne région) etMidi-Pyrénées de la loi de 1982, le nouveau découpage (par fusion de régions) de la loi de 2015 a étendu la première vers le nord (Nouvelle-Aquitaine) et la seconde vers l'est (Occitanie).
Le nom de Gascogne évoque une province définie par une langue - ou un accent[13]. Le toponyme Gascogne est issu du bas latinGuasconia, Wasconia, nom mentionné pour la première fois par les Wisigoths, provenant lui-même du nom du peuple desVascons. Le passage du [v] initial à [w], passé par la suite à [gʷ] puis [g], traduit une influence germanique sur la consonne initiale.
À proprement parler, les Vascons[28] sont avant tout une tribu puissante de langueprotobasque, ou aquitanienne, vivant à l'époque antique au sud des Pyrénées, dans les actuellesNavarre etAragon, mais des liens culturels, politiques et commerciaux existent en grand nombre avec l'autre versant[29], la future Gascogne, et tendent à montrer une sorte dekoinèeuskarienne (ni celte, ni ibère) existant sur ce que sont aujourd'hui les Pays basques, la Navarre, la Gascogne, le val d'Aran et une partie de l'Aragon[30]. Comme indice d'un fonds linguistique commun qui a laissé son empreinte sur le latin véhiculaire commun, on peut mentionner le passage initial du [f] latin de termes commefarina,fagus, etc. à [h], amuï par la suite en [ø] en castillan (harina,haya) et en gascon (hari(n)a,hao), alors qu'il se maintient [f] en portugais, catalan et languedocien. L'ethnonymeVascon serait basé sur une racine pré-indo-européenne*eusk- / *ausk- (que l'on retrouverait aussi dans le nom du peuple aquitain desAuscii, racine du nom desauscitains). Elle constitue à la fois la base des termesvascon,basque etgascon.
Recul du basque médiéval en Gascogne.
Région culturelle et linguistique de France et d'Espagne - parfois délimitée par l'océan Atlantique, la rive gauche de laGaronne et lesPyrénées excepté lePays basque français[31], il existe cependant aux marges du Pays basque des zones linguistiques gasconnes comme le Bas-Adour (Bayonne,Biarritz, Anglet, Boucau), la zone "charnègue" (Guiche, Came, Urt, Bidache, ...)[32], et certaines communes proches duBéarn (Arancou, Bergouey-Viellenave, Gestas…) ainsi queLa Bastide-Clairence, enclave gasconophone en territoirebascophone. Le mot Gascogne a pu aussi désigner, sous sa forme latineGasconia, lePays basque (Wasconia)[33].
Carte de l'aire d'influence dugascon.Le gascon, dialecte occitan.
Lalangue régionale est legascon (souvent ditbéarnais enBéarn)[7] dit parfois égalementoccitan-gascon. Il est parfois considéré comme une langueoccitano-romane indépendante, fort de ses traits ataviques : langue ettoponymie gasconnes portent la trace d'unsubstrataquitain (ancêtre dubasque)[7],[34]. Après l'arrivée du latin, un usage bilingue s'est prolongé pendant une longue période. L'usage du latin académique et d'un latin populaire se sont répandus progressivement lors de l'intégration à l'Empire romain. Plusieursvariétés gasconnes sont distinguables d'ouest en est et du sud au nord.
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète.Votre aide est la bienvenue !Comment faire ?
La toponymie de la Gascogne intègre (tous les pays gascons) porte trace de son évolution linguistique : la strate celto-romane (le latin, qui a intégré et modifié des noms vieux-celtiques) s'est étendue sur un fort substrat aquitanien qui a donné des toponymes(Biscarosse, Aran), des suffixes(-osse), des traits phonétiques ataviques (caractéristiques,ar-, -eth), etc. La francisation a altéré, voire détruit, des noms de lieux.
Une base de données (étymologie, commentaires, prononciation, photos, cartes, etc.) sur plusieurs milliers de noms de lieux se trouve sur le site Gasconha.com, rubrique lòcs. Voir aussi Bénédicte et Jean-Jacques Fénié,Toponymie de la Gascogne, éditions Sud-Ouest.
Quelques villes et la forme authentique de leur nom engascon (avec des indications pour la prononciation, en A.P.I.) ;N. B. : a final représente une prononciation variable suivant les régions : /a,e,o/, voyellequi n'est pas accentuée.
Auch, archidiocèse, sa capitale religieuse historique :Aux /awʃ/
Lalittérature béarnaise et gasconne est riche et marquée par la culture destroubadours. Les lettres béarnaises et gasconnes ont connu uneRenaissance auXVIe siècle impulsée par un profond courant au sein de la culture occidentale à l'époque de la Réforme. Le linguiste et critiquegasconPierre Bec qualifie la période allant de 1550 à 1650 deSiècle d'or de la poésie gasconne[35].
Armes de la Gascogne.Blason historique de la province de Gascogne, composé des armes des comtes d'Armagnac (lion rouge) et de Rodez (lion jaune).Armes synthétiques de la Gascogne créées par la communautéGasconha.com.
Lesarmes de la province de Gascogne, ou Généralité d'Auch, se blasonnent :
écartelé d'azur au lion d'argent et degueules à la gerbe de blé d'or liée d'azur.
Ce sont des armes modernes peut-être créées par lehéraut d'armes deLouis XIV pour compléter sonarmorial, la province de Gascogne, disputée comme laPicardie entre plusieurs grandes maisons, n'ayant jamais eu d'armes propres. C'est en tout cas ce qui est avancé dans l'armorial "La France Héraldique" édité par les cafésSanka[36] dans les années 1930 pour leur campagne publicitaire. Cependant, selon l'historien Guilhem Pépin, "aucun document ne permet d’affirmer que [ce blason] ait existé avant leXXe siècle[37]. Il a montré aussi que le lion rampant (dressé) devait être de gueules (rouge) sur champ d'argent (en somme, rouge sur blanc) (ci-après).
Ces armes correspondent à lacirconscription française d’Ancien régime présentée ci-contre. Cette province de Gascogne ne comprenait ni leBéarn ni laGuyenne gasconne mais elle comprenait les provinces basques duLabourd et de laSoule. Elle correspond à l'ancienneGénéralité d'Auch.Les couleurs primitives des quartiers aux lions étaient d'Armagnac : lion de gueules (rouge) sur champ d'argent. Le bleu est venu après.[réf. souhaitée]
Le besoin de doter les Gascons en tant que peuple d'armoiries réunissant les pays majeurs de l'aire gasconne a déterminé la naissance d'armes synthétiques des Pays gascons[41].
La Gascogne n'ayant plus d'unité institutionnelle depuis le XIe siècle, plusieurs versions cohabitent et sont employées sur le territoire.
Outre la version armoriée présentée plus haut, une version moderne est employée aussi. Elle est composée d'une pièce rouge ornée d'unecroix de Saint-André (ousautoir) blanche (voir ci-après).
On a proposé différents drapeaux pour représenter les Gascons (de tous les pays gascons) comme groupe de population. Ceux qui ont émergé (sans pression administrative ou autre, et maintenant grâce au Web) retiennent les couleurs blanc et rouge, statistiquement dominantes dans l'héraldique (et leshestes ou festivités) des pays gascons. Le drapeau rouge au sautoir (ou croix de Saint-André) blanc,lo(u) Sautèr, est considéré comme drapeau du peuple gascon. On place parfois au centre un emblème de pays (écu) ou de commune. L'origine n'en est pas connue.
De la même façon, le « Conservatoire du Patrimoine de Gascogne », aujourd'hui « Région Gascogne prospective », a déposé dans les années 2000 undrapeau rouge et blanc orné en son centre de la Dame de Brassempouy. Le triangle rouge représente le territoire gascon, la Dame de Brassempouy personnifie lapopulation et lescouleurs blanc et rouge évoquentl’héritage culturel. Ces repères concordent avec l’histoire d’une Gascogne qui s’explique, en plus de ses fondamentaux ethnosociétoculturels, par les millénaires antérieurs à la conquête romaine. En effet, la Dame de Brassempouy est de plus en plus revendiquée comme symbole de la Gascogne, à l'image du groupe« Boisson divine » : « Sur notre bannière nous voulons vous ériger... ».
Drapeau rouge et blanc orné en son centre de la Dame de Brassempouy. Le triangle rouge représente le territoire gascon, la Dame de Brassempouy personnifie la population et les couleurs blanc et rouge évoquent l’héritage culturel.
Le drapeau médiéval est conservé, mais se voit rajouter la faucille et le marteau. En-dessous est inscrit « Gaskoinia » en vasconique. En haut à droite figure l'étoile à sept branches occitane.
À cet égard on avance parfois un texte du chroniqueur Roger de Hoveden qui rapporte que le pape (Clément III, de 1187 à 1191) remit des croix aux deux rois de France et d’Angleterre (Richard Ier Cœur de Lion, également duc d’Aquitaine et de Gascogne) lors de la conférence de Gisors en 1188 et que ces rois attribuèrent à leurs respectives nations des drapeaux où figurait la croix. Le texte ci-dessous (« The French flags » sur le site InternetHeraldica, dernière modification 22 avril 2010) est consacré à cet événement :The kings of France and England were in a peace conference in a field between Gisors and Trie, in January 1188, when the archbishop of Tyre arrived with the news of the conquest of Jerusalem by Saladdin, and an urgent plea for a new crusade. The event is told by the contemporary chronicler Roger de Hoveden (R. de Houedene,Chronica, éd. William Stubbs, vol. 2, London, 1869, p. 335).At this conference came the archbishop of Tyre, who […] moved their hearts to taking the cross. And those who were enemies before, by his predication and God’s help, became friends that day, and received the cross from his hand ; and in that moment the sign of the cross appeared above them in the sky. On seeing that miracle, many rushed in droves to take the cross. And said kings, when taking the cross, chose a visible sign for themselves and their people to identify their nation. The king of France and his people took red crosses ; the king of England with his people took white crosses ; and Philip count of Flanders with his people took green crosses ; and thus everyone returned home to provide for the needs of his journey. [… ad cognoscendam gentem suam signum evidens sibi et suis providerunt, … et sic unusquisque …]
La section de Hoveden s'arrête ici. Ce qui suit est un ajout de F. Velde : « It is often said that the system was extended to other regions or nations : Brittany’s cross was black, Lorraine green, Italy and Sweden yellow, Burgundy a red Saint Andrew’s, Gascony a white Saint Andrew’s. » On ne peut donc dire que le drapeau gascon au sautoir remonte « aux croisades » ou « au Moyen Âge ». Du moins était-il connu à la date de rédaction de l'article du site Internet (les renseignements de F. Velde sur les autres drapeaux, non mentionnés par Hoveden, sont exacts). Comme saint André est le patron de Bordeaux, ce pourrait être aussi un indice d'origine.
« aux temps difficiles de la guerre de Cent ans et des luttes terribles entre les Armagnacs représentant le parti national (croix blanche) et les Bourguignons alliés des Anglais (croix rouge et croix rouge de Saint-André), le drapeau des Anglais victorieux finit par réunir, en 1422, sous Henri VI, sur son champ les croix blanche et rouge de France et d'Angleterre, les croix de Saint-André, blanche et rouge de Guyenne et de Bourgogne[42]. »
En 2025 apparaît une version inspirée du drapeau médiéval. Celui-ci se voit rajouter la faucille et le marteau. En-dessous est inscrit « Gaskoinia » en vasconique. En haut à droite figure l'étoile à sept branches occitane. Celle-ci est utilisé par certaines entités communistes occitanes, telles queLibertat etOccitània arroja[43].
Un autre drapeau de la Gascogne est aussi utilisé pour les pays impliqués : l'Esquarterat ou écartelé en français. Ce drapeau correspond aux armes de l'ancienne province de Gascogne (ouGénéralité d'Auch) mises en bannière, c'est-à-dire que le blason de la Gascogne a été étendu sur toute l'étoffe du drapeau.
Les lions d'argent armés et lampassés font échos aux nombreux lions sur les armoiries des pays de Gascogne. Les gerbes à neuf épis de blé rappelle les neuf peuples de la Novempopulanie, la genèse de la Gascogne.
↑"La Communauté d’agglomération Pays Basque [CAPB, ndlr.]reconnaît officiellement le basque et le gascon occitan comme langues de son territoire, aux côtés de la langue française", c’est la phrase clé de ce texte qui a été examiné à la loupe par les services de l’Etat avant le vote des élus.L’euskara et le gascon sont gravés dans le marbre
↑C'est leVal d'Aran (territoire occitanophone située en Catalogne) qui a instauré cette fête nationale afin d'honorer l'anniversaire de la restitution du Conselh Generau d’Aran (gouvernement semi-autonome) et la récupération des droits et privilèges du territoire aranais en 1990 dont la langue occitane qui est co-officielle, statut unique dans toute l'Occitanie.La Fèsta Nacionala Occitana (Fête Nationale Occitane)Hèsta d'Aran 2018
↑Lampégie avait épouséAbou Nessa Munuzza (Mounouz), général etémir deNarbonne,Maure qui aspirait à se libérer de la tutelle d’Abd el Rahman et qui, trahi, fut tué par les soldats d'Abd el Rahman àLlívia, non loin dePuigcerdà; Lampégie dut à sa grande beauté d’aller finir ses jours dans leharem du sultan deDamas. Celle-ci avait été courtisée par Hildebrand, frère cadet de Charles Martiaux (Marcellus) mais son pèreEudes d'Aquitaine, qui voulait ouvrir une porte de sa principauté vers la Méditerranée, préféra la marier àMunuza ; cela renforça encore la haine desPépinides envers les Mérovingiens d'Aquitaine.
↑Roi des Francs après un coup d'État fait avec la complicité papale qu'il récompensa par la mise au pas des Lombards et la création desÉtats pontificaux en 754
↑Ascendant de Eudes d'Oisy, châtelain de Cambrai nommé parCharlemagne en compensation de la perte de son héritage et des services rendus par son grand-père
↑Les lettres-patentes donnent l'impression qu'il s'agit d'une division du royaume en « provinces » qui seraient au nombre de quatre-vingt-neuf. Cette liste a suscité des critiques d'universitaires actuels (cf. Romanet, Berlet), en particulier qu'il serait illusoire de vouloir intégrer toutes les « provinces » dans un ensemble cohérent, rationnel, systématique, structuré et surtout parfaitement juxtaposé :
« On demeure confondu quand on voit avec quelle assurance les géographes-historiens enseignent, depuis un siècle, que la France était divisée en un nombre fixé de provinces méthodiquement classées et délimitées »
↑Plus récemment,Emmanuel Le Roy Ladurie évoque « la Gascogne d'Ancien Régime d'Anne Zink » dans sa préface à l'ouvrage de l'historienne,Pays ou circonscriptions : les collectivités territoriales de la France du Sud-Ouest sous l'Ancien régime, Publications de la Sorbonne, col. « Histoire moderne », 2000, 374 p.(ISBN9782859443894),Notice BnFno 37186352,Extraits en ligne
↑mentionnés par le géographe antique StrabonGéographie Livre III, 4, 10, éditeur les Belles Lettres, Paris, 2003
↑César, dans son récit mentionne des renforts venus d'Espagne lors des combats contre les Romains enAquitanie : CésarGuerre des Gaules Livre III, 23, éditeur les Belles Lettres, Paris, 2007
↑Définition de laGascogne dans le dictionnaire encyclopédique, Auzou 2004, noms communs, noms propres, de Emmanuel Le Roy Ladurie et un collectif d'auteurs,(ISBN2-7338-0723-4)
Jean-Pierre Augustin, Pierre Bec, Michel Bergès, Roger Bonnes… et Robert Escarpit (sous la direction de),La Gascogne. Pays, nation, région ?, Éditions Entente,(ISBN2-7266-0056-5)
Danièl Brillet,Histoire chronologique de l'Aquitaine, Notre histoire jusqu'en 1593,, 713 p., In-8° broché, Illustrée de 41 cartes dans le texte et 28 généalogies inédites.