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Cet article est uneébauche concernant lazoologie.

Unegarenne est un espace boisé ou herbeux où vivent deslapins sauvages dans unterrier possédant de multiples entrées. Ce nom désigne aussi dans la tradition un vaste enclos destiné à maintenir en semi-captivité deslapins de garenne et plus tard deslapins domestiques.

À l'origine, la garenne est un espace réservé à certaines espèces de gibier et où les animaux peuvent trouver pâture. Elle a comme précurseur lesleporariaromaines (enclos à gibier) et lesforestis del’époque franque (silvae royales où seul le roi a droit de chasse). Initialement non clos (« garenne libre ou ouverte », dite encore « garenne justicière » constituée de bois, taillis ou de bruyères) puis mis endéfens (« garenne close ou forcée » par des enclos de murs ou des fossés d'eau), cet espace « garé » et « gardé » voit la prolifération d'animaux, dont les lièvres et lapins.Droit régalien sous lesCarolingiens puisdroit seigneurial[N 1], un seigneur s'y réserve le droit dechasse (avec sonban de garenne, il se réserve surtout le grand gibier, les paysans participant, plus ou moins légalement, à la capture des lapins par filets, lacets, collets ou trappes) ou de pêche, pour les garennes à poisson. Ces espaces réservés féodalement sont généralement situés à proximité d'une demeure seigneuriale[1].
Lacroissance démographique et le besoin en terres met un frein au développement des garennes : les ordonnances deJean le Bon du et du interdisent d'accroître les anciennes garennes, d'en créer de nouvelles et obligent à les clore.Charles VII en 1451,François Ier en 1515 etHenri IV confirment cette évolution tandis que se développe ladomestication du lapin (sélection de souches ou de races) en garennes forcées ou closes puis en clapiers surtout à partir duXIXe siècle[2].
Ledroit de garenne est l'un desprivilègesabolis dans la nuit du par l'Assemblée nationale constituante en1789[3].


Dans les grandes garennes, dunaires notamment (dans le nord de la France par exemple, sur l'actuelle zone plus ou moins naturellementenforestée[4] des dunes deMerlimont[5]), les archives révèlent des « plans de garennes » parfois assez précis et comprenant unetoponymie souvent relative à la microtopographie. Jusqu'au début duXXe siècle, il y avait peu de routes et de points de repère dans les grandes garennes, et le bornage pouvait être rendu difficile par les mouvements de dunes en bord de mer. Les aménagements cynégétiques sont repérés sur les plans et chaque mare a son propre nom[6].
Voir par exemple des toponymes commeLa Garenne,Hautes-Garennes ou encore des lieux commeMotte castrale de Garenne-de-la-Motte,Garenne de Colombes, des voies publiques commePlace des Garennes ouAvenue de la Garenne, ou encore des édifices commeHaut de la Garenne,Villa de la Garenne-Valentin,Manoir de la Garenne,Lavoirs de la Garenne,Menhir de la Garenne, etc.
LeLapin de garenne ou Lapin commun (Oryctolagus cuniculus) est uneespèce demammifèreslagomorphes de lafamille desLéporidés.
Le termechien de garenne désigne plusieurs races dechien de chasse spécialisé dans lachasse au lapin de garenne.

Les Garennes de Watership Down (Watership Down) est un roman de l'auteurbritanniqueRichard George Adams. Il raconte les aventures d'un groupe de lapins qui tentent d'échapper à la destruction de leur garenne et cherchent un nouvel endroit où s'établir.
Roger Brunet,Les Mots de la géographie, dictionnaire critique, Reclus-La Documentation française, 1992,3e éd. 1993 (dir., avec R. Ferras et H. Théry), 518 p.(ISBN 2-11-003036-4)