Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Gabriela Mistral

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirMistral.

Gabriela Mistral
Gabriela Mistral en 1945.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Tumba de Gabriela Mistral(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Lucila de María del Perpetuo Socorro Godoy Alcayaga
Pseudonyme
Gabriela MistralVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Escuela Normal № 1 de Santiago(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Père
Juan Jerónimo Godoy Villanueva(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Juan Miguel Godoy Mendoza(d) (neveu par le frère)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Propriétaire de
Casa de las Palmeras(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Genre artistique
Site web
Distinction
signature de Gabriela Mistral
Signature

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

Lucila de María del Perpetuo Socorro Godoy Alcayaga, diteGabriela Mistral, née le àVicuña, dans larégion de Coquimbo (Chili), et morte le àNew York, est uneenseignante,diplomate,féministe etpoétessechilienne, dont l'œuvre est couronné par leprix Nobel de littérature en1945. Elle est considérée comme l'une desgrandes voix de la poésie chilienne (avecPablo Neruda,Pablo de Rokha etVicente Huidobro).

Biographie

[modifier |modifier le code]
Gabriela Mistral jeune.

Gabriela Mistral est née àVicuña en 1889, dans lavallée de l'Elqui, au nord duChili[1]. Alors qu'elle n'est âgée que de trois ans, son père, un instituteur, abandonne sa famille[2],[3], la réduisant ainsi à une vie pauvre et difficile. L'enfant fréquente cependant l'école primaire (avec des interruptions), puis termine son secondaire, avant de gagner sa vie comme aide-institutrice dès l'âge de quatorze ans.

En 1904, elle commence à travailler en tant qu'enseignante assistante dans une école deLa Serena) et à envoyer des contributions au journal localEl Coquimbo de La Serena. L'année suivante, elle continue à écrire dans ce journal et dansLa Voz de Elqui, àVicuña, ayant comme thème, notamment, l'éducation des femmes. À partir de 1908, elle est enseignante à La Cantera, puis à Los Cerrillos, sur la route d'Ovalle. Elle n'a pas étudié pour devenir enseignante, n'ayant pas eu les ressources suffisantes et ses premières publications dans des journaux n'ayant pas plu[4], mais elle a pu faire valider ses connaissances et accéder ainsi à cette fonction, le pays manquant à l'époque d'instituteur en zone rurale.

Enseigner dans les bonnes écoles et gagner un salaire plus important restaient cependant difficile à une jeune femme sans connexions politiques ou appartenance à une classe sociale élevée. En 1907, on lui refusa un poste dans une bonne école. Gabriela Mistral identifia plus tard l'obstacle à son embauche : le père Ignacio Munizaga, au courant de ses publications dans les journaux locaux et de ses discours en faveur de la libéralisation de l'éducation et d'un meilleur accès à l'éducation pour toutes les classes sociales, avait manœuvré en sa défaveur.

À cette époque, elle rencontre Romelio Ureta, un employé des chemins de fer, qui se suicide en 1909. Ce drame la marque profondément[2]. Son existence au quotidien est cependant enrichie par de très nombreuses amitiés, masculines et féminines, qu'elle cultive grâce à une très active correspondance.

Si elle a publié dès 1908 de premiers poèmes dans des journaux locaux[5], la première reconnaissance littéraire de la carrière de la jeune poétesse survient en décembre 1914 quand elle remporte, àSantiago, le prix Juegos Florales avec son recueilSonetos de la Muerte (Sonnets de la Mort) écrit en 1909[5],[1]. Elle adopte alors le pseudonyme de Gabriela Mistral, composé à partir des noms de ses deux poètes favoris,Gabriele D'Annunzio etFrédéric Mistral.

En fréquentant la bibliothèque de La Serena, elle avait en effet découvert, en 1904, alors qu'elle n'avait que 15 ans, l’œuvre enoccitan de Frédéric Mistral, sans doute grâce à la traduction en espagnol publiée cette même année chez Montaner y Simón Editores. Fascinée par l’écriture du poèteprovençal, elle crée, en 1919, en compagnie du poète Julio Munizaga Ossandón à Magallanes, la revue féminineMireya, dont le titre est un hommage au poème mistralienMirèio. Quelques années plus tard, elle se rend à plusieurs reprises dans leMidi de la France (entre autres,Marseille en 1926,Bédarrides, dans la Villa Saint-Louis, en 1928,Nice en 1932) ; là, elle entre en contact avec les paysages provençaux, découverts lors de ses lectures de Frédéric Mistral. Dans les poèmesAgua etLa medianoche du recueilTala (Essart), elle évoque ce séjour, mentionnant les « murs d’Arles », lescigales et leRhône[6].

En 1922, elle est invitée par le Ministère de l'Éducation duMexique pour mettre en place un système de bibliothèques et d'écoles dans le cadre de la nouvelle politique d'éducation du Parti Révolutionnaire mexicain[1],[2]. Elle publie en cette même année 1922, son recueilDesolación qu'elle fait publier àNew York[5]. L'année suivante, en 1923, elle publieLecturas para Mujeres (Lectures pour Femmes), un texte en prose et en vers qui célèbre la maternité, l'éducation des enfants et l'amour de la patrie.De retour dans son pays, elle obtient le titre académique de professeur d'espagnol à l'Université du Chili. Puis, confirmant son statut international, elle fait des lectures et des conférences aux États-Unis et en Europe. Elle publie àMadridTernura (Tendresse) en 1924[5], un recueil de comptines et de rondes destiné aux enfants mais qui est aussi un hymne au corps maternel des femmes.

L'année suivante, elle parcourt l'Amérique Latine -Brésil, Uruguay etArgentine - avant de rentrer au Chili où elle abandonne ses fonctions de professeur. Dans la deuxième partie desannées 1920 et la première partie desannées 1930, jusqu'en 1935, elle vit ensuite essentiellement enEurope - en France[5] et en Italie[7] - en participant à des actions pour lacoopération intellectuelle de laSociété des Nations et en intervenant dans différentes universités.

Comme beaucoup d'artistes ou d'écrivainssud-américains, elle devient ensuite, jusqu'à sa mort consul du Chili, dans de nombreux pays comme lesÉtats-Unis, laFrance, l'Italie et l'Espagne[5]. C'est d'ailleurs àMadrid qu'elle côtoie le poète chilienPablo Neruda, lui aussi futur Prix Nobel de littérature, dont elle fait reconnaître la valeur. Elle écrit durant cette période des centaines d'articles pour les journaux et les magazines hispanophones du monde entier.

Sa mère, Petronila Alcayaga, meurt en 1929. Gabriela lui dédie la première partie de son livre,Tala (Essart), paru en 1938.Tala (Essart) est publié àBuenos Aires avec l'aide de son amie de longue date et correspondanteVictoria Ocampo. Les bénéfices des ventes permettent de venir en aide aux orphelins provoqués par laguerre civile espagnole. Le recueil comporte de nombreux poèmes qui évoquent lestraditions et lefolklore des peuples sud-américains et méditerranéens : Gabriela Mistral conduit une réflexion forte sur son identité et sur ses racines multiples, à la foisbasques etindiennes, en se définissant comme « una india vasca ».

Elle s'engage en faveur des droits des femmes, des enfants et des indigènes[8]. D'après l'historien Jaime Petit-Brehuil, auteur d'une thèse sur les engagements politiques de Gabriela Mistral, la poétesse « avait une pensée politique centrée principalement sur trois concepts. Un: elle était anti-oligarchique; c'est-à-dire qu'elle était contre l'élite, tant au Chili qu'en Amérique latine, qui contrôle le pouvoir. Deux: elle étaitanti-impérialiste, elle s'opposait à la domination de l’Amérique latine par lesÉtats-Unis dans la première moitié du XXe siècle. Et trois: émancipatrice, puisqu'à travers l'éducation et la politique elle proposait l'émancipation de deux groupes : les femmes, qui se battaient pour le droit de vote, et les paysans, puisque la grande majorité de la population chilienne et d'Amérique latine était paysanne ». Elle se tient cependant éloignée des partis politiques[9]. Sous laSeconde République espagnole, elle participe à quatre réalisationsféministes d'avant-guerre : leCercle saphique[10], leLyceum Club Femenino[11] et laResidencia de Señoritas de Madrid[12], ainsi que laResidència Internacional de Senyoretes Estudiants de Barcelone[13].

En août 1943 survient le suicide de son neveu et fils adoptif de dix-sept ans[5] : la douleur de cette disparition sera l'un des thèmes deLagar (Pressoir), le dernier ouvrage publié de son vivant, en 1954, dans lequel Gabriela Mistral réagit aussi aux tensions de laSeconde Guerre Mondiale. Un ultime recueil, édité en 1967, après sa mort, par son amie Doris Dana, et intituléPoema de Chile, évoque le retour au Chili de la poétesse morte en compagnie d'un être hybride, un Indien dudésert d'Atacama qui est en même temps unhuemul, un cervidé andin.

En novembre 1945, le Prix Nobel de Littérature lui est décerné[1] : elle est le premier écrivain d'Amérique latine à le recevoir, le. Elle reçoit également, en 1947, le titre dedoctor honoris causa du Mills College d'Oakland, enCalifornie, avant d'être couronnée en 1951 par lePrix national de Littérature.

Il existe une stèle en son honneur dans le jardin de la Dar Sebastian, villa construite par un aristocrate roumain à Hammamet enTunisie.

D'une santé fragile, aggravée par ses nombreux voyages, elle passe les dernières années de sa vie àHempstead, dans l'État de New York, où elle meurt d'un cancer en janvier 1957, à l'âge de 67 ans[2]. Sa dépouille est ramenée au Chili dix jours plus tard et le gouvernement chilien décrète trois jours dedeuil national tandis que des centaines de milliers de Chiliens saluent leur poétesse en assistant à ses funérailles.

Regards sur l'œuvre

[modifier |modifier le code]

Les thèmes qui animent l'œuvre de Gabriela Mistral sont variés et marqués par une grande humanité et aussi, souvent, une profonde tristesse. Aux sujets lyriques comme l'amour du pays natal (les paysages andins) et la nostalgie, la maternité et l'enfant (bien qu'elle n'ait jamais été mariée ni mère), ou encore l'amour et la mort, s'ajoute une préoccupation constante pour les humbles. La place faite à ses racines indiennes contribue encore à la force d'une œuvre marquante et personnelle. Formellement, sa poésie fuit l'emphase et est faite de simplicité[1],[2].

Premier écrivain d'Amérique latine à obtenir le Prix Nobel de Littérature (en 1945), Gabriela Mistral jouit d'un grand prestige dans son pays, à l'égal peut-être dePablo Neruda, autre poète chilien couronné en 1971. Elle est également très estimée dans le monde hispanophone et aussi aux États-Unis. Elle est moins connue en France où ses œuvres ont été peu publiées, mises à part les traductions deRoger Caillois en 1945 et de Claude Couffon en 1989. Une récente traduction de son recueilTala (Essart) permet aux lecteurs français de lire pour la première fois un recueil complet de Gabriela Mistral (Gabriela Mistral,Essart, traduit et présenté par Irène Gayraud, Éditions Unes, 2021).

Elle a traité de la condition des femmes en Amérique latine, notamment en 1923 dansLecturas para Mujeres, évoquant dans ses poèmes, la vie quotidienne des chiliennes les plus modestes, et la maternité[14].

Elle est la première femme poète à avoir obtenu lePrix Nobel de littérature[15]. Les autres femmes « nobélisées » avant elle sont des romancières :Selma Lagerlöf en 1909,Grazia Deledda en 1926,Sigrid Undset en 1928 etPearl Buck en 1938. Après elle :Nelly Sachs (deuxième femme poète nobélisée) en 1966,Nadine Gordimer en 1991,Toni Morrison en 1993,Wisława Szymborska (troisième femme poète nobélisée) en 1996,Elfriede Jelinek en 2004,Doris Lessing en 2007,Herta Müller en 2009,Alice Munro en 2013, Svetlana Alexievitch en 2015, Olga Tokarczuk en 2018, Louise Glück (quatrième femme poète nobélisée) en 2020 etAnnie Ernaux en 2022.

Œuvres

[modifier |modifier le code]

Recueils de poésie originaux

[modifier |modifier le code]
  • Sonetos de la muerte (1914)
  • Desolación (1922)
  • Lecturas para mujeres (1923)
  • Ternura (1924)
  • Nubes blancas y breve descripción de Chile (1934)
  • Tala(1938)
  • Antología (1941)
  • Lagar (1954)
  • Recados contando a Chile (1957)
  • Poema de Chile (1967, publication posthume)

Publications en français de ses œuvres

[modifier |modifier le code]

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Dans la culture

[modifier |modifier le code]

Hommage

[modifier |modifier le code]

Depuis 1976,un cratère de 102 km de la planèteMercure est nommé en son honneur parl'UAI[16].

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. abcd eteA. M., « Mme Gabriela Mistral »,Le Monde,‎(lire en ligne).
  2. abcd eteJacques Grignon-Dumoulin, « Prix Nobel 1945, Gabriela Mistral est morte »,Le Monde,‎(lire en ligne).
  3. (es)Volodia Teitelboim,Gabriela Mistral pública y secreta, Santiago, Ediciones BAT,,p. 16-17.
  4. (es) « Gabriela Mistral », surUniversité du Chili.
  5. abcdef etgM. Ortuzar Vergara,« Mistral, Gabriela (Lucila Godoy Alacayaga, dite) [ Vicuña 1889 - New York 1957 ] », dansBéatrice Didier,Antoinette Fouque etMireille Calle-Gruber (dir.),Dictionnaire universel des créatrices,Éditions Des femmes,,p. 2945.
  6. Benoît Santini, « Frédéric Mistral, Mirèio et la Provence dans l’œuvre poétique et narrative de la Chilienne Gabriela Mistral (1889-1957) »,(collectif) Sus la mar de l’istòri. Lectures et réceptions de l’œuvre de Frédéric Mistral,Éditions Classiques Garnier, CollectionÉtudes et textes occitans,‎,p. 167-182(ISBN 9782406080374,lire en ligne).
  7. « La poétesse Gabriela Mistral consul du Chili à Rapollo »,Le Monde,‎(lire en ligne).
  8. « Gabriela Mistral, seis décadas de un legado multicultural », surwww.telesurtv.net,.
  9. (es) « Egresado de Historia UV expondrá “El pensamiento político de Gabriela... - Portal de Noticias de la Universidad de Valparaíso, Chile », surpdn.uv.cl,.
  10. (es) « El amanecer feminista de la Segunda República – Rebelion ».
  11. (es)dgomez, « Presentación del homenaje a las mujeres de la Generación del 27 », surFOM,.
  12. « EXPOSITION -FEMMES D’AVANT-GARDE LE CENTENAIRE DE LA RESIDENCIA DE SEÑORITAS [1915-1936] », surwww.residencia.csic.es.
  13. (ca) MARIA LUZMORALES 1935, « Gabriela Mistral en la Residencia de Pedralbes », surAra Balears,(consulté le).
  14. « Hommage – Gabriela Mistral et son empire poétique »,Le Petit Journal,‎(lire en ligne).
  15. Anne Kiesel, « Littérature. Enfin un recueil des poésies de Gabriela Mistal entièrement traduit en français »,Ouest-France,‎(lire en ligne).
  16. « Planetary Names: Crater, craters: Mistral on Mercury », surplanetarynames.wr.usgs.gov(consulté le).

Annexes

[modifier |modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]
v ·m
1901-1925
1926-1950
1951-1975
1976-2000
2001-2025
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Gabriela_Mistral&oldid=229635200 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp