L'atelier qu'il fonde àLèves en1946 est dirigé depuis1991 par ses petits-fils Hervé et Bruno Loire, les deux fils de son fils cadet,Jacques Loire (1932-2021), qui lui avait succédé en1970.
Dans lacathédrale Saint-Maurice d'Angers, il rencontre alors le maître-verrier Georges Merklen qui le convainc d'utiliser le vitrail comme sujet de thèse. Avec l'aide de Merklen et du chanoine archiviste d'Angers, Gabriel Loire obtient son diplôme en 1924[2] après la publication de son mémoire,Le vitrail : aperçus artistiques,historiques et techniques.
Après son service militaire et la mort de Merklen, il se rend en1926 àChartres sur les conseils du révérend père Banzet, jésuite de l'université d'Angers, qui l'oriente vers Yves Delaporte, chanoine et spécialiste de lacathédrale de Chartres. Il s’installe à Chartres, où il entre à l'atelier du maître verrier chartrainCharles Lorin dont il devient en 1929 un des partenaires, lorsque Charles Lorin fonde l'associationCharles Lorin & Cie.
En attendant de pouvoir ouvrir son propre atelier, ce père de famille nombreuse touche à tout pendant les treize années qui suivent et crée des sculptures, des céramiques, des jeux et des jouets, illustre des livres, produit de très nombreuses imageries religieuses, dont de 1939 à 1943 à l'église deBoussay[3],[4] et en 1944 un "Chemin de croix" pour l'église deVoves (qui mêle des scènes liturgiques traditionnelles de lapassionchrétienne à des scènes contemporaines de la vie vovéenne[5]), et dessine les ravages des bombardements de la guerre[6]. Il manifeste un certain talent dans ces domaines en participant à plusieurs expositions et salons d’art religieux organisés aumusée Galliera, à l’Hôtel des Ducs de Rohan ou aumusée des beaux-arts de Rouen En 1940, il devient membre de la Société nationale desbeaux-arts de Paris et expose dans ses salons mais c'est surtout dans l'art du vitrail qu'il excelle et innove[7].
Après avoir fondé, à Paris, pendant la guerre, l'atelier de céramique et depoterie,Terre et Feu, avec lecéramiste Waltispurger, Gabriel Loire s'associe avec lui et installe en1946 ses propres ateliers à Chartres[3] qu'il déménage deux ans plus tard à Lèves[7] en bordure de la rivière l'Eure.
Gabriel Loire utilise aussi bien la technique traditionnelle auplomb que des techniques modernes utilisant le béton (qu’il a étudiées auprès du mouvementBauhaus) ou lethermoformage. Son œuvre est abondante : il a installé des vitraux dans environ 450 édifices enFrance, 25 enGrande-Bretagne, 18 enAllemagne, entre autres.
Audierne (Finistère), église Saint-Joseph, ensemble de vitraux commencé en 1955, dont les 20 vitraux de la basse-nef, le vitrail de Michel Le Nobletz et le vitrail de Julien Maunoir.
Flogny-la-Chapelle (Yonne) , Eglise Saint-Léger de Flogny, 1958, 5 vitraux du chœur, ceux des chapelles et de l’oculus : les vitraux de l'église avaient explosé lors des détonations du camp de Varennes (89) le 18 août 1944, lorsque les Allemands détruisirent leurs munitions. (ref. Histoire de Flogny-la-Chapelle par Pierre Zlatoff - éd. 1990 p.108)
Bruz (Ille-et-Vilaine), église Saint-Martin, dans ses premières années (chantier terminé en 1953)
La Bresse (Vosges), église Saint-Laurent, 1952 : un des projets les plus complets et les plus aboutis de Gabriel Loire dans les Vosges, puisqu'on y trouve, en plus des vitraux, l'ensemble du mobilier : lustres, confessionnaux, garniture d'autel, autels latéraux, chemin de croix, tentures (non localisées). La série de vitraux raconte les grandes tragédies de la ville : incendie d'une vallée durant laRépublique de Mulhouse (guerre des Six Deniers)[Note 1], massacres de laguerre de Trente Ans, épidémie de peste qui a décimé la population en 1635, massacre des résistants et destruction de La Bresse de septembre à ;
Les Herbiers (Vendée), Chapelle duMont des Alouettes : Monument légitimiste édifié à l'initiative de laduchesse d'Angoulême et resté inachevé à l'époque. Inaugurée finalement en 1968 embellie de vitraux de dalles de verre sur armature béton ;
Lèves (Eure-et-Loir),église Saint-Lazare : un mur entier en dalles de verre a été réalisé par Gabriel Loire en 1955 lors de la reconstruction de l'église qui fut presque entièrement détruite lors des combats du ;
Marck (Pas-de-Calais), église Saint-Martin : vitraux de verre et de béton, dans un style abstrait, 84 panneaux placés autour de la voûte, inspirés par le thème du partage du manteau de saint Martin (couleurs chaudes d'un côté et froides de l'autre), et 14 panneaux représentant les stations du Chemin de Croix, chaque station étant figurée de manière symbolique. Le montage s'est fait à Lèves dans ses ateliers, et posé à Marck en ;
Xertigny (Vosges), église Sainte-Walburge, de1951 à1952 : huit baies, surface totale 64 m2. Technique utilisée, plomb, représentant les saints de la région des Vosges :Jeanne d'Arc,saint Pierre Fourier,saint Romary, saint Arnould, saint Amé, saint Del, saint Guérin et saint Blaise. Les vitraux ont été installés lors de la reconstruction de l’église qui fut détruite par un incendie pendant l’offensive allemande en1940. L’artiste a représenté l’église en feu sur le vitrail de Jeanne d’Arc, les flammes du bûcher de la pucelle se mêlant aux flammes de l’église. Il a également réalisé le chemin de croix en pierre et des meubles.
Église Saint-Paul, Whiteinch,GlasgowÉcosse (1960), fenêtre courbée collée dans du ciment et incrustée de verre ébréché. Les panneaux principaux illustrent la vie de saint Paul et sont habilement soutenus dans l'autel latéral par des panneaux de la Vierge et le toit des fonts baptismaux[10].
Église Notre-Dame du Mont Carmel,Kilmarnock, Ayrshire, Écosse (1963). Grande fenêtre au-dessus de l'entrée principale, conçue également pour le baptistère octogonal[11].
Il a d’autres œuvres dans l’église Notre-Dame de l’Auxiliation perpétuelle, Broomhill, Glasgow, Écosse (1965). Bien que la technique ici soit non pas du verre ébréché mais plutôt du verre peint.
Japon
Hakone, musée d’art moderne : tour de la symphonie, 1973, technique : dalle, surface totale : 336 m2.
Liban
Hazmieh (caza deBaabda) église duCollège Notre-Dame de Jamhour. L'église fut construite en 1964, et les vitraux en font tout le tour. Gabriel Loire représente sur ses vitraux le "Hortus conclusus", le Jardin clos, symbole du paradis terrestre, du paradis céleste dont il est la figure. Le Jardin clos est le Jardin sacré duCantique des cantiques[12],[13].
↑ArletteChahrouri, Lebanon)Université Saint-Joseph (Beirut etCollège Notre-Dame de Jamhour,Cantique du jardin sacré: les verrières de Notre-Dame de Jamhour, Collège Notre-Dame de Jamhour,(lire en ligne).
VéroniqueDebendère et XavierDebendère,Gabriel Loire : l'œuvre d'une vie, 1904-1996, Paris, Somogy,, 190 p.(ISBN978-2-8505-6850-3,OCLC59010635) ;
Le chemin de croix, publié chez l'auteur, 1933 : ouvrage illustré par Gabriel Loire sur les Saintes Écritures en relation avec le thème du chemin de croix.
[vidéo]Vitrail : technique et fabrication, film de 1957 réalisé à Lèves et Chartres par André Rioton (durée 15 min), lien vers le site Mémoire de Ciclic,Mémoire, les images d’archives en région Centre