Gabriele Falloppio a étudié lamédecine à l'université de Ferrare, l'une des trois premières d'Europe à disposer d'une chaire debotanique (en 1543) comme sujet autonome dans le cursus médical, après celles dePadoue (1533) et deBologne (1534)[1].
C'était l'âge d'or de l'anatomie[2], c'est-à-dire que l'anatomie n'est plus seulement une propédeutique (savoir de base ou d'introduction), elle devient une discipline autonome, avec son propre programme de recherches[3], faites de dissections plus fréquentes selon des techniques rigoureuses[2]. Parmi les contemporains de Falloppio, on trouvait de grands anatomistes commeVésale,Eustachius, etRealdo Colombo (à qui il a succédé àPadoue).
Il professa l'anatomie et la chirurgie à l'université de Ferrare, puis celle dePise (1548), et enfin celle dePadoue (à partir de 1551), où il a pu disséquer jusqu'à 7 cadavres par an, ce qui était une faveur assez rare pour son temps[4].
Il enseigne aussi la botanique à la première chaire dematière médicale fondée en Europe : celle de Padoue (1533), où il est le deuxième titulaire en succédant àFrancesco Bonafede[5].
Il meurt à Padoue avant l'âge de 40 ans. Il fut inhumé dans labasilique Saint-Antoine, puis dans uncloître attenant (cloitre du Chapitre).
« Il a très bien corrigé les fautes qui étaient échappées à Vésale […] mais comme il n'était point d'un caractère présomptueux, il propose ses découvertes avec modestie, et combat les erreurs des autres avec modération. Il eut toute sa vie un respect extrême pour Vésale, son Maître, et il ne manqua jamais aux droits de l'amitié envers personne[4] ».
Il est le premier qui ait élucidé l'anatomie de l'embryon humain, en démontrant l'absence de lavésicule allantoïde (qui n'existe que chez les oiseaux et les reptiles)[6].
Les travaux de Falloppio concernent surtout l'anatomie des nerfs crâniens, et celle de l'appareil génital féminin.
Il note l'analogie structurelle entre le clitoris et la verge, en reconnaissant que la verge ne pénètre pas dans l'utérus durant le coït. On confondait auparavant lecol de l'utérus avec les culs de sac vaginaux. Il forge ainsi le termevagina[6].
Son nom reste très connu pour sa découverte destubes utérins ou trompes de Fallope. Cependant, ces annexes étaient déjà connues d'auteurs antiques, commeRufus d'Éphèse, quoique tombées plus ou moins dans l'oubli[4],[2].
Il propose l'utilisation de ce que certains ont d'abord cru être un préservatif[8], « fourreau d'étoffe légère, fait sur mesure, pour protéger des maladies vénériennes », pour se protéger de lasyphilis dans « De morbo gallico » publié après sa mort en1564 après avoir testé son efficacité sur 1 100 hommes[9]. Il écrivait en fait : « Demum cum coiverit ponat supra glandem et recurrat praeputium », indiquant qu'il s'agissait d'un remède posé après la relation[7].
Observationes anatomicae,Venise,1561 puisCologne1562 (en ligne) et Paris, 1562 (en ligne) ; traduction en italien par G. Righi et P. Di Pietro, Modène, 1964.
Secreti diversi et miracolosi, Venise,1563 (en ligne)
De medicatis aquis atque de fossilibus, Venise,1569 (en ligne)
De morbo gallico, Padoue 1563, Venise1574 (en ligne)
De partibus similaribus humani corporis, Nuremberg, 1575 (en ligne)