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Gabriel Malagrida, né àMenaggio (Italie) le et mort étranglé puis brûlé àLisbonne le, est un prêtrejésuiteitalien,missionnaire auBrésil et prédicateur de renom. Il fut exécuté parPombal après un procès inique.
Après avoir terminé ses études àMenaggio, enItalie, le fils de Giacomo Malagrida un docteur et sa femme Angela Rusca fit son entrée dans laCompagnie de Jésus àGênes le 27 septembre 1711. Souhaitant devenir missionnaire, il fut envoyé auBrésil en 1721.
Il évangélisa lesIndiens du Brésil, essentiellement dans les régions duMaranhão et duPará. Propagateur de lafoi chrétienne et prédicateur convaincant, il fut considéré comme l'« apôtre du Brésil », ayant prêché dans de nombreuses provinces dont leMaranhão, lePará, la baie de São José et lePernambouc.
Après 28 années d'évangélisation, Malagrida revint àLisbonne, en 1750, où il fut reçu avec de grands honneurs. Il assista aux derniers instants du roiJean V. En 1751, il retourna dans leMaranhão, où il resta jusqu'en 1754, date de son retour définitif auPortugal à la demande de la reine douairièreMarie-Anne d'Autriche, mère du jeuneJoseph1er.
Très religieux, il met à profit letremblement de terre de 1755 pour exhorter les Lisboètes à réformer leurs habitudes. Refusant l'explication 'naturelle' de la catastrophe, qui est donnée dans une brochure publiée à la demande du puissant ministre du roi JosephIer, lemarquis de Pombal, il écrit un petit texte intituléJugement sur la véritable cause du tremblement de terre (1756)[1] dans lequel il parle de punition divine et veut apaiser le malheur des délogés avec desprocessions et des chants religieux.
Lemarquis de Pombal, cependant, ne goûte guère l'avis de Malagrida et craint son influence. Considérant que l'auteur de cet ouvrage le critique, il décide de l'exiler en novembre 1756 dans la ville deSetúbal. Lors de cet exil, de nombreuses personnes continuent à le voir, et parmi elles des membres de la puissante famille ducale desTávora, qui est tout autant odieuse aumarquis de Pombal.

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L'attentat présumé du 3 septembre 1758, et leprocès des Távora qui s'ensuit, fournissent à Pombal l'occasion de poursuivre Malagrida avec plus de sévérité. Il le dénonce à l'Inquisition comme faux prophète et faux dévot. Le tribunal, présidé par le propre frère du secrétaire d'État, Paulo de Carvalho e Mendonça, nommé grand inquisiteur à cet effet, le condamne comme hérétique[2].
Septuagénaire, affaibli par ses derniers travaux et son séjour dans une prison malsaine, il donnait des signes de dérangement mental mais continuait à défendre avec entêtement ses idées.
Livré à l'Inquisition portugaise, il subit un procès considéré par divers historiens comme grotesque. Le 21 septembre 1761, à la fin de l'autodafé commencé la veille, il est garrotté puis brûlé à Lisbonne, sur la place duRossio[2].
SelonVoltaire qui s'exprimait dansCandide en 1759 : « à l'excès d'absurde s'est joint l'excès d'horreur ».
En 1887, un monument à sa mémoire a été érigé dans l'église paroissiale deMenaggio.
En 2005, l'écrivain portugaisPedro Almeida Vieira a publié le romanLe Prophète de la punition divine, dont le personnage principal est le Père Gabriel Malagrida, et qui va de l'époque du tremblement de terre de Lisbonne en 1755 jusqu'à sa mort sur le bûcher en 1761.
Le réalisateur Renato Barbieri a tourné un documentaire sur la vie de ce jésuite au Brésil, en 2001.
Stendhal, dans son romanle Rouge et le Noir, cite Malagrida en tête du chapitre XXII : « La parole a été donnée à l'homme pour cacher sa pensée ».