Tódolos seres humanos nacen libres e iguais en dignidade e dereitos e, dotados como están de razón e conciencia, débense comportar fraternalmente uns cos outros.
Legalicien (engalicien :galego) est lalangue romane traditionnellement parlée enGalice, ainsi que dans certaines zones occidentales desAsturies, des provinces deLeón etZamora et dans trois localités d'Estrémadure. En Galice il a le statut de langue propre, et est co-officiel avec lecastillan, langue officielle de l'État. Le galicien est également utilisé par ladiaspora galicienne dans d'autres régions d'Espagne, notamment enCatalogne, ainsi que dans d'autres régions du monde, en particulier enAmérique latine[1].
Issu dulatin vulgaire apporté par les colons romains dans le territoire de la province deGallaecia (Gallécie) lors de laconquête de la péninsule Ibérique, le galicien est étroitement apparenté auportugais[2], avec lequel il forma jusqu'auXIVe siècle une unité linguistique, legalaïco-portugais. Les circonstances historiques et politiques, en particulier le rattachement de la Galice à laCouronne de Castille et la constitution d'unRoyaume de Portugal indépendant auXIIe siècle, ont provoqué une fragmentation de la langue, qui a tendu à se circonscrire aux milieux ruraux et a reçu une forte influence du castillan. Le galicien actuel mêle ainsi des traits issus du galaïco-portugais archaïque, des traits communs avec le portugais moderne et d'autres résultant de l'influence du castillan.
Il existe en Galice un courant culturel appelé « réintégrationniste » défendant un rapprochement des composants dudiasystème galaïco-portugais, notamment des normes grammaticales et orthographiques du galicien avec celles du portugais, afin d'éviter à terme une absorption du premier par le castillan.
Carte chronologique montrant le développement et l'évolution des langues parlées dans la péninsule ibérique de l'an 1000 à nos jours.Locuteurs de galicien première langue selon les recensements de population et résidence de l'Institut Galicien de statistique (2001)Foro do bo burgo do Castro Caldelas, document conservé dans les archives de la Maison d'Alba.
Tant le galicien que le portugais proviennent de la même variation dulatin, le galaïco-portugais, née dans la province romaine deGallaecia, qui comprenait le territoire de laGalice actuelle, le nord duPortugal et les territoires limitrophes à l'est. La langue écrite se forme auXIIe siècle environ, à partir de la langue parlée issue dulatin vulgaire apporté par les conquérants romains auIIe siècle de l'ère chrétienne.Le galaïco-portugais fut une langue de culture, y compris en dehors de la Galice et du Portugal ; ainsi le roi de CastilleAlphonse X le Sage aurait rédigé, lesCantigas de Santa María (Chants de Sainte Marie) en galaïco-portugais. Il reste, de la période allant de la fin duXIIe siècle au début duXIVe siècle, une littérature abondante, surtout pour la poésie lyrique. Le galaïco-portugais a eu un statut officiel pendant presque sept siècles[réf. nécessaire], mais la noblesse galicienne choisit le camp des perdants[réf. nécessaire] dans les conflits de pouvoir de la fin duXIIIe et du début duXIVe siècle. Elle a été supplantée par une noblesse d'origine castillane[3]. L'usage du galicien fut réprimé, et il cessa d'être utilisé en public que ce soit dans les domaines politiques, juridiques, littéraires ou religieux jusqu'à la fin duXIXe siècle, remplacé par lecastillan. Cette période est appeléeOs Séculos escuros (« les Siècles obscurs »). Au même moment, le portugais a continué à se développer dans le seul État de la péninsule non soumis à la domination castillane (sauf, temporairement, de1580 à1640, pendant la réunion de la couronne portugaise aux couronnes d'Espagne).
Le plus ancien document original en galicien et écrit sur le territoire de l'actuelleGalice est leForo do bo burgo do Castro Caldelas[4], lefor octroyé en avril1228 dans l'actuelleAllariz parAlphonse IX aux habitants de l'actuelleCastro Caldelas.
Aujourd'hui, il y a presque trois millions de locuteurs du galicien, qui est langue officielle de la communauté autonome de Galice, aux côtés du castillan, commun à toute l'Espagne. Il est aussi parlé par l'importante communauté galicienne émigrée dans le monde entier. Mais, au contraire de ce qu'il peut sembler, le galicien se parle de moins en moins parmi les jeunes, et il existe un risque grave de disparition; c'est pourquoi le gouvernement deGalice mène une politique de normalisation de la langue, pour créer un modèle commun à tous les galiciens.
L'idée et la mise en œuvre d'unenormalisation officielle du galicien, ont généré confusion et conflits en Galice durant ces dernières décennies. Le statut de la communauté autonome de Galice octroie aux pouvoirs publics galiciens toute compétence pour légiférer en la matière. Le laXunta de Galicia a établi une norme officielle pour la langue écrite. La Loi du relative à la normalisation linguistique a posé l'Académie royale galicienne (Real Academia Galega - RAG) comme autorité de normalisation et a relégué l'Institut de la langue galicienne(gl) (Instituto da Lingua Galega - ILG) comme référence légale. Ces deux institutions représentent les deux grandes options de l'évolution du galicien. Conflits et débats ne sont pas clos. En2001 un processus denégociation a abouti à la réforme de2003 actuellement en vigueur. Il s'agit desnormes orthographiques et syntaxiques de la langue galicienne approuvées le par la RAG[5].
Selon les termes de l'article 10 cette loi[6], seules les dénominations galiciennes des toponymes sont officielles. C'est ainsi que même dans un texte officiel encastillan, les administrations sont tenues d'utiliser la dénomination officielleA Coruña pour parler de la ville deLa Corogne, alors que le nom de cette ville encastillan estLa Coruña.
L'usage de la langue est un enjeu de l'identité historique de la Galice.
LaReal Academia Galega et l'Institut de la Langue Galicienne (Instituto da Lingua Galega - ILG) ont en charge l'étude, la normalisation et la diffusion de la langue. Des groupes de musique traditionnelle galicienne commeTanxugueiras ont contribué à la promotion du galicien en Espagne et dans le monde, en se produisant dans des festivals comme celui de Benidorm et dans des pays comme l'Inde, Cuba, la Suisse et des régions comme l'Écosse.
Tous les ans a lieu laJournée des lettres galiciennes (Día das Letras Galegas), le 17 mai, consacré à un auteur dans cette langue (décédé depuis au moins dix ans, et choisi par l'Académie royale galicienne). Cette journée est mise à profit par les organismes officiels pour encourager l'utilisation et la connaissance de la langue galicienne.
En septembre 2023, l'Espagne a introduit une demande officielle auConseil des ministres des Affaires européenes de reconnaître lebasque, lecatalan et le galicien commelangues officielles de l'Union européenne[7].
Le réintégrationnisme est un mouvement social et culturel en Galice qui pour préserver l'identité culturelle veut réintégrer le monde lusophone. Pour faire évoluer le parler desGaliciens vers leportugais et le purger de l'influence séculaire du castillan chaque mouvement a des pratiques différentes. Les différents mouvements réintégrationnistes axent leurs activités culturelles sur l'usage du « galicien d'Espagne » et sur les échanges, en particulier culturels et sportifs, avec les Portugais. Il est envisagé que la Galice soit représentée auxJeux de la Lusophonie en2009. L'associationAGAL (Associaçom Galega da Língua-association galicienne de la langue) prône le rapprochement des normes linguistiques du galicien de celles du standardportugais, en vue tant de légitimer le particularisme de la communauté que de se prémunir des risques centripètes impulsés par l'État. En vue de la signature d'un accord orthographique entre lePortugal et leBrésil, le parlement portugais pour connaître la position des réintégrationnistes galiciens a invité le Alexandre Banhos, président de AGAL et Ângelo Cristovão, de l'Associação Cultural Pró Academia Galega da Língua Portuguesa[8],[9]. Le lusisme est une option sans étapes intermédiaires, en effet les lusistes adoptent l'orthographe et lamorphologie du portugais.
L'orthographe du galicien moderne utilise les digrammes suivants qui représentent un seul phonème :ch,gu,ll,nh,qu etrr. Le digrammenh représente un phonème différent de la lettre ñ. En plus de ces lettres le galicien utilise les signes « j », « ç », « k », « w » ou le « y » lorsqu'ils viennent de mots pris à d'autres langues (Jefferson,Eça de Queiros,Kant,kantiano,Darwin,darwinismo,wagneriano,byroniano, etc.) ou des textes médiévaux[10]. On remarquera que l'orthographe actuelle du galicien s'inspire en grande partie de celle du castillan (ll, ñ) et non de celle du portugais (lh, nh).
Le verbe est composé d'unthème, une racine et une voyelle thématique (a,e eti) et d'unsuffixe pour deuxdésinences, une désinence de mode et de temps et à la fin une désinence de personne et de nombre. Seule la racine est unlexème, les autres éléments du verbe peuvent donc disparaître dans la conjugaison. Exemples :
verbe
racine
voyelle thématique
désinence de mode et de temps
désinence de personne et de nombre
traduction
andar : marcher
and-
-a-
-ba-
-des
andabades = vous marchiez
andar : marcher
and-
néant
-e-
-des
andedes = que vous marchiez (présent du subjonctif)
ler : lire
le
néant
néant
néant
le = lis
partir : couper
part-
-i-
-re-
-mos
partiremos = nous couperons
Le verbe se conjugue sur deux voix, voix passive et voix active ; sur trois modes indicatif, subjonctif et impératif ; sur trois temps le présent, le futur et le passé ; et avec la possibilité de deux aspects, le perfectif et l'imperfectif. La langue galicienne ne connait pas les temps composés. Le galicien a uninfinitif, ungérondif et unparticipe de formes nominales, et il a aussi un infinitif qui se conjugue aux trois personnes (six fois, car il se conjugue pour chaque personne au singulier et au pluriel.
ir + infinitif — ir, verbe aller — peut exprimer :
le futur, par exemple« Mañáímos xogar ao fútbol », littéralement « Demain nous allons jouer au football » c'est-à-dire « Demain, nous jouerons au football » ;
l'intention, par exemple« Se me segues amolando coa música,vou coller o radio evouna tirar polo balcón »,« Si tu continues à m'embêter avec la musique, je vais prendre la radio et la jeter par le balcon. »
l'idée de mouvement, par exemple« Ergueuse efoi pechar a porta »,« Il s'est levé et a été fermer la porte. »
haber (de) + infinitif — haber, une forme du verbe avoir ;
ter + que/de + infinitif — ter, autre forme du verbe avoir ;
dar + participe — dar, verbe donner —« Nondou feito iso »,« Je ne peux pas faire ça. »
haber (à un temps passé) + (de) + infinitif ;
poder + infinitif — poder, verbe pouvoir ;
estar + gérondif — estar, une forme du verbe être — qui signifie « être en train de » ;
andar + gérondif — andar, verbe marcher ;
botar (se) + a + infinitif — botar(se), verbe se jeter — indique le début d'une action ;
estar a/para + infinitif - au futur proche, le sujet commencera l'action.
En Galice, un décret fixe l'obligation de scolariser les enfants en galicien dans les écoles primaires[12]. Le galicien est donc parlé de manière habituelle en Galice, cependant il est à noter qu'il tend à « perdre du terrain » face au castillan[réf. nécessaire], et qu'il y a de plus en plus d'hispanophones monolingues en Galice. Ainsi, de nombreuses institutions et plateformes luttent pour sa diffusion et son enseignement.[Qui ?]
↑Valentina Formoso Gosende, « La langue galicienne dans l'enseignement secondaire de la communauté autonome de galice : déficiences sociolinguistiques et didactiques »,ELA (Études de linguistique appliquée),, pp. 313-332(lire en ligne)
Xoán Paulo Rodríguez Yáñez,Sociolinguistique galicienne, Plurilinguismes n°6/, Revue du Centre d'Etudes et de Recherches en Planification Linguistique, Paris, 1993, 262 p.