Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant lesréférences utiles à savérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références ».
LaGalilée (enhébreu : הגלילHa-galîl, « le cercle, la région » ; enarabe : الجليلal-jalîl, même signification) est une large région située dans le nord d'Israël, traditionnellement divisée en trois parties :
« Galilée » vient de l'hébreugalil, qui signifie « cylindre, cercle ». Le terme est construit sur une racine associée à l'idée de circularité et qui signifie par extension « district » . Dans laBible hébraïque, il est utilisé avec un article défini (hagalil) pour désigner la région montagneuse délimitée par la plaine côtière et des vallées (lavallée de Jezreel au sud, lavallée du Jourdain à l'est et le Litani au nord)[1]. Le nom apparaît au pluriel dans lelivre de Josué, 13, 2, avec le sens de « contrées ».
Dans lePremier livre des Rois chapitre 9, versets 11 à 13[2], on apprend queSalomon récompensaHiram pour certains services effectués par celui-ci en lui offrant une plaine parmi les montagnes deNephthali. Hiram fut déçu du cadeau, et l'appela la « terre de Cabul ». LesJudéens l'appelèrentGalil. Dans leslivres des Maccabées, la Galilée est le théâtre de nombreux combats des Judéens qui se dressent contre la dynastieséleucide.
L'expression de « Galilée des Nations » (Matthieu 4, 15, reprise d'Isaïe 8, 23)Galil haGoyim, laisse penser qu'elle symbolisait une région à convertir, face à la Judée et auTemple de Jérusalem. C'est peut-être aussi la trace de l'expression « Sagesse des Nations », les mots GLYL,Galil, Galilée, et HtKMH,Hokhmah, Sagesse ayant mêmesguématries. Voir aussiActes des Apôtres, 2, 7 :« ces hommes qui parlent, ne sont-ils pas galiléens ? »
La région est occupée par la culturenatoufienne ; un de ses sites majeurs est la grotte d’Hilazon Tachtit. Quelques grottes montrent une occupation humaine de la zone précédant de loin les Cananéens. Les grottes d'Amud (MearatAmira) montre des traces d'habitation néanderthalienne et humaine remontant à environ 200 000 ans[4].
La Galilée est souvent citée dans l'Ancien Testament, et sa partie septentrionale évoquée comme « la Galilée des Gentils » dans le Nouveau Testament[5]. Elle est décrite parFlavius Josèphe qui évoque son histoire, son peuplement sa géographie, et lui donne deux parties : la Galilée supérieure, en grande partie peuplée deGentils, et la Galilée inférieure, en grande partie peuplée deJuifs[5]. Elle recouvrait avant laCaptivité les territoires des tribus d'Issacar, deZébulon, deNephthali et d'Asher. Comme les Galiléens étaient de bons cultivateurs, plantant des figuiers, des oliviers, des noyers, des palmiers, des habiles artisans et de bons pêcheurs, la Galilée était prospère avec 400 villes, certaines très peuplées.
La Galilée était située au nord de laSamarie, à l'ouest du fleuveJourdain, voisine du pays desPhéniciens et des Syriens (syro-phénicie appartenant à laprovince romaine de Syrie). Ses lieux significatifs étaient leMont Thabor, le lac de Génézareth (lac de Tibériade). SelonFlavius Josèphe, les trois villes les plus importantes étaient :Tibériade,Sepphoris cité importante qui sera renomméeDiocesarée et qui deviendra la capitale de la Galilée sousNéron, Gabara (cité non localisée, située à l'est deTarrychée). Il y a aussiGischala, ville fortifiée au début de la révolte parJean de Gischala. D'autres villes sont célèbres pour leur mention dans lesévangiles ainsi que chez Joseph :Capharnaüm (cité où les Juifs avaient une synagogue),Chorazin. On y ajoute souventBethsaïde (Julias), qui en fait est située juste à la frontière des territoires de la tétrarchie de Philippe, à l'Est du Jourdain. Le port dePtolémaïs (Acre) en grande partie peuplé deGrecs est situé hors de Galilée, en Syro-Phénicie.Nazareth, le lieu-dit oùJésus a probablement passé la première partie de sa vie, n'est mentionné dans aucun texte, ni inscription épigraphique, avant leIIIe siècle, si on exclut lesévangiles de l'enfance qui ne sont pas antérieurs à80[réf. nécessaire].
Les Galiléens étaient méprisés des Judéens qui leur reprochaient d'avoir une pratique religieuse impure, un langage grossier et d'avoir pour origine desGentils mélangés à des descendants des Dix Tribus qui n'étaient pas partis en captivité (ou qui en étaient revenus)[9]. Considéré par la tradition juive autant que chrétienne comme originaire de Nazareth en Galilée[10], Jésus est souvent désigné par les Juifs comme « leGaliléen » (Yeshu haNotzri dans letalmud). Parmi ses disciples dont l'origine est discernable, quatre ne sont pas comptés comme Juifs mais comme « Galiléens » (Philippe, André et Pierre sont deBethsaïde (Béthanie), à l'est de la Galilée – Jean 1, 44 – et Nathanaël de Cana, en Galilée aussi – Jean 21, 2). Lesapôtres Jean etJacques de Zébédée, Simon-Pierre et son frère André, sont recrutés par Jésus au bord du lac, versGénézareth, où ils possédaient une de leurs résidence et où les Zébédée exploitaient une entreprise de pêche et de bateliers. SelonFlavius Josèphe, les Galiléens étaient des gens laborieux, ennemis de l'oisiveté et tellement guerriers qu'ils tenaient tête à toutes les nations voisines qui les harcelaient[5].
Depuis la mort d'Hérode (-4), la Galilée connaît un grand nombre de révoltes, parfois dirigées par des hommes à prétentions messianiques. Lors de lagrande révolte, à part lesiège de Jérusalem par les troupes deTitus en 70, c'est en Galilée qu'ont lieu les plus importants combats, parfois couronnés de succès tactiques (séquence de la bataille de Tarrychée, bataille navale sur le lac, bataille deGamala où les romains perdent plusieurs milliers de légionnaires, leur troupe d'élite).
Sous l'EmpereurTibère (successeur de César Auguste), laprovince romaine de Judée est gouvernée et administrées par une suite de Préfets dont le plus célèbre estPonce Pilate (26 - fin 36). La tétrarchie de Galilée est toujours administrée parHérode Antipas (fils d'Hérode le Grand et de Malthaké), celle deBathanée est administrée par le tétrarquePhilippe (fils d'Hérode le Grand et deCléopâtre de Jérusalem) jusqu'à sa mort en34 et dont le problème de succession aboutira au célèbre meurtre deJean le Baptiste par Hérode Antipas à la demande d'Hérodiade. Plus au nord, l'Abilène est placée sous la juridiction deLysanias II.
À la suite de la destruction duTemple de Jérusalem en l'an 70, la Galilée devint le centre spirituel du judaïsme. Elle abrita leSanhédrin. Dans ses collines furent rédigés laMishna et leTalmud de Jérusalem. De nombreux rabbins y vécurent et y sont enterrés, telsRabbi Ishmaël.
Illustration des régions habités par les Juifs depuis la conquête islamique et durant leMoyen Âge.
Après la prise de contrôle de la région par lecalifatarabe en638, celle-ci fit partie dujund deUrdunn (Jourdain). LesFatimideschiites prirent le contrôle de la région dans lesannées 900 ; une secte vénérant le calife Fatimideal-Hakim bi-Amr Allah forma la religiondruze, au centre-nord de la Galilée.
Au début duXXe siècle, la Galilée fut colonisée par lesArabes, lesDruzes et des minorités telles que lesCircassiens et lesJuifs. La population juive fut grandement augmentée par l'immigrationsioniste.
Région de Huleh, près du lac Merom, 1940.
Après la création de l'État d'Israël, pendant laguerre israélo-arabe de 1948, la Galilée fut envahie par les forces syriennes mais fut finalement récupérée par Israël. Une grande partie de la population arabe prit la fuite, laissant des villages entiers vides ;toutefois, davantage dePalestiniens restèrent que dans la plupart des autres zones, particulièrement à cause d'un rapprochement avec lesDruzes[réf. nécessaire].
Près d'un million d'habitants, dont approximativement la moitié sont des Arabes de culture palestinienne, musulmans ou chrétiens, peuplent la Galilée. Il y a également une importante populationDruze ainsi que des communautés deBédouins, deMaronites et deTcherkesses. Les villes les plus peuplées sontNazareth,Tibériade,Nahariya etKarmiel.
L'économie est basée sur l'agriculture, l'industrie centralisée dans quelques parcs et le tourisme.
De nos jours, la vie religieuse reste active à Safed et côtoie celle d'artistes qui exposent leurs œuvres aux touristes. Il s'y déroule également un festival annuel de musiqueklezmer mondialement connu[12].
↑ab etc"Préface générale" duNouveau testament de Notre seigneur Jésux-Christ… avec des Notes litterales pour éclaircir le texte, par Isaac de Beausobre et David Lenfant, Amsterdam, chez Pierre Imbert, 1718, tomeIer, pages CLXXVII à CCXXXIII.
↑"Préface générale" duNouveau testament de Notre seigneur Jésus-Christ… avec des Notes litterales pour éclaircir le texte, par Isaac de Beausobre et David Lenfant, Amsterdam, chez Pierre Imbert, 1718, tomeIer, pages CLXXVII à CCXXXIII.
↑La tradition chrétienne dit qu'il est né à Bethléem, toutefois cette affirmation est contestée dans le judaïsme dès leIer siècle, ses opposants juifs lui donnant le nom denotsri (nazôréens) pour justement souligner qu'il n'est pas né à Bethléem et que donc, il ne peut pas être leMessie fils de David annoncé par Isaïe. En fonction de cet élément et de plusieurs autres, la plupart des historiens se rallient à cette tradition selon laquelle il serait né à Nazareth. Cependant, le terme de notsri ou nozri semble avoir pu définir non pas l'origine à Nazareth mais des spécificités de type religieux.