Les formes anciennes de la Garonne sont bien connues[3] : - en grec,Garounas (Strabon, v. 10 ap. J.-C.),Garouna,Garuna,Garunas,Garina (Ptolémée, v. 150 ap. J.-C.),Garunna,Garounna (Marcien d'Héraclée v. 470); - en latin,Garumna (Jules César[4]. - 52 av. J.-C.),Garunna (Pline l'Ancien v.100 ap. J.-C.),Garumna, Garunna, Garonna, Garona (Pomponius Mela v.43 ap. J.-C.),Garunda (Sidoine Apollinaire v. 460),Gyrunda, Gyriunda 1242,Garunna 1480,Gironda 1557.
Garonne etGironde seraient des variantes dialectales. L'alternance-nn- / -nd- a été souvent constatée en gaulois, et c'est elle qui différencie le celtique-onna et le latinunda « eau »[5].
Le premier élément de Garonne pourrait provenir soit d'un radical proto-basque (k)harr*gar- « pierre, rocher, montagne », variante de*kar- et de*gal-, soit, plus vraisemblablement, d'un radical bilabial[6]*gw-ar- qui expliquerait mieux les différentes variantes observées.
Le second élément est aussi un suffixe hydronymique-onna (onno « fleuve », est cité comme gaulois dans leglossaire d'Endlicher[7]).
Selon la première hypothèse, Garonne signifierait « la rivière du roc, la rivière caillouteuse »[8] et aurait une origine proto-basque. Selon la seconde, elle signifierait « la rivière de (Celle de) l'Eau », divinisation du cours d'eau bien connue chez les Celtes[9],[10].
enfin, l'Arriu Garona de Ruda puisArriu de Saboredo venant des lacs deSaboredo (42° 36′ 45″ N, 0° 57′ 42″ E, altitude : 2 360 m), passant à proximité duport de la Bonaigua. Cette branche serait la plus longue[14]et son débit plus important[réf. souhaitée]. C'est laGaronne orientale. Nota : il existe aussi l'Arriu Unhòla, qui remonte au pied du Plan de Beret vers le nord et la frontière française, et n'est considéré que comme un affluent, alors que son cours est bien plus long.
Source aranaise : « Uelh dera Garona », au Pla de Beret.
LesUelhs de Joèu (Ulls del Jueu en catalan, lesYeux du juif), résurgence dans leVal d'Aran des eaux perdues dans letrou du Toro.
Disparition de l'eau des Barrancs et Escaleta (Maladeta) dans le sol auForau de Aigualluts outrou du Toro.
Principal lac de Saboredo et pic de Saboredo, tête de la vallée de la Garonne.
Panorama de 150º du val d'Aran montrant la confluence des deux rivières : Ruda-Garona et Beret-Garona.
La Garonne dans sa traversée du village deBossòst.
Le fleuve se dirige au nord, entre en France auPont du Roy àFos. La longueur de son parcours restant en France jusqu'à l'embouchure est de 521,9 km[15].
La vallée très large s'étage enterrasses alluviales étagées sur la rive gauche (basse et relativement plate, par rapport à la rive droite plus haute et plus escarpée), cette dissymétrie traduisant, lors des phases de remblaiement fluviatile, une migration progressive du cours du fleuve vers le nord et vers l'est.« Déplacement encore mal expliqué : est-il lié à des apports alluviaux des cours d'eau pyrénéens et gascons tellement massifs qu'ils ont repoussé le fleuve sur sa droite ? Faut- il y voir un rejeu, au Quaternaire, de laflexure qui suit le tracé de la Garonne[16] ? »
Des Pyrénées à Toulouse, le fleuve est aménagé pour l'industrie hydroélectrique.Plus récemment, deuxcentrales nucléaires sont implantées sur les rives :
ÀBordeaux, le fleuve est très large et sous l'influence desmarées. Àmarée montante se forme unmascaret qui remonte lefleuve[19],[20],[21]. L'eau salée de l'océan remonte à Bordeaux en période d'étiage[17], quand lemascaret peut être observé jusqu'en amont deCadillac en périodes de grandes marées.
Dans sa partie supérieure, à l'amont de Toulouse, son débit dépend de l'enneigement et de la fonte desneiges et, dans sa partie inférieure, elle a une alimentation pluviale due à ses principaux affluents.
À Toulouse, la Garonne a subi de nombreuses crues, notamment depuis que sa rive gauche est habitée. Il y aurait ainsi eu des crues vers 1177, en 1220, en 1258, en 1430, en 1523, en 1536 et en 1589, en 1608, en 1658, en 1673, en 1675, en 1709, en 1712[25], en 1727, en 1750, en 1772, 1788, 1804 et 1810, et en 1827 et en 1835, en 1855, en 1856[26].
À Toulouse, en 1827, la Garonne à quatre mètres au-dessus duniveau ordinaire remplit les arches du pont de Pierre ou Pont neuf.En 1835, la Garonne monte à cinq mètres 35 au-dessus de l'étiage et passe par les quatre lunes du pont.En 1772, la Garonne atteint 8 mètres 50[26].
En 1777, la Garonne subit une crue extraordinaire au point que le curé deBourdelles prit la peine de retranscrire l'événement, à la fin des actes de l'année, dans leregistre paroissial des baptêmes, mariages et décès :
« Soit pour mémoire que le dix sept May de cette présente année que la Rivière de Garonne étant débordée pendant trois diverses fois a noyé et perdu totalement la Récolte de la parroisse de Bourdelles qui obligea les habitants a faucher les Bleds foins, et qu'il ne ramasser que quatre boisseaux moins deux picotins froment, neuf de Bled d'Espagne, et du tout de vin[29]. »
Le débit journalier maximal enregistré au Mas-d'Agenais a été de 5 700 m3/s le 5 mars 1930, lors de l'inondation historique de 1930. En comparant cette valeur à l'échelle des QIX exposée plus haut, il apparaît que cette crue était un peu plus importante que la crue vicennale calculée par le QIX 20 (une crue vicennale a, chaque année, une probabilité de 1/20 de se produire).
Bien qu'une bonne partie des plaines de son bassin soient peu arrosées, au point de nécessiter des ouvrages d'irrigation, la Garonne est un fleuve abondant, puissamment alimenté par les fortes précipitations des hauts sommets des Pyrénées centrales, et d'une bonne partie duMassif central. Lalame d'eau écoulée dans son bassin versant se monte à 384 millimètres annuellement, ce qui est nettement supérieur à la moyenne d'ensemble de la France tous bassins confondus (320 millimètres par an). Ledébit spécifique (ou Qsp) atteint 12,1 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
Les débits généralement faibles en été et en automne, période appeléeétiage, coïncident avec des prélèvements importants. Afin de limiter les risques pour la Garonne et éviter les conflits entre usage, une réalimentation du fleuve est assurée à partir de réservoirs situés dans les Pyrénées.
Les usages préleveurs(données moyennes sur l'aire du Plan de Gestion d'Étiage du1er juillet au 31 octobre) :
L'eau potable : réguliers sur l’année, les prélèvements d’eau potable représentent, à l’étiage, environ 60 millions de mètres cubes (hm3). Un tiers est consommé, les deux tiers sont restitués au milieu. Cependant, les effluents des stations d’épuration ont un impact d’autant plus important que le niveau d’eau est faible.
L'industrie : les prélèvements industriels (nucléaire, hydroélectricité, papeteries…) réguliers sur l’année, représentent à l’étiage 108 hm3. Cette eau est largement restituée, la consommation nette représente à peine 7 % du prélèvement, mais peut engendrer des variations instantanées de débits préjudiciables à l’écosystème et aux autres activités.
L'agriculture : l’irrigation représente 40 % des prélèvements à l’étiage, mais 80 % de la consommation, peu d'eau d'irrigation revenant au milieu. Toutefois, le cycle biologique des plantes allant de mai à septembre, les premiers besoins sont servis par l’hydrologie naturelle et les pluies. L’impact éventuel des pompages agricoles ne débute qu’à la mi-juillet et s’estompe début septembre. S’il reste faible par rapport aux débits naturels, en années humides, il peut être déterminant en années sèches (mini 93 hm3, maxi 188 hm3). À l'aval du bassin, le prélèvement net agricole (non compensé, donc pouvant peser sur la ressource naturelle) peut atteindre, au plus fort de la campagne d'irrigation (entre le 25 juillet et le 5 août), 20 à 25 m3/s ; l'objectif d'étiage étant quant à lui de 110 m3/s.
Les transferts d'eau : représentent jusqu'à 212 hm3. Trois canaux prélèvent de l’eau sur les quatre mois d’étiage : le canal de Garonne et de celui de Saint-Martory (dont les prélèvements en Garonne, non compensés, pèsent sur la ressource naturelle quand elle vient à manquer) et lecanal de la Neste (dont le prélèvement en Neste d'Aure est compensé à 50 % par les lacs d'altitude du Néouvielle).
Le soutien d'étiage : Des conventions pluriannuelles de soutien d’étiage mobilisent déjà et ce depuis 1993, plus de 50 millions de mètres cubes (hm3) de ressources en amont de Toulouse (de 30 à 70 hm3 mobilisables selon les années). Sur ce stock, la moyenne du volume mobilisé est de 25 hm3 (mini 12 hm3 et maxi 46 hm3), car il y a des étés humides, des étés secs et des pluies automnales plus ou moins tardives[33].
Si de ses sources jusqu'aux limites duLot-et-Garonne, le fleuve arbore une couleur habituelle allant du vert au bleu, en traversant le département de laGironde, elle prend une couleurcaramel. Cela s'explique par la rencontre des eaux douces chargées d'argile avec la marée qui remonte jusqu'à la ville deLa Réole. Une réaction appeléefloculation entraine alors l’agglomération des particules d'argile que les courants de marée remettent en suspension[34].
En 1822, la construction dupont de pierre a mis un terme au transport maritime en amont de Bordeaux. Puis, progressivement, l'activité portuaire a migré en aval de la ville. Elle commence désormais au terminal deBassens, et s'étend jusqu'à celui duVerdon, en passant par les sites deBlaye etPauillac.
Transport de sections de l'A380 passant à Bordeaux.
Entre 2004 et 2021, la Garonne a servi à acheminer des pièces de l'avionA380, des sites de productions européens, vers les ateliers d'Airbus à Toulouse. L'arrivée dans l'estuaire s'effectuait d'abord enroulier (leVille de Bordeaux) jusqu'àPauillac, puis les pièces étaient transportées parbarge (leBreuil et le Brion) jusqu'àLangon, la suite s'effectuant par route[37].
Avec l'abandon de la production de ces avions géants, ce trafic s'est arrêté en 2021[38].
En 2013,TBM, le réseau de transport public de Bordeaux, a mis en place unbateau-bus,Le Bato. Conçus et fabriqués par des entreprises girondine, en forme decatamaran, ces bateaux hybrides permettent aux usagers d'aller d'une rive à l'autre avec un ticket de transport.
L'exploitation de cette navette fluviale est assurée par l'entreprise Bordeaux River Cruise.
La pénicheTourmente le 23 mars 2022 à Bordeaux, avec à son bord un marché de produits du terroir issu du collectif "Garonne fertile".
Au printemps 2021, est lancé« Garonne fertile », un projet de fret fluvial alimentaire entreDamazan, en Lot-et-Garonne, etBordeaux. Une péniche chargée de produits alimentaires a ainsi effectué, entre le 3 et le 8 mai, un premier trajet de 110 km en empruntantcanal et Garonne. Pour le collectif qui porte le projet, les objectifs sont autant économiques qu'environnementaux, et il espère fédérer plusieurs acteurs sur le potentiel d'un transport fluvial au service des territoires[39]. Un deuxième voyage a lieu du 18 février au 24 avril 2022[40],[41].
Le flottage a disparu avec la construction d'une ligne de chemin de fer (aujourd'hui remplacée par un service d'autocar) entreLuchon etMontréjeau[45].
La Garonne a également servi au flottage de bois de chauffage et de construction, qui venait duVal d'Aran, jusqu'àCazères ou jusqu'àToulouse. Ce flottage se faisait dans le cadre de libres échanges commerciaux, qui ont par la suite été encadrés par des privilèges, sujets de différends nationaux, jusqu'à leur disparition. Ainsi 500 à 600 hommes coupaient 8 000 cannes de bois annuellement pour la région toulousaine. Les escales se réalisaient aux ports deBossòst,Les,Saint-Béat etFos[46]. Par ailleurs, Julien Sacaze suppose queLugdunum Convenarum était un port antique.
Ainsi, en Haute-Garonne, en 1878, la Garonne était navigable sur190 kilomètres environ[47].
L'histoire des péages de la Garonne et de ses affluents au Moyen Âge a été étudiée par le professeur C. Higounet. Il en existait notamment une trentaine entre Bordeaux et Toulouse[49].
Les poissons du bassin versant de la Garonne peuvent se rassembler en deux catégories écologiques distinctes : les poissons dulçaquicoles (d'eau douce) stricts, et les poissonsamphihalins, souvent migrateurs, qui peuvent connaître une partie de leur cycle de vie en mer.
Le cortège de poissons dulçaquicoles du bassin de la Garonne est constitué par un petit nombre d'espèces indigènes, dont la présence est le fruit de processus naturels anciens, et d'un nombre plus important d'espèces introduites, dont la présence résulte de l'activité humaine, récente ou plus ancienne.
La biodiversité (nombre d'espèces) naturelle de la Garonne en termes d'espècesindigènes (qui n'ont pas été introduites par l'homme) de poissons dulçaquicoles est particulièrement faible (7 espèces certaines, jusqu'à 11 possibles), l'une des plus faibles d'Europe. Cela s'explique par l'effet desglaciations duPléistocène, qui y ont fait disparaitre la plupart des poissons d'eau tempérée ou d'eau chaude qui y existaient auparavant, auxquelles s'ajoute l'effet de l'isolement hydrographique du bassin de la Garonne, qui n'a pas connu de connexion avec les bassins fluviaux d'Europe centrale depuis la dernière dé-glaciation, qui est très récente à l'échelle de l'histoire géologique et biologique (environ 12000 ans), ce qui n'a pas permis une recolonisation par les nombreuses espèces européennes réfugiées dans le bassinPonto-Caspien durant les glaciations, contrairement auRhône, auRhin ou à l'Escaut par exemples, qui ont été naturellement repeuplés par une partie des espèces ponto-caspiennes passées par les nombreuses connexions temporaires entre bassins versants qui se sont produites du fait de l'instabilité du réseau hydrographique au cours de la dernière dé-glaciation, notamment dans la plaine d'Europe septentrionale et sur le plateau Suisse. Ainsi le fond indigène des espèces dulçaquicoles de la Garonne est constitué uniquement par les quelques anciennes espèces qui ont été capables de s'adapter sur place aux eaux froides durant les glaciations[50].
Cependant, le bassin de la Garonne a été moins fortement affecté par le froid que les bassins plus septentrionaux, permettant à quelques espèces locales de s'y perpétuer. Du fait de leur ancienneté et de leur isolement depuis des millions d'années, les espèces dulçaquicoles indigènes du bassin de la Garonne sont en majorité des espècesendémiques du bassin ou sub-endémiques (lorsqu'elles sont également présentes dans quelques bassins immédiatement voisins). À ce titre, le bassin de la Garonne est le plus distinct parmi les grands bassins fluviaux français. Seul l'Adour présente un niveau d'endémisme similaire voire supérieur. Ces espèces constituent un patrimoine naturel local original à préserver.
Les espèces strictement endémiques du bassin de la Garonne sont leVairon de la Garonne, commun dans tous le bassin, et deux chabots : leChabot des Pyrénées, qu'on ne trouve que dans les eaux fraîches des ruisseaux pyrénéens et de ses piémonts, et un chabot encore non officiellement décrit qu'on trouve dans les affluents du nord du bassin de la Garonne. LeGoujon occitan est quasiment endémique, probablement strictement endémique à l'origine, avant quelques introductions dans des bassins voisins. Parmi les espèces sub-endémiques on trouve : laLoche de Quignard (qu'on trouve aussi dans l'Adour et le nord de l'Espagne), leBrochet aquitain (endémique du Sud-Ouest français, quasiment disparu du bassin de la Garonne, qui subsiste surtout dans les fleuves côtiers des Landes de Gascogne), laVandoise rostrée (qu'on trouve aussi dans le bassin de la Loire et divers fleuves côtiers atlantiques) et leToxostome (qu'on trouve aussi dans le bassin du Rhône et les fleuves languedociens). Le dernier pourrait cependant avoir été introduit depuis le Rhône ou l'Aude. Les vandoises rostrées de la Garonne sont génétiquement différenciées de celles de la Loire, ce qui indique leur indigénat de longue date dans les deux fleuves.
Trois espèces d'origine ponto-caspienne après la dernière dé-glaciation sont très présentes et se trouvent également dans la plus grande partie de l'Europe. Elles ont une présence ancienne avérée dans le bassin de la Garonne et sont donc considérées comme indigènes : leBarbeau fluviatile, l'Ablette commune et leChevaine. Cependant l'indigénat des populations actuelles de ces trois espèces dans la Garonne reste discutable, dans la mesure où elles ne présentent pas de différenciation génétique significative avec les autres populations européennes de ces espèces. Elles pourraient éventuellement avoir été réintroduites par l'homme dans des temps assez anciens, ces espèces ayant pu représenter une ressource halieutique non négligeable dans le passé. Une autre espèce pose aussi question : leBarbeau méridional est présent très localement dans quelques sous-affluents de tête de bassin : il pourrait avoir été introduit ou, inversement, être indigène et relictuel après avoir été anciennement supplanté par le Barbeau fluviatile dans la majeure partie du bassin de la Garonne où il aurait été beaucoup plus répandu. Lalamproie de Planer est indigène.
La Garonne constitue l'axe majeur de migration pour les poissons grands migrateurs, reliant l'Atlantique jusqu’auxPyrénées. L'estuaire de la Gironde, véritable milieu de transition, joue un rôle clé dans l’adaptation physiologique des poissons grands migrateurs au passage d’un milieu marin à un milieu fluvial, et vice versa. La Garonne est un lieu de reproduction et les graviers de son lit abritent les œufs. C'est aussi un milieu nourricier.
Petit à petit, les incidences de certaines activités humaines ont commencé de porter tort à ces populations fragiles. Les prélèvements intensifs de granulats, la pollution de l’eau et surtout les barrages ont bouleversé les écosystèmes, rendant souvent inaccessibles les zones de frai quand ils ne sont pas simplement détruits.
Il a fallu attendre les années 1970-1980 pour que les pouvoirs publics étendent le plan de sauvetage du saumon à l’ensemble des espèces migratrices, imposent des dispositifs de franchissement de barrages, prévoient des alevinages, limitent la pêche et redonnent un avenir à des espèces emblématiques en pays de Garonne[51].
L'anguille : longtemps considérée comme nuisible, elle fait actuellement l’objet de toutes les attentions. Des mesures d'urgence aux niveaux national et local s’imposent pour la sauvegarde de l’espèce.
Lagrande alose : la Garonne et laDordogne ont longtemps accueilli la population de grande alose la plus importante d'Europe. Aujourd'hui, cette espèce, de la famille de la sardine, connaît une baisse d'effectif préoccupante. Un plan de sauvegarde de l'espèce a été mis en place en 2008.
Lalamproie marine : elle est pêchée dans la partie aval de la Garonne, au filet ou dans des nasses. Cuisinée « à la bordelaise », en civet, elle est ensuite commercialisée en conserve. C'est l'espèce migratrice la plus abondante.
Lesaumon atlantique : disparu dans les années 1970, le saumon atlantique repeuple peu à peu le bassin de la Garonne, grâce au plan de restauration.
Certains poissons amphihalins moins exigeants que les précédents sont restés communs dans le bas cours de la Garonne et de la Dordogne. LeMulet porc, le plus abondant, remonte assez loin en amont. LeMulet lippu et leMuge à grosse tête sont plus cantonnés au bas du bassin versant, ainsi que l'Éperlan d'Europe et leFlet d'Europe[50].
L'Épinoche à trois épines est une espèce amphihaline facultative, qui peut effectuer la totalité de son cycle de vie en mer comme en eau douce, et elle peut être aussi bien sédentaire dans de minuscules trous d'eau que migratrice au long cours.
Enfin l'Épinochette du Poitou est une espèce endémique du Sud-Ouest français qu'on trouve dans les eaux douces de modestes dimensions du bas bassin de la Garonne et de la Dordogne, ainsi que dans les bassins des fleuves côtiers du Poitou-Charente. Elle est tolérante à la salinité et donc probablement capable de séjours en mer comme les autres espèces du genre, mais cette espèce est encore très mal connue.
De nombreux débris de déchets ménagers sont emportés quotidiennement par les rivières qui se jettent dans la Garonne. Pour exemple l'associationChamp d'actions a collecté 5 000 kilos de déchets avec des bénévoles en seulement trois jours[52].
En 2019 l'étude PlastiGar mit en évidence la présence de microplastiques dans la Garonne, 10 % des poissons en avaient même consommé[53].
La Garonne est,« [...] à la lettre, l'un des personnages les plus importants de l’œuvre de Pierre Gamarra [...] La Loire a eu son poète et romancier avec Maurice Genevoix, la Durance le sien avec Giono, la Garonne, avec Pierre Gamarra, a son troubadour »[54]. L'œuvre dePierre Gamarra a en effet pour cadre laGascogne et leHaut Languedoc, des Pyrénées à la région de la moyenne Garonne, pays toulousains et tarnais. Dans son recueil de poèmesRomances de Garonne[55] publié en1990, il situe son inspiration entre les deux fleuves nourriciers que sont pour lui le Rhône et la Garonne[56].
Toulousain emblématique et chantre de sa ville dans l'accent de laquelle roule un torrent de cailloux[60],Claude Nougaro est aussi l'enfant du fleuve qu'il célèbre en1993 dansC'est une Garonne sur la musique deRay Lema[61],[62].
↑Georges Jorré, « Le problème du Trou du Toro, d'après M. Norbert Casteret (Le problème du Trou du Toro. Détermination des sources du rio Esera et de la Garonne occidentale »,Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest,vol. 3,,p. 116-120(lire en ligne, consulté le).
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↑(en)Chanson, H., Reungoat, D., Simon, B., Lubin, P.,High-Frequency Turbulence and Suspended Sediment Concentration Measurements in the Garonne River Tidal Bore, Estuarine Coastal and Shelf Science,(ISSN0272-7714,DOI10.1016/j.ecss.2011.09.012)
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↑Simon Chodorge, « L'ultime voyage des pièces du dernier avion A380 entre les usines françaises d'Airbus »,L'Usine Nouvelle,(lire en ligne, consulté le)
↑« Bordeaux : la péniche « Tourmente » arrive mardi chargée de produits »,Sudouest.fr,(ISSN1760-6454,lire en ligne, consulté le)
↑Fragmens d'un voyage sentimental et pittoresque dans les Pyrénées ou Lettre écrite de ces montagnes / par M. de St-Amans Auteur : Saint-Amans, Jean-Florimond Boudon de (1748-1831) Éditeur : Devilly (Metz) Date d'édition : 1789 gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k351540/f11.image
↑Nouvelles annales de la construction : publication rapide et économique des documents les plus récents et les plus intéressants relatifs à la construction française et étrangère… / C.-A. Oppermann Titre : New annals of the construction Titre : Neue Annalen der Baukunst Éditeur : V. Dalmont (Paris) Éditeur : V. Dalmont (Paris) Éditeur : Dunod (Paris) Éditeur : J. Baudry (Paris) Éditeur : C. Béranger (Paris) Date d'édition : 1860-11 gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55770432/f5
↑Bulletin de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, Société archéologique et historique de Tarn-et-Garonne, 1994,lire en ligne
↑Rapports et délibérations, Conseil général de la Haute-Garonne, 1938,lire en ligne
↑Revue de Comminges, Société des études du Comminges (Saint-Gaudens, Haute-Garonne), Société Julien Sacaze, 1958,lire en ligne
↑Plan géométrique de la ville de Toulouse, dressé d'après les plans du cadastre / par P. J. Bellot... Auteur : Bellot, Pierre-Joseph (Aîné). DessinateurAuteur : Raynaud frères (Toulouse). Auteur du texte Éditeur : impr. de Raynaud frères (Toulouse) Date d'édition : 1847 gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53060495j/f1.item
↑CharlesHigounet, « Géographie des péages de la Garonne et de ses affluents au Moyen Âge »,Journal des savants,no 1,,p. 105-130(lire en ligne).
↑ab etccoordinateurs : Philippe Keith, Nicolas Poulet, Gaël Denys, Thomas Changeux, Éric Feunteun et Henri Persat,Les poissons d'eau douce de France, Collection Inventaires et Biodiversité, Biotope Éditions - Muséum national d'Histoire naturelle, 2020,(ISBN978-2-36662-247-8) Biotope,(ISBN978-2-85653-936-1) MNHN.